AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de IreneAdler


Terre et ciel. Les deux plus grandes préoccupations de Monod. Explorateur de l'histoire terrestre et humaine par la science, l'observation et la recherche. Disciple du ciel par l'étude de la Bible, des theologiens catholiques et protestants, par l'engagement dans un christianisme social, en accord avec les évangiles. La recherche scientifique ne meurtrit pas la foi, la foi ne censure pas la science ; elles se nourrissent l'une l'autre, comme chez Teillard de Chardin ou Albert Schweitzer.
Interrogé sur l'Homme, il est inquiet : la spiritualité disparaît au moment où se posent de grands choix face aux nouvelles armes et aux applications scientifiques pas forcément benefiques pour l'humanité. Mais il ne perd pas espoir, l'Homme est jeune sur cette Terre, mais peut-être devra-t-il mûrir plus vite... Se rapprocher de la nature et de l'ensemble des êtres vivants pour vivre en harmonie avec lui-même et le monde qui l'entoure, dont il n'est qu'une creation. Plus d'humilité en somme.
C'est un homme modeste, lucide, que Théodore Monod, qui place la recherche de connaissance plus haut que celle du profit. Presque aveugle, il cherche encore à éclairer le mystère de la création, même s'il reconnaît que certaines choses resteront à jamais inconnaissables. C'est le genre d'homme dont les mérites ne sont connus, reconnus que trop tard. Sa quête spirituelle est fondamentale pour lui, il ne peut vivre sans religion ; le lecteur peut ne pas être croyant, ou ne pas comprendre l'importance de cette quête. Mais que cela n'empêche pas d'apprécier l'acuité de son regard, la profondeur de ses analyses. Il les a appliqués à la science, naturellement, mais également à notre société. La religion vient les éclairer, comme le devrait une philosophie.
Monod fut et reste un grand homme, lucide sur tout, y compris sur lui-même, de ses grandeurs à ses lacunes. Cet ouvrage d'entretiens le prouve, le laissant parler et argumenter, déployer sa pensée. Un homme que l'on devrait sortir du désert pour qu'il nous parle de nous. Parce que même si ces entretiens datent de presque 20 ans (1995) ils restent d'actualité et peuvent servir de matière à réflexion, aux côtés de Pierre Rabhi.
Commenter  J’apprécie          192



Ont apprécié cette critique (18)voir plus




{* *}