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EAN : 9782070362936
302 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.62/5   136 notes
Résumé :
Cette " ville ", c'est le collège religieux que Montherlant chantait dans sa première œuvre, La Relève du matin, et qui lui inspira encore, en 1969, Les Garçons. C'est en ce lieu que se situe le drame de deux enfants et d'un prêtre attirés les uns vers les autres par des sentiments puissants où il entre de l'amitié, de la tendresse, de la charité, du désir. Drame tout intérieur, d'une admirable sobriété, que domine la figure inquiétante de l'abbé de Pradts, prêtre i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Drame en trois courts actes au sein d'un collège catholique, à peine transposé du vécu de l'auteur, où l'on excelle, au nom du bien, à séparer sans états d'âme les enfants des influences néfastes qu'ils tiennent pour amis. Surtout quand ces amis sont en réalité des amants. Et plus encore lorsque le prêtre est lui aussi amoureux.
Découverte admirative du sulfureux et controversé Montherlant avec ce texte implacable, d'où perce entre les lignes la douleur de profondes blessures de jeunesse et une rage cinglante contre l'hypocrisie de l'ordre établi.
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Henri de Montherlant nous décrit là une relation entre un élève de 16 ans, Sevrais, et Souplier âgé de 14 ans. L'abbé de Pradts convoque tantôt l'un, tantôt l'autre, pour faire cesser cette relation. Souplier, par son jeune âge est empreint de candeur et encore très peu formaté à la bienséance lorsqu'il s'agit de répondre à ses "maîtres". Sevrais est lui bien plus mature et réussit à tromper le corps enseignant et ecclésiastique lorsqu'il s'agit de retrouver Souplier. L'abbé de Pratds verrait d'un bon oeil l'éloignement de Sevrais mais ne se doute pas de ce qui se va se tramer et mettre à mal l'attachement qu'il voue à Souplier.



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En terminant la lecture de cette pièce de théâtre j'ai dit : "wahouuuuuuu". Vocable certainement étranger à l'auteur mais j'ai trouvé la fin très belle, très forte car je ne m'attendais pas à cette issue.
Au cours de la lecture j'ai déploré un manque de clarté des sentiments entre les protagonistes de l'histoire car on est quand même pris entre deux feux ; est-ce une simple amitié mais dans ce cas-là, pourquoi vouloir les séparer ? le lecteur pourrait donc en déduire qu'il s'agit d'amour puisque l'on veut séparer les personnes concernées et pourtant aucune manifestation physique n'est décrite de cet amour. Toutefois, l'amour peut passer par un regard, une attitude, un rapprochement et la force du sentiment peut tout simplement l'être pour qui le vit mais non pour celui qui voit.

Quand à un moment l'amour est verbalisé par Sevrais, on se demande de quel amour il peut s'agir puisqu'il avoue qu'il ne peut souffrir de jalousie envers quiconque veut du bien envers Souplier et il ajoute au sujet d'Andromaque : "Tu n'y entends rien. ça n'a rien à voir avec l'amour. J'ai un mépris ardent pour l'amour".
Il s'agit d'un texte tout simplement magnifique dont la fin donne de la "chair", engraisse ces dialogues épurés.
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Comme pour les "Amitiés particulières" de Roger Peyrefitte, cet univers quasi concentrationnaire et exclusivement masculin, réunissant des adolescents et des adultes, n'existe plus guère aujourd'hui que chez les Scouts!
Je suis resté abasourdi par l'expression tout à fait naturelle de l'attachement d'un abbé envers un jeune garçon. Attachement présenté comme une amitié protectrice et bienveillante qui explose à la fin de l'oeuvre en une prodigieuse passion amoureuse, non plus déguisée.
L'abbé semble littéralement brûler de l'intérieur.
Une réflexion sur le sacrifice des sentiments au profit de l'élévation spirituelle et de la construction morale d'un individu, ainsi qu'une réflexion sur la validité des pensionnats religieux dans les années cinquante, en France.
Aujourd'hui, Montherlant se serait fait lynché par l'opinion publique!
Quand on considère que l'abbé de Prats (35 ans) avait en sa possession des photos du jeune Serge, alors âgé de 14 ans ! Même s'il aurait pu être le père du jeune homme, l'abbé n'en demeure pas moins un jeune homme lui même, encore vert, consumé par la passion et en proie à la tentation de la chair incarnée par la beauté juvénile. Tentation encore plus forte du fait que ce religieux est confronté, chaque jour, à la présence et aux confidences d'adolescents.
Des moeurs révolues et, de nos jours, lourdement condamnées, qui s'inscrivent dans une filiation plus évidente et directe d'une époque encore empreinte du modèle absolu de perfection linguistique, morale, mais aussi virile représentée par la civilisation gréco-latine. En effet l'étude des Humanités étaient encore de mise, dans les années cinquante et le culte de la pureté n'allait pas sans le culte du corps. Une transposition bien humaine dans ces " colonies masculines " de la pédérastie héllénique.
La dernière réplique du Supérieur consacre la pureté de la foi certainement recherchée par de pieux hommes d'église, sincères (et "purs" ?) dans leur chemin de vie. Une pureté contrastant avec les sirènes charnelles du désir couvant tout au long de l'ouvrage.
Un très beau texte sobre et juste. Une solide analyse des sentiments amoureux et de la foi sacrificielle au service de l'élévation des jeunes hommes en devenir. Mais aussi des réactions outrées, du sentimentalisme, de la sensiblerie et des histoires sentimentales d'un autre temps induites par le refus de la mixité.
Les pensionnats de jeunes filles ont certainement dû abriter les mêmes interdits homosexuels, autant par besoin physiologique que par nécessité abolue de tendresse, d'attention et d'amour.

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Dans un collège, l'amitié trouble entre deux jeunes élèves dérange un abbé. Car lui même est sous le charme du plus jeune des deux enfants...

Ma première critique est venu tout naturellement ; trop court. Trois actes trop maigres dans lesquels je ne suis pas complètement parvenu à m'imprégner de ce drame.
Une ambiguité ampoulée.
Je m'explique : rien n'est dit clairement. Surtout concernant les sentiments de l'abbé envers Souplier.
Une attraction, une envie de le protéger ? Pour moi c'est un adulte amoureux d'un enfant. de la pédophilie. Chaste certes. Néanmoins c'est démontré de façon tellement brouillon que je n'arrive pas à retrouver le caractère de cette oeuvre qui pourtant possède un potentiel non négligeable.

Je ne peut m'empêcher de faire le parallèle avec le film.
Plus étoffé que la pièce de théâtre mais qui lui aussi laisse un gout, amer, d'inachevé.
Dommage.
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Un véritable chef d'oeuvre!
Le sujet des amitiés particulières n'a absolument pas vieilli et celui de l'hypocrisie pas davantage. Que vous soyez riche ou pauvre, vous ne serez pas traité de la même manière.



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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La terre a été remuée ,bouleversée; elle en sera féconde. Que Sevrais ait aimé Souplier, qu'on le lui ait arraché, qu'il ait eu ce choc avec moi, qu'il ait été mis à la porte, tot cela est excellent pour sa formation. C'est en souffrant de nous, et nous faisant souffrir, qu'il a senti qui nous sommes.
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Il y a en vous un feu, mais ce n'est pas celui dont parle Saint Bernard, c'est un feu qui brûle et qui n'éclaire pas.
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L'incroyance y est partout. Vous êtes dupe de la façade. Des offices qui préparent les détachements de demain. Des cours d'instruction religieuse dont on ne retient que les objections ... (L'Abbé)
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L’ABBÉ Une dernière question… Je voudrais savoir comment diable vous arrivez à vous mettre de l’encre sur les jambes !
SOUPLIER C’est pas moi, c’est Simonnot !
L’ABBÉ Et vos mains ! (Il les prend.) Toujours vos petites pattes chaudes et sales… Des encres de toutes les couleurs ! Une palette ! Vous allez vous laver les jambes et les mains à la fontaine avant de rentrer en étude. Je ne veux pas qu’on vous voie ainsi. Est-ce que votre mouchoir est propre
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Je priais à ma façon: la tendresse elle aussi est une prière. Mais vous, avez-vous prié, fût-ce une seule fois, pour lui ?
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Videos de Henry de Montherlant (23) Voir plusAjouter une vidéo
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Narcisse Slam a répondu au décalé et intimiste Questionnaire de Trousp, autant inspiré par celui de Proust que des questions de Bernard Pivot. Site Internet: https://trousp.ch/
0:00 Introduction 0:17 Que pensez-vous de cette citation? «C'est curieux un écrivain. C'est une contradiction et aussi un non-sens. Écrire c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit. C'est reposant un écrivain, souvent, ça écoute beaucoup.» Marguerite Duras 1:19 Quel métier n'auriez-vous pas aimé faire? 3:06 Quelle qualité préférez-vous chez l'Homme? 4:22 Quel est pour vous le pire des défauts? 5:38 Avec quel écrivain décédé, ressuscité pour une soirée, aimeriez-vous boire une bière au coin du feu? 8:33 Comment imaginez-vous les années 2050? 11:18 Quel mot vous évoque le plus de douceur? 12:48 Comment commence-t-on un roman? Par exemple L'Épouse? 16:23 Si vous pouviez résoudre un problème dans le monde, lequel choisiriez-vous? 20:18 Que pensez-vous de cette citation? «Les écrivains sont des monstres.» Henry de Montherlant 23:19 Quel livre emporteriez-vous sur une île déserte? 25:09 Si votre maison brûle, qu'aimeriez-vous sauver en premier? 28:36 Comment construit-on un personnage? 32:04 Remerciements
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