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Les Desmichels tome 1 sur 6
EAN : 9782277112068
192 pages
J'ai lu (30/11/-1)
4.07/5   27 notes
Résumé :
Les terres de la Guirande, en Provence, sont entrées dans la famille Michel par le mariage de Vincent Michel avec Fleurie Guirand. Leur fils Laurent a voulu épouser Thérèse Aiguier pour utiliser sa fortune à les mettre en valeur, mais c'est son fils Firmin qui, par son union avec la riche Félicie Venel, a fait la prospérité du domaine, entraînant le changement de nom de la famille de « Michel » en « Desmichels » (cf. Nans le berger).
Comme bien des arbres, La... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai redécouvert récemment Thyde Monnier avec son livre "Madame Roman" qui a été pour moi un véritable coup de coeur. En fouillant dans ma bibliothèque, j'ai retrouvé le premier tome d'une série écrite par l'auteure, "Les Desmichels", que j'avais adorée. Il y a fort longtemps, elle avait d'ailleurs été adaptée en série télévisée. J'ai commencé de feuilleter les premières pages de "Grand-Cap" et j'ai été rapidement captivée par l'écriture si particulière des récits de cette grande dame, mêlant admirablement drames, nature et sentiments.

Thyde Monnier nous fait découvrir sa Provence, celle du début du XXe siècle, avec sa nature exubérante et son accent chantant. Mais même sous le soleil, la vie n'épargne pas les êtres humains de ses malheurs. J'ai beaucoup aimé l'histoire d'Arnaude. Jeune, la vie lui a souri. Antoine, le riche fils Desmichels, a tout abandonné pour la suivre, elle, pauvre fille d'un rémouleur itinérant. Ensemble, ils se sont établis charbonniers et ont eu trois garçons, l'amour qu'ils partageaient faisant, comme elle le dit, office de pain des pauvres. Après la joie, viennent les peines, Antoine est mort, écrasé sous un arbre, puis la guerre 14 lui a pris Joseph son fils aîné tandis que Félicien, le second, est porté disparu. Là voilà, elle-même usée par l'existence, devant faire face au retour illégal de ce dernier qui a fui l'horreur des combats. Déserteur pour l'armée, il est passible de peine de mort, tandis qu'Ollivier, le plus jeune de ses fils n'a qu'une envie, celle de prendre le large pour être marin.

Thyde Monnier excelle dans l'art de peindre sa région. Mais elle ne se contente pas d'écrire un roman du terroir classique, "Grand Cap" est aussi un roman initiatique avec l'histoire d'Ollivier qui, adolescent, fait l'apprentissage de la vie, une réflexion sur la réalité de la guerre vue par Félicien, et une admirable ode à l'amour maternel qui seul, peut déplacer les montagnes. Totalement conquise par le mélange des genres et par l'écriture ensoleillée de l'auteure, je regrette juste de ne pas avoir la suite de la série.
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Et voilà un petit bijou qui dort dans ma bibliothèque depuis plus de 30 ans !
Comment ai-je pu passer à côté de cette saga, je me pose toujours la question ;-)
Et c'est bien d'une saga qu'il s'agit, « Grand-Cap » étant le premier livre de six tomes qui me font maintenant un clin-d'oeil permanent :-)

L'histoire est simple, bouleversante, éternelle : un fils de bonne famille renonce à son héritage pour épouser la fille qu'il aime de tout son coeur ; ensemble, ils vont construire un nid d'amour tout en exerçant le dur métier de charbonnier ; ensemble, ils vont élever une famille forte de trois beaux et forts garçons, une famille où l'amour, le pain des pauvres, remplace largement toutes les richesses. Et puis, la guerre, la laide, la sale, celle qui fut appelée la der des Ders et qui a fait tant de ravages, balaie ce bonheur qui pourtant semblait ne jamais devoir finir…

Et le tout, sur fond du chant des cigales, sous le chaud soleil de Provence, là où les fruits gorgés de chaleur tombent du ciel, où la vigne produit sans vraiment d'efforts, où les effluves de lavande et de thym embaument toute l'atmosphère.
L'auteure, d'une plume vivante et colorée, riche de l'accent du midi, nous ouvre grand la porte de la vie des gens du Sud bien avant que toute le région ne se soit transformée en une terre à touristes. Et c'est bon, c'est profondément émouvant et on veut juste rester dans ce cocon où, même si le soleil luit souvent et où la chaleur ralentit les mouvements, on subit aussi les malheurs du monde, la pauvreté et la mort.

Un court roman, c'est vrai mais quel puissance d'évocation, un coup de coeur pour moi :-)
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J'ai découvert Grand-Cap dans une boite à livre : grand merci à celui ou celle qui l'a déposé ! Je l'ai lu d'une traite, j'ai tout de suite été happé par le style d'écriture. Les descriptions des lieux et des paysages ne sont pas ennuyeuses et donnent envie d'aller visiter cette région du sud. J'ai bien l'intention de poursuivre la lecture de cette saga familiale avec les six prochains tomes.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
" Arnaude, Louise, Rosine, même toi, vous êtes tous jaloux que je sois devenu le maitre de la Guirande et c'est pour ça que vous me détestez !" Je voulais lui dire : " Si tu t'étais fait aimer...." Seulement j'ai vu qu'il ne comprenait pas, je le sentais autant gonflé de sa fortune que de sa mangeaille et rempli à crever de son importance. Leur cœur, à ces hommes qui ne sont que riches, il est noyé dans toute cette graisse d'argent. Alors que veux-tu leur dire ? Il faudrait les mettre à maigrir comme ces lapines qui ne font plus de petits, parce qu'on les a trop bien nourries.... Il faudrait les mettre à maigrir, à souffrir, à se tanner la peau au vent et à la pluie des routes, à demander leur pain dans les fermes où l'on vous envoie le chien pour vous mordre, alors peut-être ils deviendraient bons et le vif de leur cœur se sortirait de sa pourriture. et encore, c'est pas sûr.... Les raves gelées, ça fait toujours de la mauvaise soupe....
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- Ça, mère, dit Félicien brusquement, permettez-moi de vous dire que c'est autre chose, vous parlez de la guerre, comme ceux qui ne savent pas ce que c'est, comme les femmes qui n'ont jamais mis les pieds dans une tranchée, vous n'avez jamais été forcée de boire une eau dans laquelle trempaient des cadavres, ni de faire vos besoins sur vos camarades morts... Ah ! non, vous ne pouvez pas savoir ! C'est comme si, moi, je voulais vous expliquer ce que vous avez souffert pour mettre vos petits au monde... Vous comprenez, mère ?
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Et nous nous aimions bien, tous les cinq, c'est ce qui compte. Parce que l'amitié, c'est le pain des pauvres. C'est ce qui leur fait paraître le pain bon, même quand il est dur, et qu'y a pas de fricot avec. Cette grosse amitié des uns pour les autres, l'amour si tu veux.../... de cet amour qui est bon comme le pain, elle s'en nourrissait toujours, malgré la mort de ses deux hommes.
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Sur la cheminée de la cuisine, j'avais mis tous les pots : « Sucre, café, farine, thé, et épices ». Mais du thé, j'en avais pas et des épices non plus, alors, dans « Thé », j'avais mis du thym et dans « Épices », du laurier, parce que ça sert pour les sauces et que comme ça, tous étaient garnis quand même.
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Il allume la lampe à pétrole et la pièce vide devient plus triste encore dans cette lumière jaune. Qu'est-ce qu'il va faire là tout seul maintenant ? Il devrait peut-être aller à Solliès se renseigner, savoir si sa mère compte revenir vite ? Mais revoir ces gendarmes, non, c'est pas possible, ils le garderont pour avoir été le complice de son frère et qui sait même s'ils ne vont pas remonter à la cabane pour l'arrêter ? Qui sait s'ils ne sont pas déjà là, cachés dans le bois, à surveiller pour le reprendre ?
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Video de Thyde Monnier (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thyde Monnier
Dans le cadre du banquet d'automne "Le travail de la langue" qui s'est déroulé à Lagrasse du 29 au 31 octobre 2016, David Bosc, tenait la conférence : "Il faut un frère cruel au langage".
David Bosc né en 1973 à Carcassonne, est écrivain et traducteur de l'italien et l'anglais. Il suit des études supérieures en sciences politiques à Aix-en-Provence. Il vit ensuite à Paris, Marseille et Varsovie, avant de s'installer en Suisse, à Lausanne, où il travaille aujourd'hui pour les Éd. Noir sur Blanc. Il a publié deux romans chez Allia (Milo et Sang lié) et deux récits aux Éd. Verdier : La Claire Fontaine (rééd. Verdier poche, 2016), Prix Thyde Monnier de la SGDL 2013 et Mourir et puis sauter sur son cheval, qui reçoit le Prix Michel Dentan 2016. « Après avoir transfiguré les derniers jours de Gustave Courbet, D. Bosc donne voix à une jeune femme défenestrée, danseuse aussi ardente que tourmentée. Encore une fois un texte de peintre.» (Camille Thomine, le Magazine littéraire, mars 2016).
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