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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle superbe découverte !

Trouvée par hasard en flânant entre les rayons de la médiathèque, j'ai d'abord été attirée par le graphisme et la texture des couleurs utilisés. Je n'avais pas entendu parlé de ce sang noir jusqu'ici, mais franchement, cette BD mérite bien plus de pub !

Le titre utilise l'image si souvent utilisée comme argument anti raciste : le sang, qui est de la même couleur chez tous les êtres humains, quelque soit la couleur de leur peau. C'est la guerre, celle de 14, alors du sang… on en verse ! et de tous les côtés. Les cultes dits païens sont peut-être fini, mais sur l'autel du nationalisme, le tribu du sang a été plus qu'à la hauteur sans le moindre doute.

Puisqu'on parle de la Première Guerre mondiale, on n'échappe pas (et quoi de plus normal! ) aux tranchées, au mépris des généraux, d'autant plus exacerbé ici qu'on a à faire à des soldats qui ne sont ni blancs, ni chrétiens t qui se sont encore plus pris au dépourvu lorsque le froid du sol français s'invite.
l'originalité de cette bande dessinée, c'est d'abord d'être structurée en chapitre dont la moitié d'entre eux porte un mot en wolof. Ainsi, l'auteur ne rend pas seulement leur place aux tirailleurs sénégalais dans les planches.
J'ai aussi beaucoup aimé l'opposition entre les planches aux couleurs chaudes lorsque l'action se passe encore en Afrique, et les celles de la guerre où les couleurs froides dominent.
On croise aussi deux hommes célèbres de l'époque : Jean Jaurès et Blaise Cendrars. Et s'ils ne font que de brèves apparitions, elles n'en sont pas moins appréciables.
Dans le prologue, l'auteur est parvenu à mettre en avant à la fois le pessimisme qui monte en 1939 et la désolation de voir que la "Der des ders" n'est que la première d'une série, et l'espoir des "indigènes" (dont le courage n'est pas encore reconnu par la métropole) qui sentent que l'avenir ne va pas tarder à tourner en leur faveur ; ce que le griot dans sa grande sagesse avait annoncé avec la pauvre Koumba Amoul N'Délé.

J'en viens à être à cours d'arguments pour vous dire que cette BD est vraiment bien, en plus, pour satisfaire les curieux , vous trouverez même des pages qui expliquent avec plus de détails qui étaient ces fameux tirailleurs avec de jolis documents historiques pour illustrer.


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Sang noir est une bande dessinée, de Frédéric Chabaud au scénario et Julien Monier au dessin, et des Editions Physalis.

C'est l'histoire des tirailleurs Sénégalais qui sont venus donner leur vie pour une patrie qui n'était pas la leur, pendant la 1ere guerre mondiale.

L'histoire commence avec l'assassinat de Jean Jaurès à Paris, puis elle se poursuit en Afrique avec le parcours de Yacouba et de trois garçons de son village, on suit leur « entrainement », puis leur départ pour la France leur arrivée à Marseille et leurs premiers contacts avec la guerre et ses atrocités.

Dans cette BD les auteurs nous parlent de racisme, de bêtises des colonialistes et des officiers supérieurs (surtout le général qui est autant raciste qu'il est bête, de toute façon racisme et bêtise vont toujours de paire) une de ses répliques : « Il faut stopper l'hémorragie de notre jeunesse, le « sang noir » va bientôt épargner « le sang blanc » », seul un officier qui les suivra tout au long de la guerre leur montre du respect et de l'humanité.

Les soldats noirs doivent lutter pour survivre dans cet enfer et doivent lutter pour garder et faire respecter leur humanité et leur dignité d'hommes et la bêtise et le racisme des êtres humains n'a pas de limite puisque l'histoire se termine en 1939 et Yacouba malgré sa participation à la guerre de 14/18 se fait encore traiter de « négro » - Mais malgré tout Yacouba ne perd pas espoir et pense que son engagement l'aidera à s'émanciper lui et son peuple.

A la fin de la BD quelques pages sont consacrées à la force noire, on y apprend différentes choses sur le début de la guerre de 14 et sur le colonialisme. J'y ai appris une chose qui m'a fait bondir et m'a indigné, le sabir le langage que les tirailleurs parlaient et que l'on appellera longtemps « petit nègre » n'est pas une déformation de notre langue par les tirailleurs, mais ce sont les coloniaux qui leur ont appris à parler comme cela.

J'ai beaucoup apprécié cette BD, autant l'histoire que son graphisme, le dessinateur n'utilise pas beaucoup de couleurs et se sont toujours des tons sombres, sur certaines images seul le rouge des couvre-chefs des tirailleurs rend l'image un peu moins sombre.

Je remercie Babelio et masse-critique ainsi que les éditions Physalis, sans qui je n'aurai surement jamais lu cette belle BD, merci beaucoup.
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Avant toute chose, je remercie très sincèrement Babélio et les éditions Physalis pour l'envoi de cette très belle BD « Sang noir » dans le cadre de l'opération Masse critique.
Je ne suis pas une grande lectrice de BD et ces opérations me permettent de découvrir avec plus ou moins de bonheur des BD avec des sujets qui m'intéressent.
Et là, j'avoue que la jonction entre le sujet et la qualité du dessin, de l'histoire, des dialogues et de l'intéressant documentaire, petit rappel historique en fin de BD est pour moi, parfaite.
Vous l'aurez compris, j'ai aimé suivre Yacouba, du village de Thowor au Sénégal jusqu'en France, dans les tranchées de la guerre 14-18.
On le voit un peu au Sénégal, sa vie, la philosophie de son peuple (j'ai beaucoup aimé cette partie). Et le décalage incroyable avec la confrontation d'un nouvel environnement doublé de l'apprentissage d'une langue, de « l'art militaire », et d'un climat différent… et comme tout soldat, de la violence terrible de ce conflit.
Cette BD est truffée de vérité sur l'humanité, sur l'Histoire, sur les relations humaines, sur la question des races, du respect… Elle remet en avant le grand apport des ces troupes coloniales dans la victoire de la Grande Guerre, la Force Noire.
La BD a aussi l'intelligence dans l'épilogue de faire un lien avec la seconde guerre mondiale.
Et comme je l'ai déjà dit, un docu de quelques pages en fin d'ouvrage, fort utile pour donner des éléments historiques précis.
Vraiment je ne peux que vous conseiller la lecture de cette BD.
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Le scénariste Frédéric Chabaud et le dessinateur Julien Monier racontent l'histoire de Yacouba, jeune Wolof de 17 ans, originaire du Sénégal, qui s'engage au sein de l'armée française et combat dans les tranchées pendant la première guerre mondiale.
Les dessins à la ligne noire et larges aplats de couleurs sombres s'attardent sur la diversité de l'expression des visages, parallèle réussie du scénario qui inclut dans son récit la variété des réactions humaines auxquelles les tirailleurs Yacouba et ses compatriotes sont confrontés.
Quelques pages documentaires clôturent cette BD qui rend hommage à la Force Noire.
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Jusqu'à présent j'ai lu davantage de livres traitant la seconde guerre mondiale que la première. Est-ce que c'est par la seconde guerre mondiale est un événement plus récent ? Davantage traité ? Je ne le saurais pas vraiment l'expliquer. En tout cas je suis contente d'avoir pu découvrir Sang noir.

Cette bande dessinée est construite comme un roman ( il y figure prologue, chapitres et bien sûr un épilogue). Chaque partie y est bien différenciée. L'auteur a le mérite de mettre en lumière le sort des colonies françaises pendant la guerre (principalement les sénégalais). Sous prétexte d'être sous dominance française, ces hommes ont été enrôlés de force dans les combats, le français leur a été appris sommairement, juste pour pouvoir comprendre les ordres des militaires.
J'ai trouvé le travail de Frédéric Chabaud extrêmement bien fait. Il met en valeur le courage de ses hommes qui ont été malheureusement bien trop souvent méprisés. Je salue aussi le travail de Julien Monier pour ses illustrations que j'ai grandement apprécié et qui font une excellente valeur ajoutée à cette bande dessinée.
A souligner, un documentaire de 4 pages est présent à la fin du récit. Cela permet d'en apprendre davantage sur le sort des colonies africaines lors de la première guerre mondiale.
Je trouve dommage que Sang noir ne soit pas plus présent sur les réseaux sociaux.
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