Théodore Monod, océanographe devenu saharien nous fait partager sa passion du désert. Demeurant navigateur mais ayant changé de monture ; troquant son bateau pour les méharis, il traverse cet univers impitoyable.
Chercheur de cailloux, de traces laissées par les hommes, de tessons de poterie, « Sautillant pieds nus dans des touffes de cram-cram, généreusement chargées d'épillets mûrs à point aux mille aiguillons barbelés, les poches gonflées d'excréments secs et crayeux de crocodiles en guise de pièces à conviction. »
Explorateur infatigable, il nous raconte son désert avec humour et beaucoup d'humilité. Il nous parle cette vie sauvage, élémentaire, dépouillée, désagréable, mais saine. Une vie qui ne confond pas l'accessoire et l'essentiel, comme dans nos sociétés « civilisées ».
Le désert est pour lui aussi la joie de la découverte. Il veut y aller voir de ses yeux, avec son marteau, son calepin et son anéroïde. Voyageur qui apprécie l'immensité, les horizons sans limites, qui lui donnent un sentiment de liberté.
Ce marcheur du désert reçoit en échange de ses efforts une leçon d'humilité. L'homme est remis à sa juste place, cohabitant avec les bêtes, combattant l'hostilité de la nature, spectateur et non « Roi de la création ».
J'ai aimé découvrir cet homme humble, drôle, tolérant et profondément humaniste, ainsi que sa passion pour ce désert qui sait rester beau dans son extrême dépouillement ; « un endroit qui est propre et qui ne ment pas ».