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EAN : 9782227481411
105 pages
Bayard Jeunesse (14/01/2010)
3.12/5   8 notes
Résumé :
Nos écrans de télé-vision ne cessent de déverser des images terribles, dont la violence nous paralyse. Marie José Mondzain nous invite ici à sortir de cette passivité. Avant de dénoncer le pouvoir de l'image et de chercher à protéger nos enfants, intéressons-nous un peu à l'histoire et demandons-nous si l'image est bien responsable de la violence qu'on lui prête.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Au début, l'image chrétienne était un repère réconfortant; on lui vouait un culte et une admiration considérables. Les croyances, valeurs et mentalités de l'homme ont évolué à travers le temps. Au fur et à mesure l'image est devenue plus présente et facilement accessible; son apparition brutale et même si son contenu n'est pas violent, c'est l'absence de parole qui nuit et le manque de distance et de symbole qui lui donnait tout son charme... le danger n'est-il pas de laisser la banalisation s'installer dans nos foyers par le biais du grand écran TV qui hypnotise les plus jeunes?
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ce qui est violent, c'est la manipulation des corps réduits au silence de la pensée hors de toute altérité. Jamais les hommes ne sont aussi seuls que lorsqu'ils fonctionnent comme Un. Le rassemblement domestique ou public de spectateurs qui produit dans le même mouvement la communion et l'exclusion (l'excommunication), voilà le problème majeur posé par l'usage des écrans dans la construction d'une communauté aux prises avec ses passions. Le pouvoir veut toujours contrôler l'amour et la haine, et, dans la mesure où l'émotion visuelle a affaire à ces passions-là, le dispositif qui montre, la forme choisie pour montrer, la place donnée à la voix, le risque pris dans un cadrage, dans un montage, sont autant de gestes politiques où s'engage le destin du spectateur dans sa liberté même. La censure ne pourra jamais se substituer par ses décrets à l'éducation du regard et à l'exigence éthique des productions. Mais, dira-t-on, quand la pornographie est là, il faut bien prendre position. La question serait plutôt que la pornographie étant un marché lucratif, qui est prêt à y renoncer? Le crime et le sexe sont des expériences réelles qui ont donné lieu à des oeuvres d'art aussi longtemps qu'on ne les transformait pas en marchandises. L'argent est devenu l'espèce moderne de la transsubstantiation communielle.
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Peut-on produire de la communauté sans fusionner? Vivre en commun n'est pas vivre comme un.
Désormais dans cette tension, le visible et l'invisible seront en crise. Cette crise ne cessa de déchirer l'Eglise elle-même, tant et si bien que les contestations du pouvoir ecclésial se sont toujours accompagnées de débats violents à la fois sur l'image et sur l'eucharistie. La Réforme, en contestant l'autorité pontificale, ne pouvait que dénoncer la trahison de l'incarnation dans l'idolâtrie des visibilités cultuelles qui fondaient l'incorporation institutionnelle. Constatant que le règne des images s'était entièrement mis au service de l'Eglise visible, les réformés voulaient rétablir le régime de l'invisible et la puissance du Livre et de la Parole. Or, dans le même temps, les artistes déployaient un monde iconique, fidèle à la libre inconsistance des images et rebelle à toute incorporation institutionnelle. L'art rompait avec l'Eglise pour rester fidèle à l'incarnation imaginale de l'invisible. L'image n'a cédé ni aux idolâtres ni aux iconoclastes. Elle se trace, irréductible, son propre chemin, loin des polices qui la contrôlent ou qui la condamnent.
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Un enfant peut tout voir à condition d'avoir eu la possibilité de construire sa place de spectateur. Or cette place est longue à construire. Il Il faut donc en conclure qu'un enfant ne peut pas tout voir s'il n'est pas soutenu par la parole de ceux qui voient avec lui et qui eux-même doivent avoir appris à voir. L'image n'est pas un espéranto accessible à tout un chacun. L'image en tant qu'objet passionnel est toujours violente, reste à savoir la force ou la faiblesse qu'on en tire. La violence d'une image donne de la force quand elle ne dépossède pas le spectateur de sa place de sujet parlant. Voir avec d'autres, voila la question puisque l'on voit toujours seul et qu'on ne partage que ce qui échappe à la vue. C'est ce qui se tisse invisiblement entre les corps qui voient et les images vues qui constitue la trame d'un sens partagé, d'un choix dans le destin des passions qui nous traversent. Cela se joue sur l'écran et n'est pas visible sur lui. L'atopie de l'image au coeur des visibilités nous met en demeure de produire l'invisible, ce que tous disent avoir vu et que le visible n'a pas montré. Une salle de cinéma est au sens fort une salle d'attente.
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La violence du visible n'a d'autre fondement que l'abolition intentionnelle ou non de la pensée et du jugement. Voilà pourquoi, face à l'émotion provoquée par les images, c'est-à-dire face au mouvement qu'elles provoquent, il est impératif d'analyser le régime passionnel qu'elles instaurent et la place qu'elles font à ceux à qui elles s'adressent. La critique de l'image est fondée sur une gestion politique des passions par la communauté. Elle ne devrait jamais être un tribunal d'épuration morale des contenus, qui mettrait fin à tout exercice de la liberté du regard.
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"Un monde commun s'est construit qui a défini sa culture comme une gestion articulée et simultanée de l'invisible et du visible. On se passionna pour l'image. Désigner la vie de l'image du Père, celle du Christ, par le mot Passion, est en parfaite adéquation avec l'enjeu iconique. La passion du Christ, c'est-à-dire la Passion de l'image, s'est jouée dans l'image de la Passion."
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Videos de Marie-José Mondzain (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-José Mondzain
Lecture par Greg Germain, Mariann Mathéus, Roberto Jean, Sophie Bourel & Steffy Glissant Accompagnés de Viktor Lazlo (chant), Marie-Claude Bottius (chant) & de Grégory Privat (piano) Mise en musique par le Trio Mahagony
« Every great dream begins with a dreamer. Always remember, you have within you the strength, the patience, and the passion to reach for the stars to change the world. »
Harriet Tubman

Il y a 20 ans, le 10 mai 2001, le Parlement français votait la loi reconnaissant la traite négrière et l'esclavage transatlantique comme crime contre l'humanité, loi portée et défendue par Christiane Taubira. le texte stipule en son article 1 :
« La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'Océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'Océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité. »
Dans son discours de présentation du projet de loi, Christiane Taubira déclarait :
« Nous sommes là pour dire que la traite et l'esclavage furent et sont un crime contre l'humanité ; que les textes juridiques ou ecclésiastiques qui les ont autorisés, organisés percutent la morale universelle ; qu'il est juste d'énoncer que c'est dans nos idéaux de justice, de fraternité, de solidarité, que nous puisons les raisons de dire que le crime doit être qualifié. Et inscrit dans la loi parce que la loi seule dira la parole solennelle au nom du peuple français. »
Pour commémorer ce mois des mémoires, l'institut du Tout-Monde présente un « Chaos-opéra » imaginé par Sylvie Glissant et Greg Germain.

Avec les textes de Christiane Taubira, Léon-Gontran Damas, Édouard Glissant, Patrick Chamoiseau, Eugène Pottier, Gaël Faye, Marie-José Mondzain, Monique Arien-Carrère, Dénètem Touam Bona, Nicole Cage, Nancy Morejón, Léonora Miano, Estelle Coppolani, Aimé Césaire, Toni Morrison …

Soirée proposée par l'Institut du Tout-Monde.
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