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sur 167 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une femme est retrouvée noyée en aval de Widringham, dans la banlieue de Manchester. Son corps a été emporté par le courant car la police suppose qu'elle a sauté d'un pont. Elle travaillait dans un foyer qui recueille les femmes battues.
Alors, suicide ou meurtre ?
Ça aurait pu être une histoire qui dénonce la maltraitance des femmes et le féminicide à travers une enquête policière palpitante. Si l'auteure détaille parfaitement les traumatismes de ces femmes, leur attitude paradoxale face à leur bourreau et le caractère de pervers narcissiques de ces derniers, ce n'est qu'un ersatz de mauvais roman policier dont l'intrigue arrive à peine à mobiliser l'intérêt du lecteur atteint régulièrement de somnolence. Heureusement, le dernier tiers de ce roman le sauve de l'écueil.
La première partie est maladroite, confuse, mal construite. Elle nous égare par le manque d'organisation dans le déroulement de l'action et il y manque les détails ressorts de l'enquête qui devraient nous captiver.
Il est regrettable que l'auteur ne se soit pas plus attachée à développer le profil psychologique de ces femmes-victimes, leurs blessures physiques ou morales et le travail énorme de reconstruction qu'elles doivent faire pour essayer de passer à autre chose, d'oublier ce qu'un hommes indigne du genre leur a infligé. Les personnages de Jessica Moor manquent de caractères, de relief.
A la place, Jessica Moor nous ballade de banalité en banalité, de cliché en cliché, tout cela ponctué de dialogues qui sonnent creux.
Ce n'est que dans le dernier tiers de cette histoire que le lecteur trouvera son comptant.
« Les femmes qui craignaient les hommes » est un roman en deçà des attentes que l'on peut avoir d'un bon polar et dont le texte battu par les quatre vents du néant n'aboutit souvent sur rien. Aucune idée remarquable sur ce sujet d'actualité qui mérite toute notre attention n'est développée. Par contre, l'auteur décrit remarquablement bien le personnage ignoble de Jamie, ex petit ami de Katie, la femme retrouvée noyée, l'ascendance qu'il a sur elle, le pouvoir qu'il exerce en la rabaissant, tant et si bien qu'elle ne s'appartient plus.
Ce n'est pas l'écriture scolaire de l'auteur qui va relever le niveau mais on attends rarement une grande qualité littéraire dans ce genre d'ouvrage, tout au plus une récréation.
L'intention était louable, le résultat est moyen, la fin plus que surprenante. Vite lu, vite oublié….
Traduction d'Alexandre Prouvèze.
Editions Belfond, Pocket, 415 pages.
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Merci aux Editions Belfond et à Babelio (Masse critique privilégiée) pour l'envoi de ce roman noir.
Katie Straw est retrouvée morte au pied d'un vieux pont à Widringham dans la banlieue de Manchester, s'agit-il d'un suicide ? d'un crime ? le lieutenant Daniel Whitworth est chargé de l'enquête.
Katie était employée dans une résidence réservée aux femmes maltraitées et qui ont décidé de fuir le compagnon violent. Elle se montrait d'ailleurs avec les pensionnaires très attentionnée et de bon conseil. Elle secondait Valérie Redwood, responsable de l'établissement.
L'enquête ne s'annonce pas facile car les femmes qui cotoyaient Katie au quotidien ne sont pas loquaces, elles paraissent connaître beaucoup de choses mais ont choisi de se taire. Et si elles se taisent le décès sera classé suicide ce qui laisse le lieutenant Whitworth perplexe. Il est secondé par son assistant l'inspecteur Brookes, un policier très perspicace.
Ce roman, qui alterne « avant » et « maintenant », fait référence à la vie de Katie avant son embauche dans ce refuge. Elle avait rencontré Jamie, beau garçon, bon chic, bon genre, gentil attentionné et petit à petit ils s'étaient mis en couple. Jamie est-il aussi « comme il faut » qu'il le paraît ? Certains passages prouvent le contraire.
Ce roman n'est pas une histoire simple, j'avoue avoir parfois perdu le fil des événements, c'est confus. Les chapitres sont courts et on passe rapidement d'une période à une autre, sans transition. Il y a beaucoup de personnages dont certains ont un vécu étrange. C'est un thriller psychologique.
C'est le premier roman de Jessica Moor, son écriture manque un peu de précision, c'est difficile à suivre et j'ai souvent dû revenir en arrière. Malgré certains passages ennuyeux j'ai pris un certain plaisir à lire ce roman qui développe à la fois le calvaire des femmes maltraitées, les non-dits, mais aussi, il s'agit d'une enquête avec ses interrogatoires, les suppositions, les suspects.
J'ai particulièrement apprécié la chute, jamais je n'aurais trouvé. Et en plus c'est flou, l'auteure nous laisse supposer le nom de l'assassin. D'ailleurs, si j'ai bien compris, il court toujours !!!!
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Je ne lis pas suffisamment de thrillers pour bien juger , mais de thriller dans ce livre je n'ai pas vu. Psychologique peut-être , sûrement même.
Des femmes battues ou "mal mariées" se retrouvent dans une grande maison , à l'abri des hommes. Cette maison est tenue par une femme rigide qui n'apprécie pas de voir débarquer la police après le suicide potentiel de l'une des pensionnaires.Une enquête grise, un très léger suspense et surtout parfois des phrases qui ne veulent rien dire, et je ne pense pas que ce soit le fait de la traduction.Cette cause des femmes aurait mérité mieux à mon humble avis.
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L'autrice nous plonge dans un univers psychologique sombre et cruel en ancrant son thriller dans un refuge pour femmes battues. le parcours professionnel de Jessica Moor nourrit avec précision et moult détails l'enfer vécu par ces femmes et leurs enfants. Elle partage avec le lecteur ses connaissances glaciales de la cinétique de l'emprise du mari bourreau et harceleur sur sa victime.

Dans ce quotidien d'horreur, il y a beaucoup de peur et de nombreux décès. L'autrice fait le choix de focaliser l'histoire sur Katie, elle-même conseillère dans un refuge sécurisé de Manchester. Alors que son corps est retrouvé au pied d'un pont, tout laisse à penser qu'il s'agit d'un suicide. Quelques détails troublants poussent tout de même la police à mener l'enquête...

L'autrice alterne les chapitres entre la vie sentimentale passée de Katie et le quotidien de l'enquête. C'est cette dernière partie que j'ai la moins appréciée. J'ai trouvé la narration extrêmement décousue, navigant entre les différents protagonistes sans que cela ne participe réellement à l'avancée de l'enquête. Par contre, la période appelée "avant" est brillante. le lecteur est projeté à la place d'une femme, depuis sa rencontre avec un homme qui la séduit jusqu'à la fin de son couple, en passant par toutes les étapes des sévices psychologiques et physiques assénés par son tortionnaire. C'est glaçant de réalisme et extrêmement pédagogique. Pour cela, cette lecture est nécessaire.

Comme vous l'aurez compris, mon bilan de lecture est plutôt mitigé. Malgré cela je vous invite à lire ce roman mais sans trop attendre de l'approche polar du thriller.
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Lecture un peu mitigée, avec de beaux points positifs mais quelques bémols qui n'ont pas gâché ma lecture, mais m'ont pas mal frustrée.

Banlieue de Manchester. Katie Staw est une jeune fille travaillant comme conseillère dans un refuge pour femme battues. Lorsque nous faisons sa connaissance, elle rencontre Jamie dans une boîte de nuit. Il est gardien de prison et le feeling passe bien entre eux deux. Katie semble heureuse et épanouie. Sauf que quelques pages plus tard, le cadavre de Katie est retrouvé, et tout porte à croire qu'elle s'est suicidée. On ignore quel est l'espace temporel entre ces deux moments clés de l'existence de Katie (1er couac, cela m'a perturbée : son petit ami Noah, vient reconnaître le corps. Qui est-il ? Et où passé Jamie ?) .

Le lieutenant Daniel Whitworth ne croit pas à l'hypothèse du suicide. Car, même si Katie était une adepte des anti-dépresseurs et portait des stigmates d'automutilation, quelque chose le chagrine. Allant à l'encontre du légiste qui conclu au suicide (2ème couac, en général les enquêteurs ne font pas autant de zèle…), Daniel va suivre son instinct jusqu'à cet indice capital le confortant dans la thèse du crime (n'insistez pas, vous ne saurez rien !). Il fait équipe avec l'inspecteur Brookes et leur tâche sera ardue : tirer les vers du nez des femmes réfugiées au foyer, fuyant les hommes comme la peste, et se serrant les coudes dans une omerta du secret ou chacune détient une pièce du puzzle macabre. Confier cette enquête à une femme aurait été bien plus simple (3ème couac : les pensionnaires se referment comme des huîtres, normal. Vous vous confierez, vous, à un homme, après avoir été battue, violée, humiliée par votre ex-compagnon ?) !

La construction de ce roman est atypique, nous alternons entre « maintenant », avec l'enquête de Daniel, et « avant », où, tel un voyeur, le lecteur est plongé dans la vie de Katie avant le drame.

Les personnages sont très intéressants et bien détaillés psychologiquement. Daniel a des idées bien arrêtées concernant la violence faite aux femmes. Il est assez sceptique et dédaigneux, il m'a beaucoup agacée ! La soixantaine bien tassée, c'est une autre génération, il ne fait pas l'effort d'évoluer en même temps que la société. Quant à Jamie, parfait d'apparence, il se révèle être le petit ami abusif, dépréciant Katie, l'isolant de ses amis. Il va prendre le contrôle de sa vie. Katie ne s'affole pas outre mesure, pensant qu'elle est fautive en réagissant de manière excessive. Nous suivons sa lente agonie et sa descente aux enfers. L'enfer, justement, d'où pensent être revenues les pensionnaires du foyer. Leurs récits m'a glacé le sang.

La violence faite aux femmes est décrite dans ce roman sous deux angles : tout d'abord avec Katie et Jamie, en live je dirais, et par le biais des locataires du refuge, qui racontent leur passé glauque et effrayant, nous permettant de mieux évaluer les conséquences terribles qui découlent d'une telle relation. Un thème effroyable, dépeint avec énormément de vérité, de justesse, sans filtres. L'auteure montre la nature lente et insidieuse de la violence domestique. Rien n'est épargné au lecteur, c'est une histoire qui met les nerfs à rude épreuve, il faut le savoir.

La fin m'a scotchée. J'en avais deviné certains aboutissements, mais j'avoue que ce twist, je ne l'ai pas vu venir ! Ou comment trucider son lecteur.

Autre bémol, la plume de l'auteure. Outre la construction, qui peut déstabiliser (il faut s'y habituer), j'ai trouvé certaines descriptions bien trop longues à mon goût. du coup, le rythme de l'intrigue s'en ressentait, et ma lecture a constamment fait le yoyo entre « je ne peux pas m'arrêter je veux connaître la suite », et « bon, sinon, c'est quand qu'il se passe quelque chose ? ». Cette dernière phrase prenant le pas sur la première malheureusement.

Cela ne m'a pas empêchée malgré tout de passer une belle lecture qui s'est avérée dérangeante, sombre et révoltante. La violence domestique est plus courante qu'on ne le pense (l'actu nous le confirme quasi tous les jours) et les femmes qui y sont confrontées ne savent pas comment y mettre un terme. Bouleversant. et inconfortable. Un regard sur notre société et sur des situations devenues malheureusement banales.

« Que toutes ces putains de féministes aillent se faire foutre. le féminisme est un cancer. »

Un roman que je vous conseille malgré tout, ne serait-ce que pour le thème abordé, qui ne vous laissera aucunement indifférent.

Je remercie les Éditions Belfond et la masse critique Babélio pour cet envoi.

#lesfemmesquicraignaientleshommes #JessicaMoor #Belfond
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Le cadavre de Katie Straw est retrouvé sous un pont à Widringham dans la banlieue de Manchester. Elle se serait noyée. Pour déterminer s'il s'agit d'un suicide ou d'un meurtre, le lieutenant Whitworth est chargé de l'enquête.

Cette jeune femme travaillait dans un refuge sécurisé de la banlieue de Manchester réservé aux femmes maltraitées et dirigé par Valérie Redwood. Et lorsque Withworth et son assistant l'inspecteur Brookes tentent d'interroger la responsable et ses pensionnaires, ils se heurtent à la loi du silence, ces femmes ayant de bonnes raisons de ne plus faire confiance ni à la police ni aux hommes.

Le récit alterne entre l'enquête (Maintenant) et la vie de Katie avant son embauche dans ce refuge (Avant). Elle avait rencontré Jamie, un garçon charmant, attentionné et bien comme il faut…

Si l'enquête ne m'a pas passionnée et traîne par moments en longueur, la partie « Avant » se révèle extrêmement bien construite et intéressante. Elle nous révèle la manière insidieuse et particulièrement intelligente de l'emprise croissante de Jamie sur sa victime.

J'ai aussi apprécié tout ce que révèle le récit sur la vie de ces femmes maltraitées issues de différents horizons, et dont l'autrice décrit toutes les nuances de l'emprise qu'exercent encore leur ex compagnons, même après l'éloignement.

Plus qu'un polar, c'est un thriller psychologique dont on ne sort pas indemne et qui réserve un final particulièrement surprenant. Comment deviner qui sont ces hommes qui assènent avec tant de violence des coups au corps et/ou des coups a l'âme ?
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Ce récit oscille entre le genre policier et le thriller  psychologique.
Une jeune femme Katie est retrouvée noyée dans une rivière, dans la banlieue de Manchester près du lieu où elle travaille, une résidence sécurisée qui accueille les femmes battues.
L'inspecteur Whitworth et son acolyte vont mener l'enquête pour déterminer s'il s'agit d'un suicide ou d'un homicide. Ils interrogeront ainsi les femmes qui se sont réfugiées dans ce foyer isolé, loin des hommes qui les ont détruites.

On alterne entre 2 temporalités dans ce récit.
Dans le passé, nous découvrons Katie avant son arrivée dans le foyer, lors de sa rencontre avec Jamie, l'homme qui va partager sa vie et qui subrepticement va l'isoler de ses amies et exercer sur elle une emprise psychologique nocive.
Dans le présent, nous découvrons le quotidien de ses femmes, qui ont été victimes de leur compagnon, à travers l'enquête menée par l'inspecteur.

C'est une lecture qui a été en demie teinte pour ma part.
La plume est fluide, et la double temporalité permet de garder un certain rythme.
Forcément, le sujet fait réagir.
J'ai été révoltée, j'ai eu la gorge serrée, j'ai ressenti de la colère face au traitement de ces femmes/mères qui ont besoin de se reconstruire sereinement mais qui ne disposent pas des moyens nécessaires pour y parvenir
Cependant il m'a manqué l'attachement aux personnages. J'ai trouvé qu'ils n'étaient pas assez développés. J'aurai aimé en savoir plus sur le vécu de ces femmes, sur leurs sentiments. Leur situation est mise en avant, mais pas leur psychologie. On ne les connaît pas. Elles sont placées là dans l'histoire, telles des ombres qui vite se terrent dans leur chambre...
Je n'ai parfois pas compris les agissements de certaines.
Et c'est franchement dommage de ne pas avoir influé dans ce récit plus de vie, et donné plus d'épaisseur et de relief à ces femmes victimes.
Reste un twist final que je n'ai pas vu venir, mais ça ne rattrape pas la platitude et la distance que j'ai ressenti.
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Reçu lors d'une Masse critique privilégiée, grâce à Babelio et aux Éditions Belfond que je remercie .

Je trouvais l'idée de départ de ce roman noir intéressante : traiter de la violence faite aux femmes à travers le prisme du thriller psychologique. D'abord parce que le sujet s'y prête, hélas, assez bien. Ensuite parce que toute forme est bonne pour poser ce problème douloureux sur la table, faire changer les choses et faire évoluer le regard des gens : des hommes bien sur, mais aussi de la police et de la justice qui instruisent ces affaires de violences conjugales, et de tous ceux qui, témoins de ces violences, n'osent pas ou ne savent pas comment aider les victimes.

Je partais donc avec un bon a priori, mais j'ai assez vite déchanté.
Le livre est découpé en courts chapitres intitulés «  Avant » et «  Maintenant ». Dans les chapitres « Avant », nous suivons l'histoire de Katie, une jeune femme de la banlieue londonienne vivant chez sa mère atteinte d'un cancer et qui, au début du livre, rencontre Jamie avec lequel elle va nouer une relation qui va devenir très vite toxique pour elle. C'est la partie la plus intéressante du livre qui montre l'emprise sournoise mais parfaitement calculée que certains hommes peuvent exercer sur leur compagne et que la violence n'est pas forcément physique mais psychologique et tout aussi destructrice. On reste malgré tout sur sa faim car on aimerait en savoir davantage sur Katie, le personnage reste assez flou.
Les chapitres « Maintenant » concernent une enquête policière : une femme a été retrouvée noyée dans la rivière à Widringham, banlieue de Manchester. Suicide ou crime ? Elle travaillait dans un foyer pour femmes battues dans lequel vient enquêter la police. Prétexte, pour l'auteur, de montrer d'autres profils de femmes victimes de violences, sauf que là aussi cela reste un peu trop superficiel, et on a du mal à ressentir de l'empathie pour elles. Contrairement à ce que laisse entendre la 4e de couverture, leur rôle dans l'histoire est très mince et on ne peut vraiment pas dire que « chacune détient une pièce de ce puzzle macabre » !
Qui mène l'enquête ? Un gros balourd d'inspecteur proche de la retraite, réac et plutôt misogyne et son jeune adjoint, plus futé mais guère plus ouvert. Quant à la directrice de la « résidence sécurisée », elle est très caricaturale aussi , « une femme courtaude et grassouillette » présentée par l'inspecteur comme une « arrogante parodie de féministe, avec son rouge à lèvres écarlate, sa condescendance d'emmerdeuse », « aussi coopérative qu'un sac de ciment ».

Manque de profondeur des personnages, des longueurs (un comble pour un thriller..) et une écriture très plate, avec parfois des phrases assez incongrues , comme celle ci , à propos de la mère de Katie : « Elle mentionne des chiffres- le taux de globules blancs, qui semble passionner tout le monde- comme s'il s'agissait d'oeuvres d'art risquant de se trouver avilies par l'indignité d'une interprétation de profane »...??

Bref, très déçue ! J'ai du mal à comprendre les quelques critiques dithyrambiques qui souvent, d'ailleurs, reprennent la présentation de l'éditeur.
Jessica Moor a travaillé auprès de femmes victimes de violence, ce qui l'a motivé, nous dit-on , à «   se faire le porte voix de celles qui sont contraintes au silence ». On dit souvent que les bons sentiments ne font pas de la bonne littérature.. Si ce livre fait parler de lui ce sera à cause de son sujet mais sûrement pas pour ses qualités littéraires.
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Bof ... Alléchée par le résumé et les critiques dithyrambiques, je me suis plongée dans le roman de Jessica Moor et je n'ai rien compris : ni les critiques dithyrambiques, ni le livre que j'ai trouvé brouillon, confus, mais c'est peut être moi qui suis brouillon et confuse en ce moment.
Le titre français un peu à rallonge n'a aucun rapport avec le titre en VO "The keeper" : le gardien/gardienne, un mot à double sens puisqu'il peut être protecteur mais aussi synonyme d'emprisonnement qui résume mieux à mon sens le roman car dans celui-ci les victimes sont duelles : elles aiment et elle détestent ceux qui leur font du mal. le rapport victime/bourreau n'est pas si simple, basé sur un rapport de prédation qui parfois prend tout son temps pour se mettre en place, le temps qu'il faut pour détacher la victime de sa famille, morceler son esprit, ses croyances.
Alors oui, effectivement, nous sommes dans un refuge pour femmes battues Widringham, victimes de harcèlement, de coups d'hommes, des femmes de tous horizons, aisées ou non, droguées, et de toutes les couleurs de peau (sur ce sujet, nous sommes toutes semblables). Ce refuge est tenu par une main de fer par une femme,Valerie Redwood, qui s'accroche à la défense des femmes. Lorsqu'on retrouve le cadavre d'une des aidantes du refuge, Katie Straw, et qu'il s'avère que son identité était fausse, la police intervient sous la forme de deux enquêteurs : le lieutenant Daniel Whitworth, 60 ans, revenu de tout, qui a une épouse, Maureen et une fille de 16 ans, Jennifer et l'inspecteur Brookes, un trentenaire, plus dynamique, qui semble plus sensible à la cause des femmes.
Leur première et unique piste est le petit ami de la défunte, Noah, qui n'était pas présent le jour du décès de Katie : crime ou suicide ?
Dans ce refuge, on rencontre : Nazia, Sonia, Jenny, Angie, Lynne. Elles sont à l'abri derrière les murs du refuge qui a bien du mal à tenir car les subventions sont inexistantes. Elles sont là, seule ou avec leurs enfants, avec leurs secrets et leurs blessures.
Nous suivons aussi une autre histoire : celle de Katie, qui travaille à la city à Londres et Jamie, qui travaille dans l'univers carcéral qui se rencontrent dans une boîte de nuit et vont peu à peu vivre ensemble.
J'ai bizarrement eu du mal à m'attacher à ces femmes, sauf peut être la droguée, dont le cynisme allié à un grand réalisme me plaît. Je ne sais ce qui manque pour que je me joigne au concert de louanges autour de ce roman : je vais attendre le prochain et voir si j'accrocherais plus.
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Tout porte à croire que Katie Straw que l'on vient de sortir de l'eau s'est suicidée, c'est en tout cas l'avis de la Police et du détective Dan Whitworth. Les résidentes du refuge pour femmes dans lequel elle travaillait, ne le pensent pas, alors, que s'est-il passé ? Elles savent bien au fond d'elles reconnaître la violence quand elles la rencontre et clairement quelqu'un l'a tuée. L'enquête débute et rapidement le personnage de Katie semble bien plus mystérieux qu'il n'y paraît. Les chapitres alternent entre « avant » et « maintenant », tantôt on suit l'enquête policière sur la mort de Kathy, tantôt on revisite ses derniers mois jusqu'à sa mort. Ce sont les moments que j'ai préféré car j'ai ressenti beaucoup d'émotions au déroulé de son histoire. Nous pouvons suivre l'avancée de l'enquête au présent bien qu'il ne se passe pas grand-chose, recueillir des témoignages de femmes traumatisées par les violences domestiques qu'elles ont subies, s'avère plus compliqué que prévu mais quand cela arrive c'est une claque assurée. Un livre qui ne peut que nous bouleverser, une écriture qui donne toute sa place aux personnages et à leur psychologie. Des histoires de femmes brisées, uniques et pour la plupart terribles. Si vous chercher les critères habituels d'un thriller passer votre chemin, ici, on est plus dans une étude de cas, un témoignage sur les violences faites aux femmes et c'est déjà en soi quelque chose de fort réussi. Un panel de toute les horreurs que peuvent subir les femmes, et au-delà, leur grand courage pour tenter de survivre aux abus. Même si elles sont loin de leur agresseur, elles ne sont jamais totalement libérées de leur emprise psychologique. Un sujet qui fait régulièrement la une de l'actualité. Un style direct, qui ne nous épargne pas, c'est souvent déchirant et révoltant. le personnage du détective est parfait dans tout ce qu'il représente comme imperfections justement. Un premier roman noir et puissant, malheureusement, la fin s'est révélée pour moi décevante car prévisible. Bonne lecture.
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