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EAN : 9782246573111
228 pages
Grasset (16/09/1998)
3.7/5   10 notes
Résumé :
Dans ce ksar algérien - un hameau de pisé, dominant le désert - abandonné depuis que la source est tarie, un homme et une femme persistent à vivre. Elle, c'est Nour. Jadis elle a été mariée, à la ville. Puis répudiée. Une longue errance l'a menée là, près de Sassi, l'aveugle amoureux d'elle. Le temps du marché, où elle va vendre les légumes qu'elle cultive, lui parviennent les échos de la folie fanatique qui ensanglante le pays. Puis elle remonte vers les murs lézar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sassi et Nour sont les seules personnes restées au ksar. Toutes les autres ont fui vers le village, abandonnant leur maison aux sables et aux intempéries. Il n'y a plus assez d'eau pour tous les habitants dans le puits Hassi El Ghazi alimenté par une source au fond d'une gorge qui est en train de tarir. Un rationnement a été instauré avant que les familles partent. La où elles sont allées, elles ont l'eau courante.
Sassi est aveugle de naissance. le prénom de Nour signifie “la lumière”. Ils vivent chacun dans leur maison, ils cultivent un jardin maraîcher au milieu des dunes de sable et vendent leurs produits au marché du village. On les connaît, on apprécie leur marchandise, les clients leur sont fidèles. Pour eux deux, l'eau ne manque pas. Chaque jour, ils arrosent les plants courbés sous les fortes chaleurs. Chaque jour, ils s'échinent à enlever le sable qui tente de recouvrir le jardin malgré la haie de roseaux et la barrière de briques.
Le ksar, construit en torchis et briques de terre est en ruines, les maisons se détruisent sous l'influence des vents de sable et des intempéries. le silence est partout, la vie s'en est allée avec les habitants. Sassi se déplace aux bruits. Chaque fois qu'une famille part, les bruits s'éteignent et son orientation devient plus difficile. Tous deux sont tristes de ces départs. D'un côté de sa maison, Nour voit le village où ses voisins sont partis, de l'autre, le désert. Elle a muré la porte qui s'ouvre sur le village détruit et ouvert une porte sur l'immensité du désert. Un jour, Sassi décide de fuir la vie. Il part à pied, droit devant lui dans le désert sous un soleil de plomb. Passé le village, il ne sait plus où se diriger, puisque tous les sons habituels ont disparu. Nour, montée sur Kherbiche, l'âne, part à sa recherche, mais où aller ? le sable a recouvert les traces de pas de Sassi. Ils ont la nostalgie de leurs voisins. du haut d'une terrasse, Nour les observe dans le village où ils se sont rassemblés. Parfois, ils font le tour des maisons vides et évoquent leurs propriétaires par un fait, une anecdote, une image-souvenir de leur vie en commun, avec leurs travers mais aussi leur générosité. Pendant ce temps, là-bas, vers le Nord, on tue, on massacre, on assassine...
Nour a rencontré Sassi il y a trois ans. Elle est issue d'une famille de nomades. Son père est mort un soir après une marche harassante parmi la longue caravane de sa tribu. Nour avait 6 ans. Elle a été mariée. Son mari n'a plus voulu d'elle parce qu'elle ne lui donnait pas d'enfant. Il a choisi une autre épouse et Nour a quitté la maison, sans savoir où aller, mais fuir, fuir toujours plus loin, traverser les déserts, marcher vers le sud. C'est ainsi qu'elle s'est fixée dans ce ksar abandonné, à l'écart de l'agglomération. Elle s'est installée dans la maison du Pendu que personne ne voulait. Elle a proposé ses services ici et là. On l'appelle l'étrangère. On la dit rebelle, singulière. C'est une femme libre, indépendante. Elle a des amants parfois, mais elle ne s'attache pas, jusqu'au jour où... Elle n'a pas raconté son enfance et son mariage à Sassi. Il le voudrait bien, mais il ne force pas les confidences.
Une véritable amitié unit Sassi et Nour. Ils sont complices dans le travail, dans la réflexion, ils se soutiennent mutuellement. Nour décrit à Sassi l'état des maisons abandonnées, les lumières qui passent dessus, les formes qui évoquent d'autres formes. Ils aiment se retrouver, ils s'entendent à merveille. Nour est “la lumière” dans “la nuit” de Sassi. Elle est son complément.
Le livre est magnifique par la poésie qui s'en dégage, les grands espaces, le clair-obscur, le silence qu'il évoque. Sassi est un personnage attachant. Malgré sa cécité, il mène une vie normale : il sème, il récolte, il sait à quel moment ses produits sont bons à cueillir, il profite de la vie, il exprime ses sentiments. La lecture n'est pas toujours aisée, elle nécessite une concentration pour comprendre le sens voulu par l'auteur.
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Un coup de coeur pour ce livre acheté par hasard en brocante... L'écriture est belle et poétique. Malika Mokedem emmène le lectur au coeur d'un Ksar algérien perdu au milieu du désrt. Ce petit livre raconte les ressentis de Nour, la femme répudiée par son mari, et de Sassi, son ami. A eux deux, ils se battent contre le silence du désert, mais en même temps, ils en chantent sa beauté.
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Une femme,seule et aveugle,vit dans un ksar déserté.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Dans un ksar déserté par les villageois, Nour vit seule et cultive des légumes avec Sassi un aveugle. Des rumeurs de mort parviennent aux oreilles des villageois et les épouvantent. Nour scrute l'immensité du désert et attend.
Un livre agréable et plein de poésie.
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Le noir est le cœur de la lumière. Il y a toujours une part d'obscurité dans la clarté. Nous avons au fond de nous des ténèbres où les mots qui nous dévoilent le plus restent piégés.
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L'obscurité, elle, nous protège, nous renvoie d'abord à nous-mêmes, à notre infini intérieur. Elle est une immensité qui surpasse la lumière.
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Tu te souviens, Omar, quand tu as voulu commander trois femmes à "la redoute"?
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D'après ce qu'elle avait compris, les livres promettent à l'esprit de franchir d'incommensurables immensités et comblent des désirs pour les attiser un peu plus.
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