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Critique de Haulle


Sur un sujet aussi intéressant que celui de l'envers du décors de nos sociétés, les déchets, l'auteur nous propose un vaste parcours historique de l'histoire de notre rapport aux détritus, à l'immonde, aux déchets que dès la fin du 19ème siècle, les hommes ont cherché à faire disparaitre via les réseaux d'eaux usées, les premiers incinérateurs, et les nombreuses décharges, rompant ainsi avec des siècles d'enrichissement mutuelles, des boues urbaines fertilisant les champs des campagnes et la nourriture des campagnes alimentant les villes, dans une logique du "circulus", prémisse d'une économie circulaire largement promue aujourd'hui.
Mais il est étrange de constater tant la critique d'une approche techno-centrée de la gestion moderne des restes que celle des engagements écocitoyens pour prévenir et réduire les déchets. Point de salut donc dans ces lignes d'analyse.
Baptiste Monsaingeon, sociologue réduit l'économie circulaire à une quête du recyclage infinie, ce qu'elle n'est pas, puisqu'elle promeut avant tout la réduction à la source (cf. la définition de l'Ademe - https://www.ademe.fr/expertises/economie-circulaire) et oppose à celle-ci une logique de chiffonnier pour se confronter aux restes de l'histoire des hommes et de leur société et en faire une critique.
Cette dernière posture est intéressante pour un chercheur, mais il me vient une réflexion. Que contient sa poubelle quotidienne et quelles actes de tous les jours fait-il pour ne plus encombrer les fours, décharges ou centre de tri du pays ?
Je reste sur ma faim, bien qu'ayant trouvé des réflexions intéressantes, après la lecture d'un auteur que l'on sent éloigné du terrain sans confrontation aux centaines de millions de tonnes de déchets produites chaque année ne serait-ce qu'en France et qui appellent nécessairement des réponses quotidiennes tout en nécessitant de réinterroger nos sociétés du gaspillage sur le temps long.
C'est un peu le lot de tous ces ouvrages à fort tirage qui nous alertent sur les maux environnementaux de la planète mais qui ne proposent que deux ou trois pages de pistes à creuser pour que cela change sans vraiment savoir par quel bout les prendre.
Le travail de recherche est toutefois à saluer, mais les réponses aux questions posées restent absentes, c'est fort dommage, car pas d'analyse critique sans confrontation aux solutions, sinon, on ne fait qu'agiter les foules, sans en maîtriser les effets.
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