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4,05

sur 762 notes
Un livre que l'on mange par petite bouchées
Quand je marche dans ma bibliothèque,
Je pense à lui, ne sachant pas constituer son livre autrement quand marchant
Comme Socrate qui marchait dans son espace de vie en parlant, ce qui a donné ce que nous étudions toujours


Je suis la matière de mon livre
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En faisant abstraction du contexte historique et de la période littéraire dans laquelle a été écrit les Essais. J'essaierai, à travers ma critique de dégager, seulement et simplement, l'esprit et la philosophie des Essais.

Ils apparaissent comme une constellation de citations consignées à partir de lectures. Ces données servent, en quelque sorte, de points de départ à la réflexion et leur accumulation conduit, bien évidemment, au développement de l'esprit critique.
Aux expériences livresques de Montaigne s'ajoutent ses propres expériences personnelles ; et, c'est cette somme là qui permet de saisir l'homme dans sa totalité, qui amène l'émergence d'un humanisme.
Dans cette perspective écrire, chez Montaigne, c'est circonscrire le domaine à appréhender, c'est fixer dans l'esprit l'objet de la réflexion et l'auteur des Essais se propose de se peindre lui-même.
Le projet qu'il adopte, c'est celui de se connaître et pour se faire l'expérience quotidienne devient le vecteur de cette connaissance.
Il est à l'affût de lui-même : en apprenant à se connaître, il apprend également à connaître les autres. Finalement, ce livre est un discours tenu par l'homme sur l'homme.
Procédant de façon descriptive, les Essais posent tout simplement la question suivante : qu'est-ce que l'homme ? (ou de façon plus générale) L'unité de l'espèce se trouve-t-elle contestée par la diversité des individus ?
Montaigne est persuadé de nos singularités, il tente seulement d'expliquer et de trouver les raisons de nos actes et de nos réactions.
Dans ses Essais, il souligne sa (nos) faiblesse(s) tout en dégageant sa (notre) grandeur ; celle d'un être qui assume sa condition et accepte la vie telle qu'elle est.
Dans ce processus, plus il accumulera de détails sur ce qu'il est, mieux il révèlera l'humaine condition. Une telle approche lui permet de dépouiller tout masque et de saisir l'homme dans un effort d'anthropologie humaniste.

Nous avons là un véritable monument de pensée et de la littérature occidentale.
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"De l'éducation", "Du voyage", "Valeur du dialogue", "Des coches"... du bon sens à la pelle, des idées bien arrêtées, un petit bout passionnant de philosophie.
Certes, c'est sans doute grâce à un super prof de Français de lycée que Les Essais m'ont autant plu, mais chacun devrait lire un ou deux essais sur la problématique qui l'intéresse. Je ne pense pas qu'il faille lire tout le livre d'un coup, juste piocher au gré des titres.
"De l'amitié" reste une des plus belles éloges sur ce thème que j'ai jamais lue, les images sont bien trouvées, comme souvent dans ces Essais.
Je recommande, car si on prend la peine de s'y plonger, on comprend que les idées de Montaigne du 16° sont encore d'actualité dans nombre de sujets...
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« Essais » de Montaigne, un livre historique et connu qui n'a pas besoin d'une quelconque introduction. Je suis heureux que j'ai pu terminer ce premier tome sans problème de compréhension, car la littérature du XVI siècle, c'est généralement « un challenge » pour moi. (Je me souviens encore des textes néerlandais de la même époque qu'on devait lire au lycée ; la plupart étaient vraiment ennuyeux. Franchement, cette lecture était une punition …).

Heureusement, « Essais » est différent. En fait, la traduction en français moderne par Guy de Pernon est agréable et relativement facile à lire. Je n'ai pas lu ce premier tome rapidement, peut-être en deux ou même trois semaines seulement. J'ai dû doser la lecture un peu pour ne pas perdre la concentration.

Le livre comprend presque soixante chapitres dans lesquels l'auteur présente une grande variété de sujets. Il y a des chapitres vraiment intéressants qui semblent presque actuels, par exemple sur l'éducation, mais on trouve aussi des chapitres un peu moins captivants. C'est évident que Montaigne a lu « Lettres à Lucilius » de Séneque, car son livre contient plusieurs citations de cet oeuvre. On trouve aussi beaucoup de références aux autres auteurs de l'Ancienneté.

C'est une livre intéressant grâce à toutes ces pensées et réflexions d'une auteur du XVIe siècle. Les deuxième et troisième tomes m'attendent impatiemment.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Montaigne, juriste et philosophe bordelais se réclame de Pyrrhon d'Elis (sceptique grec) dont la devise était "Que sais-je ?". L'auteur des Essais se fait anthropologue, humaniste, tout en restant modeste. Il remet à sa place l'homme présomptueux et orgueilleux qui croit que le monde est fait pour lui, qu'il est supérieur à tout. Il nous invite a regarder autrement les cultures, à questionner nos certitudes et nos préjugés
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Sur les trois livres rassemblés dans « Les Essais » de Montaigne, je n'ai lu que le premier. Et pourtant, j'ai l'impression que ces quelques centaines de pages contiennent déjà toute la sagesse et la matière philosophique nécessaires à la « vie bonne ».

Avec une langue percutante, riche et naturelle, Montaigne nous parle de la mort, de l'éducation, de la culture, du voyage, des émotions, des hommes, des arts, de l'Histoire et de la poésie. Son propre texte et les vers latins qu'il ajoute forment ensemble une oeuvre bouleversante, profonde et intemporelle.

J'insiste sur la notion d'intemporalité. C'est toujours un privilège exceptionnel que de recevoir directement des conseils et des enseignements d'un génie des siècles passés. Mais cette expérience transcende le lecteur qui prend conscience que ces conseils nous touchent profondément, nous modernes, et impactent frontalement notre vision du monde et des hommes. Car en effet, dans ce cas, les siècles et la distance sont soudainement oubliés : c'est une conversation des âmes à l'échelle universelle.

Montaigne se place dans l'histoire des idées et de la littérature comme une plaque tournante en Occident ; il forme à lui tout seul une transition remarquable entre le monde antique/médiéval, et le monde moderne. Ainsi, il puise son inspiration et ses idées dans la littérature antique, principalement romaine, puis transpose les réflexions d'Horace ou de Cicéron pour les appliquer à son époque (car selon lui tout savoir doit pouvoir s'appliquer en pratique). Il invente le genre prometteur de l'essai, et peut être considéré comme le premier grand philosophe et écrivain français. Il est ainsi, dans l'histoire de France et plus largement de l'Occident, un penseur fondamental.

Montaigne maîtrise incontestablement l'art de la formule, et je n'ai pas pu m'empêcher de recopier une bonne centaine de citations extraites du premier livre, qui par leur concision et leur esprit, pourraient s'appliquer à tous les évènements de la vie. Les Essais forment un guide, un Vade-Mecum, qui, comme l'aurait voulu son auteur, doit non seulement se lire, mais aussi se digérer et se pratiquer. Il me parait donc trop tôt pour juger de l'influence de cette oeuvre sur moi, car j'estime que ses enseignements s'étireront tout au long de ma vie.
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La base de toute une formation intellectuelle, en apprendre des passages par coeur, s'en nourrir encore et encore. Irremplaçable.
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Dans ses Essais, Montaigne aborde des thèmes variés – l'amitié, la mort, la nature, la science, l'éducation… - et, surtout, il parle beaucoup de lui-même. Montaigne affirme qu'il se peint tel qu'il est, « en toute simplicité » et « au naturel », « sans artifice » et sans chercher à masquer ses défauts ni à dissimuler ses faiblesses. Montaigne s'examine, corps et
âme, explore ses sentiments intimes : « Chacun regarde devant soi ; moi je regarde dedans moi », écrit-il. Parce que mieux se connaître soi-même permet de mieux comprendre les autres et le monde. Au XVIIIe siècle, Voltaire a justement dit, à propos de Montaigne, « en se peignant, il peint la nature humaine ».
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Je triche ignoblement, voici ma première critique sur un livre que je n'ai pas lu... enfin... pas entièrement. Me suis arrêtée au Livre I . Mais je ne veux entendre personne protester! J'ai mis un temps fou à le lire, dans des souffrances abominables, arrachant ligne après ligne, pendant deux mois, des miettes de sens à ce texte. Je m'en souviendrai toute ma vie: Pléiade, 57 chapitres, 314 pages.
Comme le titre l'indique fort à propos, il ne s'agit pas d'un roman mais d'une succession d'essais, c'est à dire de textes portant sur des sujets aussi variés que la mort, l'inconstance de l'homme, les parfums, l'amitié, Cicéron, la solitude, l'impuissance sexuelle et la bêtise qui peut nous faire mourir de croire avoir mangé du chat... Tout un programme, non?

Etonnant amas de connaissances, en tout cas. Contrairement à ce qu'il affirme un peu partout, il ne parle que peu de lui. Indirectement, le plus souvent. C'est bourré de citations latines... de références à d'autres textes. J'ai admiré, quand même. Sacré bonhomme. Pas trop "famille", j'ai l'impression. Et pas toujours bon vivant. Mais parfois marrant.

Je découvre très tardivement ce classique d'une valeur certainement inestimable. Je ne suis pas à la hauteur, j'avoue tout! Je crois n'avoir à peu près rien compris. J'en sors avec à peine deux pages de notes, couvertes de points d'interrogation. C'est un échec cuisant, démoralisant. Je crierais bien au secours... mais auprès de qui? Je vais ouvrir dès ce soir le premier « Profil d'une oeuvre » de toute ma vie, histoire de pomper des idées à d'autres. C'est honteux? Oui. Totalement. Ce ne sera pas une béquille pour moi, mais une poutre. Enfin... J'espère que l'ouvrage est bien fait et que je vais comprendre des trucs. Je refuse de repartir pour 125 pages de paraphrase!

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Montaigne voyait son époque, la Renaissance, comme une époque de dissimulation, de corruption, de violence et d'hypocrisie, et il n'est donc pas surprenant que le point de départ des Essais se situe dans la négativité, la domination des apparences et la perte du lien avec la vérité. d'être. le scepticisme tant discuté de Montaigne résulte de cette négativité initiale, car il remet en question la possibilité de toute connaissance et voit l'être humain comme une créature de faiblesse et d'échec, d'inconstance et d'incertitude, d'incapacité et de fragmentation ou, comme il l'écrit dans le premier de ses essais, comme « une chose merveilleusement vaine, diverse et ondulante ». Son scepticisme se reflète dans le titre français de son ouvrage, Essais, ou « Tentatives », qui n'implique pas une transmission de connaissances éprouvées ou d'opinions confiantes, mais un projet d'essais et d'erreurs, d'exploration provisoire. Ni référence à un genre établi (puisque le livre de Montaigne a inauguré le terme d'essai pour désigner la courte composition en prose qui traite d'un sujet donné de manière très informelle et personnelle) ni indication d'une unité et d'une structure interne nécessaires à l'oeuvre, le titre indique une attitude intellectuelle de questionnement et d'évaluation continue.

Le scepticisme de Montaigne n'exclut cependant pas la croyance en l'existence de la vérité, mais constitue une défense contre le danger de trouver la vérité dans des notions fausses, non examinées et imposées de l'extérieur. Son scepticisme, combiné à son désir de vérité, le conduit à rejeter les idées communément acceptées et à une profonde méfiance à l'égard des généralisations et des abstractions ; il vous montre également le chemin vers une exploration du seul domaine qui promet des certitudes : celui des phénomènes concrets et surtout du phénomène fondamental de votre propre corps et de votre esprit. Ce moi, avec toutes ses imperfections, constitue le seul lieu possible d'où peut commencer la recherche de la vérité, et c'est pourquoi Montaigne, du début à la fin des Essais, ne cesse d'affirmer que « je suis la matière de mon livre. » Il découvre que son identité, sa « forme maîtresse », comme il l'appelle, ne peut être définie en termes simples d'un soi constant et stable, car il s'agit de quelque chose de changeant et fragmenté, et que l'appréciation et l'acceptation de ces caractéristiques sont les seules. garantie d'authenticité et d'intégrité, seule manière de rester fidèle à la vérité de son être et de sa nature et non aux apparences des autres
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