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3,68

sur 4412 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mon premier contact avec Molière, alors que j'étais encore à l'école primaire, m'a donné envie d'en connaître davantage sur l'oeuvre tout en prenant beaucoup de plaisir à lire autant qu'à voir cette pièce plaisante.
Plusieurs niveaux de lecture permettent autant à un enfant qu'à un adulte d'apprécier.
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Je retrouve ici le Molière que j'aime ! Son humour, son comique proche de la farce et qui pousse même parfois jusqu'à l'absurde. La pièce reste très classique : la trame est très proche d'autres comédies de l'auteur : Toinette ressemble par exemple étrangement à un certain Scapin, par ses stratagèmes, son impertinence qui se traduit par une ironie et un humour grinçants. Elle intercède auprès de son maître en faveur d'Angélique, la fille de celui-ci, la défend en tentant d'infléchir la décision d'Argan de la marier à un autre que celui qu'elle aime. Elle essaye aussi de ramener son maître à la raison, soulignant le ridicule dont il se couvre en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas, un malade. On y retrouve donc également le rôle du père crédule mais aussi celui de l'amant et de l'oncle appelé à la rescousse pour sortir sa nièce du noeud gordien où elle se trouve, tout comme dans Les Femmes savantes. Les amateurs ne seront donc pas dépaysés. Ce qui m'a semblé plus surprenant, ce sont les intermèdes musicaux, qui tiennent parfois du grand-guignol et que l'on aperçoit rarement chez Molière (en tout cas, c'est la seule pièce que je lis ainsi mais je ne les ai pas encore toutes lues ^^). J'ai bien aimé même si elles prennent quelque distance avec la trame principale.

L'auteur prend ici fait et cause contre la médecine malavisée, les médecins médiocres tel Thomas Diafoirius, le promis d'Angélique, choisi par son père, pour son propre compte, afin d'avoir un médecin à disposition et non pour celui de sa fille. C'est un peu aussi le pendant de Rabelais « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Il s'insurge contre les médecins qui ne savent pas se remettre en cause, se prennent pour Dieu, à qui l'on apprend à la faculté à faire de beaux discours qu'ils sont les seuls ou presque à comprendre. Néanmoins, il ne faut pas non plus tous les mettre dans le même panier. Il est aussi nécessaire de replacer la pièce dans son contexte : Molière l'a écrite alors qu'il était gravement malade. C'est aussi une oeuvre emblématique puisqu'il est mort en pleine représentation de cette pièce et je l'ai donc lu avec une certaine émotion.
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
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Le malade imaginaire est la dernière pièce écrite par la dramaturge qui donnera son nom pour "qualifier" la langue française. Il y a beaucoup d'autres raisons qui font que cette pièce de Molière a gagné ses lettres de noblesse, et pourtant je ne l'avais jamais lu. Ce tort est maintenant réparé.

Tout comme l'Avare Harpagon est devenu un archétype de l'avarice, Argan est devenu celui de l'hypocondriaque. Et sa peur panique d'être malade au moindre courant d'air ou au moindre caprice de sa psyché, il est aussi infantilisé par sa femme - et cette position semble bien lui convenir. Cela rend bien sûr ce bourgeois d'autant plus risible et pitoyable auprès de l'auditoire.
Ce qui est plus titre en revanche, c'est qu'à force de ne jurer que par les médecins, le vieux bougre refuse à sa fille Angélique de se marier avec celui qu'elle aime au profit d'un jeune médecin arrogant, pédant et détestable à de nombreux égards.

Dans cette comédie satirique, Molière critique donc deux aspects de la société du 17ème siècle : la pédanterie et l'arrogance des médecins qui font preuve d'une autosatisfaction insupportable et les mariages arrangés.

Si j'ai été stupéfaite de l'actualité des propos de Molière sur le dogmatisme dont cette corporation peut faire preuve, où la remise en cause est un crime de lèse majesté et où l'obéissance aveugle à l'autorité suprême est la règle, j'avoue avoir soupiré avec l'intrigue des jeunes amoureux à cause de l'aspect de "déjà vu chez Molière". J'imagine que pour des lecteurs qui lisent des pièces de Molière avec ces mêmes thématiques à plusieurs années d'écart cela n'aura rien de gênant, mais dans mon cas, c'était trop frais.
Et puis, évidemment, on ne le dit jamais assez : le théâtre est fait pour être vu, incarné, et non lu. Et dans cette pièce qui mêle théâtre, danse et chant cette vérité est encore plus criante et cet aspect a beaucoup perturbé ma lecture.

Les deux étoiles que j'ai mis sont donc à comprendre dans ce sens plus que sur la qualité littéraire et thématique de cette oeuvre.
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Une farce? Voire...ou alors pour rire de ce qu'il y a en nous de plus tragique: la peur de mourir, guettée dans les signes d'un corps dont on observe les moindres bobos, les plus petits halètements, les légers pincements, les picotements infimes...Alors pour conjurer cette vieille peur ancestrale, on convoque la médecine, ses pompes et ses oeuvres... Argan de nos jours aurait fait une NFS par semaine, un électro' et un scan' tous les mois...

Si on est mort de rire, en voyant Argan réciter, derrière Diafoirus(!!!), son latin de cuisine médical ("ensuita purgare."..), pensons que c'est dans le grand fauteuil de malade à oreillettes d'Argan que Molière est mort - pas de rire mais de phtisie- presque en scène, et que c'est sur ce siège que ses comédiens atterrés l'ont emmené en coulisses, tandis qu'il crachait du vrai sang rouge sous les hurlements de joie du public...
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Une pièce que j'ai du lire au moins trois fois, entre l'âge de 11 et 21 ans.

Mais aucune de mes lectures ne m'a conquise. Peut-être un aspect trop farce à mon gout, ou une insensibilité à l'humour de Molière - pourtant j'ai beaucoup aimé le misanthrope.

Peut-être est-ce aussi la "froideur" d'un texte qui est fait pour être vu plus que lu.

Mais rien y fait, et si je salue le Misanthrope et Tartufe, cette pièce m'a laissée de marbre.
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La grandiloquence et le pompeux du vocabulaire médical qui cherche à effrayer Argan, confortent le lecteur dans le jugement porté sur la médecine. Ajoutons à cela le ridicule de Thomas Diafoirus qui semble réciter sa demande en mariage comme il décline ses formules médicales, et on a là encore un petit bonheur de théâtre.
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Le malade imaginaire met en scène un malade d'une vitalité surprenante tandis que Molière succombera presque sur scène , le soir de la quatrième représentation, le 17 février 1673, dissimulant au public , à travers des grimaces risibles, les douleurs de ses convulsions. Si le charlatanisme des médecins est un thème privilégié de l'auteur, c'est la science médicale elle-même qui est attaquée dans cette farce satirique, doublée d'une sombre et lucide méditation sur la peur et la mort.
L'une se ses plus brillantes comédies.
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Le malade imaginaire fait remonter une boule noire du souvenir à chaque évocation. J'étais en 5ème et ce livre était en lecture suivit. J'ai toujours eu des difficultés avec les récitations, l'apprendre par coeur n'a jamais été mon point fort. Cela me désespéré bien souvent.
En 1974, en pension, en 5ème j'étais amoureux fou d'Evelyne. Une jeune fille d'un an de plus que moi.
Nous devions apprendre pour la récitation, la scène 2 de l'acte 1 entre Toinette et Argan. Les garçons devaient apprendre Argan et les filles Toinette. Je voulais vraiment réussir au mieux cette récitation et je travaillais d'arrache-pied.
Et puis le jour venu, le professeur m'appelle pour réciter, j'étais fin prêts.

Je me disais seulement en mon for intérieur pourvu que ce ne soit pas Evelyne, pourvu que ce ne soit pas Evelyne.
… et …
« Voyons, Mademoiselle Esbelin, pour le rôle de Toinette !

Je me suis décomposé sur place, je ne pouvais plus placer un mot, Evelyne quant à elle bondissait comme une biche de mot en mot de réplique en réplique et obtiens une bonne note.

Depuis j'ai une dent contre Molière et je me suis à lire du Shakespeare !

Lien : https://arcadedesnos.blogspo..
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Il y a une chose qui m'a toujours étonné avec le Malade : sa popularité. Non que ce fut une mauvaise pièce, une poussière qui salit l'oeuvre de Molière. Cependant, je n'ai jamais pensé que ce fut une grande pièce ; c'est-m'a-t-il toujours semblé-une pièce relativement ordinaire, rien d'extraordinaire , en bref : une bonne pièce, passable, sans plus. Une espèce de courte farce, sans intérêt particulier, je crois. Rien à signaler… Ni personnages marquants, ni grands dialogues, ni grandes blagues, ni grande profondeur. En bref, une petite pièce, mineure, de pure distraction.
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Pièce mythique puisque Molière est presque mort sur scène en interprétant ce malade imaginaire, elle intrigue de ce fait le lecteur. Même si c'est une comédie, il faut dire que ça ne donne pas toujours le goût de rire puisque la pièce traite tout de même de quelque chose de tragique: la peur de mourir. Même aujourd'hui, il existe grand nombre de personnes hypocondriaques. On peut imaginer que cela était encore plus fréquent à une époque où les rudiments de la médecine ne pouvait pas grand chose pour vous lorsque vous étiez réellement malades!
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