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EAN : 9791022613316
288 pages
Editions Métailié (16/02/2024)
3.8/5   137 notes
Résumé :
“La joie est une habitude.”
Qu’est-ce qui pousse un homme à descendre d’un train à l’improviste et à se cacher dans un village perdu ? Il veut recommencer sa vie ou en finir ? Il fuit quelqu’un, ou quelque chose, peut-être lui-même ? Le destin l’a conduit jusqu’à Pozonegro, un ancien centre minier désormais à l’agonie. Devant chez lui passent des trains qui peuvent être son salut ou sa perte, tandis que ceux qui le cherchent sont à l’affût. La chute semble se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
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Avec La bonne chance, Rosa Montero m'a entraîné dans une histoire extraordinairement émouvante et surtout captivante.
Cette autrice espagnole dont le livre a été retenu pour le Prix des Lecteurs des 2 Rives 2022, excelle dans l'art d'intriguer, de garder le mystère jusqu'au bout, attisant ainsi de plus en plus mon impatience.
Pourtant, bien que désireux de savoir, de décrypter ces informations distillées tout au long du roman, je prenais bien le temps d'apprécier, de vibrer, de trembler en lisant La bonne chance.
Tout commence donc dans le train AVE Madrid-Málaga, un TGV qui s'arrête dans toutes les gares… Un homme, près de la fenêtre, est devant son ordinateur mais ne semble pas très concentré. À Cordoue, il descend et fait tout pour revenir à la gare précédente : Pozzonegro où il avait aperçu un panneau « à vendre » accroché au balcon d'un appartement, en face de la gare.
Pozzonegro, « le patelin le plus laid du monde », comme le dit Rosa Montero, rassurez-vous, n'existe pas, c'est précisé en notes de fin d'ouvrage. Ici, c'est une ville minière qui fut prospère mais, depuis la fermeture de la mine, c'est la décrépitude.
Notre homme, Pablo Hernando, achète cash l'appartement à un certain Benito Guttiérez, drôle de bonhomme qui brille ensuite par sa bêtise et sa cupidité. L'appartement est miteux, sale, mal fichu et, quand un train passe, tout tremble et c'est assourdissant. Qu'importe, cet homme attendu à Málaga pour un cycle de conférences, fondateur d'un atelier d'architectes à la renommée internationale, s'y installe.
Débute alors une ronde infernale qui réserve, heureusement quelques respirations salutaires avec Raluca, voisine de Pablo, qui tente de s'occuper de lui. Elle est caissière au supermarché local, le Goliat, et réussit même à le faire embaucher.
Dans cette ronde, j'entends parler de police, d'un certain Marcos dont le nom terrorise Pablo qui va avoir cinquante-cinq ans. Felipe, autre voisin, est sous oxygène. Il fait partie des relations que noue Pablo qui entend, chaque soir, à l'étage au-dessus, des coups, des cris, des pleurs. Quand il tente de savoir ce qui se passe, c'est le silence.
Au Goliat, Raluca s'inquiète parce qu'une superviseuse semble vouloir réorganiser le magasin où Pablo met en rayons jusqu'à une heure tardive.
Dans ce bourg sinistre, en pleine chaleur torride de l'été, peu à peu, Pablo est rattrapé par son passé, par tout ce qu'il tentait d'oublier. Enfant battu par un père alcoolique, il a réussi sa vie d'adulte mais Clara, sa femme, est morte, et leur fils, mystère…
Quant à Raluca, elle a été abandonnée à la naissance puis a été internée en soins psychiatriques avant de mener une vie quasi normale jusqu'à ce qu'elle rencontre Pablo. Femme courageuse et belle, elle ne laisse pas cet homme insensible mais pourquoi a-t-elle de la peine à garder un oeil ouvert ?
Au passage, Rosa Montero complète son roman de terribles faits divers démontrant la folie humaine que ce soit des sévices intrafamiliaux ou un massacre aveugle, aux États-Unis par exemple.
J'ai dû aller tout au bout de ce roman social qui flirte avec le thriller pour savoir enfin qui bénéficie de la bonne chance. Rosa Montero, bien traduite par Myriam Chirousse, raconte bien, donne régulièrement la parole à ses personnages, même à l'horrible Benito et j'avoue qu'elle m'a fait vibrer jusqu'au bout.
La bonne chance, finalement, c'est moi qui en ai bénéficié en lisant cet excellent roman !

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Un homme qui semble de pas être parvenu à un accord avec la vie, un train, un paysage navrant et un narrateur qui nous esquisse cinématographiquement cette désolation avec une économie de détails exquise. Cet homme qui s'appelle Pablo Hernando Berrocal, cinquante-quatre ans, l'architecte de l'intensité, comme l'a baptisé un journaliste dans une phrase qui a fait florès, récompensé par d'innombrables prix internationaux, va descendre à une station erroné, reprendre un bus pour se rendre dans une autre ville, " le Trou du Cul du Monde ", où en une heure et même pas, acheter un petit appartement horrible et délabré en face de la gare à 42000 euros cash et disparaître de sa vie officielle, du moins va tenter. Ceux sont les premières pages, et je dois dire que déjà je crève de plaisir en lisant cette prose et ce sujet qui m'attirent aussi sûrement que le miel les abeilles.

Un livre d'une psychologie dense, où Montero va nous élucider peu à peu, d'une lenteur sadiste 😁, le mystère de cet homme très silencieux, une habitude défensive apprise dans l'enfance afin de survivre. Pourquoi cet homme fuit-il son passé ? Et peut-on jamais fuir son passé, dont on ne peut se débarrasser comme on enlève une veste. Dans ce roman choral, à travers le personnage de Pablo et ceux qui vont entrer dans sa nouvelle vie, l'écrivaine nous met face aux évidences de la Vie, tout ce qu'on accepte comme allant de soi, et en faites en sont bien loin de l'être. Toutes ces choses dont on passe à côté, trop occupé à atteindre un but qui n'en est pas un, et dont on s'en aperçoit trop tard. Des vies construites sur des préjugés nourris par l'apparence , laquelles une fois que la différence entre notre vrai moi et celui de l'apparence n'arrivent plus à cohabiter, ne sont plus gérables. Pablo a toujours eu des facilités à gérer sa Vie du pouvoir, mais dans la vie réelle il est un désastre. Rosa Montero corse l'histoire en y rajoutant des éléments extrêmement dérangeants, Pablo qui collectionne depuis des mois des histoires d'horreur familiales , des néonazis inquiétants, des enfants maltraités, un certain Marcos recherché par la police, un fils mystérieux dont le destin change selon les versions que débite Pablo, des recettes pour survivre à des catastrophes....Bref entre amour, amitié , violence et désespoir, à travers son personnage de Pablo elle nous laisse entrevoir, "la réalité du monde : l'immensité de toute cette souffrance dénuée de sens, cette agitation de fourmis des êtres humains, le vide ténébreux de la vie." Ca a l'air pessimiste, mais c'est sans compter sur le personnage féminin du récit, Raluca qui irradie d'énergie, d'optimisme, de gentillesse et d'amour et illumine l'histoire et la vie de Pablo. Et l'ensemble finit par déboucher sur une situation inattendue, du moins pour moi, et sur une profonde réflexion sur le Mal gratuit. Une réflexion qui me touche personnellement vu que c'est une des rares choses qui m'a toujours fait peur justement à cause de cette combinaison , le Mal, la cruauté faite par pur plaisir sans aucune raison , ni logique, du moins apparente. Un livre bien écrit, une intrigue bien structurée foisonnant de thèmes intéressants accompagnés de riches réflexions sur la Vie, le Mal et le Bien. En un mot, Grandiose ! Première rencontre avec Rosa Montero, et j'en sors subjuguée !

"....il faut apprendre à aimer dans l'enfance, comme on apprend à marcher ou à parler.....des enfants sauvages de l'amour, qui n'ont jamais vu dans leur enfance deux personnes s'aimer...sont incapables de reconnaître l'alphabet amoureux, qui leur est aussi étranger que si les gens parlaient en tagalog."
"Le Mal possède des ressources que le Bien ignore."

Un grand merci aux Éditions Metailié et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#LaBonneChance #NetGalleyFrance
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Un homme parti en train de Madrid vers Málaga descend en gare de Cordoue, repart pour la station précédente de Pozzonegro, en autocar cette fois, car il veut y arriver vite et ne peut se permettre d'attendre le train du lendemain. Arrivé dans le village, il appelle aussitôt le numéro indiqué sur le panneau de vente d'un appartement situé près de la voie ferrée pour l'acheter comptant. Or Pozzonegro, un ancien centre minier à l'agonie, en dehors du supermarché de la chaîne Goliat à l'entrée du village et la station-service qui se trouve à côté est « déprimant, sombre, indéfini, sale, en demande urgente d'une couche de peinture et d'espoir ».
Qu'est-ce qui peut pousser cet homme qui pourrait être séduisant mais dont on dirait qu'il n'est pas parvenu à un accord avec la vie, un accord avec lui-même, à descendre du train à l'improviste et à se cacher dans ce patelin qui pourrait être le plus laid du pays ? Que ou qui fuit-il ?
Nous apprendrons que cet homme se prénomme Pablo Hernando, est un architecte renommé, et qui, s'il pouvait, formaterait sa mémoire et recommencerait à zéro.
Il pense pouvoir se couper du monde et se terrer dans cette petite localité au passé minier, cet appartement devenu sa tanière. Mais ses quatre associés inquiets préviennent la police ; celle-ci le localisera bien vite étant donné qu'elle le surveille depuis l'évasion de prison d'un certain Marcos Soto, l'inspecteur en chef demandant d'ailleurs à son second, « s'il ne trouve pas cela bizarre que ce dénommé Pablo Hernando soit parti vivre tout à coup, à… à… dans ce patelin de merde, en laissant tout, peu après que Marcos s'est enfui ».
Mais qui est donc ce Marcos, quel lien a-t-il avec Pablo, quels secrets porte-t-il ?
Obligé de sortir pour faire quelques provisions, Pablo va alors croiser sa voisine d'immeuble, Raluca, une jeune femme énergique, généreuse, un peu cabossée par la vie mais tellement solaire.
C'est elle qui va le prendre sous son aile et le ramener peu à peu à la vie, bien que ce ne soit pas gagné d'avance.
Cet homme dont le chagrin est immense n'hésite pas à s'inventer des vies pour donner le change, pour fuir ses responsabilités. Peur, culpabilité et honte lui deviennent insupportables. Mais Raluca par sa simplicité, sa spontanéité réussit à lever les doutes et les hésitations qui l'obsèdent.
J'ai particulièrement apprécié comment, à chaque fois que Pablo est saisi par la panique, il réussit, en se souvenant de notions de survie, de conseils pittoresques qui peuvent sauver des catastrophes, à affronter le danger.
J'ai trouvé également très intéressante la description des différents styles d'architecture que Pablo réalise et d'apprendre que Rosa Montero a emprunté ces éléments à différents architectes qu'elle cite en fin d'ouvrage.
Un peu d'humour se mêle à la gravité du propos lorsque Pablo qui se désespère de ne pouvoir aimer, se sentant incapable de reconnaître l'alphabet amoureux, persuadé qu'il faut apprendre à aimer dans l'enfance comme on apprend à marcher ou à parler. « En résumé : Pablo ne sait pas le tagalog. Et il ne se croit pas capable de pouvoir l'apprendre ». le tagalog étant une variété linguistique du rameau des langues philippines dans laquelle se trouve « une débauche de g » !
Un des signes de sa transformation et de son retour à la vie est manifeste lorsqu'il découvre au milieu de vieux livres anciens un manuel de tagalog pour débutants et qu'il se décide à en apprendre un peu à ses heures perdues !
L'auteure sait magnifiquement restituer l'ambiance sombre de cette ville, aujourd'hui désertée et agonisante, les infrastructures abandonnées, où tentent de s'accrocher encore, et de survivre, quelques familles, dans des maisons miteuses ou des blocs d'appartements de quatre ou cinq étages misérables, avec en toile de fond, ces trains qui grondent la nuit, véritables ouragans métalliques. C'est également le monde du travail et les grands magasins sans oublier cette chaleur écrasante que l'auteure peint avec brio.
C'est au coeur de ce décor que des sentiments aussi divers que contradictoires vont se révéler. La gentillesse côtoie la méchanceté, comme la bonté, la méchanceté, ou encore l'amour, la haine ; un roman qui parle du Bien et du Mal, qui montre qu'un homme à terre peut retrouver le goût de vivre un roman où l'amour et l'espoir sortent vainqueurs !
La bonne chance, de Rosa Montero est à la fois une sorte de fable, un thriller psychologique avec un suspense maintenu jusqu'au bout, un roman social, un splendide roman d'amour et surtout une ode à la vie. Elle nous rappelle que la vie peut être belle, pas complètement belle, certes, mais c'est la Vie, et avant tout un cadeau !
La bonne chance était le premier roman que je lisais de Rosa Montero. J'ai été conquise et subjuguée par l'écriture de cette auteure. Une belle découverte, et ce, grâce à ma médiathèque attitrée qui a proposé cet ouvrage pour le Prix des lecteurs des 2 Rives 2022 qu'elle organise chaque année.

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Pablo Hernando, un quinquagénaire, voyage en train de Madrid à Malaga, lorsqu'il prend subitement la décision de descendre du train et de rejoindre en autocar la station d'avant, le village déshérité de Pozonegro et d'y acheter immédiatement, sans négocier et sans même l'avoir visité, un petit appartement lugubre dans un immeuble des plus laids longeant la voie ferrée, dont il avait repéré le panneau « A vendre » accroché au balcon. Que vient-il faire là ? Que cache cet étranger qui arrive dans l'ancien bourg minier en complète décrépitude ? ● Rosa Montero conduit de main de maître une intrigue au cordeau qui nous plonge du côté désespéré de l'Espagne, entre misère noire et groupes d'activistes néonazis. ● Les informations nous sont distillées au compte-gouttes, avec un sens aigu de la divulgation progressive des secrets des personnages, et sans que cela soit le moins du monde artificiel. On apprend peu à peu à connaître le personnage principal, Pablo, et tous ceux qui gravitent autour de lui, comme la lumineuse Raluca, sa voisine au grand coeur, Roumaine qui fut abandonnée à la naissance, ou encore Benito, le beauf grossier, magouilleur et stupide qui vend l'appartement à Pablo. Ces deux personnages ont le privilège de prendre la parole en tant que narrateurs à la première personne à plusieurs reprises. ● L'autrice fait merveille lorsqu'elle décrit ou suggère l'ambiance mortifère de ce village agonisant, et l'absurdité de la vie : « Une peine infinie tombe comme un voile sur l'architecte, c'est une tristesse inattendue et tellement profonde qu'il en a brusquement froid. Ses entrailles se sont couvertes de givre parce qu'il a cru voir, dans un instant aveuglant, la réalité du monde : l'immensité de toute cette souffrance dénuée de sens, cette agitation de fourmis des êtres humains, le vide ténébreux de la vie. » ● Dans le récit sont insérés des faits divers authentiques et horribles, qui renforcent l'idée désespérante que l'humanité est sous l'emprise du mal et l'ironie du titre. ● Mais ce roman noir est aussi un roman d'amour et, malgré tout, il reste un peu d'espoir.
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Jusque là, on pouvait affirmer sans trop de risque de se tromper que la vie souriait à Pablo, la cinquantaine, beau gosse, architecte à la renommée mondiale (donc riche). Pourtant, ce jour-là, en chemin pour un énième rendez-vous professionnel, il débarque subitement du train, pour se rendre à Pozonegro ("puits noir"), quelque part entre Madrid et Cordoue, bled perdu et misérable, oublié du monde. Sur un coup de tête, il y achète un petit appartement crasseux, en bordure du chemin de fer, et s'y installe aussitôt, campant à même le sol douteux. Pourquoi agit-il de la sorte ? Il ne le sait pas lui-même, il sait juste qu'il fuit, quelqu'un ou quelque chose, à moins que ce ne soit carrément son ancienne vie.

Mais rien n'est jamais aussi simple, et n'est pas ermite qui veut. Son arrivée et l'acquisition au prix fort de la bicoque ne passent pas inaperçus à Pozonegro, petite ville où tout le monde se connaît et sait tout, et si pas, l'invente. Pablo ne peut éviter les contacts, les questions. Il y a Raluca, sa jeune voisine un peu inculte mais à la poitrine intéressante, abandonnée par ses parents à la naissance mais au tempérament optimiste et un peu envahissant ; Felipe, l'autre voisin, vieux et malade qui ne se déplace pas sans sa bonbonne d'oxygène ; une mère et sa fillette dans un autre appartement, d'où ne proviennent que leurs cris; les collègues de Raluca, jalouses ou gentilles, des truands de pacotille, des flics plus ou moins compétents ou pourris. Pablo doit composer avec son nouvel entourage et se retrouve impliqué malgré lui dans cette petite communauté étriquée. Sans compter que ceux qu'il fuyait ont vite fait de retrouver sa trace, et l'obligent à se confronter au lourd secret familial qui le ronge depuis des années.

Présenté comme une lutte entre le Bien et le Mal, "La bonne chance" se lit facilement. L'histoire est sympathique, l'intrigue est habilement menée, les péripéties s'enchaînent, le style est agréable. Mais au vu de ce que Rosa Montero est capable d'écrire ("L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir", pour citer le meilleur de ses livres, à mon humble avis), celui-ci m'a déçue : les personnages sont stéréotypés, les thèmes (violences envers les femmes et les enfants, différences de classes sociales, paternité) ne sont  qu'effleurés, les coïncidences improbables : tout est bien qui finit trop bien, trop vite et trop facilement. J'aurais préféré une fin plus complexe, où tout ne s'emboîte pas aussi parfaitement, plus crédible et moins romantique, mais dans ce cas le roman n'aurait pas pu s'intituler "La bonne chance".

En partenariat avec les Editions Métailié.

#LaBonneChance
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critiques presse (3)
Actualitte
09 janvier 2024
"La Bonne chance" montre la fragilité de l'esprit humain face à la complexité apparente de la vie, face à son irréalité. Mais Rosa Montero ne se laisse pas abattre et nous offre un happy ending que certains trouveront peut-être un peu facile. Mais parfois, c'est de ça qu'on a besoin.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
18 octobre 2021
Un homme à terre peut-il retrouver le goût de vivre ? Passer du chagrin à l’amour ? C’est possible, répond avec talent la romancière espagnole.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Psychologies
13 septembre 2021
Les lecteurs affectueux de Rosa Montero (oui, Rosa Montero est une autrice qu’on aime d’affection) seront ravis, enchantés par ce nouveau roman, une ode joyeuse à la vie et à sa force.
Lire la critique sur le site : Psychologies
Citations et extraits (117) Voir plus Ajouter une citation
Avec les années, les couples se remplissent de petits désenchantements, de divergences de ce projet amoureux qu’ils avaient cru entrevoir dans la première passion, d’erreurs commises par soi-même ou par l’autre, de renoncements, d’acceptation complaisante de leurs égoïsmes et de leur lâcheté. Avec les années, il ou elle devient de plus en plus proche dans les routines quotidiennes, mais de plus en plus lointain dans l’essentiel. Jusqu’à se transformer, parfois, en de parfaits étrangers. Et les pires sont les étrangers bien synchronisés, ceux qui entrent et sortent ensemble, ceux qui partent en vacances, ceux qui dînent avec leurs amis et ne se disputent jamais, mais qui ensuite, quand ils se retrouvent seuls, ne se regardent même pas droit dans les yeux, sidéralement séparés par le rideau de fer de tout ce qu’ils ont cessé de partager et de se dire.
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La peur est comme une pierre que tu charries dans ton estomac. Jour après jour, tu avales ton fatras de craintes à la façon des chats qui avalent leurs poils, jusqu’à ce qu’elles finissent par former une boule dans ton ventre, une pelote dense qui te donne envie de vomir et t’oblige à marcher un peu courbé, comme dans l’attente d’un coup. La peur est un parasite, un envahisseur. Un vampire qui suce tes pensées, parce que tu ne veux pas l’éloigner de ta tête. Et même si, dans un étrange instant de trêve, tu parviens à oublier une seconde ta peur, il reste toujours une certaine tristesse planant sur toi, une vague prémonition de risque et de malheur. Il n’y a pas moyen de s’en libérer complétement.
(page 127)
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Pablo se rappelle que, trois jours seulement après l’atroce attentat terroriste des Ramblas de Barcelone, il a vu à la télévision les mères de certains des assassins : elles participaient à une manifestation contre le djihadisme à Ripoll. Leurs enfants venaient de mourir abattus par la police, des gamins de dix-sept, dix-huit et dix-neuf ans au cerveau pourri par les dogmes, des monstres suprêmes haïs avec une passion unanime par tout un pays ; et ces mères étaient là, dans leurs lourds habits et leur voiles et leur deuil sanglant et leur douleur, à ne pas pouvoir pleurer leurs fils et à crier contre l’intégrisme dans une manifestation, dans l’espoir peut-être d’être pardonnées, ou pour tenter peut-être de sauver la vie des frères de l’assassin qu’elles avaient enfanté.
(page 229)
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Tout à coup, il entend une rumeur. Un grondement soudain qui se multiplie à toute allure et qui produit une sensation de vertige semblable à celle qu’on a quand on croit être sur le point de s’évanouir. Une avalanche nous tombe dessus. Les vitres vibrent, le sol trépide, les pointes de peinture du mur égratignent son dos. Tout tremble, tout bouge dans la maison pendant que le train passe en hurlant sans s’arrêter devant la fenêtre, une explosion d’air et d’énergie, un ouragan métallique. Voummm, la bête s’éloigne en agitant tout, en emportant tout. Puis elle laisse un silence vide, le lourd silence des cimetières.
(pages 22-23)
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Pozzonegro. Province de Ciudad Real. En Castille-La Manche. Mille deux cent quatre-vingt-cinq habitants en 2018. Village créé à la fin du XIXe siècle autour d’une énorme mine de charbon appelée la Titane, le plus grand gisement de tout le bassin houiller de Puertollano. Quand le secteur minier est entré en crise au milieu du XXe siècle, Puertollano a survécu grâce à son complexe pétrochimique, inauguré en 1966. Mais Pozzonegro s’est retrouvé sans rien. La Titane a été fermée en 1965. En un demi-siècle, sa population est passée de neuf mille six cents habitants au chiffre actuel.
(page 45)
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Le saviez-vous que la la romancière et journaliste madrilène Rosa Montero a une formation en psychologie ? Les masterclasses littéraires « En lisant, en écrivant » sont l'occasion de poser aux grands auteurs contemporains, français et internationaux, autant de questions qui vous viennent à l'esprit. Pour cette masterclasse Rosa Montero est interviewée par Marie Sorbier.
En collaboration avec le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture.
Pour retrouver toutes les Masterclasses du cycle "En lisant, en écrivant" : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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