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3,88

sur 2457 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'ai pas ouvert un livre de Molière depuis le collège, ce qui fait presque vingt ans. Oui, je sais c'est long, mais bon, je n'ai jamais trouvé que mes chers professeurs savaient nous donner le gout de la lecture, mais ceci est un autre sujet.

J'en reviens donc au Misanthrope, que j'ai lu pour pouvoir lire un autre livre. Je voulais lire Un homme trop facile, de Eric-Emmanuel Schmitt dans lequel un acteur de théâtre va rencontrer le véritable Alceste, le personnage.

Impossible de lire ce livre sans avoir lu le misanthrope au préalable. Et me voilà donc plongé dans une pièce de Molière. Bon, je dois avouer que j'y allais un peu à reculons, mes souvenirs du collège ne m'avaient pas plus captivé.

Et là, surprise ! J'ai adoré ! Cette pièce n'a pas pris une ride et dénonce la société telle qu'elle l'était à l'époque, et surtout telle qu'elle l'est encore de nos jours. Ne pas dire ce que l'on pense des gens, paraitre aimable en toute circonstance, les sourires, les faux-semblants, l'hypocrisie. Toute l'absurdité de la société est décrite avec justesse dans cette pièce.

Célimène est le personnage que tout le monde se dispute mais qui est la personne la plus détestable de la pièce. J'ai bien aimé sa façon d'être, un vraie peste qui se moque de tout le monde et profite de la vie tout en sachant détourner les codes de la société.

Alceste est à l'opposé de Célimène. Lui, est honnête, il dit ce qu'il pense en toute circonstance et ne se rends pas compte des problèmes qu'il peut s'attirer.

La relation entre Alceste et Célimène est forcément très complexe car même si on aimerait voir les deux personnages terminer ensemble, les choses sont bien plus compliqués et que chacun des deux protagonistes campe sur ses positions.

Criante de vérité, pas vraiment très drôle et un brin moralisatrice, et surtout toujours d'actualité de nos jours. J'ai adoré de bout en bout, si bien que je pense me lancer prochainement dans d'autres pièces de Molière.
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Molière est l'auteur de théâtre que les écoliers français apprennent le plus à connaître. Sans doute est-ce aussi pour ça que c'est celui vers qui ils se tournent le moins, en grandissant. Ce fut mon cas, et j'ai plutôt cherché à découvrir Shakespeare qui m'avait été plutôt caché dans l'enseignement.

J'y reviens aujourd'hui, à la faveur des challenges Babelio, mais aussi d'une adaptation moderne, vue en Avignon récemment. Comme je parle d'Avignon, vous vous doutez bien que le récemment est tout relatif, on parle bien sûr de l'été 2019 (mon dieu que ça paraît loin !). Je me permets du coup un petit aparté car je sais que les adaptations libres des classiques (avec coupure s'il le faut) en agacent certaines (et même de mes amies babeliotes). le travail de la compagnie Viva m'a néanmoins permis de découvrir Othello, Roméo et Juliette, Andromaque sur scène, sans forcément passer cinq heures dans une salle, ce qui n'est plus possible de nos jours. Et l'éclairage donné à ces classiques fut un réel plaisir. Pour ce qui est du Misanthrope, j'ai cru repérer quelques coupes, mais elles furent plus modestes, le texte de Molière étant moins débordant que celui de ce cher Bill ou même de Monsieur Racine.

Revenons donc à la langue de Molière justement, et ce n'est pas anodin que l'expression soit construite ainsi. Je crois qu'étant enfant, je ne pouvais m'imaginer les gens du XVIIème que parlant comme les personnages de Molière, alors que la langue très affectée et construite par le vers était forcément bien loin des discussions du quotidien. La musique reste pourtant douce à nos oreilles, et le premier acte du Misanthrope notamment semble tellement familier, que l'on ne peut que considérer cette langue comme maternelle. J'ai pris un réel plaisir à déclamer la plupart du texte, tentant certains tons modernes mais toujours tellement satisfait d'une musicalité qui tombe juste. Les notes de l'édition que j'avais m'ont surtout permis de relever que beaucoup des tournures vieillies étaient surtout des fautes de français destinées à satisfaire les pieds, la rime ou le rythme de la pièce. Molière est loin d'être irréprochable en grammaire.

Pour ce qui est du thème de la pièce, j'ai également appris à quel point elle était autobiographique. Cet Alceste droit dans ses bottes face aux minauderies et aux hypocrisies de son temps, mais tout à la fois perdu quand ses sentiments le poussent à aimer ce qu'il déteste en la belle Célimène, c'est totalement Molière. Malgré le côté vieilli des affaires de cour, le propos reste bien moderne, car la franchise de notre époque reste évidemment de façade et l'homme n'a pas abandonné les mesquineries des bons usages à respecter même avec les gens qu'on déteste.

Si l'image du Misanthrope reste gravée dans les esprits comme celle d'un homme aigri et peu avenant, et donc à fuir, ma lecture m'a plus poussé à le plaindre. Il est compliqué de chercher à respecter ses idéaux face au monde et on en ressort brisé, seul et malheureux. Personne finalement ne ressort indemne de l'affrontement provoqué par ce Misanthrope dans cette petite société, les amoureux flatteurs éconduits, la coquette délaissée et cantonnée à la futilité de sa jeunesse. Seul Philinte, dont l'amitié est pourtant contestée dès les premières lignes reste peut-être le personnage le plus sincère, accompagnant Alceste jusqu'au vers ultime.
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Molière pourfend ici les hypocrisies de son époque, qui pour éviter de verser le sang a laissé se développer des courtoisies sans fondement.. Alceste est brusque dans ses mots, honnête en toute situation. Il rappelle un peu Eddard Stark dans le Trône de fer de G.R.R. Martin, même s'il finit mieux.
A ceci s'ajoutent bien entendu une intrigue amoureuse, des protestations d'amitié, et pour appuyer le tout, un procès mené par Alceste contre un parangon d'hypocrisie et de fausseté.
La fin nous interroge sur notre société : vaut-elle tellement mieux que celle décrite ici ? Avec les "like" et les amis virtuels, n'avons-nous pas atteint un niveau de superficialité inouï dans nos relations avec autrui ?
Bref, une critique acerbe de la société parisienne du XVIIe, qui se lit encore bien aujourd'hui.
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Le titre contient l'essence du propos. Alceste, éprouvé par l'hypocrisie de ce monde, rejette l'art de vivre en société.
Mais il aime la belle Célimène qui pourtant présente tous les défauts qui révulsent cet homme.
J'adore cette pièce de théâtre, que j'ai vue jouée de nombreuses fois dans des mises en scènes et temporalités différentes.
Qu'il est beau et vaillant cet homme qui lutte entre son amour et ses principes.
Sur la forme, même si je n'aime pas lire les pièces de théâtre, j'ai apprécié la beauté des vers et l'ironie de certaines répliques.
Le refus de cet homme à frayer avec ses congénères m'a donné à réfléchir sur notre soumission aux codes de la vie en société, particulièrement revue et corrigée depuis maintenant un an que nous vivons avec le Covid-19.
Un thème universel et intemporel. Merci Jean-Baptiste
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Molière, "Le misanthrope". Ces seules informations m'avaient laissé imaginer une pièce où un vieux ronchon solitaire serait contraint de côtoyer de jeunes gens fougueux et que cela donnerait lieu à un tas d'aventures rocambolesques. Mais "Le misanthrope" raconte en fait l'histoire d'Alceste qui condamne l'hypocrisie de ses contemporains, et notamment celle de son amante, qu'il ne peut s'empêcher d'aimer malgré tout.

Je suis toujours étonnée de retrouver dans la littérature des siècles passés des thématiques qui sont toujours d'actualité. Je trouve qu'Alceste est un personne tout à fait perspicace et qu'il a bien cerné l'hypocrisie, les "faux-culs" comme nous dirions aujourd'hui, non seulement de son temps mais aussi de tout temps.
Et Célimène! Mais il en existe encore tant aujourd'hui des Célimène, au masculin comme au féminin.
Ce personnage m'a mis mal à l'aise, car il fut une époque de ma vie où j'ai agi en Célimène et je le regrette. Tout comme elle, cela ne m'a amené que de la solitude au bout du compte... Mais je ne suis pas là pour parler de moi.

"Le misanthrope" est bien moins drôle que "Les précieuses ridicules", mais aussi beaucoup plus profond. On touche dans cette pièce à la nature humaine, qui peut le meilleur et, comme c'est le cas ici, le pire. Je continue ma "tournée Molière". Au programme: "Le médecin malgré lui".
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Quant Alceste, homme droit, loyal, intègre tombe amoureux de Célimène, jeune femme totalement hypocrite et superficielle, leurs relations ne s'annoncent pas de tout repos !
A force de courtiser et d'accueillir favorablement tous ses courtisans, la belle se retrouve seule !
Une très jolie pièce sur les faux semblants et les habitudes (si actuelles) de nos sociétés à ne jamais dire ce qu'on pense, à toujours être lisse et charmant.
Et comme lors de la lecture des pièces de Shakespeare, je ressens le besoin de lire le texte à haute voix, la magie des mots semble encore mieux opérer !
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Avec le Misanthrope en vers de douze pieds
Molière nous dit avec verve et pieds de nez

Tout le mal qu'il pense de nos défauts et piques
De nos beaux discours amoureux et politiques

Ami ne" lache aucun mot qui ne parte du coeur"
reste de ton temps et n'apporte aucun malheur !
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Dans cette comédie de caractères et de moeurs, Molière (directeur d'une troupe, auteur dramatique et comédien du XVII° siècle) dresse un portrait caricatural (tout comme dans Tartuffe, le malade imaginaire...) celui d'Alceste, un misanthrope (celui qui hait les autres).
Egoïste, colérique, médisant,contradictoire,conflictuel asocial, il s'insurge contre l'hypocrisie et la corruption mais sa vision des choses trop absolue la poussera à vivre dans "un endroit écarté de tous".
Molière l'étudie au centre d'une farce qui met en scène la "coquette" et infidèle Célimène dont il est amoureux, son ami et conseiller Philinte plus réaliste que lui ainsi que différents rivaux et rivales.
Cette pièce de théâtre classique, bien qu'un brin démodée de par sa versification, parle d'amour,d'amitié, de recherche du bonheur, de couple et de communication.
L'un des points essentiels pour qu'une union persiste n'est-il pas de regarder ensemble dans la même direction? Celle d'Alceste contre les apparences et de Célimène qui ne vit que pour les apparences est donc vouée à l'échec.
Le misanthrope:une comédie humaine toujours d'actualité!
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Encore une très bonne pièce de théâtre en cinq actes de Molière ! Cet auteur ne me déçoit jamais, il est indémodable. On suit l'histoire d'un homme qui s'appelle Alceste, surnommé le Misanthrope. Il n'aime pas le genre humain qui est selon lui plein de vices et sans vertu. Pourtant, une femme l'a fait succomber. Célimène est une femme qui aime jouer avec le feu, elle n'est pas sincère et s'amuse à faire tourner la tête de ses amants. le pauvre Alceste est amoureux et complètement naïf, son serviteur Philinte est un homme bon et honnête. Une querelle éclate lorsque un homme appelé Oronte vient demander à Alceste un avis subjectif sur des vers qu'il a composé pour une femme. le Misanthrope ne mâche pas ses mots et lui dit clairement que ses vers sont détestables. Oh Molière, vous m'avez fait aimé votre pièce, vous êtes un auteur qui a traversé les siècles et qui continuera de faire sourire et rire encore de longues années.
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J'ai beaucoup apprécié cette pièce de Molière. le personnage principal cherche à être le plus honnête et le plus juste possible. Il souhaite se tenir éloigné des médisances, des bassesses, de l'hypocrisie et de l'injustice. Il se bat contre vents et marées, munis de son éloquence, de ses discours bien rodés pour dire sa vérité et faire taire les hypocrites.
Mais au fur et à mesure de ses rencontres et de ses échanges, il se rend compte à quel point les personnes peuvent être fausses, même celles en qui il avait la plus haute estime.

L'écriture de Molière est toujours aussi entraînante, structurée et juste !
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