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sur 683 notes
Il n'en faut pas beaucoup à Isabelle Monnin pour nous raconter une aventure humaine faîte de petits riens et de renoncements, de secrets éventés et de quotidiens tyranniques, de grandes histoires d'amour et de défaites retentissantes… Avec au bout du chemin la solitude qui rétrécit et ratatine… Il lui suffit de quelques photographies mal cadrées d'une famille dont elle ne sait absolument rien pour que son imagination s'emballe et qu'elle nous invente les aventures extraordinaires d'une famille ordinaire… Isabelle Monnin a entendu les voix lointaines des gens sur les photos… La mamie qui cache ses lourds secrets derrière des lunettes noires ; la petite fille espiègle qui part « chercher le vent avec un filet à papillons » ; le père esseulé qui fixe du regard un point dans l'horizon ; ce bel étranger qui dit les mots bleus à cette jeune maman, si fière et entêtée.
Son histoire achevée, en bonne journaliste qu'elle est, Isabelle Monnin décide de partir à la recherche des gens qui se trouvent sur les photos… Grâce à internet et à beaucoup de ténacité, elle finit par les trouver. Elle leur parle, leur dit que toute vie est extraordinaire et mérite d'être racontée. Ils finissent par lui faire confiance et se laissent aller aux confidences.
« Par quels sentiers ruissellent les souvenirs ? »
La comparaison entre leurs vies imaginées et leurs vies réelles est parfois cocasse. Il y a moins de fractures, de tumultes, mais les lourds secrets chuchotés du bout des lèvres sont bien présents dans ces deux vies, cette obstination à concrétiser ses rêves aussi, tout comme les renoncements qui vous font baisser le regard.
Et puis il y a le style Monnin. Tout en simplicité, en finesse, en pudeur ! Une voix chuchotée qui respecte ces gens, imaginés ou pas, portant sur leurs épaules le poids des ans.
Merci pour tout Isabelle Monnin !


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Marquée du sceau de la gentillesse et de la bienveillance l'oeuvre hybride d'Isabelle Monnin et d'Alex Beaupain, intitulée “Les gens dans l'enveloppe”, serait peut-être le remède à prescrire à ces millions de français gagnés par la lassitude et la désillusion.

A partir de l'idée un peu folle d'aller à la rencontre de parfaits inconnus figurant sur une série de photos achetées trois ans auparavant sur la toile, Isabelle a concrétisé à l'automne dernier un projet débordant d'humanité.
Son talent conjugué à celui d'Alex, la chance d'avoir repéré le lieu d'un des clichés à partir d'un clocher situé en arrière-plan, la disponibilité des habitants de Clerval et la coopération enthousiaste d'une famille s'intéressant à la généalogie, donnent au final un résultat surprenant.

Mais avant ses pérégrinations dans le Doubs, Isabelle Monnin va laisser libre cours à son imagination galopante et coucher sur le papier le parcours de vie supposé de trois femmes souvent présentes sur les photos et qu'elle pense être en ligne directe : une jeune fille, sa maman et sa mamie.
Ce roman se déroule en partie en Franche-Comté et en partie en Argentine du temps de la dictature et couvre la première moitié du livre.
La seconde est consacrée à l'enquête proprement-dite où surprises et petits bonheurs attisent tour à tour l'intérêt du lecteur pour une famille de français moyens sur plusieurs générations.
La comparaison entre la fiction et la réalité s'avère passionnante, parfois même cocasse. L'auteure, endossant sa casquette de journaliste, prend un soin infini à ne heurter personne et réussit au fil des mois à tisser des liens amicaux avec Laurence, la petite fille omniprésente sur les photos et devenue aujourd'hui jeune maman.

La cerise sur le gâteau est bien sûr le CD dont Alex Beaupain a composé les arrangements avec la participation vocale de Camélia Jordana, Clotilde Hesme et Françoise Fabian.
Mais l'émotion est palpable lorsque Laurence et ses deux enfants interprètent ‘'Émilie jolie'' ou lorsque Suzanne, la maman de Laurence, chante en duo avec Alex Beaupain ‘'Les Mots Bleus''.

Celles et ceux d'entre-vous qu'une tendre nostalgie des sixties-seventies habite de temps à autre, éprouveraient un vrai bonheur à lire et à écouter l'oeuvre commune de deux artistes particulièrement prévenants et attachés au sens profond des choses de la vie.



P.-S. : “Des mots, des photos, de la musique. L'idée de ce livre m'a touchée. Je n'en sais pas davantage, j'espère qu'il te plaira” m'a-t-elle écrit en exergue de son présent.
Merci Malaura pour ce cadeau ô combien précieux, merci infiniment :-)


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En juin 2012, Isabelle Monnin achète sur internet un lot de 250 photos. Des photos d'une même famille qui lui est inconnue. A partir de là, elle décide d'en faire un roman. Fascinée par ces visages et ces scènes du quotidien, à la fois bouleversants et banals, elle s'invente une histoire, créé ses personnages, les font vivre. Sous sa plume, ils deviennent des personnes, certes romanesques mais étrangement vraies. de la petite fille, qu'elle prénommera Laurence, à la grand-mère aux lunettes noires qu'elle surnommera "Mamie Poulet", elle nous raconte leurs histoires.
Son ami, Alex Beaupain, lui propose alors d'accompagner son récit en chansons.
Une fois le roman terminé, elle décide de partir à la recherche de ces personnes. Débute alors une longue enquête au bout de laquelle les personnages de son roman prendront réellement vie...

Isabelle Monnin, romancière et journaliste, nous offre à la fois un roman, une enquête et un CD écrit et composé par Alex Beaupain (sauf Les mots bleus et La chanson d'Emilie et du grand oiseau), chantonné par Camelia Jordana, Clotilde Hesme, Françoise Fabian, Alex Beaupain et les vraies personnes du roman. Une idée très originale et captivante de bout en bout. L'auteur écrit un roman, invente des destinées. Pour elle, toute vie mérite d'être racontée. Dès lors que l'enquête commence, qu'Isabelle Monnin mêle la fiction à la réalité, l'on découvre avec force et émotion la vie de ces gens. L'auteur, elle-même, se rend compte de la "violence" de son geste, des bousculements inhérents. Aussi bien pour eux que pour elle. Elle remue des souvenirs et remet à la lumière du jour ces photos du passé et donne vie et forme à ces instant figés sur papier glacé. Un roman touchant, émouvant et profondément humain, qui plus est porté par une écriture douce et poétique...

Quand Les gens dans l'enveloppe prennent vie...
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Ca alors! Pourquoi n'ai-je pas aimé?

On est parfois confronté à une grande solitude quand on se mesure à l'échelle des satisfactions de lecteurs et la question du décalage est toujours troublante. On cherche à comprendre, habité par un léger sentiment de culpabilité et de sidération: est-ce le sujet, la méthode, l'écriture, le mauvais moment?...

Je n'y suis pas arrivée, tout simplement.
Emballée par l'idée de départ de ce dépouillage photographique qui permet à l'imagination de vagabonder, j'ai été d'autant plus surprise d'être si vite agacée par la forme littéraire utilisée. Débutant par le journal intime d'une enfant solitaire et inconsolable, les phrases hachées et descriptives m'ont été pénibles à suivre, là où d'autres trouveront cela touchant et poétique. Manque de crédibilité, posture d'écriture? le vernis poétique n'a pas aidé à la fluidité de la narration.

J'ai très vite survolé la partie romanesque pour tenter de m'accrocher à l'enquête journalistique et généalogique proposée. La réalité des êtres a retenu plus facilement mon intérêt. L'écriture en est plus prenante et le diaporama d'une époque assez gentiment nostalgique. Mais le mal était fait: je n'ai jamais pu rentrer dans le livre.

Ma cordiale sympathie va donc à toutes les critiques proposées par certains Babeliotes dont je suis fidèlement les avis, et qui à défaut de me faire regretter cette lecture ratée (pour moi, s'entend), m'ont au moins permis de me faire une idée un peu plus précise de ce roman hybride. J'en retiens simplement l'originalité.
Quant aux chansons, rien ne m'a donné envie de les écouter.
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Ouvrage vraiment original, Isabelle Monnin, journaliste et romancière, achète un jour, sur internet , un lot de 250 photos provenant toutes de la même famille et originaire du Doubs, comme elle.
Lorsqu'elle reçut cette grosse enveloppe blanche, les individus sur les images l'envahirent et l'obsédèrent .
Pourquoi ne pas partir à leur recherche ?
A la manière d'un roman, à la faveur des mystères d'une enquête...
Elle écrit d'abord "la fiction de gens " dans l'enveloppe avant de retourner inventorier et fouiller leur histoire.
Ainsi prirent forme des personnages comme Serge et Suzanne, la jeune Laurence et mamie Poulet , entre 1977 et 1994 , d'après le contenu des photos.
Ensuite cette journaliste écrivain reprend les photos, en repère les détails, remonte le fil grâce à internet , retrouve le nom du village puis ceux des gens dans l'enveloppe .
Elle revient sur sa propre histoire....la troisième partie nous fait partager des émotions intenses, la fiction devient peu à peu réalité.....
Enfin le tout sera mis en chanson.
Même si j'ai apprécié cette intiative émouvante et originale, je n'ai pas éprouvé le besoin d'écouter les chansons ....
Pourquoi? Je ne saurais le dire.
Peut - être, attendais- je trop de ce projet et de cet ouvrage que j'ai beaucoup hésité à lire.
J'avais aperçu l'auteur à la grande librairie.
Cela ressemble à un atelier d'écriture , quelque chose de vivant , c'est sûr.




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Souvent, au hasard de mes promenades chez les bouquinistes, j'ai été surprise par la mise en vente de photos de gens « ordinaires ». Je me suis demandé qui pouvait acquérir ce type de choses et pourquoi. Puis en observant de plus près plusieurs d'entre elles, les vêtements, les coiffures, les voitures ou les bâtiments, certaines m'ont rappelé mon enfance, d'autres mon adolescence. Ces photos intimes avaient donc un intérêt plus général, le témoignage d'une époque en résonance avec mon histoire et probablement celle de beaucoup d'autres.

Après cette remémoration de mon expérience, la démarche de la journaliste Isabelle Monnin, achetant un lot de photos d'inconnus pour leur inventer une histoire et finalement enquêter sur leur véritable trajectoire, m'a parue plus cohérente qu'elle n'y paraissait au premier abord. Et ces deux histoires de français moyens, la vraie et l'imaginaire, dont la comparaison entre les deux est l'occasion de la découverte de coïncidences troublantes, m'ont séduite.

Un roman original et respectueux de l'autre qui montre à quel point nous sommes connectés à une époque, une expérience commune avec d'autres humains qui, même très différents, nous les rend plus proches.
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Isabelle Monnin trouve chez un brocanteur une enveloppe contenant des photos de personnes.
Elle imagine alors la vie de ces gens et en fait un roman.
Et puis, elle décide de les retrouver et fait alors une enquête qui lui permettrait de les rencontrer.
Elle y parvient et découvre ainsi leur vraie vie.
Parallèlement, Alex Beaupin, son beau-frère, décide de faire de cette histoire des chansons.
Je vais essayer de me procurer le cd.
Un livre très émouvant plein d'humanité, de tendresse et de poésie.
Outre une belle plume, Isabelle Monnin a incontestablement une belle âme.
Elle est pleine de sensibilité et de sincérité.
Elle nous offre cette belle et insolite histoire dans laquelle on se laisse embarquer avec un grand plaisir.
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« En juin 2012, pour une poignée d'euros, j'ai acquis sur un site de vente aux enchères un lot de 250 photographies de famille, dont une soixantaine de Polaroïd.
Elles ont été prises entre les années 1960 et le tout début des années 2000. »
Et voilà comment germe un projet original de livre qui regroupe un roman, un album de photos, une enquête et un cd.

J'avoue, c'est le caractère original du projet qui m'a d'abord attirée, comment finalement la fiction peut rejoindre la réalité, une occasion de trouver peut-être une trame familière à des vies banales, l'impact des moeurs d'une époque sur des destins choisis au hasard.
A partir des photos qui font remonter ses propres souvenirs d'enfance et d'adolescence de cette période, Isabelle Monnin décide d'inventer une vie aux gens dans l'enveloppe. Elle compose alors une fiction émouvante tout à fait réaliste et prenante à partir d'une pelote de petits détails glanés sur les photos. Ca fonctionne très bien, reflet d'une époque déjà révolue et pourtant si proche.

Vient ensuite l'enquête. Elle a posé un postulat clair de départ :
« s'interdire de commencer l'enquête avant d'avoir écrit la fiction et il est impossible de modifier l'intrigue du roman une fois l'enquête achevée. » Tant mieux, l'enquête n'en a que plus de prix et l'effet de surprise est garanti.
Et là, j'ai certes apprécié les découvertes, coïncidences parfois étonnantes entre les personnages et les gens réels, mais je n'ai pas ressenti l'émotion que j'espérais d'un tel projet novateur dans sa forme de narration. La confrontation est rendue sur un mode trop journalistique selon moi. C'était peut-être inévitable puisqu'il s'agit d'une enquête, mais clairement, la magie n'opérait plus comme si une retenue bridait la plume de l'auteur et donc mon intérêt pour l'histoire.

Respect des vies des « vrais gens » de l'enveloppe ? Probablement, mais je me pose la question : peut-on et même doit-on percer tous les secrets de l'enveloppe ? Assurément non, et donc le romanesque ne serait-il pas plus intense que le réel ?
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Une idée originale née de la découverte d'un lot de photos de personnages anonymes, va donner sa forme en trois parties à ce livre ; fiction, enquête et chansons. Est-ce l'absence de sourire sur ces clichés qui va orienter l'auteur vers les thèmes graves de l'abandon, des abandons, du chagrin, de la solitude ? Vies imaginées ou vies réelles, c'est avec une grande finesse, délicatesse et pudeur qu'Isabelle Monnin, elle-même au coeur de ces vies, nous entraine, ou plutôt nous fait pénétrer. le lecteur ne peut se tenir sur le seuil et c'est tout l'art du partage dont fait preuve l'auteure qui semble en avoir fait son quotidien. Un livre qui se lit avec le coeur…
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Les gens dans l'enveloppe, ce formidable projet d'Isabelle Monnin qui a fait une petite sensation en cette rentrée 2015, j'en avais entendu parler quelques temps avant la rentrée littéraire, et évidemment, le concept m'intéressait, et pas uniquement parce que le génialissime Alex Beaupain, ami de longue date de l'auteur, y était largement associé.

Car sincèrement, cette belle idée qu'à eu une romancière, dont j'avoue ne pas avoir entendu parler jusqu'à cette année 2015, de construire un roman puis une enquête journalistique autour de photos d'anonymes achetées un jour sur Internet et reçues dans une enveloppe d'où le titre) est vraiment de ces projets singuliers et qui donne envie d'aller voir, et c'est ainsi, que bien que je reçoive régulièrement des livres par la poste, j'ai eu envie de demander ce roman ci comme cadeau de mon dernier anniversaire.

Car pour le prix d'un roman classique, ce sont trois en un que Monnin et Beaupain nous offre : un roman, une enquête et un CD, composée par Beaupain et dont les chansons tournent autour du livre.

Originaire de la même région ( France Comté), du même milieu social et née dans les années 70, comme une petite fille présente sur de nombreuses photos figurant dans l'enveloppe, Isabelle Monnin entreprend un beau projet généalogique et sociologique, et même autobiographique, car les vies imaginées à partir de ces instantanés renvoient à la propre enfance de l'auteur, mais également l'enfance de milliers de lecteurs qui proviennent de la même génération.

C'est donc un peu comme on retrouverait un film en super 8 que le lecteur du livre suit ces "gens dans l'enveloppe", tant l'écrivain journaliste nous renvoie, avec une certaine nostalgie mais sans verser dans le pathos à une époque révolue autour de gens « ordinaires », pour nous montrer que même les personnes les plus anonymes qui soient méritent également d'avoir leurs vies consignées dans une fiction puis dans un récit non romancé.

On sait gré à l'auteur de s'adresser à son lecteur en toute honnêteté et en toute transparence, sur l'avancée de ses recherches, nous suivons pas à pas son avancée dans cette incroyable aventure

Et qu'importe si après tout l'histoire réelle constatée par Monin est plus classique et moins étonnante que le roman qui nous amenait en Argentine on aime la façon dont la pelote de laine se détricote et que les personnages fictionnels prennent vie, d'autant plus que coïncidences étranges arrivent et que les noms des personnages de fiction se confondent avec les personnages réels....article en intégralité sur le site...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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