L’argent mondialisé, fédérateur, réconciliateur, plus efficace que la bombe atomique comme engin de dissuasion.
Ce n’est pas l’ascenseur qui montait, mais lui qui était en apesanteur. Il s’est glissé le plus près d’elle possible, sans pouvoir détacher son regard de son profil de madone raphaélique au teint diaphane et à la peau de velours si parfaite. Il voulait se fondre en elle. Comme de la pâte à modeler s’enfonce dans une autre pâte à modeler.
Comme tous les jeunes traders auxquels l’Histoire n’a rien appris, il sent l’adrénaline monter chaque fois qu’il appuie sur le bouton « envoi » de son ordinateur. Il se pense intelligent, il est juste rapide et excellent vendeur, achetant à bas prix et vendant au plus haut ses titres.
Il n’est plus le jeune héros de la finance, juste un type déconfit à cause d’une belle brune qui ne lui a jamais adressé la parole. Un tout petit grain de sable qui le rend fou.
La révélation d’une faille repérée par le patient lui-même est toujours bonne à prendre pour échapper à l’ennui.
Le livre, même enluminé d’or, est une denrée rare. L’or est au poids, pas à la page.
Les anciens hommes du désert poussent la climatisation à fond comme la démonstration d’une richesse qu’ils ont avalée cul sec.
Le grain de sable, invisible à l’œil nu, est d’abord une sensation, à peine une petite piqûre qui n’attire guère l’attention. On ne s’en méfie pas, il ne blesse pas, il irrite la chair comme un rappel à l’ordre.
Andrew n’aime rien ni personne, sauf les choses coûteuses et rares. Mais sans s’y attacher non plus. En réalité, il n’accorde aucune valeur sentimentale à ses semblables, comme aux objets, sans parler des animaux qu’il n’apprécie que dans son assiette.
L’amour est le talon d’Achille des ambitieux. Tout le monde a besoin d’amour. Et les connards ambitieux, plus que les autres. Personne ne se souvient de sa naissance, mais tout le monde se souvient de sa deuxième vie, renaissance, seconde chance, bifurcation…