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Critique de Bibliozonard


« Livre tenu par une écriture ardente brûlant de mille et une images »

Histoire et commentaire
« Souvenir, sans morts vivants, une vie de sensation dans le présent »
C'est le voeu de « Je » et de Ramon.
Peut-on déterminer comme une condition remplie que Ramon est l'extravagance, la franchise, les éclats de vie que « je », le narrateur, cache sous l'inconscient ? Que Ramone est une sorte d'inconscient collectif ? Ou tout simplement l'audace que les autres n'ont pas dans une société où les pulsions extraverties sont soit surveillées de près, soit complètement ignorées (question indirecte à qui veut bien répondre).
Entre une mère frustrée et un père bourreau de travail, jeune il vivait dans sa cave ; il se renferme, se protège, dans son monde bâti par Jimmy Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison. Il décide qu'il mourra à 27 ans. Parce que « Je n'arrive pas à voir ailleurs que dans ma tête » ? p20).
« Longtemps, j'ai entendu ma mère étaler une liste non exhaustive de prénoms masculins avec lesquels elle semblait prendre beaucoup de plaisir. À table, du temps où mon père était là, elle parlait beaucoup de Léo et Georges. Mon père lui tapotait la main et, moi, je faisais riper ma soupe entre mes canines avant de la régurgiter directement sur la nappe. On m'engueulait alors que Léo et Georges me faisaient avaler de travers. J'ai passé des nuits à essayer de comprendre pourquoi l'indécence de ma mère suscitait frénétiquement chez mon père ce doux tapotement. J'ai suffisamment porté ce fardeau pour me réfugier des journées entières dans la cave, avec Hendrix. » P21
puis, il rencontre Ramone qui le déstabilisera. « la vie me l'a apporté pour donner du sens à la mienne » p47
Il trouve une planque dans cette relation.
Ramon aussi, Ramon a décroché le jackpot, le point stable dans sa vie riche en famille d'accueil.
Ramone et « Je » sont la rage, et le cri d'amour, la prise de conscience de l'autre, le jardin des relations humaines en voie de disparition. « … tant que l'effervescence voilera les rires bêtes des enfants déjà trop gâtés… » p114.
Style, écriture :
— Multiplication des figures de style, jeux de mots, pour afficher une évidente maitrise technique : à travers ellipses (l'émotionnel) et métaphores (raccourci de langage) pour nuire à la tentation d'un ton bancal, affligeant, sans provoquer de la compassion. – allège le genre confidence pénible au profit d'une fraicheur bien dosée, l'auteur apporte une profondeur très intime du texte, provoque de la nostalgie, une identification père fils mère. Beaucoup d'images comme « le camisole tour » sont utilisées dans le texte. L'abondance altère la puissance d'évocation parfois. Malgré toutes ces allusions émotionnelles et descriptives, des passages sans percutent, un des nombreux exemples : « Je ne m'étais pas senti aussi seul que depuis que je suis seul après avoir été à deux » p108

Référence film, livre :

BIRDY
Film 1969

L'amitié d'enfance entre deux gars (Birdy et al Columbato). Après la guerre du Vietnam, Birdy est devenu muet et al blessé. L'essentiel de l'histoire est leur relation, et celles qu'ils entament après la guerre. de retour en Amérique al veut sauver Birdy de son mutisme, cloîtré dans un hôpital psychiatrique ; dans sa chambre il garde constamment la posture d'un oiseau. al essaie de sauver Birdy du silence et les souvenirs débarquent…
LA PUISSANCE DES VAINCUS
Livre Wally Lamb
Belfond 1990

Lu il y a très longtemps et pas de commentaires à l'époque.
Donc reprise du résumé de l'éditeur :
« Thomas Birdsey,… s'ampute de la main : un acte religieux, dira-t-il, afin de protester contre l'intervention militaire américaine en Irak. Il est interné dans un établissement psychiatrique de haute sécurité, d'où son frère jumeau, Dominick va tenter de le faire sortir. Dominick a toujours lutté afin d'affirmer sa différence face à Thomas, l'enfant fragile, trop protégé par leur mère et peu armé pour affronter le monde ou la violence de leur beau-père. Mais, depuis les premiers signes des troubles mentaux de Thomas, Dominick l'a aussi porté à bout de bras, enrageant de lui sacrifier sa propre vie. Terrifié par le mélange d'amour et de haine que lui inspire ce double négatif de lui-même, il est dévoré de culpabilité. Afin de trouver des réponses à la folie de son frère, Dominick, avec l'aide de la psychiatre de Thomas, va accepter de relire leur histoire familiale. Une plongée dans leur passé d'enfants illégitimes qui l'entraîne jusque sur les traces d'un terrible grand-père sicilien. Là, peut-être, dans les douloureux secrets d'autrefois, trouvera-t-il enfin la clé de leur identité... » (Belfond)


Ramon c'est Birdy et Thomas Birdsey – étrange le radical « Bird » dans Birdsey !
Et l'autre c'est al et Dominick…

Conclusion :
Un roman percutant où brûle l'excitation sensible d'une jeunesse, bouillonnante d'amour, d'enthousiasme et d'impatience ; une relation solide de fraternité.
Le baba de la souffrance entre individus, de l'ambiguïté, de la variabilité individuelle.

La passion est relative et dessine la fondation de la complexité des sentiments humains.
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