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Critique de EvlyneLeraut


Bleu-nuit, dans cet espace de plénitude qui pourrait tout changer, « Respirer la nuit » est une alliance entre le réel ( l'écrivain, le lieu et la spontanéité d'une écriture) et la fiction qui semble une plongée dans l'intimité d'un antre celui d'un poète hédoniste et épicurien.
Il suffit d'être attentif au silence, à la beauté d'une nature en pleine montagne. À la tasse de café qui reste toujours au garde-à-vous. Dans cette sérénité d'un espace tout advient et va bousculer quelque peu les rites de Philippe Moncho. C'est lui-même qui s'invite dans cette trame qui ne serait pas aussi habile et confidente sans sa présence. le je (jeu) est un tour de manège en plein pré. Philippe Moncho reçoit Laura Castelli pour un interview autour de son oeuvre et particulièrement « Le jardin des anges ». Il ressent un magnétisme, une attirance empreinte de désir.
« Attendez ! Attendez ! Je peux bien vous le dire maintenant hein !
-Vous avez une plume magnifique.
J'avais trouvé l'image suggestive.Elle avait élevé la voix, la phrase avait ricoché sur les façades des maisons endormies. »
Une idylle prend vie. Fervente, à peine-née, volubile et aérienne. Philippe Moncho est subjugué par Laura. Café sur café, il boit l'instant présent. Ne pas perdre pied. Nous sommes en Corse.
« Lorsqu'elle me disait ne t'inquiète pas, je m'attendais au pire. »
Laura est mutique, troublée. Philippe Moncho semble égaré dans ses doutes. Sa confiance en Laura s'effrite.
Il faut dire que l'évènementiel va prendre la main. Digne d'un roman noir. Entre les combines et les assassinats où Laura semble une des protagonistes et un pion qui se déplace sur l'échiquier des turbulences.
« C'est à l'intérieur que les actionnaires ont défouraillé, un vrai feu d'artifice, ça tirait de partout, des balles dans tous les sens, à ne pas pouvoir y retrouver ses petits. »
« Respirer la nuit » est signifiant. La nuit liane cueille les étoiles. Les croisements des destins tracent les signes dans le céleste qui coopère à l'enjeu du souffle.
Le jour collabore à la perte de soi et de l'autre. Les mécanismes implacables qui broient la vie, manque de souffle.
Et pourtant, malgré les ombres qui tourmentent l'assise d'un poète amoureux, l'empathie rayonne.
« Il ne faut pas se voir trop beau, l'écriture ne vous pardonnerait pas ce manque d'humilité. »
L'intimité d'une langue dont chacune des phrases prononcées à voix basse est un cahier du jour.
Écoutez voir Philippe Moncho  bis !
Publié par les majeures éditions LaTrace.



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