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Joseph Antoine (Traducteur)
EAN : 9782264081735
408 pages
10-18 (20/04/2023)
3.87/5   58 notes
Résumé :


Rome, 1458. Piero della Francesca s’était juré de ne jamais remettre les pieds à Florence. Mais lorsqu’un message alarmant de son vieil ami Domenico Veneziano lui parvient, le célèbre peintre n’a d’autre choix que de rejoindre immédiatement la capitale des arts, où il apprend que Domenico est suspecté du meurtre d’un riche banquier. Une accusation qui semble avoir été montée de toutes pièces pour les piéger, Domenico et lui, et le faire revenir à Flo... >Voir plus
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Le premier roman de Chiara Montani met en scène, dans un polar palpitant, ses connaissances de la peinture italienne de la renaissance.
Les personnages sont des peintres célèbres, Piero della Francesca notamment mais aussi Domenico Veneziano et Alesso Baldovinetti.
Le lecteur mesure la concurrence acharnée entre ces peintres de renom pour garder secret la préparation d'une couleur qui va rendre vivant le visage d'une vierge ou le regard d'un enfant Jésus.
« Je l'obscurcis avec une pointe de noir, et j'ajoutai à ce mélange un peu d'huile de lin, afin d'en augmenter la transparence. Attaquer avec une base a tempera et finir à l'huile : tel était le secret de cette luminosité magique, admirée de tous, qui caractérisait la manière de Domenico.  »
La course effrénée pour bénéficier du mécénat d'une église qui entend garder la main sur la représentation de Dieu, de Jésus ou des saints justifie tous les comportements même les plus répréhensibles.
« il poursuivit d'un ton allègre : 
— Tu as très bien compris. La chapelle majeure, oui. Ils m'ont chargé de finir le cycle de fresques laissé inachevé par Piero et toi. le chantier commence au début de l'année prochaine. Tu imagines l'honneur que c'est pour moi !  »
Aussi lorsque plusieurs assassinats se produisent dans Florence, des concurrences oubliées sont mises à jour et les ennemis d'autrefois se retrouvent face à face.
Cette lutte entre les peintres n'est que la poursuite, par leur intermédiaire, de la lutte des puissants, notamment les Médicis qui en choisissant des peintres de talent respectueux de l'imagerie religieuse qu'ils défendent honorent l'Église et s'allient les faveurs de la population. le pouvoir est prêt à tout pour réduire les contestataires au silence.
« — Pas à mort, mais c'est tout comme. Cent coups de fouet ! Puis ils l'ont traîné sur la place de l'hôpital et ils lui ont coupé la main droite. Vous imaginez ce que ça signifie pour un artiste.  »
Un roman impressionnant, au vocabulaire technique riche (voir mon quiz sur le sujet), qui apporte au lecteur des connaissances extrêmement bien documentées sur la renaissance italienne, sa peinture et ses errements politiques.
L'Église romaine y est omniprésente et tient jalousement a son pouvoir afin d'éviter que les représentants des chrétiens d'Orient ne parviennent à faire vivre leur projet d'unification « le tout jeune archevêque de Nicée, Basilio Bessarione (...) l'un des principaux orateurs grecs.Et un fervent partisan de l'unification (...) Ses interventions n'ont pas manqué de déclencher de féroces polémiques, »
Autre aspect intéressant du roman, outre l'énigme policière, deux beaux personnages de femmes peintres, à une époque où la femme est cantonnée à des rôles mineurs. L'une est inspirée de la fille du peintre Paolo Ucello « Antonia a suscité en son temps une grande curiosité du fait de son intérêt pour l'art, et de son entrée chez les carmélites où elle a continué de peindre. ».
L'autre est l'héroïne du roman, Lavinia, la nièce du peintre Domenico Veneziano autour de laquelle se noue l'énigme et qui en devient la "détective"
Un roman à découvrir.










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Nous sommes à Rome en 1458, chez le peintre Piero della Francesca qui s'était juré de ne jamais remettre les pieds à Florence mais une missive alarmante de son ami Domenico Veneziano lui fait renier cette promesse. Peintre lui aussi, Domenico Veneziano est accusé du meurtre d'un riche banquier chez qui il peignait une fresque. Il apparait rapidement que le tout relève d'un complot qui voudrait les faire plonger tous les deux.

La nièce de Domenico, qu'il a recueillie à la mort de sa mère, convaincue de l'innocence de son oncle et elle-même artiste dans l'ombre, va se joindre à Piero pour trouver le fin mot de cette cabale ! Duo hautement improbable mais qui va s'avérer efficace.

J'ai vraiment adoré me plonger dans ce début de la Renaissance italienne où la perspective venait d'être découverte par un artiste féru de géométrie avec les évolutions de styles engendrées. En dehors d'être architecte, l'auteure est passionnée de peinture et a une connaissance avancée des styles, des pratiques et des couleurs, sans parler de l'Histoire italienne.

Même si c'est un thriller, c'est aussi un livre de culture historique et tout est bien mêlé afin qu'un chapitre découle du précédent sans heurt ! Un vrai plaisir à lire et à imaginer. Il faut aller consulter les sites des peintres rencontrés pour admirer leurs oeuvres en complément de la lecture, j'ai trouvé que ça apportait du poids au texte.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Lavinia, jeune fille très dégourdie tout en ayant conscience des places des femmes dans cette société du 15ème siècle. le seul reproche que j'ai à faire c'est sa manière de parler que j'ai trouvé un peu trop moderne pour cette époque et cela m'a donné de temps en temps une impression de décalage entre les situations et les dialogues !

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Avant tout merci à Netgalley france et aux Editions Fleuve de m'avoir permis de lire ce livre.
Merci à Joseph Antoine le traducteur, il est rare que je réussisse à lire un livre traduit de l'Italien, sans avoir besoin de lire la version originale. Cela sera même un plaisir de le lire maintenant en Italien pour découvrir le style de l'auteure.
J'avais peur en commençant ce livre, je ne voulais pas d'un livre à la Dan Brown, je voulais un vrai roman, avec des réels fondements artistiques et historiques, et c'est parfaitement le cas.
Il faut saluer les recherches et les connaissances artistiques et historiques de Chiara Montani, elle réussit à nous emmener en 1458 à Florence, on se prend au jeu, et on accompagne Lavinia, nièce de Domenico Veneziano, peintre et maitre de Piero della Francesca, dans la recherche de l'instigateur d'un complot qui vise à faire arrêter et condamner son oncle. Elle nous guide dans la Florence des Médicis, par petites touches, tout comme le ferait un peintre, en jouant avec la lumière et l'ombre.
Une chose à signaler au sujet du titre choisi en Français, le titre original est : "Il mistero della pittrice rebelle", soit le mystère de la femme peintre rebelle, dommage que l'on ne puisse pas le traduire en français, car bien souvent les métiers n'ont pas de réelle forme féminine. Avec le titre Italien on comprend que le personnage principal est Lavinia, cette jeune fille qui aime la peinture et qui en effet n'aime pas se plier face aux injonctions de l'époque, surtout vis à vis de ce que les femmes peuvent ou ne peuvent pas faire. le petit côté féministe de l'oeuvre est un atout supplémentaire. Une lecture passionnante, qui donne envie d'aller découvrir ou redécouvrir les oeuvres de ces peintres de la renaissance Italienne: Piero della Francesca, Domenico Veneziano, Paolo Uccello et bien d'autres.
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La Florence de Cosmétiques de Médicis est à l'honneur dans ce polar historique dont c' est le tout premier roman.

L'atmosphère y est obscure et angoissante. Il faut avouer que l'Europe sort du Moyen Âge, période dans laquelle l'Eglise contrôlait à la fois la société, le pouvoir, la vie artistique et intellectuelle avant de rentrer peu à peu dans la Renaissance. Florence devenant ainsi le centre de la vie artistique et intellectuelle sous l'impulsion des Médicis malgré l'opposition religieuse qui continuait à sévir.

Personnages fictifs et réels se mêlent étroitement afin de ne former qu'un seul bloc uniforme. Les divers peintres dont il est question tout au long du roman, quant à eux, ont réellement existé.

Meurtres, trahisons, complots en tout genre se succèdent à un rythme effréné afin de ne laisser aucun répit envers l'attention du lecteur. Il n'y a aucun moyen de souffler un peu tellement c'est intense, et, sur tous les points de vue c'est-à-dire artistique, intellectuelle. En fait, on assiste au début de l'humanisme.

Un excellent polar historique, si l'on s'intéresse tant soit peu à la peinture et aux idées philosophiques.
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Ambiance artistique au coeur de Florence en effervescence. Les peintres, artisans religieux, sont demandés et objets de toutes les convoitises. Un monde en compétition et où les coups bas sont légion.


Piero rejoint son ami Domenico au coeur d'une Florence en proie à la méfiance. Des morts s'amoncellent et le coupable semble être désigné en la personne de Domenico. Si ce dernier échappe à la torture et retrouve la liberté, il n'empêche que l'étau se resserre.


Piero met toute son énergie à défendre son ami en cherchant à démasquer le criminel. Aidé par Lavinia, il parcourt les ruelles sombres d'une Florence close qui ne rêve que de sang.


Lavinia, comme toutes les femmes de son époque, est soumise aux hommes et ne peut prétendre à évoluer dans le monde artistique. Pourtant secrètement, Lavinia a une passion pour le dessin et la peinture. Un don dont elle met en oeuvre tard dans la nuit sur un feuille volée. Lavinia est douée bien plus que ces hommes d'art vaniteux. Elle décortique les tableaux et les différentes techniques avec une aisance particulière qui émeut et impression l'insondable Piero. Son caractère têtu, son enthousiasme, sa fougue, son intelligence, tout autant d'atouts qui vont lui permettre de mener l'enquête auprès de Piero.


Un duo de choc pour une énigme alambiquée.


Chiara Montani inscrit son thriller dans un contexte historique riche et surprenant. Florence, XVe siècle, les Médicis, la Renaissance, Rome et sa domination, la quête des reliques, Florence est le théâtre d'une société prospère et inégale. L'auteure ancre son thriller avec des personnages réels in situ. C'est carrément le point fort du récit. de nombreux détails : art, politique, religion, société …. sont minutieusement retranscris. J'ai énormément appris et pris le temps de découvrir. Bien évidemment l'intrigue allie rebondissements et aspects historiques portée par des personnages énigmatiques mus par le souhait de découvrir la terrible vérité. Une petite dose de romance est insufflée au récit qui adoucit la cruauté de l'enquête. Il y a bien sûr du sang, des viscères, des cadavres, des complots et de la manipulation. Tous les ingrédients nécessaires pour un excellent thriller.


Ce thriller est une chouette découverte. Je ne me suis jamais intéressée à la littérature italienne, à tort, et je vais donc poursuivre sur cette voie. J'admire le travail effectue en amont. Des recherches d'une richesse immense qui m'a tout simplement subjuguée. Un premier roman époustouflant.


A découvrir absolument !
Lien : https://misschocolatinebouqu..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
En 1439, un concile s'est tenu à Ferrare. Il s'agissait de réunifier l'Eglise latine et l'orthodoxe, après un schisme de plusieurs siècles. Mais l'épidémie de peste s'est déclarée et les religieux ont dû se transporter à Florence. L'Église d'Orient, au milieu de mille polémiques, avait accepté beaucoup de compromis pour que soient enfin dépassées les différences liturgiques, apaisées les vieilles blessures. Elle espérait ainsi obtenir de l'aide, face à la menace turque toujours plus pressante. Les délégations de l'empereur Jean VIII Paléologue, et de Joseph II, le patriarche de Constantinople, sont entrées dans la ville avec des centaines de sages, de savants et de théologiens. Les disputes des théologiens ne m'intéressaient pas. Les couleurs, en revanche, me fascinaient, ainsi que la forme des vêtements. Sans parler de l'ambiance exotique, de l'excitation qui parcourait les rues. Ce fut mon premier contact avec l'Orient.
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Pour le moment, reprit-il, limitons- nous à l'étude de l'image gravée sur ce médaillon. Elle figure un dodécaèdre. Le dernier, le plus parfait des cinq corps réguliers avec lesquels Platon affirme que le démiurge, le créateur, a donné forme à la matière. Douze faces pentagonales représentant la quinta essenza. L'emblème du cosmos dans sa totalité. Les pythagoriciens attribuaient déjà au nombre cinq une signification particulière. Au point de choisir comme symbole de leur fraternité le pentagramme, l'étoile à cinq branches que vous voyez ici, sur chacune des faces. L'harmonie qui en émane provient du fait que les côtés du pentagramme s'entrecroisent selon les canons de la divina proporzione.
... Sans nous aventurer dans sa construction géométrique, ou dans ses significations, cette proportion est un rapport des mesures que l'œil humain associé à la beauté. Non seulement il est présent dans la nature, mais il est utilisé depuis l'Antiquité par les artistes de toutes les disciplines qui souhaitent imprégner leurs oeuvres d'un équilibre harmonieux.
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Rome, 20 juillet 1458

Indifférent, très haut, le soleil de midi cristallisait la lumière en une permanence irréelle aux ombres rares. Le temps était comme prisonnier de cet éclairage solennel et limpide qui suspendait toute forme de vie dans une éternité immobile, habitée non plus par des êtres humains, mais par des sculptures géométriques d’une perfection abstraite, idéale.
Piero eut un hochement de satisfaction. Voilà exactement l’effet qu’il avait recherché. Depuis des semaines il rajoutait glacis sur glacis pour faire vibrer les variétés de lumière, et rendre toujours plus évanescentes des ombres qui transparaissaient à peine, avec leurs fines nuances de terre verte. Il était sur la bonne voie, même s’il y avait encore de l’ouvrage. Il sentait que le cardinal Bessarione avait quelque peine à dissimuler son impatience, mais il savait aussi que le prélat n’oserait jamais le presser. Aucun des deux n’ignorait que l’importance de ce tableau allait très au-delà de ce qu’il était censé figurer. Cependant, Piero ne laissait jamais sortir de ses mains une œuvre qui ne fût parfaite.
Bessarione était à Rome où il attendait la suite des événements. Un mal soudain avait frappé le pape, et le consumait rapidement. Le nouveau conclave allait peut-être s’ouvrir bientôt. Raison pour laquelle le cardinal avait appelé Piero à ses côtés, et comptait sur lui pour mener à son terme la mission à ses yeux la plus importante. Conscient de la responsabilité dont il se trouvait investi, l’artiste s’était immédiatement enfermé dans la grande salle donnant sur la terrasse ; en dépit d’une chaleur étouffante, il y travaillait jour et nuit, avec l’aide d’un assistant pour la préparation des couleurs.
Poussant ses regards au-delà des quatre arcs en plein cintre, il vit qu’un coup de vent secouait les hautes frondaisons d’un Pinus pinea. Il s’essuya le front et posa son pinceau. Il avait besoin d’une courte pause. Mais il fut accueilli dehors par la gifle brûlante du sirocco. Il n’y avait aucune échappatoire à l’enfer de cet été torride qui martyrisait l’Urbs, et qui avait réduit le Tibre à un simple ruisseau. Voilà deux ou trois jours, Piero était tombé le long des berges sur des carcasses d’animaux, et l’on aurait dit que leur odeur lui parvenait encore à plus d’un mille de distance. Si la sécheresse venait à se prolonger, on pourrait craindre une épidémie. Mais personne ne semblait encore s’en soucier. Dans la ville paralysée par l’attente, tous les yeux se fixaient sur le Vatican.

(INCIPIT)
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Rome, 20 juillet 1458 
Indifférent, très haut, le soleil de midi cristallisait la lumière en une permanence irréelle aux ombres rares. Le temps était comme prisonnier de cet éclairage solennel et limpide qui suspendait toute forme de vie dans une éternité immobile, habitée non plus par des êtres humains, mais par des sculptures géométriques d’une perfection abstraite, idéale. 
Piero eut un hochement de satisfaction. Voilà exactement l’effet qu’il avait recherché. Depuis des semaines il rajoutait glacis sur glacis pour faire vibrer les variétés de lumière, et rendre toujours plus évanescentes des ombres qui transparaissaient à peine, avec leurs fines nuances de terre verte. Il était sur la bonne voie, même s’il y avait encore de l’ouvrage. Il sentait que le cardinal Bessarione avait quelque peine à dissimuler son impatience, mais il savait aussi que le prélat n’oserait jamais le presser. Aucun des deux n’ignorait que l’importance de ce tableau allait très au-delà de ce qu’il était censé figurer. Cependant Piero ne laissait jamais sortir de ses mains une œuvre qui ne fût parfaite. 
Bessarione était à Rome où il attendait la suite des événements. Un mal soudain avait frappé le pape, et le consumait rapidement. Le nouveau conclave allait peut-être s’ouvrir bientôt. 
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Un jour, voyant que j’étais prête, Francesco m’avait initiée aussi à l’univers infini des pigments. J’avais découvert que chacun d’eux, à l’instar d’un être vivant, avait son caractère propre, et exigeait donc un traitement particulier quand il s’agissait de le broyer ou de le mélanger avec des huiles, des vernis, de l’eau ou du jaune d’œuf, pour qu’il donne le meilleur de lui-même.
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