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EAN : 978B00EOSE5FA
79 pages
J'ai Lu (28/08/2013)
3.36/5   104 notes
Résumé :
****************GEORGE DANDIN*****************
GEORGE DANDIN A VOULU S'ÉLEVER DANS LA SOCIÉTÉ EN ÉPOUSANT UNE JEUNE FILLE NOBLE : UN BEAU MARIAGE ?
EN FAIT, IL N'EN RETIRE QUE MÉPRIS, TRAHISONS ET MENSONGES.
BIEN PIRE, CHAQUE FOIS QU'IL TENTE DE PROUVER L'INFIDÉLITÉ D'ANGÉLIQUE, LE SORT S'OBSTINE À RETOURNER LES ÉVIDENCES CONTRE LUI ET, D'ACCUSATEUR, IL DEVIENT ACCUSÉ.
COMÉDIE AMÈRE SANS DOUTE, MAIS COMÉDIE, PUISQUE TOUT PEUT SE RÉPARER P... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Petite pièce en trois acte, écrite spécialement pour une grande fête à Versailles, censée célébrer la paix d'Aix-la-Chapelle conclue avec l'Espagne, Georges Dandin est crée le 18 juillet 1668. Dans des conditions qui peuvent paraître surprenantes : les trois actes de la pièce sont intercalés dans une pastorale en musique, contant les amours de bergers et bergères, et se terminant par le triomphe de l'amour. C'était le souhait du roi, il avait demandé cette oeuvre en musique, qui devait être composée par Lully, et Molière « glisse » en quelque sorte à l'intérieur, une pièce comique de son invention. Un fort contraste entre les deux composantes du spectacle : aux amours idéalisées de la pastorale s'oppose l'histoire somme toute triviale d'un paysan ayant épousé une fille noble, au-dessus de sa condition, et qui s'en trouve puni par l'infidélité de sa femme.

Molière a peu de temps pour composer son oeuvre, il est par ailleurs en pleine composition de l'Avare, d'une toute autre ambition, Georges Dandin va donc reprendre des éléments connus et déjà utilisé ailleurs, et par d'autres (en particulier Boccace) . Georges Dandin, un paysan enrichi, a épousé Angélique de Sotenville, la fille d'un hobereau ruiné. Dès la première scène il se plaint de ce mariage « une leçon bien parlante à tous les paysans qui veulent s'élever au-dessus de leur condition ». Il se sent méprisé par sa femme et ses beaux parents, qui n'en voulaient qu'à son argent et qui lui font payer très cher l'honneur de cette alliance. Mais le pire est à venir : Georges Dandin voit sortir de chez lui Lubin, qui pas très malin, avoue au mari dont il ignore l'identité, d'être allé voir sa femme de la part d'un galant, Clitandre, et d'avoir été bien reçu. Notre pauvre paysan va se plaindre aux beaux parents, qui refusent de le croire. Clitandre et Angélique démentant vigoureusement, Clitandre se montrant menaçant, le mari n'a plus qu'à s'excuser. Dans le deuxième acte, Angélique donne sa vision des choses à son mari : mariée sans l'avoir souhaité avec lui, elle ne compte pas renoncer aux plaisir de la jeunesse à cause d'un mariage imposé. Elle tourne encore une fois Georges en ridicule devant ses parents. Au troisième acte, ce dernier pense tenir enfin sa vengeance : après un rendez-vous galant avec Clitandre, Angélique trouve porte close au logis la nuit. Ses parents sont convoqués pour constater son déshonneur. Mais elle menace de se tuer et de faire accuser son mari de sa mort : lorsque son mari ouvre la porte elle se glisse à l'intérieur et le laisse dehors. C'est encore lui qui se trouve humilié lors de la venue de la belle famille. Il annonce qu'il ne lui reste plus qu'aller se noyer.

La pièce peut nous paraître cruelle, et le sort du mari, écrasé par la morgue et le mépris de sa famille par alliance, très noir. Mais ce n'était pas ce que pensaient les spectateurs de l'époque de Molière. Robinet, dans sa gazette juge le sujet « archi-comique ». Un paysan qui aspire à dépasser sa condition mérite d'être puni, le sujet est aussi à replacer dans le débat engagé dans l'Ecole des Femmes sur la manière de traiter les filles et épouses : Georges Dandin en plus d'être un paysan, est un mari rétrograde, qui entend restreindre la liberté de son épouse et la veut soumise et obéissante. Il mérite donc d'être sanctionné à double titre. Par ailleurs, l'insertion de la pièce dans une pastorale, relativise les événements. Ainsi, à la fin de la pièce, après sa menace de se suicider, Georges Dandin se laisse entraîner dans la danse des bergers et bergères, ce qui relativise l'aspect tragique de sa situation.

La pièce sera reprise ensuite par la troupe de Molière dans son théâtre du Palais Royal, sans la pastorale, et n'aura qu'un succès modeste, attirant peu de public.
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« Monsieur Dandin ou le mari confondu » est une pièce surprenante de Molière car son côté dramatique rivalise avec la comédie. On y retrouve pourtant un sujet récurrent chez Molière, la satire sociale du bourgeois prétentieux. Mais ici, point de mariage heureux ou de rebondissements comiques à la fin de la pièce qui se termine plutôt mal.

Monsieur Dandin est mal satisfait de son mariage. Pourtant, ce riche paysan rêvait de s'élever de sa condition en épousant angélique de Sotenville, fille de nobles ruinées. Mais c'est le mépris qu'il a trouvé car les Sotenville continuent de faire sentir à Georges Dandin la différence de condition qu'il a avec leur fille. Angélique, de son côté, pense que le mariage ne doit pas l'empêcher de profiter de sa jeunesse et elle a bien raison. Avec la complicité de Claudine, sa servante, elle se laisse courtiser par Clitandre, un jeune vicomte du voisinage. le mari délaissé va donc tenter de prouver à ses beaux-parents la conduite peu louable de leur fille et jouer sur la corde sensible du déshonneur.
Évidemment la situation ne va pas tourner en sa faveur.

Tout cela manque d'amour et les larmes coulent parfois de rage ou par ruse. Et puis, le mari dupé fait un peu pitié alors cela donne des situations grinçantes par moment. Mais ce que je préfère c'est le côté rebelle d'Angélique, qui refuse ce mariage arrangé par ses parents. Cette vision de la liberté de la femme est intéressante pour l'époque.

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La farce ici se fait plus méchante que d'habitude. le pauvre George Dandin, contrairement à d'autres cocus chez Molière, n'a pas grand chose à se reprocher. Il a épousé une femme mieux née que lui qui le méprise et n'a d'autre envie que de le tromper. Tout le monde est ligué contre le pauvre cocu, sa femme évidemment, mais aussi les domestiques, qui fricotent et trafiquent pour le duper, l'amant putatif bien sûr, et surtout les beaux-parents, jolie parodie de noblesse provinciale jusque dans leur nom (De Sotenville). A trois reprises, le pauvre cornard tente de démontrer sa bonne foi, mais à chaque fois, c'est lui qui passe pour le Dandin de la farce. La fin semble presque tragique puisqu'il parle de se jeter à l'eau alors que son épouse, cruelle, menaçait, quelques instants auparavant, de se suicider. Bref, la farce tourne à l'aigre. On rit de plus en plus jaune.
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Pièce vue, l'émotion dominante est l'ennui; presque à égalité (photo sur la ligne d'arrivée nécessaire pour départager), l'exaspération devant la lourdeur des artifices nécessaires au déroulement de l'intrigue et l'impression laissée par l'auteur de papillonner et butiner divers thèmes, sans en approfondir aucun.

Puis vient la réflexion minimale nécessaire à la rédaction d'une critique sincère; et, bon gré, mal gré, émerge l'impression que l'abeille Molière, même ponctionnant médiocrement d'inégaux pollens parvient néanmoins à fabriquer un miel toutes fleurs, pas absolument sans qualités. Un peu énervant...

Deux thèmes me semblent ressortir plus particulièrement :
- Dandin a acheté sa femme: il est roturier mais il pourrait être noble, cela n'y changerait rien; il ressent viscéralement que cet achat lui donne (presque) tous les droits, y compris et accessoirement, celui d'être aimé. Propriétaire, il gère son bien comme il l'entend. Pas si démodé, encore aujourd'hui, de par le monde...
- en l'absence de confiance réciproque, la vie de couple est un enfer (pavé de mauvaises intentions) dont l'éventuelle sortie (par le fleuve bien connu et en remontant le courant) est un chemin de croix. L'itinéraire concocté par l'auteur pour conduire Dandin au suicide est finalement assez représentatif et l'issue, tout sauf excessive. Serait-ce l'inexorable contrepartie aux félicités promises aux unions heureuses, sans doute imposée par un juste équilibre global dans l'univers des relations humaines.

Brrrh, sinistre pièce! Merci Jean-Ba!

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Voilà encore un de ces mariages arrangés du temps de Molière, arrangé bien sûr pour combler l'énorme trou dans la fortune d'aristocrates du nom de de Sotenville, dont le père, ruiné, fait épouser sa fille Angélique par un paysan fortuné, George Dandin. La mésalliance est flagrante, Dandin est un brave homme, assez confiant en la fidélité de sa femme jusqu'au moment où Lubin, suivant du jeune et beau Clitandre, lui apprend imprudemment que son maître courtise la délicieuse Angélique.
De toute bonne foi, il tente de dénoncer l'inconduite de sa jeune femme auprès de ses nobles beaux-parents : en vain, à chaque fois qu'il est sur le point de confondre l'infidèle, les forces aristocratiques, aidées de leur servante Claudine, lui démontrent qu'il est dans l'erreur, pire encore, qu'il offense la dignité et l'honneur de leur « maison » ! Sceptique mais contraint, George Dandin ira jusqu'à faire des excuses à sa femme !
Critique féroce d'une société où il vaut mieux être noble et ruiné que roturier naïf et fortuné. Il est bien désolant de solitude et de vanité ce pauvre George !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
ANGÉLIQUE.
Oh ! Les Dandins s'y accoutumeront s'ils veulent. Car pour moi, je vous déclare que mon dessein n'est pas de renoncer au monde, et de m'enterrer toute vive dans un mari. Comment, parce qu'un homme s'avise de nous épouser, il faut d'abord que toutes choses soient finies pour nous, et que nous rompions tout commerce avec les vivants ? C'est une chose merveilleuse que cette tyrannie de Messieurs les maris, et je les trouve bons de vouloir qu'on soit morte à tous les divertissements, et qu'on ne vive que pour eux. Je me moque de cela, et ne veux point mourir si jeune.
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Madame de sotenville.
Encore ! Est-il possible, notre gendre, que vous sachiez si peu votre monde, et qu'il n'y ait pas moyen de vous instruire de la manière qu'il faut vivre parmi les personnes de qualité ?
George dandin.
Comment ?
Madame de sotenville.
Ne vous déferez-vous jamais avec moi de la familiarité de ce mot de « ma belle-mère », et ne sauriez-vous vous accoutumer à me dire « madame » ?
George dandin.
Parbleu ! Si vous m'appelez votre gendre, il me semble que je puis vous appeler ma belle-mère. Madame de sotenville.
Il y a fort à dire, et les choses ne sont pas égales. Apprenez, s'il vous plaît, que ce n'est pas à vous à vous servir de ce mot-là avec une personne de ma condition ; que tout notre gendre que vous soyez, il y a grande différence de vous à nous, et que vous devez vous connoître.
Monsieur de sotenville.
C'en est assez, mamour, laissons cela.
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mais moi de quoi y ai-je profité, je vous prie, que [13] d’un allongement de nom, et au lieu de George Dandin, d’avoir reçu par vous le titre de Monsieur de la Dandinière ?
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Angélique.
Oh ! Les Dandins s'y accoutumeront s'ils veulent. Car pour moi, je vous déclare que mon dessein n'est pas de renoncer au monde, et de m'enterrer toute vive dans un mari. Comment ? Parce qu'un homme s'avise de nous épouser, il faut d'abord que toutes choses soient finies pour nous, et que nous rompions tout commerce avec les vivants ? C'est une chose merveilleuse que cette tyrannie de messieurs les maris, et je les trouve bons de vouloir qu'on soit morte à tous les divertissements, et qu'on ne vive que pour eux. Je me moque de cela, et ne veux point mourir si jeune.
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Claudine.
Elle a raison d'être en colère. C'est une femme qui mérite d'être adorée, et vous ne la traitez pas comme vous devriez.
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