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EAN : 9782330136963
384 pages
Actes Sud (10/06/2020)
4.07/5   88 notes
Résumé :
Pour Minh Tuan, Chloé et Gaspard, l’avenir se résume à la journée d’après. Les cours séchés, les joints partagés, les mangas lus dans la chambre de l’un, les jeux vidéo terminés dans la chambre de l’autre… Ils partagent tout, de leur désespoir tranquille à leur désintérêt absolu pour leur scolarité. Mais lorsque Tina, une jeune migrante bien plus sérieuse qu’eux, rentre dans l’équation, soudain, la possibilité de décrocher leur diplôme va devenir tangible pour ces t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
4,07

sur 88 notes
Une amie m'a prêté ce livre il y a quelques semaines. J'appréhendais un peu de ne pas aimer quand j'ai vu ce titre et cette quatrième de couverture. J'étais assez dubitative quant à son "C'est génial !".
En commençant le roman, avec des gros mots et des insultes toutes les deux lignes... j'étais vraiment incrédule, j'avoue.

Pourtant... au final, je ne m'attendais pas à aimer à ce point !
Nous suivons une bande d'adolescents (plus si adolescents que ça en fait) en classe de Terminale. Bien qu'ils passent le bac en fin d'année, Minh Tuan, Gaspard et Chloé passent leur temps à fumer et sécher les cours. (d'où le titre, of course !) Jusqu'à l'arrivée de Tina, une jeune réfugiée très studieuse, dans leur classe...

C'est clairement un langage... d'ado en fait. Et c'est pour cela que j'ai autant aimé cette lecture. Bien que le vocabulaire puisse paraitre vulgaire, très cru, leur façon de parler est tellement réaliste de la vraie vie que ça en est limite troublant. Et c'est ça qui est génial !
De plus, comme le bouquin est sorti en 2020, j'avais la plupart des références citées (des termes de langage de la génération Z, des chanteurs, etc.), et ça c'est cool ! :)

J'ai fini par m'attacher à ces personnages, prendre plaisir durant ma lecture, rire à certains moments...

J'ai même été émue en finissant ce livre. Presque 'nostalgique' d'années lycée que je n'ai pas encore finies... Après tout, je ne suis qu'en Seconde. (même si là nous sommes déjà en avril et qu'à cause du covid je n'ai clairement pas vu l'année passer...)

Bref. Ce n'est pas le livre du siècle, certes, mais j'ai sincèrement aimé. C'était un chouette moment et je suis très contente de cette découverte :)
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À quelques jours seulement du baccalauréat 2022, je suis l'actualité en lisant un roman à la thématique appropriée. Je découvre les portraits de quatre adolescents, surnommés « Les derniers des branleurs », puisque totalement passif en classe, préférant s'adonner à leurs loisirs plutôt que de réviser pour décrocher leur diplôme. Dans ce quatuor décadent, seule Tina, une réfugiée congolaise arrivée seule en France il y a quelques mois, se montre studieuse et concentrée. A côté, Minh Tuan, Gaspard et Chloé font figure de cancres. Les trois adolescents se saoulent sans vergogne, fument des joints sans se cacher, sèchent les cours où ils n'ont pas envie d'aller, sans pour autant que leurs parents s'inquiètent. Mais à quelques semaines seulement du bac, ils ont un élan de conscience : que vont-ils faire de leur vie ? La première étape, incontestablement, sera celle d'avoir ce fichu diplôme et de prouver à l'ensemble du lycée, du corps enseignant et de leurs proches, qu'ils ne sont pas seulement des branleurs.

Le titre peut certainement vous mettre la puce à l'oreille : Les derniers des branleurs a un vocabulaire cru, de jeunes, peuplé d'insultes, de familiarités et d'abréviations que l'on rencontre généralement peu dans les romans, même jeunesse. Ici, Vincent Mondiot a voulu s'adresser directement à ces jeunes souvent tête en l'air, qui prennent leur vie à la légère, se contentent du présent sans vraiment penser à leur avenir. C'est un livre insolent, dans lequel les 16-18 ans pourront facilement se reconnaître, puisque chacun passe inévitablement par une crise d'adolescence, où l'envie de tout envoyer balader devient très forte.

Mais derrière ces grossièretés se cache quand même un véritable message. le but étant de faire prendre conscience aux jeunes qu'ils sont seuls maître de leur destin. C'est eux qui choisissent le sens à donner à leur vie. J'ai trouvé quand même particulièrement transparents les parents de ces adolescents, qui n'apparaissent à aucun moment. Je ne pense pas que cet aspect-ci reflète parfaitement la réalité… à moins qu'ils aient décidé depuis un certain temps de jeter l'éponge avec leurs enfants, voyant leurs efforts rester vains. le fait est que, même si chacun doit décider de son avenir, il faut prendre conscience que plusieurs aides extérieures sont précieuses : les parents d'abord, qui prodiguent des conseils avisés, mais aussi les enseignants, qui ne sont pas uniquement là pour faire apprendre des leçons et donner des notes aux élèves, mais surtout pour les aiguiller sur leur avenir.

En définitive, ce livre prodigue peut-être un bon message de fond, mais il est enfoui sous une quantité de mauvais messages. Il est certain que lorsque j'aurais des enfants, même adolescents, je doute de leur donner spontanément cette histoire à lire. C'est vulgaire, avilissant, ça peut donner de mauvaises idées aux jeunes – sécher les cours, boire, fumer, tricher, insulter, manquer de respect à ses professeurs ou ses camarades… mais on doit avouer, malheureusement, que ça se rapproche bien trop cruellement de la réalité des faits.

Avant de clore cette chronique, je souhaitais adresser une mention spéciale pour les notes de bas de page rajoutées par l'auteur, qui sont à l'image du récit : décalées et bien marrantes. C'est l'une des rares fois où je lis ces petites notes et où j'y prends du plaisir.

Un roman jeunesse assez grossier, à ne pas mettre entre toutes les mains, qui comporte néanmoins des messages optimistes et pleins d'espoirs : nous sommes seuls maîtres de nos destins. Sympa, marrant, mais cru.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Pour sa quatrième édition, les jurés du prix Vendredi, ont désigné cette semaine comme lauréat Vincent Mondiot, pour son livre au titre provocateur : Les derniers des branleurs, paru chez Actes Sud junior.

Ce n'est évidemment pas la première fois qu'un auteur évoque l'univers du lycée et singulièrement l'ambiance de la Terminale avec au bout le baccalauréat, cet examen qui a tenu jusqu'ici une telle place dans l'imaginaire des adolescents et de leurs parents. Cette place mythique du bac, le président Giscard d'Estaing qui vient de mourir, l'avait encore rehaussée indirectement au rang de totem en abaissant la majorité à 18 ans, faisant coïncider pour la plupart des élèves la fin des études secondaires avec l'accès à l'âge des responsabilités présumées adultes. le Covid aura finalement eu raison du totem (et de VGE), en contraignant l'Education nationale à enterrer le principe d'un examen final coûteux pour le remplacer par un contrôle continu des connaissances. Après la communion solennelle et le service militaire, exit une des dernières épreuves initiatiques qui jalonnaient le parcours adolescent. Il reste le permis de conduire.

Vincent Mondiot a écrit son roman juste avant cette disparition opportuniste du bac. II a choisi un trio bien particulier, deux garçons et une fille, pour prendre à son tour la température lycéenne. Minh Tuan, Gaspard et Chloé passent leur temps à sécher des cours, à partager des joints et à s'incruster dans des fêtes où personne ne les invite plus, tant ils ont su asseoir leur sale réputation. le fait d'être plus ou moins les parias du lycée et de considérer que leurs condisciples sont globalement des bouffons a plutôt tendance à renforcer leur cohésion au quotidien – tous pour un et seuls contre tous - quotidien qui est l'horizon le plus lointain que les trois puissent envisager.

Au fil de l'année scolaire, l'auteur nous dévoile peu à peu les origines du mal-être personnel, familial, social, de ce trio « destroy ». Chloé, qui est tourmentée silencieusement par son asexualité, crache des crapauds comme la fée disgraciée du conte de Perrault, Gaspard est hanté par sa grande soeur, Minh Tuan est moitié viet. En fait, ces trois ados ne sont que la moitié d'eux-mêmes. Est-ce pour cette raison que, tels les Trois mousquetaires, ils vont assimiler très vite une quatrième comparse, Tina, une jeune réfugiée congolaise ? L'arrivée de Tina va certes perturber l'équilibre du trio mais, peut-être, combler secrètement chacun·e. Pourtant, Tina, a priori, n'a pas le même agenda que les trois glandeurs. Elle travaille, elle est plutôt douée et veut avoir son bac. Saura-t-elle leur résister, infléchir leur comportement, c'est l'un des enjeux du roman.

Le vocabulaire des trois adolescent·es n'est guère varié et très ordurier, proche d'un syndrome de la Tourette. En la matière, Chloé n'est pas la dernière. Il faut imaginer que chaque injure est une sorte de « je t'aime » travesti et malheureux, pour l'heure la seule manifestation possible de l'énergie vitale de ces ados artificiellement déprimés, qui manquent de mots et s'ennuient dans un système qu'ils rejettent et qui le leur rend bien.

Comme ils sont en Terminale, Vincent Mondiot va quand même devoir les emmener jusqu'aux épreuves du bac 2020, du moins telles qu'elles auraient dû se dérouler et dont ce roman sera peut-être le dernier témoin. le chemin est long et la réussite à l'examen de plus en plus improbable au fur et à mesure que l'échéance se rapproche.

L'auteur a ponctué son roman de mots dans la marge, définitions ironiques, explications en contrepoint, commentaires politiques voire excroissances du récit, qui lui donnent une drôle d'allure, parfois universitaire, toujours bourgeonnante, suggérant l'existence d'histoires et de vies parallèles à celles qu'il décrit, auxquelles nous aurions échappé. Remords d'intrigues ou de personnages abandonnés en route, manières aussi de signifier, façon Magritte, « ceci n'est pas une fiction » ?

Décrivant le malaise adolescent face au monde contemporain, il brosse aussi au passage le beau portrait d'une enseignante, Élise Danverre. « Chloé la déteste » parce qu'elle sait que « tous les mecs ont décidé qu'il s'agissait de la prof la plus bonne de l'établissement » et... qu'ils ont raison. Mme Danverre est surtout la seule adulte du lycée à ne pas désespérer du trio parce que, sans vouloir l'avouer à personne, elle comprend et partage en partie ce qui mine ces trois-là, chose qu'elle soigne pour son compte à coup de Doliprane.

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Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud pour l'envoi de ce livre.

Les Derniers des Branleurs ou un hommage nostalgique , parfois doux, parfois simple, parfois amer sur ces derniers temps du lycée, sur ces temps de rêves désespérés, sur ces temps où le lendemain ne se gravait pas sur l'impression d'une facture mais s'évaporait en même temps que la fumée d'un joint...
À travers les yeux de Minh Tuan, Chloé, Gaspard et Tina, l'auteur Vincent Mondiot , éternel ado devant l'heure, tire une belle révérence à la fin du lycée, à ces temps insouciants défilés par de joyeux (ou pas) glandages. Les Derniers des Branleurs , c'est d'abord l'histoire d'un quatuor véritablement attachant. Entre le "sage "Minh Tuan, la féroce Chloé et son discours plus que fleuri, le pervers mais sympathique Gaspard et Tina, jeune congolaise fraîchement arrivée en France, entre ces quatre personnages, l'alchimie est palpable. Leur amitié entraîne ce récit de la dernière année avec un degrés de sympathie sincère. Pour autant, Vincent Mondiot ne cherche pas à édulcorer la personnalité de ces personnages. Avec un certain sens de l'expérience, une bonne lucidité qui tend à l'authentisme, l'auteur délivre des portraits naturels avec leur lot de failles et de faiblesses notamment à travers leur situations familiales ou le désespoir latent qui se cachent sous les soirées passées à fumer et à jouer à Street Fighter.
Contemplation d'une jeunesse dans laquelle on peut se reconnaître sans aucune honte aucune... En lisant ce dernier roman de Vincent Mondiot, j'ai ressenti une belle nostalgie alors que je n'ai jamais vécu sous les feux de la cité parisienne. Ce titre m'a rappelé quelques moments de nonchalances qu'on dit réservés uniquement à l'adolescence. Une nostalgie que Vincent Mondiot maîtrise avec un certain tact sans jamais tomber dans un désespoir absolu. L'auteur mène son intrigue de manière assez équilibrée. le résultat est subtil. L'intrigue et les personnages évoluent sans à-coups superflues, notamment à l'approche du bac qui apporte une petite dose de suspense mélancolique à souhait. de même, l'ensemble du roman parlera beaucoup aux générations actuelles avec son lot de références avec notamment le phénomène des youtubeurs et youtubeuses. C'est un roman qui parlera assez facilement aux générations de lycéens actuels tout en évoquant une nostalgie qui séduira le lectorat plus âgé.

Au niveau de quelques petits défauts, je dois avouer ne pas avoir été très fan du langage super-ordurier de Chloé même si cela fait partie de ce personnage. C'est drôle une fois mais c'est vrai que ces répliques empruntes d'une colère féroces sont parfois un peu lourdingue. de même , je trouve que la surabondance des notations est pas forcément utile. D'ailleurs, je ne les ai pas toutes lu n'y voyant pas la nécessité de lire des définitions de références quand même assez connues dans la pop-culture... Toutefois, ces mêmes notations servent aussi à enrichir cet univers pré-adulte et à rendre au final les personnages encore plus familiers aux yeux du lecteur.

Les derniers des branleurs est un roman ado qui enseigne remarquablement ces importants moments de mélancolie, de nonchalance désabusé et de délires oubliés avant qu'une page formelle se tourne ( sans que rien ne soit oublié). Un roman jeune adulte que je recommande à tous les adultes.
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Pour commencer l'année 2021, quoi de mieux, dans le cadre de notre rubrique de littérature jeunesse que de revenir sur LE titre de l'année 2020, couronné de la récompense suprême, à savoir le prix Vendredi?

9782330136963

Le roman pour adolescents, Les derniers des branleurs, a été distingué par le Prix vendredi, qui est un peu une sorte le "Goncourt de la jeunesse".

Un prix bien mérité car elle nous a bien plus cette comédie insolente et sensible, suit Minh Tuan, Chloé et Gaspard, dont l'avenir se résume à la journée d'après.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Mais ces trois personnes, elle les aime.
Elle ne les aime pas "beaucoup", elle ne les aime pas "bien", elle les aime, c'est tout.
Gaspard, Tina et Minh Tuan sont le bureau sous lequel elle se cache pour échapper au monde. Ils sont son cocon, ils sont son ASMR, ils sont son enfance perdue, ils sont la golden hour, ils sont le monde qui ne prendra jamais fin, son passé, son présent, son avenir, ils sont ce qui bat dans sa cage thoracique. Ils sont les gosses du divorce, des décès, des parents absents ou démissionnaires, les gosses de l'échec scolaire, du train de banlieue, les gosses des pavillons, les gosses des choses qu'on refait à l'identique chaque jour, chaque heure. Ils sont tout ce qu'elle connaît de l'univers et d'elle-même.
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Ce qu'on fait quand on a dix-sept ans, ça n'a aucune importance. Mais c'est peut-être aussi ce qui en a le plus. Peut-être. Minh Tuan n'en sait foutre rien. De toute façon, ce qui compte, ça a toujours été ici et maintenant, non ? Peu importe ce qu'il restera de tout ça dans dix ans. Il y aura au moins les souvenirs. Ce qu'ils ont un jour été.
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Le monde ne se terminera jamais. Tant que Chloé aura ses amis, les gens qu'elle aime, le monde ne se terminera jamais. C'est à ça que ça se résume, finalement, non ? Les gens qui nous ont touchés, ceux qu'on a touchés. C'est ça, le monde. Est-ce qu'ils se souviendront de nous ? Est-ce qu'on se souviendra d'eux ? Qui a eu un impact sur qui ? Qui a été qui ? Ouais. Genre, toute cette merde. C'est ça, le monde.
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C'est toujours la chiasse, ça, en soirée, quand on débarque sans bande : on essaie de se fondre dans un groupe de visages vaguement connus, histoire de ne pas avoir l'air trop seul ni rien, on hoche la tête et on rit lorsque les autres le font, on cache son désarroi derrière son verre, et on espère qu'à un moment ou à un autre, on arrivera à en placer une. Ou, au minimum, que personne ne s'interrogera sur la présence, en retrait, de cette silhouette en trop qui ne dit rien.
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- D’accord, donc regarde, j’ai pensé à un truc, pour mon plan…
- Putain…
- Non mais écoute-moi, d’abord !
- Je fais, genre, que ça, de t’écouter !
- On achète une caméra miniature.
- Putain…
- Écoute ! On la cache dans les lunettes de Tina. Et on la connecte à nos téléphones, qu’on met, je sais pas, entre nos jambes ou quoi. Peu importe ! Et comme ça, on suit en direct ce qu’elle écrit et on a juste à recopier ! Ça tient debout, non ?
- Pas une seconde.
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