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Critique de oiseaulire


"Le démon du bien" est le troisième tome de la série "Les jeunes filles" De Montherlant.

Costals hésite à s'en rendre malade : "épouserai-je ou n'épouserai-je pas ?"

Car pour Costals, écrivain à la mode, on n'épouse pas quelqu'un : on épouse tout court.

Costals fait vivre l'impensable à la jeune fille qu'il aime/qu'il n'aime pas/qu'il aime/qu'il n'aime pas.

Il est prêt à se sacrifier par pitié. Il est tendre par pitié. Il fait l'amour par pitié. Par un mouvement de balancier, quand la pitié vient, il va vers la femme. Quand elle se retire comme se retire la vague, il reflue avec elle et une rage folle l'étreint alors : un monstre prend sa place qui torture sans pitié, qui torture jusqu'au meurtre symbolique.

Costals est un être abject, une "hyène", dit Montherlant. Et son démon est la pitié. Costals est le "Le démon du bien", d'où le tire du roman, car la pitié empoisonne à la fois celui qui la dispense et celui auquel elle est dispensée. Celui qui n'est capable que de pitié et non d'amour est le Malin en personne.

Et l'autre versant du Démon n'est autre que la divinité. Dans un final paraphrasant avec jubilation la Génèse, Montherlant avec dérision (autodérision ?) ajuste l'autre partie du masque de l'écrivain mondain en le dépeignant infatigable en ses oeuvres :

"Et il écrivit ensuite quatre jours, à raison de quatorze heures de travail par jour. Et ensuite il prit du repos : il chassa la femme durant trois jours, et il eut deux aventures.
Et ensuite il écrivit encoure quinze jours, à raison de douze heures de travail par jour. Et ensuite il prit du repos : il chassa durant deux jours, et il n'eut pas d'aventure.
Etc....
..."
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