Henry de Monfreid a 31 ans lorsqu'il part en Afrique en 1911. Deux ans plus tard, il s'installe à Djibouti où il mènera une vie aventureuse, en marge des codes habituels, de la réglementation et de la société. Assimilé par les populations qu'il côtoie (européens, africains, arabes...) sans se départir d'une indépendance marquée par un sentiment de supériorité qui lui permet de tout oser, il rencontre
Kessel en 1929. L'écrivain lui recommande alors de publier le récit de ses aventures.
La
Trilogie du Hachich regroupe trois récits de contrebande du hachich à destination de l'Egypte.
La croisière du Hachich décrit la première expérience de contrebande de l'auteur, tandis qu'une seconde opération, plus rocambolesque, est au coeur des deux autres ouvrages,
La Poursuite du Kaïpan et
La Cargaison Enchantée.
Henry de Monfreid est certes plus fascinant que sympathique. On ne pourrait le qualifier d'homme sans foi ni loi, mais il ne reconnait que sa propre foi et sa propre loi. C'est une espèce de héros du moyen-âge, mi chevalier, mi bandit, façon Robin des Bois, perdu au 20ème siècle...
De son expérience, Monfreid tire des livres fabuleux, où la fascination pour cet homme libre se mêle à l'intérêt historique. le livre donne un précieux éclairage sur une époque où le mythe colonial touche à sa fin, dans un monde d'échanges culturels intenses entre civilisations différentes (Afrique noire, monde arabe, Europe, et j'en passe). Une telle analyse, faite dans les années 30, ne pouvait manquer de porter les stigmates d'une pensée européenne pervertie par l'obsession raciale. On peut évidemment le regretter, mais cela témoigne des temps anciens...
La
trilogie du Hachich n'a peut-être pas la qualité de la
Trilogie de la Mer Rouge, mais à tous ceux qui aiment l'exotisme, l'aventure, la liberté, je ne peux que recommander la lecture d'Henry de Monfreid.