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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La littérature francophone africaine en temps normal j'adhère. Alain Mabanckou m'avait enchantée avec Verre cassé, Yasmina Khadra et Tahar ben Jelloun font partie de mes références. Bon alors que pasa avec ce Roi de Kahel ? Bah pasa que je n'ai pas beaucoup accroché, on ne va pas se le cacher.

Décidemment l'année 2016 débute mal chez moi : aucun roman ne trouve grâce à mes yeux, c'est un drame. Je passe à côté, oscillant entre profond désintérêt et simple apathie, je suis une déprimée de la lecture.

Alors que reproche-je à notre auteur guinéen ? Ce qu'il faut savoir c'est que j'ai acheté ce roman emballée par la perspective de découvrir A) un auteur guinéen B) un roman picaresque guinéen C) les dessous de la conquête de la Guinée par les Français au XIX.

Le sujet de notre roman m'avait ferrée dès la 4e de couverture : l'histoire vraie d'Olivier de Sanderval, utopiste aventurier fasciné par l'Afrique, riche industriel dont l'unique obsession fut de conquérir le royaume Peul du Fouta Djalon et d'y posséder un empire. Je m'imaginais les pérégrinations en terre peule d'un homme de son siècle, lourd du poids de ses préjugés concernant la population africaine et la mission civilisatrice de la France (de ce côté-là on est servis), frétillant gardon qui irait de déconvenues en déconvenues sur un rythme effréné. Alors côté déception et déconfiture y'a de quoi faire (je vous passe le nombre de fois où notre héros est atteint de diarrhées ou échappe de peu à la mort). En revanche côté rythme effréné on repassera.

Tout est fastidieux : j'ai peiné à poursuivre ma lecture, l'enthousiasme des débuts se muant irrémédiablement en ennui. Les personnages sont pourtant truculents, la palme revenant à Olivier de Sanderval qui incarne l'esprit européen condescendant par excellence et en devient presque touchant de bêtise. J'ai engrangé moult savoir sur l'histoire de la conquête du royaume Peul par la France et comment en quelques années la France est passée du désintérêt pour ce continent à une véritable frénésie colonisatrice. de ce côté-là, Tierno Monemembo a effectué un travail de recherche louable qui fait tout l'intérêt de ce roman. Il renseigne aussi sur l'organisation de la hiérarchie en territoire peul : un royaume central duquel dépend des royaumes vassaux, sorte de fédération de trônes. Et l'esprit peul, fier et roublard (c'est pas moi qui le dis c'est l'auteur) est des plus saisissants.

Le roi de Kahel est un récit historique intéressant mais un brin rébarbatif qui vaut le détour si on est curieux de cette époque et du peuple peul si mystérieux. A vous de voir.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Passionnant voyage dans l'Afrique d'avant, celle qui précéda l'époque coloniale et ses calamités dont les effets funestes perdurent encore aujourd'hui.
Passionnant aussi le tableau des luttes et des ambitions franco-françaises et de la rivalité avec le Royaume-Uni en cette fin du 19ème siècle.
Tierno Monénembo m'a emporté avec cette biographie d'Olivier de Sanderval, un peu romancée mais très bien documentée, comme l'avait fait Jean Raspail à propos d'Antoine de Tounens, l'éphémère roi de Patagonie.
Je dois confesser une sorte de curiosité romantique pour ces destinées d'aventuriers plus ou moins illuminés et mégalomanes qui vécurent jusqu'au bout ce que d'aucuns appellent leurs rêves d'autres leur folie.
A lire bien sûr.
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Enfant, Aimé Victor Olivier, fils d'industriels et futur ingénieur, nourrissait déjà le rêve de devenir explorateur. Passionné par l'Afrique de l'Ouest, il va le concrétiser vers la fin du 19ème siècle, alors que les Anglais et les Français font commerce d'esclaves et de denrées alimentaires en Afrique. Convaincu par l'idée moderne dune colonisation pacifique, il embarque à Marseille pour le territoire du Fouta-Djalon, dans l'actuelle Guinée-Conakry, à titre personnel. Par la suite, il tente de persuader Gambetta, le ministère de la Marine et la société de géographie qu'il est capital de développer le commerce dans cette région pour garder le Soudan et le Sénégal et contrer les Anglais. Il a pour ambition d'y faire tracer une ligne de chemin de fer et a réussi à obtenir l'adhésion des chefs Peuls. Après plusieurs années passées de cohabitation auprès des indigènes, il a acquis une grande connaissance de la psychologie des personnages-clés, des rites et coutumes du pays, une grande pratique de la ruse. Il est aussi sous le charme de ce pays, envoûté après avoir affronté tous les dangers : les dysenteries, la malaria, les empoisonnements, les colères soudaines des rois suite à une parole malencontreuse, les guerres tribales, les jalousies. L'almâni, le chef suprême, lui accorde même le statut de Peul et de roi de Kahel, comblant ses rêves mégalomanes. La France et son gouverneur anéantiront ses rêves les plus fous, ainsi que la relation de confiance qu'il avait patiemment et habilement entretenue avec les Peuls, par leur méconnaissance totale du pays et de son fonctionnement, obnubilés par la seule utilisation des armes.
Le récit est très documenté mais il manque peut-être un peu de souffle épique dans l'écriture, je l'ai trouvé un brin monotone.
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Au XIX ème siècle, Olivier de Sanderval a aimé le Fouta Djalon avec une passion dévorante au point de supporter le climat difficile, les maladies et les traitrises. il avait compris bien avant les politiques ce que l'Afrique pouvait apporter à la France.
Ses voyages dans ce pays sont de véritables épopées.
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Un récit d'aventurier, un roman exotique... que ne désavouerait pas un J.-C. Rufin. Livre encensé par JMG le Clézio, qui a mis tout son poids pour lui faire attribuer le prix Renaudot en son temps. Joli bouquin.
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Tierno Monénembo annonce d'emblée qu'il s'agit d'un roman et pas d'une biographie même si le personnage principal Aimé Olivier de Sanderval a réellement existé . Embarquement immédiat vers le Fouta-Djalon, un coin paradisiaque d'Afrique de l'ouest gouverné par un almâmi (imam) et une multitude de rois.
1880 : Aimé Olivier débarque au Fouta Djalon. A 40 ans, il est industriel et son souhait est de faire traverser ce beau pays par un chemin de fer, d'apporter à l'Afrique et la France coopération et richesses ….Mais pour cela il faut négocier avec les peuls, les anglais, les français…

Petit à petit, Aimé devient Yémé et se fait adopter par le peuple peul jusqu'à devenir « roi » du Kahel, un peu par la ruse et parfois par la force (tout en restant plutôt respectueux des populations locales ….enfin respectueux par rapport aux autres colonisateurs)
Aimé est un personnage attachant qui est très opiniâtre et aussi ouvert à la culture qu'il rencontre. On suit ses pas sur 30 ans, entre aller-retour à Lion et au Fouta Djalon…….l'Afrique, son parfum enivrant, son peuple rusé et fier, ses princesses africaines… et aussi la dysenterie et les serpents….. …..les ruses des uns et des autres pour mettre la main sur ce pays de Cocagne…

Aimé est tour à tour un visionnaire, un illuminé, un père absent et présent ….. un mari aimant et volage …..un trafiquant d'armes aussi…. . Un beau portrait d'un homme et d'un pays …
En conclusion : Un roman dépaysant où j'ai appris énormément sur l'Afrique et la colonisation.
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Sacré bouquin... Très étrange plongée dans l'histoire coloniale, à l'opposé de ce que je pouvais attendre. Peut-être parce que nous sommes juste avant la fièvre coloniale européenne, à l'époque de la création du premier ministère des colonies. Tout ceci est très bien rendu dans le livre. Au début, Sanderval est pris pour un fou et personne ne s'occupe vraiment de ses expéditions, on lui rit au nez dans les cabinets ministériels. Quelques dizaines d'années plus tard, les enjeux économiques et politiques s'en mêlent. La région est alors convoitée aussi bien par les Français que par les Anglais. Sanderval, qui oeuvre davantage pour son compte que pour la France devient un gêneur, puis un paria et les journaux européens ne parlent plus que de son Fouta-Djalon.

Passionnant pour qui veut découvrir l'Afrique, les Peuls, l'histoire de la colonisation.

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