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Critique de Denis_76


On ne dresse pas une jeune fille ou une femme comme un chien ;
Molière nous le fait savoir, tous les Arnolphe de la Terre sont des impertinents, des malotrus, des « machos » et le mot est faible.
.
« ARNOLPHE (à Agnès):
Votre sexe n'est là que pour la dépendance:
Du côté de la barbe est la toute-puissance.
Bien qu'on soit deux moitiés de la société,
Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité:
L'une est moitié suprême et l'autre subalterne;
L'une en tout est soumise à l'autre qui gouverne « 
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Molière est le premier féministe !
.
.Le 26 décembre 1662, la troupe crée L'École des femmes, quatrième grande comédie de Molière, dans laquelle il bouscule les idées reçues sur le mariage et la condition des femmes.
Arnolphe est un vieux célibataire qui a peur d'être cocu s'il épouse une femme ; donc il a placé sa filleule Agnès dans un couvent pour qu'elle ne soit pas trop informée des choses du sexe, afin de pouvoir la manipuler, de l'épouser sans inconvénients, et de lui inculquer les règles entre époux à son goût à lui.
Mais survient un jeune homme qui fait la cour à Agnès.
C'est alors que Molière tourne le vieux grigou en ridicule en utilisant ses armes favorites : la farce et le quiproquo.
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Que veut montrer Molière dans son art, au XVIIè siècle ?
.Avec L'École des maris (1661) et plus encore L'École des femmes (1662), Molière se moque des tyrans domestiques et plaide en faveur de l'éducation des femmes, d'où « L'école des femmes » ; c'est un féministe avant l'heure.
Cette pièce soulèvera des commentaires de la part des spectateurs offusqués et des précieuses, et Molière y apportera une belle réponse dans une autre pièce :
« La critique de l'école des femmes ».
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Sans être « libertin » au sens moderne du mot ni porteur d'un système philosophique précis, Molière apparaît comme un homme qui « s'est affranchi des règles de la société et de la tutelle de l'Eglise.
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Je trouve que la pièce « patine » dans la scène 1, mais s'envole ensuite : une bonne leçon à tous les machos de France et de Navarre, à commencer par le roi Louis, dont la pauvre Marie-Thérèse, qui fut cocue à souhaits, et dont on n'a jamais entendu l'opinion.
Mais Molière a toujours les faveurs du roi ; comme quoi, sous forme humoristique, beaucoup d'idées arrivent à s'exprimer !
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A quatre siècles d'intervalle, oserai-je une comparaison ?
On peut rapprocher le théâtre de Mouawad ( « L'Incendie ») de la position de Molière dans « L'école des femmes » ;
Même si l'un a lieu en occident en 1662, l'autre en orient en 1975.
La femme soumise en France au XVIIè siècle peut-elle être comparée à la femme soumise en orient au XXè siècle ?
Même si les conditions sont différentes, on peut répondre par l'affirmative.
En effet, en France au XVIIè siècle, la femme est constamment sous tutelle ;
en orient au XXè siècle aussi.
Une femme qui sort du cadre sous Louis XIV est jugée péjorativement ;
Une femme qui sort des traditions au Liban moderne peut même être lapidée.
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Avec ces constats, que peut-on dire que, sur la condition de la femme par rapport à la religion ?
Les musulmans ont-ils, sur ce plan, quatre siècles de retard sur l'occident ?
Au XVIIè siècle, la religion catholique était en pleine possession de ses moyens :
Molière se moquait des dévots, et qui là, critique humoristiquement l'enfermement dans un cloître d'Agnès, s'est même fait interdire provisoirement quelques pièces malgré l'appui du roi.
Chez Mouawad, on constate que les us et coutumes musulmanes ne sont pas en faveur de la femme.
La religion en général, semble être pour beaucoup dans la déconsidération de la femme !
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