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EAN : 978B005R67XAW
EbooksLib (30/09/2011)
3.14/5   18 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En 1664, Louis XIV décide d'offrir une fête à tout casser, qui gardera le nom des « Plaisirs de l'Île enchantée ». le thème général est emprunté au Roland Furieux de l'Arioste. Une semaine de spectacles de dingues !
Louis XIV commande à Molière une comédie galante, avec musique et danse. Molière pond La Princesse d'Élide. Vous en aviez déjà entendu parler ? Moi pas.

La préface insiste bien sur l'aspect négligeable de l'oeuvre dans le corpus de l'auteur. Évidemment, j'aborde ensuite le texte en marchant sur des oeufs. Mais comme je m'attends au pire, je ne le trouve pas. Ce que je lis est tout à fait agréable et de bon aloi. Certes ce n'est pas du niveau des best-sellers, mais c'est sympa.
La pièce est courte bien qu'elle contienne cinq actes plus les intermèdes chantés-dansés. L'action est en Grèce antique (quel rapport avec le Roland Furieux ? sais pas). La princesse d'Élide est courtisée par tous les princes de la Grèce mais elle se la joue méprisante. Aucun intérêt pour ces guignols qui lui offriraient le monde. le prince d'Ithaque, absolument dingue de la dame, tente une stratégie nouvelle : il va montrer à la dame une indifférence équivalente, un dédain aussi fort. Il est aidé par le bouffon de la princesse, Moron. Évidemment la stratégie fonctionne et la princesse n'a de cesse d'en faire ravaler à ce fat, sans reconnaître dans ce comportement les symptômes de l'amour.

C'est léger et drôle, même si cela peut agacer les lectrices car la princesse n'est clairement pas à son avantage ici. C'est surtout relevé par le bouffon Moron – joué en son temps par Molière lui-même – qui aurait fait un bon disciple de Scapin. Seuls les intermèdes m'ont semblé de peu d'intérêt, mais ils faisaient probablement sens si la musique et la danse prenait alors le pas.

Un élément original : Molière était pressé par le temps et par Le Roy, si bien qu'il a dû écrire la deuxième partie de la pièce en prose alors qu'il l'avait commencé en alexandrins. Ce changement en cours de lecture est inédit et plutôt avantageux pour la comédie. En tout cas c'est ainsi qu'un gars du 21ème siècle (moi) le ressent.
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Grâce à l'excellent podcast de Philippe Colin sur France Inter "Molière, le chien et le loup", j'ai entendu parler de cette pièce de Molière que je ne connaissais pas.
Il s'agit d'une comédie-ballet, mais qui ne peut cependant pas être comparée au Bourgeois-Gentilhomme, elle n'est pas drôle ni féroce. Ce n'est toutefois pas son objectif. C'est la mise en scène d'une discussion précieuse - mais non ridicule - entre mondains, les gens de qualité, sur l'amour - forcément. Plus précisément, il s'agit de savoir si, pour aimer, on doit être aimée. Est-on attirée par quelqu'un à qui l'on plaît ? La princesse est entourée de soupirants, mais elle ne le les aime pas - sans qu'on nous explique totalement pourquoi. Parce qu'ils ont tous le même comportement stéréotypé -à tel point que je n'ai pas différencié les deux personnages - de l'amant qui suit la Carte du Tendre, des compliments aux petits soupirs ? Parce qu'ils cherchent une alliance politique avec son père - cet aspect là n'est pas abordé, ce n'est pas une pièce de Corneille... Dommage que la comparaison avec Diane ne soit pas développée : la princesse chasse, n'a pas peur d'aller seule dans les bois, compare les liens du mariage à la mort, mais elle ne revendique pas clairement un désir de virginité. C'est par ce refus des normes et des conventions que lui rappellent ses cousines - qui sont elles aussi interchangeables - que la princesse peut séduire le public de la cour : à vingt ans, une jeune fille doit aimer. Elle s'écarte de l'idéal mondain, mais pour y revenir à la fin, et sa transgression avec les normes n'est que temporaire. Dommage, j'aurais aimé un personnage féminin révolté... Cela permet cependant d'avoir un personnage féminin qui a plus de temps de présence sur scène que dans de nombreuses pièces comiques du XVII ème siècle.
Oui, c'est une pièce faite pour les mondains, pour divertir le public de la cour, une pièce de commande. J'ai particulièrement aimé le commentaire en forme "Avis au lecteur" au milieu d'une scène de l'Acte II où Molière explique "qu'un commandement du roi pressa cette affaire" et l'obligea à quitter les vers pour la prose". La monarchie absolue se manifeste même dans le style d'écriture... Quant aux intermèdes, s'ils correspondent au goût du Grand Siècle, sans danse, sans chanson, à la lecture ils apparaissent un peu longs et forcés.
Loin d'être la meilleure pièce de Molière, avoir en tête les circonstances de son écriture pour comprendre ses intentions.
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Cette comédie ballet fort peu connue ,(et d'ailleurs inachevée) nous rappelle que Molière n'était pas que le producteur de futurs "classiques" que tendent à nous décrire les manuels mais aussi un amuseur de la cour ,soumis aux commandes du patron,Soleil premier .En l'occurence ,il s'agissait de participer à une méga fête à Versailles avec danse et musique (de Lulli son Ennio Morricone à lui) . C'est une sorte d'insipide marivaudage (avant l'heure ...quel génie ce Molière) entre trois princesses et trois princes , avec un personnage de bouffon , Moron , dans lequel l'auteur interprète pouvait donner libre cours à ses dons comiques . A noter que parallèlement le sieur Poquelin travaillait sur le Misanthrope, Tartuffe , voire Dom Juan (excusez du peu) .
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Pièce à l'écriture hybride (le début en vers, la suite en prose), elle a un sujet basique et est mineure dans l'oeuvre du grand Molière mais a toujours parlé très haut à mon coeur de midinette. Elle avait été surtout conçue dans le cadre des plaisirs de l'île enchantée et est faite pour être insérée dans un divertissement musical et dansant. Seule, elle peut paraître un peu niaise sauf si comme moi on a succombé adolescente à son charme pastoral.
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Une jolie petite oeuvre que j'aimerais bien voir dans son contexte !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
LA PRINCESSE — Mais encore, ne t'a-t-il point parlé de moi ?

MORON — Lui ? non.

LA PRINCESSE — Il ne t'a rien dit de ma voix et de ma danse ?

MORON — Pas le moindre mot.

LA PRINCESSE — Certes ce mépris est choquant, et je ne puis souffrir cette hauteur étrange de ne rien estimer.

MORON — Il n'estime et n'aime que lui.

LA PRINCESSE — Il n'y a rien que je ne fasse pour le soumettre comme il faut.

MORON — Nous n'avons point de marbre dans nos montagnes qui soit plus dur et plus insensible que lui.

(Acte III, Scène 3)
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MORON
Quel diable de plaisir trouvent tous les chasseurs
De se voir exposer à mille et mille peurs ?
Encore si c'était qu'on ne fût qu'à la chasse
Des lièvres, des lapins, et des jeunes daims, passe :
Ce sont des animaux d'un naturel fort doux,
Et qui prennent toujours la fuite devant nous.
Mais aller attaquer de ces bêtes vilaines
Qui n'ont aucun respect pour les faces humaines,
Et qui courent les gens qui les veulent courir,
C'est un sot passe-temps, que je ne puis souffrir.
(Acte I, Scène 2)
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Mais à quoi bon, Seigneur, les soins que vous prenez?
Et pourquoi ce secret où vous vous obstinez?
Vous aimez, dites-vous, cette illustre princesse,
Et venez à ses yeux signaler votre adresse,
Et nuls empressements, paroles ,ni soupirs
Ne l'ont instruite encore de vos brûlants désirs.
Pour moi je n'entends rien à cette politique
Qui ne veut point souffrir que votre cœur s'explique,
Et je ne sais quel fruit peut prétendre un amour
Qui fuit tous les moyens de se produire au jour.
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Vidéo de  Molière
MOLIÈRE – Variations sur les fêtes royales, par Michel Butor (Genève, 1991) Six cours, parfois coupés et de qualité sonore assez passable, donnés par Michel Butor à l’Université de Genève en 1991.
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