Dors, demain ça ira mieux

Le jour où Lucie, une jeune lycéenne de dix-huit ans apprend à son petit ami Aurélien qu'elle est enceinte de jumeau, c'est une véritable catastrophe.
Loin d'imaginer une telle réaction de sa part et de son entourage, encouragée par sa mère qui voit son avenir gâché, seule à gérer sa situation et à force de s'entendre dire que c'est pour son bien, elle décide à contre coeur de mettre un terme à sa grossesse. Cet acte qu'elle n'envisageait pas sera le détenteur de son internement psychiatrique après une tentative de suicide aux allures de détresse pour s'être trouvée sans aide, sans le soutien moral dont elle aurait eu tellement besoin après cette douloureuse intervention dont elle se sent terriblement coupable, coupable d'avoir " tué " non pas une, mais deux vies, coupable de s'être laissée influencée par son compagnon et sa mère qui ne songeait qu'à se remarier faisant fi du mal être de sa fille.
Lucie Monnac relate son parcours, un parcours de trois année de sa jeunesse dans l'absurdité et l'incompréhension totale, baladée en Hôpital psychiatrique, sous l'effets de psychotropes, d'électrochocs qui la réduisent à néant, au milieu d'autres pensionnaires atteints de démence. Tantôt jugée de maniaco-dépressive, de borderline, de bipolarité, de schizophrénie, c'est par le biais de ce livre qu'elle a voulu dénoncer les abus d'un milieu avilissant dans lequel elle n'avait pas sa place et pour dénoncer le manque cruel d'écoute médicale et familiale dont elle avait besoin après un tel bouleversement dans sa vie de lycéenne.

Un témoignage poignant sur le processus accablant du milieu psychiatrique, un livre juste et honnête, écrit pour celles qui n'ont pas eu la chance de s'en sortir comme elle et parce qu'il est grand temps que les mentalités changent.

J'ai apprécié cette lecture lue d'une traite.
Lucie explique son parcours en psychiatrie,
à un moment de ma lecture j'étais tellement happé par le récit, que j'en pouvais plus d'être dans cet hôpital, je me disait comment elle a pu rester des mois ainsi. (j'ai déjà été interné, mais moins longtemps)
Par ailleurs la psychiatrie est très froide concernant les rapports humain, c'est bien pour cela que je préfère l'antipsychiatrie, ( lisez "Mary Barnes, un voyage à travers la folie" ) ou encore Bruno Bettelheim..
Je me suis toujours dit que les médocs sont des camisole chimique, l'on m'a proposé une médication pour mon "trouble" TDAH, j'ai refusé, car mon trouble tout comme Asperger est une particularité, avec des avantages, mais des vu comme des inconvénients par notre société française, alors qu'au Canada, USA, nous sommes vus comme des avantages surtout en entreprise :-)
Beaucoup ont des médicaments pour un rien, Lucie explique justement que la France est le 1er pays consommateur d'antidépresseur et le 4em où il y a le plus de suicide !!!
Je pense qu'il y a pas mal de chose à changer dans ce milieu, même niveau société.
Etre soi-même c'est la base et ce que me confirme cette lecture édifiante.

Bouleversant est le mot qui me vient à l'esprit pour parler de ce livre. Il faut savoir que celui-ci aborde d'une histoire vrai puisque il s'agit d'un témoignage. La plus grosse partie concerne la dépression de l'auteur mais surtout la prise en charge qu'elle a subi. Je dois avouer que cette dernière m'a fortement interloqué surtout vis-à-vis de la conduite du psychiatre qui ne cherche même pas à identifier la cause de la dépression. Hors, on se rend bien compte que Lucie aurait eu besoin de s'exprimer, être soutenue, réconforter (en plus du traitement médicamenteux). Bien que l'on attend souvent dire que coucher ses maux sur le papier fasse du bien je trouve l'auteur courageuse de revenir sur cette période sûrement la moins évidente de sa vie. le récit est très bien écrit et les réflexions faite par Lucie m'ont paru pertinentes et certaines m'ont fait réfléchir. Pourquoi un tel sujet (à savoir le suicide) est aussi peu abordé au sein de notre société alors qu'il a engendre un nombre important de décès. Il doit encore être considéré comme tabou et cela est bien dommage.
J'ai trouvé ce témoignage très intéressant même s'il n'a pas été toujours évident de lire ce qu'a pu vivre Lucie au quotidien.

Pour moi le livre (remarquable) de Lucie Monnac est d'abord et avant tout, un cri ! le cri d'une jeune femme d'abord immergée dans un environnement extrêmement difficile, traumatisant, et ensuite en lutte contre les obstacles d'une vie stigmatisée par son passé ! Une sorte de double peine. Pourtant Lucie s'en est sortie, à force de croire, d'amour peut-être, d'espoir sans doute... La petite fille qu'elle a mise au monde, son étoile, celle qui l'a guidée vers une vie plus stabilisée et heureuse. Mais pour moi le message principal du récit de Lucie c'est celui-ci : sa dépression n'a pas été écoutée, entendue, encore moins comprise, et c'est précisément cela qui fait des ravages !

Lucie est une jeune fille pleine de vie, heureuse, souriante entourée d'amies... Mais un jour, elle va subir un évènement douloureux. Etant seule avec cette souffrance, elle fait une première tentative de suicide puis d'autres vont suivre et vont finir par la conduire à l'hôpital psychiatrique. Et là, sa vie ne sera plus jamais la même. Cette période va rester graver dans son dossier même si elle a réussit à se reconstruire. Elle nous explique le comportement du corps médicale avec la surmédication, les séances d'électrochoques… le comportement de son entourage, le manque d'écoute de celui-ci , le manque de soutien….et pourtant elle donne une lueur d'espoir car elle s'en sort.