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3,87

sur 310 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Traduction littérale de la version originale, le titre semble promettre une histoire à l'eau de rose.
La couverture, quant à elle, laisse attendre une biographie de Nadia Comăneci, Surya Bonaly, ou Philippe Candeloro. Ou un guide pratique sur les produits ménagers qui nettoient sans rayer (comme Cif, souvenez-vous*)...
Rien de tout ça. Cet ouvrage est une biographie de Marie Curie assortie de réflexions personnelles de l'auteur sur l'amour, le couple, le deuil, la condition féminine, la « faiblesse masculine » (sic). Rosa Montero établit des parallèles entre Marie Curie et elle-même sur ces sujets, ainsi que sur leurs parcours 'professionnels' respectifs - la recherche et la science pour l'une, la création littéraire pour l'autre.

J'ai lu récemment quelques ouvrages similaires où l'auteur entremêle sa propre histoire (ou une partie) à celle d'un personnage célèbre : 'Sagan 1954' de Anne Berest, 'La femme qui pleure' de Zoe Valdes. L'exercice est délicat, le biographe doit trouver le bon dosage pour s'effacer derrière son sujet. A moins que les choses ne soient claires d'emblée, comme ici : « Chargée d'écrire une préface pour l'extraordinaire journal que Marie Curie a tenu après la mort de Pierre Curie, Rosa Montera s'est vue prise dans un tourbillon de mots. Au fil de son récit du parcours extraordinaire et largement méconnu de cette femme hors normes, elle construit un livre à mi-chemin entre les souvenirs personnels et la mémoire collective (...). » Bon.

J'avoue que les réflexions de l'auteur m'ont parfois agacée (tournures maladroites, poncifs et raccourcis). J'ai été plus intéressée par la vie de Marie Curie et par le contexte scientifique. J'y ai retrouvé des éléments de l'ouvrage 'Blanche et Marie' (Per Olov Enquist) et des 'Palmes de M. Schutz' (pièce de théâtre de 1989 de Jean-Noël Fenwick, adaptée au cinéma en 1997 par Claude Pinoteau) : fragilité de Marie (phases dépressives) alliée à une résistance physique phénoménale, amour fusionnel du couple Curie, grande pauvreté, recherches dans un hangar miteux et glacial l'hiver, exposition insensée au radium et autres substances ultra-toxiques, fascination générale - des scientifiques mais aussi du grand public - pour ce produit, « génie moderne de la lampe, l'esprit le plus puissant et fulgurant, l'inépuisable force suprême, comme un journaliste avait défini le radium », à tel point qu'il entra dans la composition de nombreux produits de grande consommation (vêtements, cosmétiques, boissons, textile, chocolat, suppositoires...).**

Après cette lecture enrichissante : revoir 'Les Palmes de M. Schutz', visionné à sa sortie en salle en 1997.
Par contre, je n'ai pas envie de lire d'autres ouvrages de Rosa Montero.
PS : ah si, finalement, je vais essayer en me fiant aux conseils de Marple - merci pour les idées ! :-)

* https://www.youtube.com/watch?v=0_EXygBcGCg
** http://www.topito.com/top-pubs-vantent-bienfaits-produits-radioactifs
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"Une femme honorable" : c'est sous ce titre que Françoise Giroud a en son temps titré sa biographie de Marie Curie. Un bon livre d'ailleurs, très complet, pour raconter le destin hors normes de cette petite polonaise deux fois nobelisée et très mal traitée par la société française lorsqu'elle tomba amoureuse de Langevin, alors marié. Mais ceci n'est qu'une petite partie de la vie de Marie dont le grand amour fut Pierre, son époux avec lequel elle travailla comme une damnée pour découvrir le radium. L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir n'est pas une énième biographie de la scientifique la plus célèbre de son temps. Plutôt un commentaire sur son existence à travers ses recherches mais surtout la perte de l'être tant aimé, son Pierre, et du deuil impossible, doux et cruel à la fois. Pour une préface, Rosa Montero a reçu le journal que tint Marie pendant un an après l'accident qui coûta la vie à son mari et cette découverte suscita chez la romancière espagnole une incroyable émotion, elle qui venait également de perdre Pablo, l'homme de sa vie, après une maladie au dénouement inexorable. Comme l'un des amis de Rosa Montero lui fit remarquer à sa lecture avant publication, il y a dans le livre "beaucoup de Marie, de Pierre et de Rosa et moins de Pablo." C'est vrai, L'idée ridicule ... en dit finalement peu sur lui, par pudeur et parce qu'il lui était impossible d'en dévoiler davantage. Et sa douleur, Rosa Montero sait la tenir en laisse comme le fit Marie Curie, l'une trouvant dans la littérature l'équivalent de l'autre pour la science. le livre n'a rien d'un requiem, il est intime, sincère, espiègle parfois, très personnel mais sans la complaisance que l'on trouve souvent dans les confessions. Avec hauteur d'âme et capacité à sa tenir droite dans les tempêtes de l'affliction tout en chuchotant à l'oreille du lecteur. La Marie Curie de Rosa Montero est une combattante, une femme dans un monde d'hommes qui ne lui font aucun cadeau et la martyrisent à la moindre faiblesse. Pas une sainte mais une pionnière très dure avec les autres et encore davantage avec elle-même. Son portrait aurait pu être une hagiographie, il est bien plus un hommage et un exemple de courage conté de manière bienveillante et souvent très touchante. Rosa Montero a puisé dans sa vie et dans ses mots une force et une conviction qui l'ont aidée à surmonter sa peine. Et à accepter de voir en face la mort, et pire encore, l'absence définitive de l'être que l'on a chéri le plus au monde.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Curieuse lecture et curieuse écrivaine que cette Rosa Montero dont je n'avais lu jusqu'alors aucun livre. Il ne s'agit ici ni d'une biographie de Marie Curie ni d'un autoportrait de l'auteure mais d'une sorte de patchwork combinant les deux. Et je suis assez partagé entre l'impression que les réflexions de l'auteure sur le deuil, la société, les femmes, les hommes sont un contrepoint intéressant au récit de la vie de Marie Curie et l'impression inverse que ces apartés encombrent ce récit. La première impression l'emportait au début du livre mais c'est la seconde qui a peu à peu pris le pas sur la première, malheureusement.

Rosa Montero se flatte de sa légèreté, une qualité que j'apprécie beaucoup en littérature et que revendiquait par exemple Italo Calvino. Elle nous avoue d'emblée son "envie d'écrire comme on respire. Avec naturel, avec #Légèreté." Vers la fin du livre, elle revient sur ce thème : "Vous savez que j'aspire à être libre, totalement libre en écrivant. Je veux voler, je veux atteindre l'apesanteur parfaite." Mais cette légèreté recherchée et revendiquée m'apparaît au fil des pages comme de la désinvolture, comme une excuse pour ne pas se donner la peine de réfléchir, de creuser les thèmes qu'elle aborde.

C'est ce que l'usage du fameux "hashtag" met en relief. J'ai été interpellé par cette utilisation du hashtag (ou mot-dièse) à la twitter (comme ci-dessus avec le mot #Légèreté, mais aussi avec #HonorerSonPère, #Coïncidences et même avec le mot #Mots), mais ici dans un ouvrage "papier" donc non cliquable (je ne sais pas ce qu'il en est de la version électronique de l'ouvrage). On en compte 18 différents, rassemblés à la fin du livre dans un index qui renvoie aux pages du livre où chaque hashtag est utilisé. Il n'y a pas de mode d'emploi fourni donc c'est à chaque lecteur de trouver le sien. Il semble que chaque hashtag corresponde à une thématique chère à l'auteur. Il semble donc signaler que la phrase dans lequel il apparaît fait écho à cette thématique. Mais nulle part cette thématique n'est exposée en tant que telle. Il semble même que ce hashtag fonctionne comme une autorisation à ne pas creuser le thème, comme si les occurrences du hashtag tenait lieu de discours, comme si évoquer était mieux que parler, comme si la force d'une idée tenait au nombre de fois où elle était citée dans le texte.

A cet égard, il n'est pas étonnant de trouver dans la liste des hashtags le terme #Coïncidences. Les coïncidences ne sont bien souvent remarquables que parce qu'on leur attribue, inconsciemment ou non, un sens caché. Si on se donne la peine de rechercher ce sens caché, alors oui, une coïncidence peut être la source d'un dévoilement de la réalité. Collectionner les coïncidences est pauvre. Expliquer pourquoi une coïncidence fait sens pour nous, voilà la richesse. Ici, Rosa Montero s'en tient à la collection et c'est dommage.

Le hashtag a revêtu peu à peu pour moi un intérêt qui n'était pas, j'imagine, prévu par l'auteure : celui de me signaler les nombreux clichés qui émaillent le texte. le plus flagrant pour moi fut celui qu'elle a nommé #FaiblesseDesHommes. Je ferai court sur ce sujet car je sais bien que cette idée est assez répandue qu'il faille aujourd'hui inverser la formule absurde et méprisante selon laquelle "le féminin est le sexe faible" en une formule qui me semble tout aussi absurde et méprisante, à savoir "le masculin est le sexe faible". Page 134 du livre, Rosa Montero dit vouloir ouvrir une parenthèse pour nous expliquer en quoi cette inversion lui semble justifiée. En un peu moins de trois pages, c'est plié, avec à l'appui trois exemples littéraires (dont un "micro-récit" qu'elle a elle-même écrit) et la cause est entendue : "l'homme" est un être faible et "la femme" a peut-être tort de le surprotéger, ça lui donne de mauvaises habitudes. Rosa, on peut revenir à Marie Curie, s'il te plaît ?

Car au moins dans les passages concernant la vie de Marie Curie, j'ai pris du plaisir à suivre les envolées de la romancière. #PointFinal
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Si le livre de Rosa Montero peut être classé dans la catégorie des romans, il est de fait à la croisée de plusieurs genres : la biographie, l'autobiographie, le récit, l'essai et le roman.
"L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir" n'est pas un très beau titre mais la construction du livre est originale et féministe ; il est donc plaisant rien que pour cela... car les nombreux haschtag gâche l'écriture et ne présentent aucun intérêt.
Ce titre à la formule négative est une façon de dire que nous pouvons vivre avec nos morts.
Pedro, le mari de l'autrice est décédé et elle en souffre. Elle cherche alors à analyser sa propre vie en parlant de quelqu'un d'autre et choisit Marie Curie mais pas tout à fait par hasard, elle est chargée d'écrire une préface pour le journal que la scientifique a tenu après la mort de Pierre, son mari avec qui elle a partagé le prix Nobel de physique en 1903.
Un très bon choix à mon avis car la vie de Marie Curie, femme hors du commun, est passionnante bien que le parallèle avec la sienne peut sembler un peu prétentieux même si Rosa Montero se défend de la comparaison. C'est une question de distance dit-elle.
Elle évoque la capacité de travail de Marie Curie dans des conditions difficiles et ce travail lui-même sur la radioactivité naturelle et la découverte du radium et du polonium.
J'ai déjà lu plusieurs biographies passionnantes de Marie Curie, je n'ai donc pas appris beaucoup de choses y compris en ce qui concerne ses relations amoureuses avec Pierre Curie mais aussi avec Paul Langevin quand elle est veuve. En revanche, les commentaires de l'autrice sur la période et sur les sentiments qui lui sont propres ne manquent pas d'intérêts.


Challenge Riquiqui 2022
Challenge Coeur d'artichaut 2022
Challenge Multi-défis 2022
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C'est une histoire parallèle et belle entre Marie Curie et Rosa Montero.

Marie Curie perdit son mari de façon accidentelle, renversé par un véhicule en 1906. Et Rosa Montero perdit son mari par maladie en 2009.

Le texte narre la perte de l'être aimé, le travail de deuil, la rédemption par l'écriture, la splendeur du sexe, la mort et la belle vie, le rapport entre les hommes et les femmes.
Et le titre du livre est l'idée ridicule de ne plus revoir l' être aimé, un être qui était le centre du monde pour ces deux femmes.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Ce livre tourne sur les blogs depuis un moment, je vais donc être brève pour sa présentation. L'éditrice de Rosa Montero lui propose d'écrire la préface du journal intime que Marie Curie a rédigé après la mort de Pierre Curie. Rosa Montero venant elle-même de perdre son mari, Pablo, après vingt et un ans de vie commune, elle accepte immédiatement. L'effet miroir est évident.

Marie Curie fait partie des personnalités dont on croit connaître la vie, en tout cas dans les grandes lignes. Plonger dans ses écrits intimes m'a montré que je ne savais quasiment rien, mis à part sa nationalité polonaise et la découverte du radium. Contrairement à l'image sévère qui en est souvent donnée, c'était une passionnée, son amour incommensurable pour Pierre en témoigne.

C'est de loin la partie qui m'a le plus enthousiasmée, la vie de famille en Pologne, les sacrifices qu'elle a dû faire pour étudier, son dévouement à son vieux père, puis son arrivée en France après sa soeur Bronia, la rencontre avec Pierre, l'évolution de leurs recherches. A travers elle, nous voyons aussi la condition des femmes à cette époque-là, toujours infériosées, mineures, Marie elle-même a intégré ce schéma-là et s'efface systématiquement devant Pierre.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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La Feuille Volante n° 1216
L'idée ridicule de ne plus jamais te revoirRosa Montero - Métailié.
Traduit de l'espagnol par Myriam Chirousse.

Les voies de la création littéraire sont bien étranges. Il est déjà difficile d'explorer celles de l'inspiration, mais que dire de l'occasion de présenter l'oeuvre d'un autre, ce qui vous entraîne dans d'autres contrées de l'esprit…. Ici, l'auteure, Rosa Montero, Journaliste espagnole à « El Pais » mais surtout romancière reconnue, couronnée par des prix prestigieux, s'est vue sollicitée pour écrire, avant sa publication, la préface du journal que Marie Curie, deux fois Prix Nobel (de physique en 1903 et de chimie en 1911) a tenu après la mort de son époux Pierre, écrasé à 47 ans par une charrette. Au départ, ce n'était qu'un simple texte introductif à cet ouvrage que Rosa Montero a accepté de rédiger pour inviter le lecteur à découvrir cette femme extraordinaire, mais elle ne se doutait probablement pas où ces quelques pages allaient l'entraîner. La connaissance de la vie de Marie Curie l'a conduite non seulement à évoquer son histoire mais surtout à se l'approprier d'une manière originale, puisque les hasards de sa vie à elle l'entraînèrent dans un tourbillon de mots dans lequel elle allait se retrouver et construire, petit à petit et sans peut-être s'en rendre compte au début, son propre livre autour du souvenir de Pablo, l'homme qu'elle a aimé pendant 21 ans et qui venait de mourir. C'est, à tout le moins ce que j'avais entendu à propos de ce livre et cette démarche me semblait intéressante. le titre était une sorte d'invitation et cette idée ne me semblait pas à moi particulièrement « ridicule ». La douleur, nous le savons, est un moteur de la création artistique et en particulier de l'écriture. Elle est souvent considérée comme une catharsis mais le solipsisme de l'écrivain vient ici brouiller un peu cette piste puisque que, m'a-t-il semblé, l'hommage qu'elle voulait rendre à cet homme qui fut son compagnon, son mari, son complice… me paraît passer rapidement au second plan. La mort est aussi pour nous pauvres humains qui sommes assujettis au transitoire et au temporaire, quelque chose de révoltant, surtout quand elle fauche un de nos proches.
Ce qu'a écrit Marie Curie ressemble à un journal intime d'une vingtaine de pages, non destiné à la publication, une sorte de lettre posthume adressée à Pierre, mais ne fut pas détruit par ses soins. Rosa Montero en cite de nombreux passages. Ce qu'elle écrit n'est pas une biographie au sens strict, comme d'autres l'ont fait, mais une évocation de la vie de Marie, de ses expériences réalisées dans des conditions précaires et d'une manière parfaitement désintéressée (Les Curie ne déposèrent jamais de brevet), pour le bien de l'humanité. L'auteure croise cela avec son expérience personnelle, y ajoute différentes références littéraires, des anecdotes historiques de femmes et même des digressions sur la mort et les morts, l'amour, l'enfance, le deuil, la condition des femmes, la faiblesse des hommes, les coïncidences qu'elle veut significatives et qui ont pu intervenir dans la vie des Curie comme dans la sienne. Elle en profite pour parler d'elle, de sa manière d'écrire, des recherches documentaires qu'elle a pu faire pour écrire ses romans, fait des parallèles entre Marie Curie et elle... Puis elle revient à son sujet, parle à nouveau de Pierre, cite parfois leur correspondance commune, évoque leur rencontre, leurs amours et bien entendu sa mort accidentelle précédée d'une grande fatigue due à ses travaux, de l'inutile culpabilité judéo-chrétienne de Marie… Elle mentionne leur griserie et leur fierté légitime devant leur découverte mais aussi leur inconscience face à la nocivité du radium, puis la folle passion qui s'empara de Marie pour Paul Langevin, quatre ans après la mort de Pierre, le rejet public dont elle fut l'objet malgré ce qu'elle avait apporté au monde, son attitude humanitaire pendant la guerre de 1914 ... Son journal intime n'existe plus à ce moment-là mais des lettres passionnées qu'elle échangea avec son amant prennent sa place et avec elles témoignent d'un amour de la vie..

Avant d'ouvrir ce livre j'avais cru comprendre que l'auteure souhaitait faire un parallèle entre la mort de Pierre Curie et celle de Pablo et confier au lecteur ce que cette absence lui inspirait. C'était un champ de réflexions qui pouvait être intéressant, notamment dans le domaine de l'apprivoisement de la douleur, sur le pouvoir de l'écriture en matière d'exorcisme... A la fin du livre il est mentionné de la part d'un de ses amis « Dans ce livre, il y a Marie et Pierre. Et d'autre part il y a toi. Mais Pablo n'y est pas » ; Je souscris à cette analyse, je n'ai pas noté grand-chose sur Pablo et je me suis souvenu de la fameuse tendance au solipsisme de la part de l'auteure. de ce point de vue, je suis resté sur ma faim et ses arguments pour contrer cette remarque ne m'ont pas convaincu. Je m'attendais simplement à autre chose. le style m'a paru agréable à lire mais je me suis demandé ce que tous ces # apportaient au texte pourtant bien documenté.
© Hervé GAUTIER – Février 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Pour moi, la lecture de ce livre est un malentendu.
D'abord, puisque c'est une commande qui devait être la préface au journal de Marie Curie, je pensais que celui-ci serait publié à la suite. Or, du journal de Marie Curie, seuls quelques rares extraits apparaissent, au compte compte, semés ici et là. Première déception.

D'autre part, je pensais en apprendre davantage sur la vie de cette femme extraordinaire.
Deuxième malentendu: il ne s'agit pas une biographie de Marie Curie. L'évocation de sa vie, de son oeuvre est très superficielle et parcellaire, même si c'est très intéressant. J'ai été atterrée par exemple de lire dans quelles conditions misérables le couple a effectué ses recherches et comment tous deux se sont sacrifiés pour la science.

Mais l'objet de ce livre est ailleurs.
Rosa Montero se sert de l'histoire de Marie Curie et de la mort accidentelle Pierre Curie pour évoquer le deuil, tisser des liens avec sa propre expérience de la perte de l'être aimé, Pablo, à la suite d'une longue maladie.

Malheureusement tout cela est noyé au milieu de réflexions, en vrac, sur la condition des femmes, la création littéraire, des observations sur la société, la science, le couple, le dépassement du deuil, la reconstruction, des affirmations parfois un peu à l'emporte pièce sur la fragilité des hommes par exemple... le tout semblant cheminer de façon un peu aléatoire et déconstruite.

J'ai été assez agacée également par l'utilisation incessante d'hashtags, que j'ai d'abord considérés comme des coquilles, avant de comprendre qu'ils servaient probablement à souligner les thèmes importants. Était-ce bien utile?

Au final, il me semble que l'objectif était trop ambitieux et que mêler l'histoire de Marie Curie et une réflexion sur un thème aussi essentiel que le deuil aurait gagné à être traité dans deux livres différents et de façon plus approfondie.

Mais cette lecture m'a donné envie de lire une véritable biographie de Marie Curie, soit "Madame Curie", écrite par sa fille Eve, soit "Une femme honorable" de Françoise Giroud.

Que ce modeste avis ne vous empêche pas de découvrir ce livre. La plupart des lecteurs est beaucoup plus enthousiaste que moi. A vous de vous faire votre propre avis.
Lien : http://leslivresdechris.blog..
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Il s'agit d'une histoire parallèle entre Marie Curie et l'auteure Rosa Montero.
en lien avec leur deuil.
Marie Curie perdit son mari renversé par un véhicule,Rosa Montero perdit son mari par maladie.
Il s'agit de survivre à la perte de l'être aimé, au deuil.
c'est un hommage à Marie Curie à son combat , son talent (et ce même s'il ne s'agit pas d'une biographie); mais également du rapport entre les hommes et les femmes , du combat que ces dernières ont dû mener pour parvenir à exister.



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Ce livre n'est pas un roman mais plutôt un récit qui a pour point de départ la rédaction par l'auteure d'une préface à la publication d'un journal intime de Marie Curie, rédigé durant l'année qui a suivi la mort de son mari, Pierre Curie. L'auteure, elle-même veuve depuis quelques années, prend appui sur la vie si particulière de la scientifique pour donner son point de vue sur le deuil et sur l'amour.

J'ai beaucoup aimé certains passages de l'auteure, notamment au tout début du livre et j'ai aussi apprécié de découvrir la vie de Marie Curie que je ne connaissais pas.

Malheureusement, un détail a parasité ma lecture au point de la gâcher presque entièrement. le texte est ponctué de # dont je n'ai pas compris l'intérêt et qui m'ont même paru entraver le récit et des idées fortes de l'auteur. Comme pour condenser une pensée qu'on a au contraire envie de voir s'étendre. Chacun de ces hashtags a été une véritable source de frustration pour moi et j'avais même envie de sauter les phrases qui les contenaient. Une sorte d'allergie… Peut-être due à mon grand âge?

En tous cas, si une pétition voit le jour pour une réédition épurée de ces #, #jesigneraisanshésiter.
Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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