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EAN : 9782277301738
122 pages
J'ai lu (28/11/2007)
3.65/5   10 notes
Résumé :
Dans l'archipel de Dahalak, au sud de la mer Rouge, territoire interdit aux Européens non convertis, arrive par mer calme une yole à la voile gracieusement tendue. Kassim est à son bord. Beau garçon, courageux jusqu'à en être féroce dans le combat, aussi pauvre que loyal, ce jeune pêcheur yéménite et contrebandier croise le regard d'Amina, fille du riche propriétaire des lieux.Dès lors, tout se dérègle? L'aventure s'emballe? Anko, le Soudanais, ivre de jalousie, ne ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La littérature maritime française certainement de toutes est la plus captivante.
Pour chaque île au trésor qui ne lui appartient pas, elle peut s'enorgueillir de posséder une ancre de miséricorde.
On n'en finirait pas d'égrener les noms qui en ont fait la richesse.
Claude Farrère, bien sûr.
Mais aussi Edouard Peisson, Roger Vercel, Jean Merrien, Paul Chack, Maurice Larrouy, Jules Verne, Louis Guichard, Maurice Guierre, Jean Randier, Jean-Jacques Antier, Louis Lacroix, Armand Hayet, Gilbert Dupé, Robert Merle et tant d'autres tout aussi prestigieux.
Henry de Monfreid, ou devrais-je dire "Abd el Haï", est l'un des plus grands.
"Le récif maudit" est une course haletante, une tragédie palpitante.
Las de notre monde devenu trop vieux, Monfreid fait ici une déclaration d'amour à la mer, à l'aventure et à la liberté.
Le récit prend sa source dans la rade de la ville de Moka, célèbre pour ses minarets et ses palais à quatre étages.
Mais la cité n'est plus qu'un fantôme, l'ombre d'elle même.
Kassim est un jeune Zaranig qui, d'un regard, s'est pris à aimer Amina, la fille adoptive de Saïd Ali, le seigneur et maître.
Cet amour va le le porter vers bien des rivages et lui faire braver bien des dangers ...
L'écriture de Monfreid est évocatrice et fluide.
Par le mot juste, elle idéalise les paysages et enfièvre les personnages.
Pourtant, au tournant de ce mot, le récit parfois semble être un peu embrouillé et a, pour le fidèle lecteur de Monfreid, des accents de déjà lu.
Mais qu'importe, le récit est splendide.
Il est traversé par le souffle brulant de l'aventure et de l'amour.
Je remercie les éditions Arthaud de m'avoir offert ce livre.
Mais aussi pour "Le journal de bord" d'henri de Monfreid, acheté il y a maintenant quelques années dans la petite librairie de Djibouti, et qui durant la traversée du retour sur un bateau gris avait pris l'eau quelque part au large de l'Arabie.
Et Je remercie les amis de la "Masse critique" qui m'ont fait une faveur bien particulière avec ce livre et le plaisir de sa lecture ...
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Henry de Monfreid est un aventurier, mais il ne vit pas pour ses aventures mais pour ne pas être prisonnier des lois, des règles des administrations. Son refus est épidermique. C'est quand même un être sociable, et il accepte d'autres règles : les principes des habitants de la mer Rouge.
Ses récits sont autobiographiques,et il veut que ses lecteurs le suivent dans ses récits, et donc il est pédagogique, il assure pour ses lecteurs, le lien entre les deux mondes. Les personnages centraux sont bien définis, peut être trop simplifiés,ou peut être il les définit comme ses lecteurs peuvent les comprendre.
Ses récits sont des prouesses car ils sont autobiographiques ,il est donc au centre de l'action , mais il veut prendre de recul pour faire de la pédagogie, il n'hésite pas d'ajouter des digressions pour des conseils de toutes sortes.
Ces mélanges rendent ses histoires intéressantes à mon goût.
Dans ces récits , j'aime aussi son humanisme envers ses marins, et bien qu'il soit fier de ses succès, il arrive à s'émerveiller de la nature et humble devant les éléments.
De plus, le niveau d'écriture et le vocabulaire me semblent soutenus, peut-être ne sont-ils que vieillots.
L'histoire d'amour "Le récit de maudit", est pleine de rebondissements dus aux personnages très volontaires mais aussi dus au caprices du vents et la mer, la mer reste le centre de l'histoire.
Je ne crois pas qu'Henry de Montfreid a révélé tous les secrets de cette histoire d'amour, j'ai l'impression qu'il s'est mis volontairement au centre de quelques actions afin de protéger des tierces personnes... Mais ceci fait parti des secrets d'Henry de Monfreid qu'a gardé pour lui.

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Ce livre m'a permis de faire connaissance avec l'oeuvre d'Henry de Monfreid, à l'occasion d'une « Masse Critique ». Que Babelio et les éditions Arthaud en soient remerciés.
Je ne connaissais l'auteur précédemment que de réputation, et aussi par sa présence dans quelques vignettes dessinées par Hergé dans « Les cigares du Pharaon ».
Nous avons ici un roman (ou un récit ?) d'aventures au plus pur sens du terme : le personnage central est Kassim, un jeune homme au coeur pur qui, amoureux de la belle Amina, doit aller pêcher des perles roses dans un endroit très dangereux de la Mer Rouge, et se trouve, sur le chemin du retour, en butte aux attaques de plusieurs rivaux qui tentent par tous les moyens de l'éliminer.
Au risque de gâter le « suspense », je précise que tout cela se termine bien, mais le roman est riche en péripéties et en retournements de situations : un vrai roman d'aventures !
Une tonalité un peu particulière est donnée par la position de l'auteur : il intervient par moments dans le récit comme acteur, et donc le lecteur est confronté à la question : ce livre est-il un pur récit d'imagination, est-il un épisode autobiographique, … ou un mélange des deux, les aventures personnelles de Henry de Monfreid en Mer Rouge étant par la suite complétées par le récit des mêmes événements vécus par d'autres personnages ?
Quoi qu'il en soit, le livre est captivant au sens littéral du terme : on est pris, comme prisonnier du texte, pour deux raisons : l'aventure, bien sûr, qui se déroule tout au long des pages, avec un héros loyal et courageux, et des adversaires vraiment très méchants, tout cela teinté d'orientalisme et de quelques considérations sur les soi-disant « bienfaits » de la civilisation européenne – et pris aussi - j'allais dire surtout - par la puissance du texte, la qualité de la langue et du style. Les descriptions maritimes en particulier, sont à la fois précises et poétiques, que ce soit pour évoquer la splendeur des fonds marins et de leur faune, ou pour nous faire frissonner au cours d'un coup de vent au milieu des récifs. D'ailleurs je n'ai pas pu m'empêcher de recopier quatre citations, j'aurais pu facilement en copier quinze tant est grand le plaisir de savourer les mots et les images.
La précision des descriptions apporte cependant une difficulté pour le lecteur : l'auteur emploie beaucoup de termes propres à la région de la Mer Rouge, et il n'est pas forcément facile de savoir de prime abord ce qu'est un zaranig ou un nacouda… Quelques notes en bas de page pourraient sans doute faciliter l'abord du texte par un lecteur comme moi, qui fait connaissance avec l'oeuvre de Monfreid.
Mais en définitive, ce premier contact a été très agréable, et m'a donné envie d'ajouter à ma PAL « Les secrets de la Mer Rouge » !
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J'avais choisi ce livre pensant qu'avec un tel titre »le récif maudit », aurait toute sa place à mon bord, dans le coin de la bibliothèque réservé aux livres de mer.
Surtout, je savais que Henri de Monfreid est d'abord un marin avant d'être un aventurier et cela se ressent dans les rares chapitres concernant la voile. Les descriptions concernant la navigation sont d'une telle authenticité que j'ai retrouvé avec plaisir l'atmosphère magique des navigations de nuit sous les tropiques. J'ai respiré les embruns lorsque la mer forcissait. Et j'ai eu peur comme lui lors de passages délicats près des écueils.
Pour être honnête, j'hésite cependant à placer ce livre dans ma collection de récits de mer. En effet, la part de l'aventure de ce pauvre Kassim - bien que l'histoire soit haletante- est prédominante au détriment des passages maritimes.
Mais je recommande toutefois ce livre à tous les admirateurs de Henri de Monfreid et à ceux qui apprécient les aventures historiques. On y retrouve un descriptif de la vie locale aux abords de la mer rouge dans les années 50-60, où se mêlent des histoires de pirates et une terrible histoire d'amour.
Ce récit est d'une lecture facile et agréable – malgré quelques termes locaux que l'on comprend sans peine.
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Le livre a été écrit en 1959 le style de l'écriture semble maintenant dépassée. L'auteur navigateur et aventurier nous livre ce récit trés documenté tant sur le vocabulaire de la faune maritime,de la flore et de la navigation.j'ai juste eu l'impression de lire un western maritime.
Juste dépaysant.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Page 17 - Sur un signe de Kamès je m'avançai vers la couche de Saïd, suivi d'Abdi et de Kassim. Ce dernier portait un volumineux turban blanc qu'il avait mis pour honorer celui qu'il venait visiter, sans se douter que sa blancheur allait fixer son destin : en avançant à ma suite, il traversa un rayon de soleil et le reflet de son turban illumina tout à coup la sombre alcôve. La gracieuse infirmière leva ses grand yeux vers celui qui l'enveloppait ainsi de sa lumière et leurs regards se rencontrèrent, mais un pas de plus et l'ombre retomba sur la vision. Elle avait été brève mais elle se prolongea dans leur souvenir comme l'éclatement sec de la foudre roule de longs échos à travers la forêt angoissée. Ce bref éclair avait suffi pour graver en leur cœur une image que rien n'effacerait plus. Jamais l'expression de coup de foudre ne fut mieux justifiée.
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Tandis que je regardais défiler lentement ces paysages dantesques peuplés selon mon rêve d'ombres de trépassés, je sentis passer sur ma figure un souffle qui n'était pas celui de la brise et, levant la tête, je vis tournoyer dans le rivolin de la grand-voile un oiseau noir. Je reconnus aussitôt cette silencieuse hirondelle de nuit que les marins redoutent et vénèrent comme l'incarnation d'une âme errante.
Ce curieux oiseau, de la taille d'une mouette, rappelle un peu l'hirondelle avec sa queue fourchue et ses longues ailes noires croisées sur le dos. Il semble ignorer la présence des hommes et ne pas les voir, comme si vraiment ils n'appartenaient pas au monde des vivants.Il se pose près du timonier et souvent même sur sa tête ou sur son épaule ; là il se laisse caresser et saisir sans manifester aucune crainte, ni la moindre velléité de fuite. Puis, sans hâte, il déploie ses ailes silencieuses de papillon de nuit et, comme une feuille morte emportée par le vent, disparaît dans la nuit.
Je me souviens d'un soir où, l'un d'eux s'étant posé sur mon épaule, je le pris délicatement à la main. Je ne puis oublier l'étrange impression que me fit son extrême légèreté. C'était vraiment une ombre d'oiseau, un fantôme, un être immatériel et je ne pus me défendre d'une crainte superstitieuse comme si mon geste eût été sacrilège.
Mes marins me regardèrent effrayés car aucun d'eux n'aurait osé retenir cet oiseau de l'empire des morts. Quand il se pose ainsi sur un timonier, celui-ci se garde de le chasser, car à la manière dont il prendra son vol on saura si le navire suit la bonne route. Dans ce cas il s'envolera vers l'avant ; s'il prend une autre direction il faut immédiatement y mettre le cap.
Je n'ai jamais osé en capturer un, remettant toujours à plus tard ce sacrilège, de sorte que j'ignore de quel nom latin on insulte cette mystérieuse hirondelle nocturne.
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Mon navire, en ce temps-là, n'était qu'une assez médiocre barque de huit à dix tonneaux, je n'ai jamais su au juste, un "boutre" comme disent les européens, croyant lui donner un nom africain alors qu'il n'est que la déformation du mot anglais "boat" ...
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Sous les voûtes de ces tables de corail vont et viennent des quantités de poissons de roche aux flamboyantes couleurs et, dans les parties où l'eau est parfaitement calme et ensoleillée, se pavanent les digails. C'est le paradisier de la mer. Il plane sur ses larges nageoires nacrées et si finement ornées qu'elles semblent vraiment être faites de plumes. Sa queue plus longue que le corps ondule comme un long voile aux couleurs changeantes tandis que la nageoire dorsale s'ouvre en éventail, irisée comme un morceau d'arc-en-ciel. Ses mouvements sont lents et rien ne semble troubler sa quiétude ; il ne s'effraie pas à l'approche d'un plongeur, mais ceux-ci savent quel piège dissimule tant de splendeur et s'éloignent en hâte. Il porte en effet de longues épines à toutes ses nageoires ; toutes sont recouvertes d'un mucilage très venimeux qui rend la piqûre très douloureuse et souvent inguérissable, mais à la queue et sur le dos il en est plusieurs qui sont creuses à ,la manière d'une aiguille de Pravaz, et celles-là sont mortelles par le venin qu'elles injectent. Il n'agit pas comme celui du serpent, bien qu'il provoque aussi des troubles cardiaques, mais il est funeste par nécrose des tissus, une sorte de gangrène propagée avec une effrayante rapidité. En moins de vingt-quatre heures, un empoisonnement du sang entraîne la mort.
Que de fois j'ai admiré ces digails dans un creux de roche où ils s'épanouissent dans l'eau claire comme une gigantesque fleur de rêve. Qui ne serait tenté de prendre à la main cette merveille qui semble s'offrir ?
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On le sait incorruptible car il est l'homme le plus riche de la terre étant sans besoins ...
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HENRY DE MONFREID / VIVRE LIBRE / LA P'TITE LIBRAIRIE
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