Je suis fatigué de ce continuel divorce entre moi et ce qui m'entoure. Je suis fatigué de l'indignation. J'ai soif de vivre au milieu d'autres gens que des malins, des canailles, et des imbéciles. (...)
Alvaro, acte I scène IV
Quand vous hésitez entre plusieurs voies, prenez toujours la plus douloureuse.
La générosité, c'est toujours le sacrifice de soi ; il en est l'essence
Il y a plus d'élégance, quand on se retire du monde, à s'en retirer sans le blâmer.
TIA CAMPANITA
Aujourd'hui, sept chaises seulement. Ces messieurs ne seront donc que six à venir? Le mois dernier ils étaient huit.
MARIANA
Cinq seulement ont fait dire qu'ils viendraient. La neige arrête bien des gens.
TIA CAMPANITA
Cinq? Ah! c'est vrai, il y a la chaise pour le convive inconnu.
MARIANA
Mon père veut qu'il y ait toujours une chaise en surnombre, au cas où quelque chevalier de l'Ordre aurait envie de venir sans s'être annoncé.
TIA CAMPANITA
Mais ce visiteur inopiné ne se présente jamais. Non, Mariana, ce n'est pas la neige qui arrête ces messieurs. C'est un autre froid, celui qui se glisse en l'homme quand il se désaffectionne de quelque chose. Comme tous les ordres de chevalerie, l'Ordre de Santiago déchoit : il ne brûle plus vraiment que dans le coeur de votre père. Ce n'est pas sans raison qu'on surnomme votre père "le Maître de Santiago", bien qu'il n'y ait plus de Grand Maître de cet Ordre.
(...)
Acte I, scène 1
Je suis fatigué de ce continuel divorce entre moi et tout ce qui m'entoure. Je suis fatigué de l'indignation. J'ai soif de vivre au milieu d'autres gens que des malins, des canailles et des imbéciles.
Le spectacle de la droiture ne fait que déconcerter les gens. Il ne leur impose pas. Encore un peu et cette gêne devient une sorte d'horreur.
La générosité, c'est toujours le sacrifice de soi ; il en est l'essence
C'est un honneur qu'être oublié par une époque telle que la nôtre: le parfait mépris souhaite d’être méprisé par ce qu'il méprise, pour s’y trouver justifié. Puisse mon nom être comme ces grands nuages qu'un peu d'heures efface.
Toujours le « regard intérieur » ... Ce regard intérieur dont il regarde moins Dieu que lui-même.