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Critique de Erik_


Erik_
05 septembre 2020
Je préviens d'avance en guise d'introduction que ma critique pourra apparaître assez féroce pour un 3 étoiles comme quoi cela n'est pas forcément le lot des bd avec une note inférieure.

Ce diptyque se présente comme une espèce de road-movie lotois à savoir que l'action se passe dans le département du Lot dans la région Midi-Pyrénées dont le chef-lieu est la ville de Cahors (20000 habitants). C'est un peu régionaliste comme bd mais avec un arrière goût totalement américain dans le concept ou dans l'âme. Il est question souvent de musique notamment de jazz pour donner une certaine ambiance au récit.

Le problème se situe dans le fonctionnement de cette histoire un peu abracadabrantesque. le début commence d'ailleurs assez bien. On a envie de découvrir les deux personnages principaux tant ils semblent différer quant à leur caractère réciproque. Il y a toujours quelque chose qui me plaît quand il y a de l'antagonisme dans l'air. Pour autant, il faut que ça ait l'air naturel. Or c'est ce qui pêche réellement en l'espèce.

Un jeune garçon mal élevé va se transformer en belle jeune fille au vocabulaire châtié comme par enchantement d'un tome à l'autre. On n'y croit pas une seule seconde. Autre scène d'anthologie : faire l'amour tout en récitant du Shakespeare, il fallait le faire ! Cela peut paraître d'un ridicule ! On nous balance également des petites phrases à la Audiart dans le style du film Les tontons flingueurs. Cependant, cela ne prend pas dans ce magma un peu indigeste.

Pour autant, je ne serai point sévère dans ma notation de l'oeuvre. On est charmé tout d'abord par l'excellent travail d'Eric Stalner sur le dessin. Néanmoins, pour la première fois, j'ai éprouvé un petit ras-le-bol concernant des personnages qui manifestement se ressemblent de trop d'une série à l'autre. On croirait à un condensé de «Fabien M.», de «La Croix de Cazenac» ou encore «Ange-Marie». le reproche concerne directement une faculté à dessiner des personnages qui trancheraient définitivement avec une espèce de blond pré-pubère dont la figure semble chère à l'auteur.

Et puis, il est vrai que cela se lit agréablement ce qui est un facteur de plaisir non négligeable. On devra cependant admettre que la conclusion se révèle également tirée par les cheveux. On ne peut pas croire un seul instant ce qui se passe car l'évolution des personnages n'est pas crédible. Il aurait fallu s'en tenir à quelque chose de plus subtil. Il manque la patte d'un scénariste comme Marc Malès qui arrive à nous distiller la psychologie de ses personnages de telle façon à ce qu'on adhère à l'action que ceux-ci mènent au cours de leur histoire. Ce n'est manifestement pas le cas en l'espèce.

Je sais également que les comparaisons d'oeuvres voire de manières de travailler ou de composer une histoire ne sont guères souhaitables. Mon intention est juste de souligner que ce qui marche dans une oeuvre est le fruit d'un réel talent que ne possèdent pas forcément tous les auteurs. Mais encore une fois, j'ai lu bien pire ce qui fait que cette oeuvre se situe dans la juste moyenne des productions dont on nous abreuve en masse. Il faut ne pas être exigeant et se laisser séduire par des petites touches d'apparence qui ne tromperont pas les lecteurs les plus avisés. Je désespère de trouver une oeuvre réellement révolutionnaire…
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