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Critique de Musa_aka_Cthulie


Je me suis récemment rendu compte que, déjà, j'avais beaucoup moins lu Molière que je ne le pensais, et qu'ensuite, ayant lu une dizaine de ses pièces en dépit du bon sens, c'est à dire dans le plus complet désordre chronologique, je manquais carrément de repères pour comprendre l'évolution de sa dramaturgie. Donc, j'ai décidé de tout reprendre à zéro - il n'est pas dit pour autant que je vais me décider à lire tout Molière (encore que...), mais au moins aurai-je un meilleur angle de vue sur son oeuvre.

Donc, me voici avec le Médecin volant, qu'il ne m'était jamais venu à l'idée de lire jusqu'à présent. Première pièce de Molière dont on conserve un texte, mais, j'imagine, sans doute pas sa toute première pièce tout court. Sur le contexte, on manque cruellement d'informations, la pièce n'ayant jamais été publiée du vivant de son auteur, les dates des premières représentations restant très incertaines, ainsi que le lieu de celles-ci (sur les routes de France ou dans la capitale ?) Toujours est-il que le Médecin volant est inspiré (mais ça ne vous étonnera pas), de la comédie italienne, et qu'elle appartient au registre de la farce.

Argument très simple : une jeune fille, Lucile, aime un jeune homme, Valère, mais son père, le dénommé Gorgibus, veut lui faire épouser quelqu'un d'autre. La jeune fille feint d'être malade pour échapper au mariage imposé, et Valère emploie son valet Sganarelle à ruser avec Gorgibus en se faisant passer pour un médecin. Si je parle de registre farcesque, c'est que Molière n'y va pas par quatre chemins : ainsi la scène où Sganarelle demande à voir l'urine de la "malade", la boit, et en redemande. J'imagine comme ce genre de plaisanterie devait faire se taper le cul par terre au public de l'époque (je trouve ça drôle encore aujourd'hui ; pas spécialement subtil, mais drôle) ! L'intrigue prend ensuite une autre tournure, Sganarelle se faisant à la fois passer (bien malgré lui) pour le médecin et pour son jumeau auprès de Gorgibus : tout est jeu de cache-cache, l'acteur jouant Sganarelle devant multiplier les tours de passe-passe.

La première partie sera reprise bien plus tard pour l'intrigue du Médecin malgré lui, où l'on sent alors que Molière a engrangé de l'expérience. Malgré un rythme moindre dans le Médecin volant, et une construction moins maîtrisée (la fin est très vite emballée), la farce est réussie. Un bon moment pour une petite pièce en un acte sans prétentions, dévoilant déjà le potentiel de son auteur.
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