L'étiquette de roman est accolée à ce livre sans que l'on sache pourquoi. Cela s'expliquerait-il par la liberté que se donne l'auteure de recréer la vie de son arrière-arrière-grand-père, Jules Poisson ? Par son habileté à remplir les trous que laissent les rares éléments biographiques rassemblés sur ce botaniste du Jardin des Plantes de Paris qui exerça son activité dans la seconde moitié du XIXe siècle ?
Christine Montalbetti confie à son cher Jules dont elle évoque l'enfance : « Et voici le premier roman que je me fais, je vais vite en besogne, tu vois, le père mort et la mère à trimer, et toi ton maigre salaire à lui apporter. » D'où ce récit très bavard et qui utilise la plus insignifiante des informations collectées pour partir dans des développements interminables. Je l'avoue, l'ouvrage m'a paru assez indigeste, je ne suis pas parvenue à suivre l'écrivaine dans ses émois quand on lui confie les lunettes de Jules, ou quand elle retrouve sa date de naissance. Elle tente de nous tenir en haleine en retenant le plus longtemps possible deux anecdotes concernant l'ancêtre et que l'on racontait dans les réunions familiales mais, là encore, mon intérêt n'a pas bondi devant la confidence enfin lâchée.
Christine Montalbetti, avec beaucoup de pudeur, livre à la toute fin, les motifs de son exploration généalogique : hélas, l'apaisement qu'elle y trouve peut être soporifique pour le lecteur.