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Patrick Dandrey (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070418497
208 pages
Gallimard (30/04/2002)
3.37/5   45 notes
Résumé :

« La mieux écrite de toutes les pièces de notre grand comique, c'est L'Etourdi, sa première oeuvre. Elle a, disait Hugo à un ami, un éclat, une fraîcheur de style, qui brillent encore dans le Dépit amoureux, mais peu à peu s'effacent, à mesure que Molière s'engage de plus en plus dans une nouvelle voie. » La pièce de Molière n'a rien perdu de son charme ni sa verve comique de son é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Jouée en 1655 à Lyon, composée peut-être un peu plus tôt, L'Étourdi a un rôle particulier dans la carrière de Molière. C'est sa toute première "grande pièce", écrite alors que la troupe de Madeleine Béjart, L'Illustre Théâtre, avait connu un changement décisif. L'expérience parisienne s'était en effet révélée désastreuse, et la troupe avait alors pris, comme tant d'autres, le chemin de la Province, sillonnant les routes de France entre 1645 et 1658. C'est dans ce cadre, alors que Molière composait essentiellement des petites farces inspirées de la commedia dell'arte, qu'il va écrire une comédie, toujours inspirée d'une source italienne, mais d'un genre différent : celui de la commedia sostenuta, qui consiste, pour faire vite, en une une sorte d'hybridation entre la comédie antique, structurée, et le théâtre d'improvisation.


Des défauts, L'Étourdi n'en manque certes pas, et Georges Couton - qui a présidé à la publication des Oeuvres complètes de Molière en Pléiade - ne lui trouve guère que ça. Pour ma part, je trouve que Couton a la dent dure, mais il est vrai que ce n'est pas là la meilleure comédie de Molière, loin s'en faut ; ce qui est bien naturel, vu le contexte. L'intrigue est on ne peut plus classique à la base, puisqu'il s'agit là de l'histoire d'un jeune homme de bonne famille, Lélie, qui est amoureux d'une esclave, Célie, et que le père de Lélie n'est évidemment pas porté à un mariage entre les deux, pas plus que Trufaldin, qui a la garde de Célie mais compte bien la revendre pour une coquette somme. Or, Lélie ne dispose pas d'argent pour acheter Célie. On notera en passant qu'il est ici peu question de mariage mais surtout d'enlèvement, assez peu d'amour mais surtout de ruse. C'est que Lélie a à son service un valet fort astucieux, Mascarille, qui se fait fort de délivrer Célie (avec le consentement de celle-ci) pour la confier à Lélie. Mais, mais, mais... Mais si le valet est malin, le maître commet bourde sur bourde, et Lélie vient donc gâcher systématiquement, et plus souvent qu'à son tour, toutes les astuces que Mascarille a mis tout son talent à préparer.


Alors oui, il y a des longueurs, le rythme peut passer du vif au mou, les monologues et soliloques de Mascarille durent parfois longtemps, très longtemps, trop longtemps. Bon, oui encore, la psychologie des personnages est inexistante, mais à vrai dire, c'est quelque chose qui ne me dérange pas. C'est une comédie clairement construite sur le principe du gag à répétition, donc qu'il y ait répétition des sottises commises par Lélie, ça me paraît tout à fait logique, et même drôle. Si je compare ce running gag (j'essaie là d'appâter un public jeune, ou encore des mecs comme Durendal, qui truffe à outrance ses vidéos d'anglicismes que je ne comprends même pas, alors que bon, j'ai assez joué à World of Warcraft avec des ados pour être plus à la page que la plupart des gens de mon âge, mais en fait faut croire que non, et donc... euh, passons...), donc, disais-je, si je compare le running gag de L'Étourdi à celui du manteau dans Les Ménechmes de Plaute (ah ben oui, le running gag ça remonte à loin, loin, loin....), c'est quand même beaucoup plus marrant. Mes copains de classe m'ont toujours dit que j'étais très bon public, voire trop bon public, et ils ne sont pas les seuls ; eh bien, soit, je suis bon public, et j'ai ri à la lecture de L'Étourdi. Voilà.


En dehors des gags à répétition, on a aussi, et c'est important, Mascarille, un personnage truculent et malin comme un singe. Il porte la pièce, malgré quelques discours qui, je le disais, tirent en longueur, et ses engueulades à l'égard de son maître - car Mascarille ne respecte rien, et surtout pas la sottise - sont pleines de verve. Donc non, L'Étourdi n'est pas indispensable dans une vie de lecteur, et Molière s'est amélioré par la suite dans la composition de ses pièces aussi bien que dans la construction de ses personnages, mais c'est pas si mal pour une pièce de "jeunesse" (car Molière avait quand même en 1655 une petite trentaine et une expérience de la scène non négligeable).



Challenge Théâtre 2020
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Après l'échec de l'Illustre Théâtre à Paris, des éléments de la troupe, dont Madeleine Béjart et Molière, se sont joint en 1646 à la compagnie de Dufresne, protégée par le duc d'Epernon, et sont partis sillonner les provinces. Molière deviendra progressivement le chef de la troupe, qui finira par être considérée comme la meilleure des « troupes de campagne », nombreuses à l'époque, et qui se livraient une concurrence acharnée pour gagner la faveur des puissants seigneurs-mécènes et du public dans les villes.

Une des clés du succès résidait dans la possibilité de proposer aux spectateurs un répertoire inédit, ou tout au moins pas ou peu arrivé dans les provinces. L'Illustre Théâtre au temps de son fonctionnement avait commandé des pièces à des auteurs en vue, dont Tristan l'Hermite, ces pièces étaient sans doute au répertoire de la compagnie. Mais ces pièces sont rapidement tombées dans le domaine publique, et il fallait d'autres nouveautés. Les troupes de campagnes tâchaient d'acheter le plus rapidement possible les nouvelles pièces imprimées à Paris, il arrivait même que des copistes au service des comédiens notent les pièces pendant les représentations, avant qu'elles ne paraissent.

Une autre façon de proposer des nouveautés était de les faire écrire par un comédien de la troupe. Il s'agissait de petites pièces comiques, appelées farces, bricolées, réduites par exemple d'une grand pièce pré-existante, et qui laissaient aux comédiens une part d'improvisation. Ces pièces étaient données après la grande pièce en cinq actes, comme une sorte de complément de programme. Ce n'était pas vraiment considéré comme une activité d'écrivain (« de poète »), et ces pièces n'étaient pas publiées. Molière a commencé par ces petites pièces, dont il ne reste pas grand-chose. La première petite pièce publiée sera Les précieuses ridicules, tout simplement à cause d'un succès phénoménale qui a provoqué une tentative d'édition pirate de la part d'un éditeur. Mais Molière va innover : il sera pratiquement le premier comédien à oser se risquer à produire une grande pièce, l'Etourdi, créée à Lyon en 1655. Elle aura une belle carrière, et lors du retour de Molière dans la capitale, sera donnée avec beaucoup de succès en 1658.

Comme pour la plupart des pièces de l'époque, l'Etourdi est inspiré d'une autre oeuvre, L'inavertito de l'auteur italien Niccolò Barbieri (dit Beltrame). Ce n'était plus dans l'air du temps, dans les années 50 du XVIIe siècle, les modèles étaient plutôt recherchés dans le théâtre espagnol, avec ses déguisements, ses faux semblants, et ses valets ridicules. Chez Molière nous revenons aux modèles italiens, inspirés du théâtre romain antique, avec ses serviteurs retors qui mènent le jeu, et qui aident les jeunes gens à épouser la jeune fille de leur choix, malgré la résistance de quelque ridicule parent.

C'est exactement ce qui se passe dans l'Etourdi. Lélie, un jeune homme de bonne famille, est amoureux d'une jeune fille esclave, Célie, achetée par Trufaldin, qui cherche à la vendre avec profit. Lélie n'a pas l'argent, et son père voudrait qu'il épouse Hippolyte. le jeune homme compte donc sur l'habileté de Mascarille, son valet, pour lui permettre d'accéder à la jeune fille. Ce dernier a plus d'un tour dans son sac, et il arrive sans problème à résoudre le problème, mais Lélie est « un étourdi » (je dirais plutôt un sacré imbécile) qui n'a de cesse que de contrarier les machinations de Mascarille : en rendant l'argent escroqué à Anselme par exemple, qui lui aurait permis de racheter Célie, en démentant Mascarille auprès d'un rival, alors que ce mensonge permettait à Mascarille d'amener la jeune fille, en prévenant Trufaldin d'une tentative d'enlèvement que Mascarille comptait détourner etc. Lélie est son pire ennemi, et le challenge de Mascarille ne consiste pas tant à tromper les vieillards crédules ou les rivaux faciles à manipuler, qu'à empêcher Lélie de contrarier ses plans. Mais nous sommes dans une comédie, et tout se termine bien, Clélie se révèle la fille de Trufaldin, et un mariage peut conclure la pièce, comme il se doit.

Molière interprétait le rôle de Mascarille (ce qui veut dire petit masque, les personnages masqués étaient traditionnels dans la comédie italienne), dans lequel il s'est taillé un beau succès, il est, et de loin, le personnage le plus présent sur la scène et dans les dialogues. Il va reprendre encore plusieurs fois ce personnage, jusqu'aux Précieuses ridicules, le remplaçant ensuite par le personnage de Sganarelle, qui joue sans masque. Molière écrit une pièce dans laquelle il peut utiliser au maximum son talent comique ; son talent d'écrivain va contribuer à le mettre en avant, et à le faire reconnaître comme le plus grand acteur comique de son temps.

L'Etourdi est une pièce un peu répétitive à la lecture : pendant cinq actes nous assistons au même schéma : Mascarille élabore un plan infaillible, que ce balourd de Lélie démolit sans s'en rendre compte. Mascarille s'agace, vitupère, avant d'accepter à nouveau de se mettre au service des amours de son maître. Les différents hasards qui favorisent ses plans sont de plus en plus invraisemblables. Les personnages n'ont aucune profondeur psychologique, la jeune fille est pour ainsi inexistante, comme toujours dans les comédies italiennes, et il y a quelques longueurs, dans l'exposé de certains faits par exemple. Bien évidemment, le succès de la pièce reposait en majeure partie sur le talent comique de l'acteur principal. Molière va progresser dans son art d'écrivain, et sur un schéma proche, il donnera quelques années plus tard « Les fourberies de Scapin » tellement plus abouti. Mais nous en sommes à la première étape, et la pièce peut encore fonctionner et être désopilante, à condition de trouver un interprète qui arrive à donner vie au personnage principal.
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Me voilà sortant de ma zone de confort pour participer au Challenge Solidaire organisé par Gwen21. Pour les personnes intéressées je vous renvoi à la page du forum

Mon premier choix s'est donc porté sur Molière, et tant qu'à faire, j'ai choisi une oeuvre peu lue sur Babelio de ce prolifique auteur. Si mes souvenirs sont bons, j'ai du lire uniquement "Les fourberies de Scapin".

Je me suis donc lancée dans la lecture, un peu fastidieuse, il faut bien le dire de cette pièce de théâtre écrite en alexandrin. J'ai regretté d'avoir lu l'avant propos (j'ai lu le texte dans une intégrale). Car il révèle tout de l'intrigue !

J'ai peiné au début à retrouver le rythme de la lecture, avec les vers qui se partagent parfois entre plusieurs personnages.

Puis à m'habituer aux noms des personnages (parfois proche Lélie (H) Célie (F) etc...) et être surprise de découvrir qu'Hippolyte est un prénom féminin.

J'ai été étonnée du peu de didascalies et du fait qu'aucune indication de mise en scène ne soit indiquée.

Mais j'ai retrouvé mes souvenirs lointains des fourberies de Scapin, avec ce valet, Mascarille, surpassant son maitre en intelligence (Lélie) et c'est peu de le dire !!! Ce Lélie, amoureux fou de Célie, qui fait échouer toutes les tentatives de Mascarille de les rapprocher !

Merci donc à Gwen pour ce challenge, qui m'a permis de sortir de façon assez agréable de mes lectures habituelles.
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Cette oeuvre de Molière relate l'histoire d'un jeune homme, Lélie, amoureux, d'une esclave, Célie, mais qui n'a pas assez d'argent pour l'émanciper. Il charge alors son valet, Mascarille, de trouver une solution. Mais Lélie, "l'étourdi", va faire échouer sans le vouloir tous les plans de son loyal serviteur.
Une pièce très drôle par ses situations. Elle est moins connue que d'autres de Molière et j'encourage à la découvrir. À noter qu'elle est en alexandrins.
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L'Etourdi, c'est un jeune homme, Lélie, amoureux de Clélie. Celle-ci est une esclave logée chez un vieillard. le valet du jeune homme, Mascarille, invente des ruses pour lui permettre de l'épouser. Tâche d'autant plus rude que Lélie a un rival, Léandre. Mais l'Etourdi ne cesse de faire échouer tous les stratagèmes de son valet par ses interventions qu'il croit bienvenues.
De son côté, Léandre doit selon son père épouser Hippolyte.
Evidemment tout finira en mariages.
Une pièce sympathique, une des premières de Molière.

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Mascarille, seul.
Taisez-vous, ma bonté, cessez votre entretien :
Vous êtes une sotte, et je n'en ferai rien.
Oui, vous avez raison, mon courroux, je l'avoue :
Relier tant de fois ce qu'un brouillon dénoue,
C'est trop de patience, et je dois en sortir,
Après de si beaux coups qu'il a su divertir.
Mais aussi, raisonnons un peu sans violence :
Si je suis maintenant ma juste impatience,
On dira que je cède à la difficulté,
Que je me trouve à bout de ma subtilité ;
Et que deviendra lors cette publique estime
Qui te vante partout pour un fourbe sublime,
Et que tu t'es acquise en tant d'occasions,
À ne t'être jamais vu court d'inventions ?
L'honneur, Ô Mascarille, est une belle chose :
À tes nobles travaux ne fais aucune pause ;
Et quoi qu'un maître ait fait pour te faire enrager,
Achève pour ta gloire, et non pour l'obliger.
Mais quoi? Que feras-tu, que de l'eau toute claire,
Traversé sans repos par ce démon contraire ?
Tu vois qu'à chaque instant il te fait déchanter,
Et que c'est battre l'eau de prétendre arrêter
Ce torrent effréné, qui de tes artifices
Renverse en un moment les plus beaux édifices.
Hé bien! pour toute grâce, encore un coup du moins,
Au hasard du succès sacrifions des soins ;
Et s'il poursuit encore à rompre notre chance,
J'y consens, ôtons-lui toute notre assistance.
Cependant notre affaire encor n'irait pas mal,
Si par là nous pouvions perdre notre rival,
Et que Léandre enfin, lassé de sa poursuite,
Nous laissât jour entier pour ce que je médite.
Oui, je roule en ma tête un trait ingénieux,
Dont je promettrais bien un succès glorieux,
Si je puis n'avoir plus cet obstacle à combattre :
Bon, voyons si son feu se rend opiniâtre.
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Les dettes aujourd'hui, quelque soin qu'on emploie,
Sont comme les enfants, que l'on conçoit en joie,
Et dont avecque peine on fait l'accouchement.
L'argent dans une bourse entre agréablement ;
Mais le terme venu que nous devons le rendre
C'est lors que les douleurs commencent à nous prendre.
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ANSELME.
Sortons, je ne saurais qu'avec douleur très forte
Le voir empaqueté de cette étrange sorte :
Las ! En si peu de temps ! Il vivait ce matin !
MASCARILLE.
En peu de temps parfois on fait bien du chemin.
LÉLIE.
Ah !
ANSELME.
Mais quoi ? Cher Lélie, enfin il était homme :
On n'a point pour la mort de dispense de Rome.
LÉLIE.
Ah !
ANSELME.
Sans leur dire gare elle abat les humains,
Et contre eux de tout temps a de mauvais desseins.
LÉLIE.
Ah !
ANSELME.
Ce fier animal, pour toutes les prières
Ne perdrait pas un coup de ses dents meurtrières :
Tout le monde y passe.
LÉLIE.
Ah !
MASCARILLE.
Vous avez beau prêcher,
Ce deuil enraciné ne se peut arracher.
ANSELME.
Si malgré ces raisons votre ennui persévère,
Mon cher Lélie, au moins, faites qu'il se modère.
LÉLIE.
Ah !
MASCARILLE.
Il n'en fera rien, je connais son humeur.
ANSELME.
Au reste, sur l'avis de votre serviteur,
J'apporte ici l'argent qui vous est nécessaire
Pour faire célébrer les obsèques d'un père...
LÉLIE.
Ah ! Ah !
MASCARILLE.
Comme à ce mot s'augmente sa douleur !
Il ne peut sans mourir songer à ce malheur.
ANSELME.
Je sais que vous verrez aux papiers du bonhomme
Que je suis débiteur d'une plus grande somme ;
Mais quand par ces raisons je ne vous devrais rien,
Vous pourriez librement disposer de mon bien.
Tenez, je suis tout vôtre, et le ferai paraître.
LÉLIE, s'en allant.
Ah !

Acte II, scène III
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LÉLIE
Que diable fais−tu là ? Tu me promets merveille ;
Mais ta lenteur d'agir est pour moi sans pareille.
Sans que mon bon génie au−devant m'a poussé,
Déjà tout mon bonheur eût été renversé :
C'étoit fait de mon bien, c'étoit fait de ma joie ;
D'un regret éternel je devenois la proie :
Bref, si je ne me fusse en ce lieu rencontré,
Anselme avoit l'esclave, et j'en étois frustré :
Il l'emmenoit chez lui ; mais j'ai paré l'atteinte,
J'ai détourné le coup, et tant fait, que par crainte
Le pauvre Trufaldin l'a retenue.

MASCARILLE
Et trois :
Quand nous serons à dix, nous ferons une croix.
C'étoit par mon adresse, ô cervelle incurable !
Qu'Anselme entreprenoit cet achat favorable.
Entre mes propres mains on la devoit livrer,
Et vos soins endiablés nous en viennent sevrer ;
Et puis pour votre amour je m'emploîrois encore ?
J'aimerois mieux cent fois être grosse pécore,
Devenir cruche, chou, lanterne, loup−garou,
Et que Monsieur Satan vous vînt tordre le cou.
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Maintenant, vous serez un marchand d'Arménie,
Qui les aurez vus sains l'un et l'autre en Turquie.
Si j'ai plutôt qu'aucun un tel moyen trouvé,
Pour les ressusciter sur ce qu'il a rêvé,
C'est qu'en fait d'aventure il est très ordinaire
De voir gens pris sur mer par quelque Turc corsaire,
Puis être à leur famille à point nommé rendus,
Après quinze ou vingt ans qu'on les a crus perdus.
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MOLIÈRE – Variations sur les fêtes royales, par Michel Butor (Genève, 1991) Six cours, parfois coupés et de qualité sonore assez passable, donnés par Michel Butor à l’Université de Genève en 1991.
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