Il y explore, à travers la famille Hériault, les remords, les péchés, les regrets et le courage, peut-être, de demander pardon.
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Il aurait pu lui téléphoner, lui parler de ses émois de vive voix, il aurait même pu lui faire parvenir un courriel, mais le frère aîné préférait utiliser encore le stylo noir et le papier beige sur lequel l’effigie de la main tenant une plume de paon se répétait sur chaque feuille. Peut-être avait-il honte de lui avouer ces choses en personne? Elle en doutait… Il lui avait tant de fois fait état de ses soirées turbulentes quand il avait pris un verre de trop! Aucune retenue dans ces moments-là, il racontait ses nuits de débauche comme on le fait de ses journées de travail. Mais sobre, il préférait écrire, trouver des mots plus recherchés, tentant d’amadouer Émilie avec des: Les paroles s’envolent, les écrits restent, espérant chaque fois qu’elle se rende au bout de sa lettre, même après s’être arrêtée devant quelque insanité décrite sans gêne.
Chaque fois, tu étais rempli de remords d’avoir trop bu et je t’ouvrais mes bras. Je te consolais, je te venais en aide parce que je t’aimais, Paul. Beaucoup plus que tu m’aimais, mais j’espérais qu’avec le temps tu ralentirais et que tu ne serais finalement qu’à moi. Peine perdue! Qui a bu boira, dit le dicton, et une semaine plus tard, tu repartais, poussé par tes sens, te jeter dans les bras de n’importe qui en me disant que c’était là une maladie. Tu buvais trop, Paul, tu bois encore trop… J’ai réussi une seule fois à te conduire chez les Alcooliques anonymes après un remords de ta part plus fort que les autres.
Un âge où ces jeunes hommes sont à l’apogée de leurs corps et de leurs pulsions, selon lui. Manu, conscient des déloyautés de son amant vieillissant, fermait les yeux sur les infidélités de ce dernier. Par amour, pour la passion qu’il éprouvait toujours pour cet homme de cinquante-neuf ans, encore beau, quoique légèrement bedonnant. Pour ce Paul qui lui avait tout appris de la vie: les bonnes comme les mauvaises choses qu’il avait gardées en mémoire ou rejetées sur-le-champ. Cet homme l’avait tellement aimé naguère… Plus physiquement que de cœur, mais il l’avait aimé presque chaque soir avant… de le tromper.
Nous avions eu de sévères différends, ma femme et moi! Alors, pour les régler, n’en déplaise à ses amies qui ne m’aiment pas trop, pour les enfants je suis papa et elle, Diane. On n’a qu’un père et une mère dans sa vie, pourquoi les priver de ces si belles appellations qui leur reviennent?
C’est le coup de foudre! Je ne pensais pas que, sitôt après avoir rompu, je tomberais en amour avec une autre. Le hasard fait bien les choses, je ne croyais jamais venir ici, moi. Et elle est enseignante, elle me parle des enfants, de cinéma, de musique, bref, de tout sauf de médecine.
Anne-Laure Bondoux nous parle de son nouveau roman, Valentine ou la belle saison, qui sortira le 04 octobre aux éditions Fleuve.
À 48 ans et demi, divorcée et sans autre travail que l?écriture d?un manuel sur la sexualité des ados, Valentine décide de s?offrir une parenthèse loin de Paris, dans la vieille demeure familiale. Là-bas, entourée de sa mère Monette et du chat Léon, elle espère faire le point sur sa vie.
Mais à la faveur d?un grand ménage, elle découvre une série de photos de classe barbouillées à coups de marqueur noir. Ce mystère la fait vaciller, et quand son frère Fred débarque, avec
son vélo et ses états d?âme, Valentine ne sait vraiment plus où elle en est.
Une seule chose lui semble évidente : elle est arrivée au terme de la première moitié de sa vie.
Il ne lui reste plus qu?à inventer ? autrement et joyeusement ? la seconde.
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