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EAN : 9782253150039
476 pages
Le Livre de Poche (14/02/2001)
3.5/5   33 notes
Résumé :
Décidé à fuir la dèche familiale et l'autorité d'une mère protestante illuminée, Arnaud d'Espalungue saisit la première occasion pour « monter » à Paris.
Richelieu et le père Joseph gouvernent une France exsangue, enlisée dans la guerre contre les Habsbourg, moyennant quoi le cardinal catholique soutient les princes protestants. La belle Anne d'Autriche désapprouve, tout en se désolant que son royal époux n'ait pas encore daigné la rendre mère...
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Vous avez aimé « Les Trois mousquetaires » d'Alexandre Dumas ? Question sotte et grenue. Ceux qui n'ont pas aimé ne l'ont pas vraiment lu, et ceux qui ne l'ont pas lu ont raté quelque chose d'important… Peut-être aimerez-vous aussi « de plume et d'épée » », sous-titré « Roman Louis XIII » de cet écrivain plutôt insolite qu'est Hubert Monteilhet. Ceux et celles d'entre vous qui ont lu ma chronique de « Néropolis » connaissent un peu le personnage : écrivain fantasque et imaginatif, il excelle dans deux genres : le polar, et le roman historique.
Dans ce dernier domaine, il a écrit une trilogie qui correspond plus ou moins à la « Trilogie des Mousquetaires ». du moins dans les dates. Parce qu'au niveau de l'intrigue, Monteilhet, plus près de l'Histoire que Dumas, nous offre une vision différente (mais pas tant que ça, au fond) des règnes de Louis XIII et Louis XIV. du reste, il serait vain de comparer les deux écrivains : Monteilhet a lu Dumas et lui rend un hommage appuyé, mais « de plume et d'épée » par rapport aux « Trois Mousquetaires » n'est ni une parodie, ni une paraphrase, encore moins une imitation, c'est un roman parallèle (avec des héros qui se croisent, curiosité géométrique), et même un roman-miroir, parce que les personnages, d'un roman à l'autre se répondent, et finalement se complètent.
« de plume et d'épée, roman Louis XIII » (1999) est suivi de « Les cavaliers de Belle-Ile » (2001) et de « Au royaume des ombres » (2003). Si le premier volume se passe sous Louis XIII, Richelieu et Anne d'Autriche, les deux suivants se passent sous Louis XIV.
Le narrateur est Arnaud d'Espalungue, un cadet de Béarn monté à Paris pour y faire fortune. Ça ne vous rappelle rien ? le prologue nous met tout de suite dans l'ambiance :
« A la désolation de toute l'armée, nous avons porté en terre, en ce jour de disgrâce de l'an 1673, Charles de Montesquiou, comte D Artagnan, maréchal de camp de Sa Majesté depuis l'année dernière… Avant d'aller se faire tuer à mon côté, Charles, que je chérissais comme un frère d'élection, m'ait confié dans un demi-sourire : « Mes pressentiments m'ont toujours trompé, mon cher Arnaud, et je n'ai aujourd'hui aucun pressentiment : c'est mauvais signe. » Je lui ai tenu la main, devant mon grand Porthos qui avait peine à cacher ses larmes, jusqu'à ce qu'une dernière saignée vînt à bout de son sang généreux. Ce que l'ennemi n'avait su faire, un chirurgien de rencontre l'avait accompli. »
Après la cérémonie, le roi prend Arnaud à part et lui propose la succession de d'Artagnan. Celui-ci décide alors d'entreprendre le récit de ses mémoires.
Depuis son départ de province jusqu'à l'épisode toujours aussi captivant du « Masque de fer », nous suivons les aventures picaresques d'Arnaud, tiraillé entre deux religions, qui a le donc de se mettre dans des situations « pas possibles » de s'attirer les amitiés les plus cordiales, comme les inimitiés les plus fortes (entre autres Richelieu et son âme damnée Le Père Joseph).
Encore une fois, « de plume et d'épée » n'est pas « Les Trois Mousquetaires ». Les héros de Dumas, nous les croisons de temps en temps, ils servent surtout à donner corps au roman, à le placer dans la foulée du grand Alexandre. Mais l'intrigue est différente : la restitution de l'époque est plus historique, et plus réaliste. Les moeurs du temps sont décrites avec rudesse parfois (comme dans « Néropolis »), mais comme on dit « en ce temps-là, ça se passait comme ça ». de Dumas, Monteilhet a gardé le style vif et enlevé, enjoué, peut-être plus teinté d'ironie mordante, et aussi cette imagination débordante qui lui fait entre autres, trouver la solution pour donner un héritier au trône de France, ou pour expliquer le mystère du Masque de fer…
Un grand roman d'aventures, donc, plein d'invention et de passion, où les chevauchées haletantes alternent avec de piquantes scènes d'alcôve, les sordides complots avec des tableaux guerriers impressionnants, le destin individuel avec l'épopée.
En selle, mes amis, la Reine vous regarde (Anne d'Autriche, bien sûr !)


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Arnaud d'Espalungue, jeune Béarnais, quitte le domaine familial et se retrouve très vite à Paris, au service de Richelieu, à la suite d'extravagantes aventures. de duels en chevauchées ébouriffantes, notre aspirant mousquetaire, qui deviendra l'ami de d'Artagnan, le confident de la reine Anne et l'espion du Cardinal, nous livre ses réflexions sur la France de Louis XIII. Réflexions fort dumasiennes et en tout cas toujours réjouissantes. D'ailleurs, tout, dans ce roman, rappelle Dumas : la bonne chère, les intrigues politiques, les formules historiques, et des amours contrariées. Arnaud est un fin bretteur, un amant comblé, un esprit cultivé et intelligent, bref, le compagnon idéal pour celle ou celui qui n'a pas fréquenté depuis longtemps le roman de cape et d'épée. Celui-ci, ma foi, est fort bien écrit, enlevé, amusant et instructif car Monteilhet a fait preuve d'une grande rigueur historique. Pour résumer, je dirais que c'est une excellente occasion de renouer avec le genre.
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De plume et d'épée raconte le parcours d'un jeune noble protestant et désargenté devenu catholique et embauché par la couronne, futur mousquetaire. Ce roman, rédigé à la 1ere personne comme des mémoires, est assez dense et riche en informations. Il est donc assez lourd par moment, et j'ai décroché pendant de longues pages. de plus, je trouve qu'il manque de descriptions des personnages, ce qui ne m'a pas aidé à visualiser les scènes. La société décrite est guidée par un code de l'honneur qui m'agace beaucoup, et du coup je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et aux intrigues. Cependant, je reconnais que ce roman est bien écrit, d'une écriture riche mais fluide quand même.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
J’avais lu dans des romans qu’il arrivait que l’amour naquît d’un coup d’œil, je n’y avais pas cru, je commençai à le croire. Peut-être portons-nous en notre âme une image idéale mais floue, tel un archétype platonicien de beauté, que nous savons reconnaître dès qu’elle se précise à nos sens éblouis.
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... à l'automne 1620, dans une crise d'autorité, le roi Louis XIII, un frêle jeune homme bégayant, était descendu en personne avec des troupes imposantes pour annexer officiellement à la Couronne un Béarn très attaché à son indépendance de fait.
Afin de respecter la transition, le roi avait respecté les "forts", coutumes et libertés du pays, les privilèges des "états", qui réunissaient clercs, nobles, représentants des villes et des communautés dans un même souci de bonne administration, mais il avait créé un Parlement à Pau et s'était sérieusement soucié de faire appliquer l'Edit de Nantes, demeuré jusqu'alors théorique par la négligence d'Henri IV, qui avait eu d'autres chats à fouetter.
De la sorte, les calvinistes avaient du rétrocéder, la mort dans l'âme, les biens de l'Eglise en leur possession depuis un demi-siècle.
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Si le roi mourait sans héritier mâle, Gaston était sacré à Reims, le Cardinal était massacré par ses gardes, le Père Joseph jeté à l'eau par ses capucins, la reine poussait à la paix, les protestants étaient déconfits en Hollande et dans les Allemagnes, et c'était la fin de la grande politique française de conquête et de suprématie en Europe. Jamais le sort du monde n'avait tenu à si peu de chose : une goutte de semence dans un océan d'incertitudes.
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Page de citations, citation de Richelieu :
Tous les politiques sont d'accord que si les peuples étaient trop à l'aise, il serait impossible de les contenir dans les règles de leur devoir. (...) S'ils étaient libres de tribut, ils penseraient l'être de l'obéissance. Il faut les comparer aux mulets qui, étant accoutumés à la charge, se gâtent par un long repos plus que par le travail.
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Le roi incarne la France, qui peut s’agrandir ou se rétrécir sans qu’il y perde un
poil, un giton ou un souper, et il jouit – du moins en principe – d’un emploi stable. Alors qu’un premier ministre risque sa place, et parfois sa tête.
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Videos de Hubert Monteilhet (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hubert Monteilhet
Phoenix, un film allemand réalisé par Christian Petzold, sorti en 2014, d'après le roman Le Retour des cendres de Hubert Monteilhet. Bande-annonce VO.
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