J'ai reçu ce livre dans une box livresque américaine, "The Book Drop", parce que j'avais envie d'essayer un peu ce concept. Sans la box, je ne pense pas que j'aurais entendu parler de Wish, ou alors je ne me serais pas arrêtée dessus. Il faut dire que je commence à être fatiguée des romans sur les maladies graves. Cependant, ce fut une lecture plutôt agréable et mignonne.
On rencontre ici Bee et son petit frère, Tommy, qui est atteint de la mucoviscidose, une maladie qui touche les poumons et qui écourte beaucoup l'espérance de vie. Il a donc droit à un voeu, et celui-ci est de voir des requins, animaux qui le passionnent. Avec leur mère, ils partent donc en Californie grâce à la fondation, afin de réaliser ce rêve, et peut-être se rapprocher.
Ce roman est plutôt court (à peine 200 pages), et donc je n'ai pas eu l'impression que les personnages étaient très développés. Je ne me suis pas sentie proche d'eux, et je ne m'y suis pas particulièrement attachée. Bee est plutôt réservée, elle m'a donnée l'impression qu'elle s'empêchait de vivre à cause de la maladie de son frère. Elle s'efface et fait en sorte que l'on ne s'occupe que de lui. Je pense que les frères et soeurs de personnes malades se comportent aussi ainsi, mais cela fait quand même bizarre de voir une personne aussi peu penser à elle. Tommy est plein de douceur, il n'a pas l'air du genre à se plaindre, et cela prouve sa force mentale. Mais c'est un petit bonhomme d'à peine 11 ans, qui a tout de même besoin qu'on prenne soin de lui. La relation avec sa soeur est très belle, de voir qu'ils tiennent beaucoup l'un à l'autre est touchant. Bee fait en sorte qu'il puisse vivre le mieux possible, et Tommy veut que sa soeur vive sa vie pleinement sans se préoccuper de lui. Leur mère est un personnage qui m'a plu : ce n'est pas la mère modèle, et cela permet d'avoir un aperçu de la façon dont les parents peuvent vivre la maladie de leur enfant.
L'écriture est simple, mais elle fait un peu enfantine à certains moments. le vocabulaire est courant, donc je n'ai pas eu de soucis de compréhension. Tout se fait du point de vu de Bee, et cela est sympa d'avoir le point de vu d'une personne extérieure. Je n'ai pas ressenti de sentiments pendant ma lecture, les mots ne m'ont pas assez touché. Il m'a été assez facile de m'imaginer le décor, mais je ne pouvais pas m'imaginer aux côtés des personnages. Je reste un peu sur ma faim de ce côté.
On suit donc les petites "vacances" de la famille en Californie. Ils vont rencontrer certaines personnes, et faire certains choix. Ce que j'ai apprécié, c'est que le récit ne se concentre pas qu'autour de la maladie de Tommy, ce n'est pas juste sur le fait de réaliser son rêve avant de mourir, ou du moins avant que cela ne soit plus possible. Cela est juste autour de faire ce qui nous rend heureux, et autour du partage avec les personnes que l'on aime. Je ne peux pas dire qu'il y a réellement des rebondissements ou beaucoup d'action, et même si j'ai eu du mal à m'y mettre, je ne me suis pas ennuyée. Ce n'est pas l'histoire la plus passionnante, mais c'est intéressant, c'est une autre façon de voir la maladie, qui se centre plus sur la famille que sur l'individu touché.
En bref, Wish est un récit mignon qui offre une autre approche sur les maladies graves, et qui ne tourne pas qu'autour de ce sujet. Les personnages ne sont peut-être pas des plus attachants, mais le fond de l'histoire est ce qu'il y a de plus important.
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Un livre magnifique! à dévorer sans hésiter!
Une superbe histoire de vie, d'un jeune ado et de sa grande soeur.
Une très belle vue de l'intérieur du handicap de cet enfant, je m'explique: une très belle compréhension de cet enfant, de ce que les autres pensent au premier abord, dés qu'on mentionne "handicapé" alors que ceux qui ont ce problème ne sont pas forcément dénué d'intelligence, c'est parfois même tout le contraire.
J'ai adoré suivre ce petit héros et sa soeur, leur envie de vivre, les relations entre personnages si vraies et si bien développées, bref.
Ce roman est un petit bijou, qui donne même plein d'informations fiables sur les requins!
Lunoelle
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Écrit sans aucun pathos et avec un équilibre de nuances, le roman aborde frontalement des questions concrètes autour de la maladie, tout en gardant une large place à la psychologie de ses personnages, meurtris et sincères.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Difficile de résister au charme de ce roman solaire.
Lire la critique sur le site : Telerama
J'ai tourné la tête pour regarder Tommy. J'avais du mal à croire que j'étais là, allongée sur un surf, serrée contre Ty. Assis derrière Ollie sur le Jet-Ski, Tommy m'a fait un signe de tête. pour une fois, c'était lui qui m'encourageait, et toutes mes craintes se sont évanouies d'un coup. Il continuait à sourire et à faire des signes. J'ai pensé alors que sa maladie m'avait peut-être volé quelque chose, une certaine insouciance, et qu'elle m'avait appris la peur. Il était temps de réagir et de vivre pour moi, de courir des risques. Je le regardais, mon petit frère aux os fragiles et aux poumons malades, qui avait eu le courage tranquille de nous faire traverser le continent pour nous emmener jusqu'ici, sur les plus grosses vagues du Pacifique. Ma mère avait raison, finalement. Tommy étudiait les requins parce qu'il n'avait pu nager sans se demander ce qui le menaçait depuis les profondeurs, ni vivre sans savoir quand la mucoviscidose allait lui porter le coup fatal.
- Tommy n'a pas d'ami, maman, j'ai dit patiemment. Les enfants de son âge ne voient en lui qu'une tête d'oeuf maigrichonne. Ils l'appellent E.T. Ils n'ont pas la patience nécessaire pour apprendre à le connaître.
- Il a des amis ! Il est ami avec Larry Feingold...
- Larry est un loser, maman. C'est un fondu de Donjons et Dragons ! Tommy n'aime pas jouer avec lui, il fait semblant. Avec Ty et Little Brew, il a enfin été adopté dans un groupe. Il se sent accepté comme il est. Ils lui ont même donné un surnom : Poney des neiges.
Il pouvait très bien y avoir un requin quelque part dans les profondeurs, en train d'épier nos mouvements au milieu des vagues scintillantes. Gibier ou pas gibier?Nous avions tout d'une colonie de lions de mer avec nos combinaisons.
Ma mère dit que la fascination de Tommy pour les requins n'est rien d'autre qu'une fascination pour sa maladie. Elle est sûre que Tommy se voit comme un phoque, et que le requin, pour lui, c'est cet éclair qui surgit des profondeurs comme une menace de mort.
Avec Joss, libraire à Vannes (56), découvrez désormais une semaine sur deux un nouvel ouvrage. Romans, polars, beaux livres, littérature jeunesse : tout y passera !
Cette semaine, on parle du roman pour ados Sur la route de Blue Earth, de Joseph Monninger, paru aux éditions Flammarion.