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Jean-Marie Montali (Éditeur scientifique)Anne de Marnhac (Éditeur scientifique)
EAN : 9782846752145
351 pages
Editions de la Martinière (03/05/2007)
3.8/5   5 notes
Résumé :

" ... je vais être sage et te faire plaisire (sic)... " griffonne la petite Colette de Jouvenel à sa mère. Colette ; Paul Léautaud, lui, écrit à près de trente ans : "... j'en ai pleuré comme un gosse, en répétant ce mot, maman..." et Staline. déjà seul maître à bord en URSS : " Je serai à la hauteur de mon destin ! "... Si la plupart des lettres aux mères sont rédigé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est dans le cadre de Masse Critique que j'ai reçu ce livre et c'est avec grand plaisir que je l'ai découvert et lu, d'une traite, comme un roman, portée par l'émotion.
Ce livre présente 150 lettres d'enfants souvent devenus adultes lorsqu'ils envoient leur missive au premier amour de leur vie.
Chaque lettre est encadrée d'un texte la situant dans la biographie de son auteur et dans l'histoire. Des renvois vers des titres de biographies ou des liens internet nous permettent de continuer plus avant notre découverte.
En lisant ce livre nous faisons un voyage dans l'histoire et dans la littérature par le petit bout de la lorgnette certes, mais c'est sans doute ce qui en fait tout le sel.
Ce recueil nous révèle des instants de vie graves et intenses, légers ou coquins et nous touche au coeur.
Pour l'histoire, j'ai trouvé passionnant de lire les lettres à leur mère de "grands hommes" comme George Washington, Charles de Gaulle, Napoléon Bonaparte, Antonio Gramsci, Ernesto Guevara, Lenine, Engels...
J'ai été particulièrement émue à la lecture poignante des derniers adieux des fils "poilus" se sachant aller vers une mort certaine. Je crois que les plus touchantes et révoltantes sont celles des condamnés à mort qui mobilisent tout leur être dans leurs derniers mots. Que dire des lettres inquiètes des enfants détenus à Drancy, où de ceux qui se croient à l'abri dans la colonie d'Izieu ?
Du côté de la littérature, j'ai été surprise par les cris d'amour lancés par Paul Léautaud à sa mère indifférente qui l'a abandonné, mais aussi par ceux de Colette de Jouvenel qui se sent seule et délaissée par la grande "Colette".
Proust et Gide m'ont impressionnée dans leur manière de se plaindre et de parler de leurs difficultés d'être à celle qui leur a donné le jour.
Les lettres que j'ai trouvées les plus belles sont celle de Cocteau, datée du 25 décembre 1915, intitulée "C'est la trêve de Noël", et celle de Georges Sand, qui tente de s'expliquer et veut de toutes ses forces que sa mère l'approuve dans ses choix de femme libre : "La liberté de penser et d'agir est le premier des biens"
Pour ce qui est de la musique, quel plaisir de lire les lettres du petit Mozart : "La cause pour que j'écrive à maman" ou "je baise mille fois la main de ma maman", mais aussi celles d'Hector Berlioz, ou de Robert Schumann, qui, à 20 ans annonce solennellement et avec force détermination son intention de ne plus se consacrer qu'à la musique.
Si après ces brèves descriptions et succinctes impressions vous venait le désir de lire ce livre, sachez que vous y trouverez aussi les lettres de Gustave Flaubert, Charles Baudelaire, Victor Hugo, Jules Verne, Émile Zola, Paul Verlaine, Guy de Maupassant, Vincent van Gogh, Théophile Gautier, Robert Louis Stevenson, Arthur Rimbaud, William Faulkner, Ernest Hemingway...
Cette proposition d'entrée dans L Histoire et les Arts par l'antichambre de l'intime m'a enthousiasmée et je n'ai pas été déçue. Je suis heureuse de voir ce livre prendre une bonne place dans ma bibliothèque, merci donc à Babelio, sans qui, je crois, je n'aurais pas eu ce livre entre les mains et aux éditions De La Martinière qui me l'ont gracieusement offert.
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/06/maman-je-vous-cris-jean-marie-montali.html
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Ouvrage publié dans le cadre de l'Opération Babelio Masse Critique. Merci aux Editions de la Martinière. ;o)

"Maman" est, paraît-il, le mot auquel nous revenons tous lorsque vient notre dernière heure. Il n'est pas pourtant, peu s'en faut, le premier qu'un bébé prononce (en général, c'est "Non"' et puis "Papa", plus simples dans leur consonance). En tous cas, quand on est dans les ennuis jusqu'au cou et si on a eu la chance d'avoir une mère digne de ce nom, c'est en général vers celle-ci que l'on se tourne, dans l'espoir d'être consolé, pardonné, soutenu, aimé. Tous les psys du monde n'y pourront rien : eux-mêmes, au plus profond de leur intimité, sont tributaires de ce sentiment qui nous ramène à cette heure chaude et douce où, flottant dans une piscine privée et idéale, nous n'avions nul autre souci que de prêter notre oreille alors naissante à certains bruits bien mystérieux qui nous parvenaient de l'extérieur, cet Extérieur si lointain où, nous le pressentions déjà, plus jamais nous ne connaîtrions la sécurité.

Ce sont ces sentiments qui ont inspiré ce très beau livre de Jean-Marie Montali et Anne de Marnhac, publié chez La Martinière.

S'y trouvent rassemblées plus d'une centaine de lettres émanant de personnalités de la littérature (Flaubert, Cocteau, Léautaud, Faulkner, Proust, etc ...), de l'Art (Van Gogh, Mozart, Berlioz, etc ...), de la politique (De Gaulle, Bonaparte, Staline, etc ...) et enfin du quotidien (de nombreux anonymes des dernières guerres ...). Toutes adressées à leur mère. Leur mère réelle ou leur mère rêvée (pour Léautaud ou pour Simenon par exemple).

Comment résumer de tels textes ? La chose est impossible. Certains sont vifs et alertes, d'autres tendres et attentionnés. Dans beaucoup d'entre eux, se dessine le profil du petit garçon qui roulait des mécaniques devant sa mère et qui éprouve toujours et encore le besoin de l'éblouir par ses prouesses tout en lui faisant comprendre que, sous la brillante armure, survit - encore et toujours - le petit enfant qui avait peur dans le noir et qui aimait que sa mère le câline pour le consoler. La lettre, assez courte, que Staline signe pour sa mère de son diminutif, "Sosso", en est un exemple typique.

Parmi toutes ces lettres et extraits de lettres, les documents les plus émouvants (pour moi en tous cas) restent les lettres de Paul Léautaud à sa mère où l'écrivain révèle une soif d'amour telle qu'il serait prêt à tout endurer de la part de celle à qui il s'adresse pour en obtenir la plus minuscule des miettes ; celle - sublime de tendresse et de lucidité - de Georges Simenon à sa mère décédée ; celles, bourrées de tendresse, de timidité et du désir presque insoutenable de bien faire à tous prix, de Colette de Jouvenel à la grande Colette ; et bien sûr celles de tous ces hommes, de tous bords, de toutes époques, qui sont partis se faire tuer en suppliant leur mère de ne pas avoir de peine quand elle l'apprendrait.

Seul bémol : il y a très peu de lettres de femmes dans ce livre : Mme de Staël, George Sand, quelques autres ... Mais les femmes n'ont pas, c'est vrai, le même rapport avec la Mère. Les auteurs ont par contre exposé les réponses de Colette à sa fille et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles sont édifiantes ... (!!)

Un livre rare, fort beau de surcroît, dont on peut déguster les innombrables friandises dont il déborde soit de manière chronologique, soit en les picorant de-ci, de-là, au gré de l'humeur du jour. ;o)
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
va, j'irai ferme. Et droit. Tu m'aideras, ma mère, tu me regarderas de tes grands yeux d'azur. Et je ne verrai plus que leur pure lumière, effaçant les fusils braqués, l'horrible mur. Tu me diras tout bas ce que m'eût dit mon père : c'est bien mon fils... C'est beau. De toi mon âme est fière. Et quand ils tireront, tu me serreras...fort, maman, contre ton cœur... pour leur voler ma mort ! Adieu, mère... Courage... et surtout confiance. Ton fils saura mourir... pour que vive la France."
Michel Trajan, condamné par un tribunal allemand et fusillé.
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