Pour célébrer le centième anniversaire de cette série, j'ai décidé de me remettre à leur lecture!
Sans vouloir répéter ce que j'ai écrit pour les deux tomes précédents, je continu ici mon appréciation de cette série qui est terriblement sous-cotée et pas suffisamment connue.
Alors Émilie continue de grandir et il lui faut maintenant quitter Blair Water pour aller faire trois années au collège de Shrewsbery. Un nouveau décor et de nouveaux défis attendent la jeune fille.
Émilie fait ses premières démarches pour être publiée et ça m'a fait penser au personnage de Jo March, dans les Quatre fille du Docteur March. Pour Émilie, comme pour Jo, s'est une période difficile et les lecteurs peuvent voir aussi bien leur désillusion face au métier d'écrivain que leur besoin viscérale d'écrire et d'enjoliver le monde qui les entoure.
Les préoccupations d'Émilie changent avec elle et maintenant que notre héroïne va laisser derrière elle ses années d'adolescence, de nouveaux dilemmes se présentent sur sa route.
Doit-elle quitter son ile ou y rester?
Épouser l'un de ses prétendants ou rester fidèle à son désir de vouloir être une auteure célèbre?
L'écriture de Montgomery est précise et on arrive facilement à visualiser toutes les scènes du récit. Les sentiments d'Émilie nous sont bien décrits et l'on peut ressentir sa frustration aussi bien que ses joies.
Bref, un troisième tome à la hauteur des tomes précédent et qui ne nous laisse pas d'autres choix que de poursuivre avec le quatrième livre.
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C'est une bonne série, mais elle ne souffre pas la comparaison avec Anne...la maison aux pignons verts.
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Terminé la trilogie et j'ai réalisé que j'aurais sans doute préféré l'avoir lue plus jeune. Cependant, j'ai bien apprécié les personnages, les relations qui nous montrent la vie de l'époque ainsi que les "standards"
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Émilie Byrd Starr était seule dans sa chambre, dans la vieille maison de ferme de la Nouvelle Lune, à Blair Water, par un soir orageux de février des années d'avant-guerre. Elle se sentait à ce moment-là, aussi parfaitement heureuse qu'il est permis à un être humain de l'être. Sa tante Élisabeth, consciente du froid nocturne, l'avait autorisée, faveur rarissime, à faire du feu dans sa petite cheminée. Et le feu brillait, clair, inondant de sa lumière mordorée la pièce impeccablement propre, aux meubles anciens et aux fenêtres à larges embrasures dont les carreaux dépolis d'un blanc bleuté se piquaient de couronnes de flocons de neige. Il donnait de la profondeur, du mystère et de la séduction au miroir mural qui réflétait Émilie, recroquevillée sur le canapé devant le feu et qui écrivait, à la lueur de deux longues bougies blanches - seule source de lumière permise à la Nouvelle Lune - dans un nouveau calepin-Jimmy à la couverture noire brillante que son cousin lui avait offert le jour même. Émilie avait été très contente de recevoir ce calepin, car elle avait rempli à ras bords celui que le cousin Jimmy lui avait donné, l'automne précédent. Depuis plus d'une semaine, empêchée d'écrire à cause d'un cahier inexistant, elle souffrait d'un «manque» grave.
Son journal était devenu l'un des pôles majeurs de sa jeune existence. Il avait pris la relève des lettres qu'elle avait écrites à son père, mort trop tôt, lettres dans lesquelles elle se vidait le coeur de ses problèmes et de ses soucis.
La tempête apaisée, le jour se leva sur le golfe et faufila sa grisaille dans la petite chambre sous les combles de la maison de la colline. Émilie s'éveilla en sursaut d'un rêve dérangeant où elle avait cherché, et trouvé, l'enfant perdu.
Mais où l'avait-elle trouvé?
Elle ne parvenait pas à s'en souvenir. Ilse dormait toujours, au creux du lit, ses boucles d'or pâle répandue en moisson soyeuse sur l'oreiller. La tête remplie des intrigues arachnéennes de son rêve, Émilie regarda autour d'elle et se dit qu'elle rêvait encore.
Près du guéridon, une femme était assise, une grande, forte et vieille femme, coiffée, par-dessus ses épais cheveux gris, d'un bonnet de veuve comme en portaient encore les Écossaises des Highlands, au tournant du siècle dernier.
Que j'aime ces tempêtes nocturnes, quand je n'ai pas à m'y colleter! écrivait Émilie. Cousin Jimmy et moi avons passé une soirée splendide à établir les plans du jardin et à choisir nos graines de semence et nos plants dans le catalogue. Là où les bancs de neige font le gros dos derrière la cuisine d'été, nous aurons une plate-bande d'asters roses, et nous donnerons aux forsythias un arrière-plan d'amandiers. Rien ne me plaît davantage que de rêver à l'été, en plein coeur d'une tempête
"Anne d'Avonlea"
Livre vidéo.
Non sous-titré. Non traduit.