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EAN : 9791037509048
197 pages
Les Arènes (13/04/2023)
3.57/5   103 notes
Résumé :
Il y a six ans, Vanessa Montalbano prend un aller simple pour Tokyo. Sur place, elle trouve du travail dans un petit restaurant et fait l'expérience de la frénésie de la vie à Tokyo – mais aussi de son envers moderne : la solitude. Pour perfectionner sa maîtrise de la langue, elle se plonge dans les applications de rencontre. Elle découvre alors les potentiels infinis du Tinder japonais.
Au Japon, on date pour tout et n'importe quoi : trouver le grand amour,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Ce récit raconte le parcours d'une jeune française partie vivre au Japon.
Plus qu'un récit de voyage, elle a choisi de nous relater ses rencontres amicales et amoureuses, afin de nous révéler les moeurs et coutumes d'un pays très éloigné du notre.
On apprend par exemple que les gens peuvent avoir des visages en forme de sucre ou de sel, que sur certaines applications de rencontre on vous demande votre groupe sanguin, que le sexe est omniprésent dans la ville, sur les vitrines, dans les mangas, dans les distractions proposées la nuit à tous les employés qui sortent du travail, mais qu'en réalité, les japonais sont assez prudes et ne font plus l'amour mais préfèrent trouver une partenaire pour faire un karaoké ou "prendre un bain ensemble "....
J'ai bien aimé découvrir ces particularités japonaises par le biais des rencontres de l'auteure, c'est assez surprenant et drôle mais ça manque un peu de profondeur et le fait que le livre soit très court est un peu frustrant.
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Partie vivre à Tokyo en 2016 à l'âge de 28 ans sans connaître la langue, accompagnée uniquement de son chien Edgar, l'autrice s'inscrit pour la première fois de sa vie sur Tinder. Méthode d'apprentissage accéléré du japonais (au moins aussi efficace que la fréquentation diurne de cours de langue et que son travail vespéral dans un débit de boissons, un 'izakaya'), moyen de socialisation et sans doute d'assouvissement de ses besoins affectifs, terrain privilégié d'exploration ethnographique, la plate-forme de rencontres sentimentales remplit opportunément toutes ces fonctions. Ainsi, la jeune femme enchaîne les rendez-vous plus ou moins galants, en dépit de son expertise communicationnelle comparable à celle « d'un enfant de 5 ans », et surtout de la complexité extrême, de la codification rigide et du formalisme notoire des relations sociales au Japon. Les malentendus ne la découragent pas, étant forte de l'intérêt considérable et des gratifications narcissiques conséquentes qu'elle reçoit de l'autre sexe, même si elle ne peut se départir de l'interrogation de savoir si c'est elle-même ou bien le stéréotype de la femme française qu'elle représente qui lui valent ces faveurs. de même, en dépit des progrès qu'elle accomplit dans sa compréhension de la langue, des moeurs amoureuses, de la société et des situations environnantes, longtemps elle gardera des doutes quant à la spontanéité voire même la sincérité des comportement de ses 'dates', jusques et y compris lorsqu'elle reçoit des demandes en mariage... Typiquement, les pages conclusives du récit montrent que dès lors qu'elle aura acquis une maîtrise impeccable des codes du discours amoureux, qu'elle maniera avec dextérité les questions et les réponses attendues dans ce contexte, qu'elle aura intégré jusqu'aux préjugés ambiants qui font d'une femme célibataire ayant dépassé la trentaine une personne de moindre valeur qu'une femme mariée et qu'elle se sera questionnée donc sur l'opportunité de son propre mariage, à ce moment même de son « intégration » dans le pays d'adoption et dans son système des relations de genre, le dating la lassera, et à n'en point douter évoluera-t-elle ensuite vers autre chose...
De cette lecture très légère, mais néanmoins agréable et informative, et très adaptée à mon emploi du temps et à ma faculté d'attention actuels, lecture inspirée par une amie passionnée par la langue japonaise, mon attention a été retenue par trois aspects : l'anthropologie des relations de genre, selon une perspective comparative qui met en évidence à la fois les invariants du patriarcat (nonobstant ses évolutions actuelles) et la grande différence culturelle attendue d'une culture très éloignée de la nôtre, l'influence des nouvelles technologies sur les comportements, notamment dans la sphère amoureuse et dans la sexualité, et enfin une certaine petite réminiscence d'une partie de mon propre vécu d'expatriation, à un âge assez comparable avec celui de l'autrice, mais avec presque une génération d'écart.
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Vanessa Montalbano part à 28 ans en PVT (Programme Vacances Travail) à Tokyo avec son chien Edgar. Quel courage, elle ne connaît pas la langue et n'a pas eu le temps d'imaginer ce que serait sur place, sa vie.

Elle loue d'abord un studio à Gotanda, un quartier à la mauvaise réputation et fait toutes les fastueuses démarches (en japonais obligatoirement) pour obtenir un visa.

Elle déménage dans le quartier bohème et s'inscrit dans une école de japonais, trois heures de cours par jour et elle profite le reste du temps. 

Pour améliorer son japonais, elle décide de s'inscrire sur Tinder.

Pour vivre, elle trouve un baito (job payé à l'heure) de serveuse dans un izakaya. 

Elle enchaîne les rencontres, apprend le système de politesse sur trois niveaux (le keigo) et les différents niveaux de langages et ces codes interminables de bonnes conduites qui empêchent aux Japonais d'être spontanés et qui en font des personnes très seuls, qui sont conditionnées à ne pas exprimer ce qu'elles ont au fond d'elles mêmes et qui ne peuvent se montrer telles qu'elles sont. C'est très triste. 

Deux ans plus tard l'autrice obtient son JLPT sont langage s'étant considérablement amélioré !

On apprend l'existence des nampa, des gyukunampa, on en apprend plus sur les écoles pour devenir une bonne épouse, les love hôtels…

l'industrie du sexe, "le sexe est partout sauf dans les chambres à coucher."

Et selon comment une personne est placée au restaurant ou au bar tu peux savoir si c'est la personne la plus importante du groupe. La différence entre un visage sel et un visage sucre. Ses femmes, les burikko, qui parlent d'elles en disant leur prénom plutôt que "je" avec une voix aiguës : "Vanessa veut manger ça." 

Et l'existence de Roland, son charisme, sa chevelure dorée qui apporte tant à l'autrice. 

Ce livre parle surtout de la complexité des relations humaines, des différentes façons d'exprimer l'amour, dans un pays qui n'a pas du tout les mêmes codes que nous.

C'est l'histoire d'une femme courageuse qui quitte son pays pour s'intégrer dans un autre et qui prend le meilleur des deux cultures. 

J'ai appris beaucoup sur le Japon et les japonais grâce aux rencontres qui ont fait le livre de Vanessa Montalbano ! L'écriture est dynamique, les chapitres sont brefs, les anecdotes nous en disent long sur ces Japonais qui réfléchissent bien trop à cause des codes de leur société. Je recommande vivement Tokyo crush à ceux qui veulent en savoir plus sur ce pays. Une très bonne lecture !!! 

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Vanessa Montalbano c'est cette milennials qui a fait le choix de profiter des systèmes d'échanges internationaux mis en place, avant de se poser sérieusement dans la vie active. le PVT, ça me connait. Et lire les aventures des autres à l'autre bout du monde : j'adore.

L'aventure de Vanessa, c'est un régal. Déjà, chapeau l'amie ! Bien qu'elle y soit allé plusieurs fois, prendre un vol sans date de retour et sans connaitre la langue. Bravo !
Le Japon est probablement le pays le plus opposé à la France culturellement parlant. Et y vivre, faire des démarches administratives, se faire des amis ne doit pas être simple. Vanessa entre en terre quasi inconnue et ses journées sont d'abord rythmées par ses cours de langue et la découverte de la ville avec son chien Edgar. Rapidement, elle progresse. Elle trouve un travail et décide de donner un coup d'accélérateur à son apprentissage en téléchargeant Tinder.
C'est en rencontrant des hommes, en essayant de séduire qu'elle atteindra un niveau de langage plus personnel et intime.
Mais hey ! Nous sommes au Japon. Et partout, tout le temps, tout est codifié.
Comme le disent les japonais eux-mêmes : ils pensent trop.
Nombreux sont ceux qui choisissent leurs dates en fonction de leur revenus, leur descendance ou même leur groupe sanguin.

Un récit à la limite de l'essai où notre autrice va nous faire découvrir le vrai Japon avec ses yeux de Française. Sans renier ses racines, Vanessa va décider de prendre le meilleur des deux cultures. Même s'il est parfois difficile d'être perçue comme autre chose qu'une expérience exotique.

Définition du couple, love hotel, relations sexuelles, tout est analysé par notre autrice sur : comment trouver l'amour dans un pays où le sexe est omni-présent, sauf dans la chambre à coucher. Les années défilent, et Vanessa l'affronte, il se pourrait bien que la société la perçoive comme "périmée". Périmée ? Tout dépend de comment l'on perçoit les choses, car de son côté, elle fait rimer ce mot avec "liberté".
Un livre court, divertissant, où l'on apprend beaucoup sur cette culture si attrayante mais si différente.
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Une lecture drôle, touchante, étonnante, effrayante et en fin de compte triste.

Je ne pratique aucune application de rencontre en Europe alors je ne suis sans doute pas le mieux qualifié pour juger ce livre.
Vanessa a pris un aller-simple pour le Japon. Elle se plonge dans les applications de rencontre.
Elle découvre petit à petit les codes…

Beaucoup de sentiments contradictoires à la lecture de ce témoignage.
Je savais le Japon hiérarchisé, à cheval sur les codes, utilisant plusieurs niveaux de langages…
J'ai trouvé certaines anecdotes amusantes. D'autres édifiantes.
Mais, l'abus de codes, l'usage de phrases standardisées, le choix du restaurant, ce que l'on doit mettre sur son profil conduisent à un terrible manque de spontanéité.
Des masques, beaucoup de masques.
Il est vrai que l'autrice ne parle que de rendez-vous suite à des échanges sur des applications de rencontres.
Cela doit fausser le genre de contacts que l'on peut établir.

Il me semble qu'une grande solitude transparait dans ce livre. Certaines rencontres sont touchantes.
Et c'est cela qui me rend triste. Il y a dans la société japonaise un recul du mariage, des couples sexless

> le sexe semble partout, sauf dans les chambres à coucher.

Je divulgâche un peu la fin mais le livre se termine avec l'autrice qui choisit de profiter seule d'un séjour en Ryokan et qui est heureuse de ce choix.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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critiques presse (1)
LeSoir
06 juin 2023
La jeune Française exilée au Japon invente le Guide du Routard des rencontres amoureuses : entre guide touristique et essai sociologique.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Cette théorie [du groupe sanguin], qui date du début du XXe siècle, dérive de l’eugénisme et a été reprise par les nazis. En 1927, Takeji Furukawa, un professeur de psychologie, publiait une Étude des tempéraments selon les groupes sanguins, même si ses recherches n’étaient basées que sur onze personnes de sa famille. Son travail fut rejeté par la communauté scientifique dès 1933, mais ce livre le popularisa auprès du grand public et la théorie fit son chemin dans l’esprit des Japonais. Dans les années 1970, Masahiko Nomi, journaliste et avocat sans la moindre qualification scientifique, raviva cette croyance, expurgée cependant de toute interprétation raciste ou eugéniste. Surfant sur une vague new age lucrative, il publia avec son fils plus de soixante-cinq ouvrages sur le sujet, vendus à plus de six millions d’exemplaires. La question du groupe sanguin s’immisça même dans le processus de recrutement des entreprises. En 2004, le sujet était évoqué par plus de soixante-dix programmes de télévision, ce qui amena la Broadcasting Ethics & Program Improvement Organization (BPO)2 à adresser un avertissement demandant de ne pas diffuser de contenu potentiellement dangereux promouvant des stéréotypes négatifs. Jusqu’au best-seller suivant, et ainsi de suite
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Après quelques mois vint ma première rupture. Notre relation commençait à battre de l’aile, mais Kento m’assurait vouloir qu’on reste ensemble. Il souhaitait faire les efforts nécessaires. Puis, progressivement, il a disparu. Troublée, triste, je me suis confiée à mes amies. Seina a secoué la tête : « C’est comme ça que font beaucoup de Japonais pour rompre. Ils s’effacent petit à petit, jusqu’à disparaître complètement. Ils pensent que c’est moins douloureux qu’une dispute frontale. » Moins douloureux ? Cet effacement programmé était un véritable supplice. Longtemps, cette histoire est restée une blessure profonde. Il était presque fascinant d’avoir vu un homme passer de tout à rien. Silence radio orchestré de main de maître
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Le sexe ne semblait plus être une priorité, l’amour non plus. Manque d’envie, d’énergie. Découragés par des horaires de travail harassants, la difficulté des relations sociales, on crée une échappatoire qui correspond à ses attentes et à ses besoins : rêver sur des idols, lire ou imaginer des dojin, ces fictions sexy, regarder du porno en réalité augmentée dans un café, collectionner les jouets érotiques, un marché démentiel, ici… On n’a plus besoin de l’autre pour assouvir ses envies.
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Je commençais à ressentir le poids du masque que je portais, pour aller dîner, ou pour aller travailler. Cette personnalité de façade, que je maîtrisais si bien, prenait de plus en plus de place dans ma vie quotidienne. C’était aliénant, et je finissais par ne plus savoir qui j’étais. Surtout, je ne me sentais pas appréciée pour ce que j’étais, et cette mascarade, passé le deuxième rendez-vous, ne m’amusait plus.
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2. « Il y a quelques années, les Japonais ont vécu un grand chamboulement de leur masculinité. De plus en plus d'hommes, nommés "herbivores" ou 'soshoku danshi' par l'auteur Maki Fukasawa, ont montré de moins en moins d'intérêt pour les relations amoureuses, le mariage ou même le sexe. Une vision qui contraste avec l'idée jusqu'alors répandue de l'homme qui doit chercher une partenaire de façon proactive, fonder une famille et assurer, notamment financièrement. L'homme herbivore est doux, gentil. Il a ouvert la voie à un changement profond dans la société, pour les hommes comme pour les femmes. C'est le bouc émissaire idéal pour expliquer la baisse des taux de natalité et l'économie stagnante. On parle d'une "perte de virilité". Si bien que le chanteur Gackt a organisé en 2010 un concert réservé aux hommes, pour leur transmettre son énergie "carnivore". Les carnivores, ou 'nikushoku danshi', ont la réputation d'être des chasseurs, des dons Juans. Ils ne sont pas timides, eux, et savent parler aux femmes.
Cette dualité a donné lieu à tout un classement détaillé. On parle de "chou farci", 'roru kyabetsu', tiré de l'anglais 'cabbage roll'. Ceux-là semblent doux et inoffensifs comme les herbivores, mais cachent en réalité la personnalité d'un carnivore. À l'inverse, les "asperges enroulées de bacon" ressemblent en apparence aux carnivores mais sont passifs et timides. Ni vraiment herbivores, ni carnivores : on recense les types "poisson", "poulet", ou encore "lait de soja", et plein d'autres. » (pp. 102-103)
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