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EAN : 9782070293025
192 pages
Gallimard (22/05/1975)
4/5   6 notes
Résumé :
Résumé :
N'a-t-on pas tout dit sur un écrivain qui occupe depuis plus d'un demi-siècle l'avant-scène de la littérature contemporaine ?
Cependant la parution des Carnets 1965, 1966, 1967, Carnets sans dates, Carnets 1972 qui précédèrent de peu son suicide, apporte sur l'homme et le moraliste un éclairage plus intime, plus féroce et plus absolu.
En notant ses réflexions à propos de son travail et de ses rencontres, il se parle et nous parle à tra... >Voir plus
Que lire après Carnets (1965-1966-1967) - Carnets sans dates... et 1972 : Tous feux éteints,Voir plus
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L’idée fasciste, née de Mussolini, qu’il faut faire des enfants à tout prix – et à bon prix, – ce qui vous autorise à avoir les dents longues (l’« espace vital »), idée reprise par Hitler, pour la même raison, puis reprise par Pétain, sans raison, sinon pour copier, a créé une masse énorme de jeunes gens, clientèle affriolante pour les politiciens, les marchands, et en général tous ceux qui cherchent à tirer profit de leur semblable. Les uns et les autres ont trouvé habilement, mais avec une habileté qui est d’une facilité dérisoire, les points sur lesquels il fallait piquer pour émoustiller les jeunes gens, et les faire venir dans leurs rets.

Il y avait bien longtemps que la même manœuvre avait été faite avec les femmes. On repère avec soin tous les travers propres au féminin, et on les attise systématiquement (élégance, magazines, etc.). On le fit désormais avec les jeunes gens. Les marchands faisaient en conscience leur trafic de marchands. Les gouvernants, s’ils avaient eu, à défaut du sentiment du devoir, la moindre sympathie pour leurs compatriotes, ou seulement le moindre sentiment humain, se devaient de freiner cette action des marchands, par des interventions concrètes dans leur trafic, et en outre par l’éducation, par la censure des spectacles, par tout ce dont dispose un pouvoir pour influer sur l’opinion. Ils n’en firent rien, ces rois sans amour, et la politique suivit les marchands. Politiciens, éducateurs, marchands, publications, moyens audiovisuels : tout le monde poussait à la roue pour abaisser le plus possible les jeunes gens, sans défense par les déficiences naturelles à leur âge.

On en vint ainsi à donner une place dominante dans la vie sociale aux femmes et aux jeunes gens, c’est-à-dire aux moins aptes (je suis presque sûr que Julien Benda l’avait prédit, et quasiment en ces mêmes termes, environ les années 1925-1935, sans pouvoir en donner la référence).

Cela était fait par indifférence et manque de sens moral, mais surtout cela avait sa place dans le vaste mouvement commencé il y a x… années, qui consistait à faire venir au sommet les médiocres, et, en conséquence, à précipiter ou écœurer les meilleurs. Pour cela il fallait d’abord ahurir le public, créer chez lui la confusion mentale, d’où naît la confusion des valeurs : on le fit. L’opération fut menée impeccablement : 1° suppression du jugement chez le public ; 2° à la faveur de ce manque de jugement, promotion de ce qu’on voulait, qui ne rencontrait plus d’obstacles. On imposa le pire à des décervelés, qu’ils acceptèrent par incompétence ou lâcheté : « Faites comme font les autres. »

Cette opération de renversement, qui n’est pas finie, est la clef de tout. Ceux qui la voient s’en taisent, par peur ou par complicité. La masse n’en voit rien, ou la flaire et s’en fout. (1965)
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L’Ecclésiaste est le plus intelligent des livres. C’est dire que ce n’est pas un livre triste. C’est au contraire un livre heureux.

Il dit qu’il est inutile de faire quoi que ce soit. Qu’il faut « se réjouir », user des « filles du chant » (il ne dit pas expressément qu’il faut jouir d’elles, mais parle du jour où elles disparaîtront, donc elles ont existé, et suffisamment existé pour qu’on marque ce jour où elles auront disparu). Et que tout le reste est pâture de vent.

J’aimerais lire ce qui a été écrit de vraiment important sur l’Ecclésiaste. On a dû se plaire à lui faire dire le contraire même de ce qu’il dit (dans le sens où l’on trahit le proverbe espagnol sur le fandango, que j’ai cité). J’aimerais aussi savoir « l’état de la question » sur l’identité de son auteur. (1965)
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Une civilisation ne meurt pas de ses vices, mais de n’être pas assez forte pour les porter. Vous pourrez jouir beaucoup, à condition d’être très fort. Mais vous ne deviendrez pas fort parce que vous vous priverez de jouir. (1966)
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Tel s’indignait à grands cris de la cathédrale de Reims bombardée par les Allemands, qui n’avait pas été voir la cathédrale de Reims une fois en toute sa longue vie. (1966)
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La grandeur de l’homme n’est pas dans son unité, qui n’existe qu’artificiellement, ni dans les antinomies, tragiques ou non, qui le diviseraient, mais dans le libre jeu et la bonne harmonie de ses disparates. (1965)
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Narcisse Slam a répondu au décalé et intimiste Questionnaire de Trousp, autant inspiré par celui de Proust que des questions de Bernard Pivot. Site Internet: https://trousp.ch/
0:00 Introduction 0:17 Que pensez-vous de cette citation? «C'est curieux un écrivain. C'est une contradiction et aussi un non-sens. Écrire c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit. C'est reposant un écrivain, souvent, ça écoute beaucoup.» Marguerite Duras 1:19 Quel métier n'auriez-vous pas aimé faire? 3:06 Quelle qualité préférez-vous chez l'Homme? 4:22 Quel est pour vous le pire des défauts? 5:38 Avec quel écrivain décédé, ressuscité pour une soirée, aimeriez-vous boire une bière au coin du feu? 8:33 Comment imaginez-vous les années 2050? 11:18 Quel mot vous évoque le plus de douceur? 12:48 Comment commence-t-on un roman? Par exemple L'Épouse? 16:23 Si vous pouviez résoudre un problème dans le monde, lequel choisiriez-vous? 20:18 Que pensez-vous de cette citation? «Les écrivains sont des monstres.» Henry de Montherlant 23:19 Quel livre emporteriez-vous sur une île déserte? 25:09 Si votre maison brûle, qu'aimeriez-vous sauver en premier? 28:36 Comment construit-on un personnage? 32:04 Remerciements
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