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Jean-Luc Vincent (Éditeur scientifique)Valérie Lagier (Collaborateur)
EAN : 9782070322206
128 pages
Gallimard (23/02/2006)
3.54/5   100 notes
Résumé :
Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'œuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points : Mouvement littéraire : Le théâtre, lieu privilégié du rayonnement royal ; Genre et registre : Le théâtre comme arme polémique ; L'écrivain à sa table de travail : La fabrique de théâtre ; Groupement de textes : Le théâtre : mensonge ou vérité ? ; Chronologie : Molière et son temps ; Fiche : Des pistes po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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— Bon, monsieur Molière, va falloir arrêter maintenant.
— Arrêter quoi ?
— Arrêter de faire des pièces qui répondent aux critiques reçues par votre École des Femmes.
— Eh quoi, ça ne vous a pas plu ?
— Il y a de l'idée, mais…
— de l'idée ? Mais j'ai joué à fond avec l'idée même du théâtre ! Ma troupe joue son propre rôle en train de répéter la pièce même qu'on est en train de présenter. C'est puissant ! C'est… comment dire…
— Surréaliste ?
— Ah, je ne connais point ce mot, « sur-ré-a-liste » pas mal oui.
— On peut dire aussi « mise en abîme »
— Les seuls que j'abîme, ce sont les fâcheux, ces « monsieurs » qui se prennent pour des références en matière de goûts, ces péronnelles qui n'ont pas compris que je les défendais dans « l'École », et surtout ces soi-disant auteurs qui viennent me raconter comment on fait un succès. « Les règles, monsieur, les règles ! le rire doit suivre les règles. L'important est de plaire aux savants. Qui s'intéresse au succès auprès d'un public ignare ? ». Tsss !
— Oui, bon, ça va, j'avais compris. Même si je ne capte pas tout de moi-même les préfaces de nos jours prédigèrent les explications de text, vous savez.
— Non mais, entre nous, vous n'avez pas trouvé ça hilarant ?
— Marrant par moments oui, mais…
— Même quand j'ose me caricaturer moi-même, mon épouse et mes comédiens ?
— Oui, ça tient la route, cependant…
— Mais quoi, à la fin !
— Mais je suis un lecteur de 2018, moi. Vous savez, les duels à scènes tirées entre auteurs du 17ème siècle, je ne me sens pas entièrement concerné. C'est tellement plus amusant, plus acerbe, plus riche en enseignement quand vous caricaturez les comportements de vos contemporains dans une histoire qui tient la route. Je ne remets pas en question votre talent, mais là il faut laisser tomber « l'École » et passer à autre chose.
— Pensez-vous que j'avais le choix ? le roi tenait à cette pièce. Je ne pouvais pas ne pas lui obéir.
— Oui, bon. Vous savez, on a décapité le dernier des Bourbons il y a deux siècles, alors les rois…
— Hein ??!!!??
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J'étais décidée à lire et critiquer les pièces de Molière dans leur ordre chronologique. Oui mais voilà, j'ai pas envie de lire le Dépit amoureux, j'ai déjà critiqué Les Précieuses ridicules, lu L'École des femmes mais guère envie d'en parler, et je n'ai strictement rien à dire, mais ce qui s'appelle rien, sur Sganarelle ou le cocu imaginaire. Donc je me lance avec L'Impromptu de Versailles, sans être non plus complètement emballée.


Après l'affaire de L'École des femmes, faite d'attaques et de contre-attaques qui n'en finissaient pas, Molière était en fort mauvais termes avec la troupe de L'Hôtel de Bourgogne, où s'était jouée une pièce qui se moquait de lui. le voilà donc qui riposte une nouvelle fois avec une petite pièce. Une petite pièce d'un genre complètement à part, qui mêle le théâtre dans le théâtre et une caricature des comédiens de L'Hôtel de Bourgogne, tout cela en forme de réponse aux détracteurs de la troupe de Monsieur, frère du roi (la troupe de Molière, quoi).


La pièce commence donc avec Molière et ses comédiens jouant leur propre rôle, ceux-là rechignant à jouer une pièce écrite à la va-vite et dont ils ont oublié les répliques. Ils préféreraient jouer une comédie qui se moquerait de la troupe de L'Hôtel de Bourgogne, et voilà Molière en train de contrefaire chaque comédien et comédienne dudit Hôtel de Bourgogne. C'est la partie la plus sympathique. Là-dessus la troupe essaie de jouer, de façon poussive, la comédie prévue au départ, qui comprend force personnages ridicules et consiste en l'essentiel de la riposte de Molière envers ses ennemis. Cette partie-là m'a semblé moins enlevée, et un peu ennuyeuse.


Quoiqu'il en soit, L'Impromptu demande des connaissances sur les aléas de l'affaire de L'École des Femmes, mais aussi sur la réception des Précieuses ridicules, il faut comprendre à qui et à quoi fait référence Molière en permanence. Ce qui signifie que, excepté si vous êtes un exégète de Molière, vous aurez à lire la pièce dans une édition avec au minimum une préface ou une notice, ou encore un dossier, et surtout comprenant des tas de notes en bas de pages. Ça casse le rythme de lecture, malheureusement, mais sans ça vous ne sourirez pas aux moqueries de Molière sur la corpulence et l'emphase du comédien Montfleury, par exemple, sur telle comédienne qui jouait les jeunettes à cinquante ans, etc., etc. Et il en est ainsi de toute la pièce.


L'Impromptu de Versailles, c'est donc à la fois une curiosité théâtrale et un document très intéressant pour les historiens du théâtre ainsi que pour les passionnées de Molière. C'est pas évident de se remettre dans le contexte - c'est déjà pas évident pour l'ensemble des pièces anciennes -, on perd beaucoup de la verve de l'auteur parce qu'on n'est pas dans le bain, mais ça reste à découvrir.


Quelqu'un de bien mieux informé que moi a écrit une critique bien plus intéressante que la mienne - j'ai nommé 5Arabella. Je vous invite donc à la lire :
https://www.babelio.com/livres/Moliere-LImpromptu-de-Versailles/83264/critiques/1477780



Challenge Théâtre 2020
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Molière dans son propre rôle :celui de chef de troupe, de metteur en scène. ..et d'auteur en butte à la critique.

Dans cet Impromptu en un acte qui fait suite à la querelle de l'école des femmes, Molière et ses comédiens- Madeleine Béjart et Armande, la jeune madame Molière-on disait alors mademoiselle Moliere- la du parc, Marquise pour les beaux yeux de laquelle se mourait le vieux Corneille , du Croisy, le fidèle La Grange, et quelques autres sont en répétition.

Ils vont bientôt jouer devant le Roi...et Molière entend qu'ils fassent la distinction entre ce qu'ils sont et ce qu'ils jouent, entre leur personne et leur personnage, pourvu qu'ils restent fidèles à la règle d'un jeu naturel car seule la vraisemblance de leur personnage rendra la comédie efficace, drôle et percutante!

Loin d'eux la tentation de tomber dans les outrances des comédiens de l'hôtel de Bourgogne, la troupe rivale , alors à l'honneur. Marqué par le jeu plein d'allant et par les exercices d'improvisation sur canevas issus de la commedia dell arte des comédiens Italiens avec lesquels il a, un temps, partagé sa salle du Palais Royal, Molière est un fervent partisan du jeu naturel.

Souvent joué, intégralement ou partiellement, l'Impromptu est une pièce-miroir étonnante de modernité , à la fois un habile plaidoyer pro domo et une leçon de théâtre en action.
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L'école des femmes, représentée à la fin de l'année 1662 donna lieu à ce que l'on appelé La querelle de l'école des femmes. La pièce a été attaquée, en particulier par les frères Corneille, ainsi que par Donneau de Visé. Pour répliquer, mais sans doute aussi pour relancer L'école des femmes, Molière écrit une petite pièce en un acte, La critique de l'école des femmes, jouée pour la première fois en juin 1663, dans laquelle des personnages débattent de sa pièce, le beau rôle étant attribué à la défense. L'affaire est un succès, les spectateurs se pressent au théâtre. Les adversaires de Molière répliquent, l'attaque la plus vive est une autre pièce, écrite par un certain Boursault, le portrait du peintre, ou la Contre-Critique de l'Ecole des femmes (Molière était surnommé le Peintre par ses contemporains). La pièce, jouée à l'Hôtel de Bourgogne, le plus important théâtre parisien, à la fin de septembre 1663, s'en prend explicitement à Molière. Celui-ci va réagir par une autre pièce, cet Impromptu de Versailles. Créée en octobre 1663 à Versailles, devant le roi Louis XIV, peut-être écrite à sa demande, en huit ou dix jours, elle sera reprise à Paris, en accompagnement d'autres pièces. 19 fois en tout, et ne sera pas imprimée du vivant de Molière, qui la considérait sans doute comme une oeuvre de circonstances, abandonnée une fois accomplie sa mission.

Molière s'y met en scène lui-même avec ses comédiens, en répétition de sa nouvelle pièce, qu'il doit jouer devant le Roi. Ces derniers rechignent, ils ont eu trop peu de temps pour apprendre la nouvelle pièce. Ils le lancent sur un projet, La comédie des comédiens. Molière se laisse entraîner, il joue un auteur amenant une nouvelle pièce à la troupe, et se livre à une imitation parodique des comédiens les plus célèbres du l'Hôtel de Bourgogne, exagérant leur façon outrancière et peu naturelle de jouer. Après l'intermède d'un fâcheux, la troupe reprend sa répétition. Molière fait répéter ses comédiens, qui jouent des personnages ridicules, le critiquant pour des mauvaises raisons, prêts à aller applaudir la pièce de Boursault, pour se venger de Molière qui a trop bien su mettre en évidence leurs défauts . Il pousse ses acteurs à charger leur jeu, moque des attitudes ridicules. Moque la pièce de son rival, et pour sa meilleure défense invoque le succès, le plaisir manifeste des spectateurs de ses oeuvres. Mais le temps, presse, il s'agit de jouer devant le Roi. Qui par magnanimité, laisse au final les acteurs se produire dans une pièce qu'ils maîtrisent mieux.

Théâtre dans le théâtre, entre le vrai et le faux, les acteurs jouent successivement leurs propres rôles, des rôles, eux-mêmes en train de jouer des rôles...Il devait être saisissant de les voir passer de l'un à l'autre en un clin d'oeil. Nous avons un aperçu de ce que pouvait être la vie des coulisses à l'époque. Sans oublier que Molière d'une façon magistrale attribue au final le rôle le plus important à un illustre absent de la scène, mais présent en tant que spectateur, le Roi.

La pièce évoque aussi un débat de l'époque, lié au jeu de l'acteur. Molière prônait un certain naturel, à l'opposé de celui des comédiens de l'Hôtel de Bourgogne. Il s'agissait de dire un texte de la façon la plus emphatique, en essayant de produire un maximum d'effets, sans se soucier à la limite du sens. Mais c'est cette façon de jouer qui avait le plus de succès à l'époque dans la tragédie, Molière n'a jamais réussi à imposer sa vision des choses ailleurs que dans la comédie, où ses textes et son jeu d'acteur, lui assuraient le premier rang. Il profite de l'Impromptu pour régler ses comptes et tenter de ridiculiser la troupe concurrente.

Forcément une partie de ce comique, caricature de personnes très loin de nous dans le temps, d'une façon de jouer qui n'est plus du tout pratiquée, nous échappe. Pièce de circonstances, elle est surtout intéressante pour ce qu'elle montre de la façon dont Molière travaillait, de l'ambiance d'une troupe de théâtre de l'époque.
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Petite pièce en un acte et en prose, L'impromptu de Versailles est la réponse de Molière au Portrait du peintre de Boursault.
On y voit Molière et sa troupe, dans leurs propres rôles, se préparer à une représentation en présence du Roi, d'une pièce qu'il leur a commandée. Dans une mise en abyme, les spectateurs assistent à la dernière répétition des acteurs.
Après qu'il ait rappelé à ses comédiens comment ils doivent aborder leur rôle, selon qu'il doit être affecté (le Marquis, la précieuse) ou naturel (l'honnête homme), un dialogue s'engage entre Molière et les acteurs où l'on évoque une possible réponse de l'auteur à la pièce de Boursault. C'est l'occasion pour Molière de parodier ses rivaux de l'Hôtel de Bourgogne, et leur diction emphatique, ce qui lui vaudra une nouvelle réponse du fils de l'un des acteurs moqués, Montfleury.
Molière, en bon courtisan, sait aussi flatter le Roi, aussi bien la fonction, que Louis XIV précisément.
L'impression de vivre une vraie répétition est grande.
Je crois que plus je lis, ou relis, Molière plus je l'estime.
J'aurais aimé finir cette découverte de L'école des femmes et de ses suites par la lecture de L'impromptu de l'Hôtel de Condé, je n'ai malheureusement pas trouvé le texte. Je sais cependant que l'on y moquait Molière pour ce qui était tenu pour un piètre talent d'acteur de tragédie (il avait auparavant joué le rôle de Pompée dans une pièce de Pierre Corneille). Mais Molière prônant systématiquement le naturel dans le jeu, et se moquant lui-même de la façon de jouer outrée des acteurs de l'Hôtel de Bourgogne, on peut se demander s'il était si mauvais acteur dans les rôles autres que comiques (où il excellait) ou s'il n'était pas en avance sur son temps.

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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
MOLIÈRE.

J'avais songé une comédie où il y aurait eu un poète, que j'aurais représenté moi-même, qui serait venu pour offrir une pièce à une troupe de comédiens nouvellement arrivés de la campagne. Avez-vous, aurait-il dit, des acteurs et des actrices, qui soient capables de bien faire valoir un ouvrage, car ma pièce est une pièce... Eh ! Monsieur, auraient répondu les comédiens, nous avons des hommes et des femmes qui ont été trouvés raisonnables partout où nous avons passé. – Et qui fait les rois parmi vous ? Voilà un acteur qui s'en démêle parfois. Qui ! Ce jeune homme bien fait ? Vous moquez-vous ? Il faut un Roi qui soit gros et gras comme quatre. Un roi, morbleu, qui soit entripaillé comme il faut ? Un roi d'une vaste circonférence, et qui puisse remplir un trône de la belle manière ! La belle chose qu'un roi d'une taille galante ! Voilà déjà un grand défaut ; mais que je l'entende un peu réciter une douzaine de vers. Là-dessus le comédien aurait récité, par exemple, quelques vers du roi de Nicomède :

Te le dirai-je, Araspe ? Il m'a trop bien servi ;

Augmentant mon pouvoir...

Le plus naturellement qu'il aurait été possible. Et le poète : Comment vous appelez cela réciter ? C'est se railler : il faut dire les choses avec emphase. Écoutez-moi.

Imitant Montfleury, excellent acteur de l'hôtel de Bourgogne

Te le dirai-je, Araspe ?... etc...

Voyez-vous cette posture ? Remarquez bien cela. Là, appuyer comme il faut le dernier vers. Voilà ce qui attire l'approbation, et fait faire le brouhaha. Mais, Monsieur, aurait répondu le comédien, il me semble qu'un roi qui s'entretient tout seul avec son Capitaine des Gardes parle un peu plus humainement, et ne prend guère ce ton de démoniaque. Vous ne savez ce que c'est. Allez-vous-en réciter comme vous faites, vous verrez si vous ferez faire aucun Ah ! Voyons un peu une scène d'amant et d'amante. Là-dessus une comédienne et un comédien auraient fait une scène ensemble, qui est celle de Camille et de Curiace.

Iras-tu, ma chère âme, et ce funeste honneur

Te plaît-il aux dépens de tout notre bonheur ?

Hélas ! Je vois trop bien..., etc...

Tout de même que l'autre, et le plus naturellement qu'ils auraient pu. Et le poète aussitôt : Vous vous moquez, vous ne faites rien qui vaille, et voici comme il faut réciter cela.

Imitant Mademoiselle Beauchâteau, comédienne de l'hôtel de Bourgogne.

Iras-tu, ma chère âme..., etc...

Non, je te connais mieux..., etc...

Voyez-vous comme cela est naturel et passionné ? Admirez ce visage riant qu'elle conserve dans les plus grandes afflictions. Enfin, voilà l'idée ; et il aurait parcouru de même tous les acteurs et toutes les actrices.
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MOLIÈRE: J'avais songé une comédie où il y aurait eu un poète, que j'aurais représenté moi-même, qui serait venu pour offrir une pièce à une troupe de comédiens nouvellement arrivés de la campagne. "Avez-vous, aurait-il dit, des acteurs et des actrices qui soient capables de bien faire valoir un ouvrage ? Car ma pièce est une pièce... — Eh ! Monsieur, auraient répondu les comédiens, nous avons des hommes et des femmes qui ont été trouvés raisonnables partout où nous avons passé. — Et qui fait les rois parmi vous ? Voilà un acteur qui s'en démêle parfois. — Qui ? Ce jeune homme bien fait ? Vous moquez-vous ? Il faut un roi qui soit gros et gras comme quatre, un roi, morbleu ! qui soit entripaillé comme il faut, un roi d'une vaste circonférence, et qui puisse remplir un trône de la belle manière. La belle chose qu'un roi d'une taille galante !
(Scène 1)
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DU CROISY: Il est vrai que j'ai l'avantage de ne point faire d'ennemis, et que tous mes ouvrages ont l'approbation des savants.
MADEMOISELLE MOLIÈRE: Vous faites bien d'être content de vous. Cela vaut mieux que tous les applaudissements du public, et que tout l'argent qu'on saurait gagner aux pièces de Molière. Que vous importe qu'il vienne du monde à vos comédies, pourvu qu'elles soient approuvées par Messieurs vos confrères ?
(Scène 5)
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(A Mademoiselle Béjart.) Vous, vous représentez une de ces femmes qui, pourvu qu'elles ne fassent point l'amour, croient que tout le reste leur est permis, de ces femmes qui se retranchent toujours fièrement sur leur pruderie, regardent un chacun de haut en bas, et veulent que toutes les plus belles qualités que possèdent les autres ne soient rien en comparaison d'un misérable honneur dont personne ne se soucie.
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MOLIÈRE - Mais enfin, vous me feriez devenir fou. Ne parlons point de cela davantage, nous nous amusons à faire des discours, au lieu de répéter notre comédie, où en étions-nous ? Je ne m’en souviens plus.
MADEMOISELLE DE BRIE - Vous en étiez à l’endroit...
MOLIÈRE - Mon Dieu, j’entends du bruit, c’est le Roi qui arrive assurément, et je vois bien que nous n’aurons pas le temps de passer outre, voilà ce que c’est de s’amuser. Oh bien, faites donc pour le reste du mieux qu’il vous sera possible.
MADEMOISELLE BÉJART - Par ma foi la frayeur me prend, et je ne saurais aller jouer mon rôle si je ne le répète tout entier.
MOLIÈRE - Comment, vous ne sauriez aller jouer votre rôle ?
MADEMOISELLE BÉJART - Non.
MADEMOISELLE DU PARC - Ni moi le mien.
MADEMOISELLE DE BRIE - Ni moi non plus.
MADEMOISELLE MOLIÈRE - Ni moi.
MADEMOISELLE HERVÉ - Ni moi.
MADEMOISELLE DU CROISY - Ni moi.
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