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EAN : 9781785864223
192 pages
Titan Comics (08/01/2019)
4/5   1 notes
Résumé :
The adventures of Dorian Hawkmoon, Duke of Köln, as he fights against the Dark Empire of Granbretan and attempts to free himself from a malevolent Black Jewel that has been implanted in his brain.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'un diptyque sur le personnage d'Hawkmoon qui ne nécessite aucune connaissance préalable du personnage. Il comprend l'adaptation des deux premiers livres de la légende d'Hawkmoon : le joyau noir (1967) & le dieu fou (1968). Cette adaptation a été réalisée par James Cawthorne (1929-2008) en bande dessinée, en noir & blanc, en 1979. L'artiste a également adapté les 2 livres suivant L'épée de l'aurore (1968), le secret des runes (1969), regroupés dans The Michael Moorcock Library: Hawkmoon - the Sword And The Runestaff The James Cawthorn Collection . le présent tome s'ouvre avec une introduction de 6 pages, écrite par Burne Hogarth (1911-1996), mettant en évidence les caractéristiques narratives de cette adaptation, les forces et les faiblesses de l'artiste. Il se termine avec une interview de l'artiste de 6 pages, sur sa carrière, menée en 1979 par David Britton.

Dans un futur dystopique, le monde a été bouleversé et transformé par le Tragique Millénaire. Les îles de la Granbretanne formèrent l'Empire des Ténèbres, et le Bâton Runique devint l'objet le plus sacré par lequel jurer. Face aux Ténébreux Empire, le fief du comte d'Airain reste encore indépendant en Kamarg. Dans ce monde à la technologie erratique et aux mutations génétiques animales impressionnantes, le baron Meliadus de Kroiden se rend à Aigues-Mortes pour rencontrer le comte d'Airain et le convaincre de se rallier à la Granbretanne. le baron est à la fois le grand connétable de l'Ordre du Loup, et le premier chef des armées de l'empereur-roi Huon. le comte parvient à repousser les avances d'alliance du baron. Pendant la nuit, Meliadus a son troisième rendez-vous avec Ysselda, la fille du comte mais il perd patience et l'agresse. le poète Noblegent s'interpose et il se fait poignarder. le comte est réveillé par les cris de sa fille : il intervient et il désarme le baron dans un duel à l'épée. Ce dernier n'a d'autre choix que de repartir avec sa suite dans la nuit. Il jure sur le Bâton Runique de se venger : de tuer le comte, de faire sienne Ysselda et de mettre la Kamarg à feu et à sang.

Sur la rivière, le duc Dorian Hawkmoon de Köln est amené sur un navire qui est en train de passer entre les tours de Londra, la capitale de Granbretanne. Il a fomenté une révolution qui a été matée, et il doit comparaître devant les seigneurs de Granbretanne. Arrivé au coeur de la capitale, il est directement jeté en prison. Meliadus apprend cette nouvelle et décide de faire d'Hawkmoon, une arme pour infiltrer Aigues-Mortes. Il ordonne que le prisonnier soit conduit dans ses appartements. Après quelques jours, il le reçoit en personne et l'informe que c'est lui qui a tué son père et qui a pillé Köln. le baron est troublé par l'apathie d'Hawkmoon, mais il donne suite à ses projets. Hawkmoon est conduit dans les laboratoires du baron Kalan de Vitall, grand connétable de l'Ordre du Serpent, Scientifique en chef de l'Empereur-roi Huon. le scientifique installe son cobaye dans un fauteuil et fait descendre un énorme appareillage effectuant une sonde mentale pour déterminer si le cobaye est capable de servir l'Empereur-Roi. Alors que le sondage mental s'opère, Hawkmoon est assailli par d'étranges visions qui ne sont pas toutes des souvenirs à lui. Finalement il passe le test, même si son esprit est jugé bizarre. Plus tard, Meladius lui explique ce qu'il attend de lui : le servir pour faire tomber le comte d'Airain. Pour s'assurer de ne pas être trahi, il fait incruster un joyau noir espion sur le front de Dorian Hawkmoon.

Il s'agit d'une adaptation d'une incarnation du champion éternel de Michael Moorcock qui se démarque des autres rééditées par l'éditeur Titan Comics (Elric, Corum, Eekosë) parce qu'elle est en noir & blanc, et qu'elle a été réalisée par un artiste anglais, alors que les autres sont des comics américains. Qui plus est, James Cawthorn a collaboré sur d'autres projets avec Moorcock, en direct, pas uniquement par roman interposé. Dans l'introduction, Hogarth fait remarquer que la narration est parfois chaotique, en particulier par manque de transitions, et par enchaînements abrupts. Effectivement, la lecture de cette bande dessinée donne une impression faussée de l'écriture de Moorcock, plus fluide et très facile d'accès. Ce n'est donc pas un reflet fidèle de l'oeuvre originale. L'adaptation des tomes 1 & 2 de ce premier cycle de la légende d'Hawkmoon s'en trouve un peu hachée, comme si l'artiste passait d'une scène qui l'intéresse visuellement à la suivante, guère intéressé par un rythme régulier. En outre, s'agissant d'un récit datant de plusieurs décennies, certaines caractéristiques novatrices à l'époque sont devenues monnaie courante, parfois même des clichés, comme ce mélange de science-fiction et Fantasy. de plus la bande dessinée a souvent tendance à faire ressortir avec évidence les artifices narratifs de l'intrigue. Ici le lecteur finit vite par sourire devant les interventions très opportunes du Chevalier d'Or et de Jais. Pour autant cette bande dessinée remplit l'objectif de pouvoir découvrir Hawkmoon et ses aventures, sans avoir à lire les livres, si on préfère s'y aventurer avec des images.

D'un autre côté, l'éditeur Titan Comics aurait pu rééditer la version comics américains édités par First Comics, et réalisée par Roger Salick & Rafael Kayanan, mais a préféré cette adaptation britannique. Dans un premier temps, il semble au lecteur que l'approche de James Cawthorne est de réaliser des belles cases pour illustrer un court texte. Il n'utilise aucun phylactère, ni bulle de pensées, les dialogues étant tous retranscrits dans un cartouche, ou dans un texte sans bordure pour l'encadrer. Ainsi le récit débute par dessins en pleine page pour présenter le baron Meliadus, avec des textes d'un à trois paragraphes plaqués dessus. Puis la narration visuelle passe à des cases, mais comme des tableaux un peu figés, accolant un instant à autre, sans plan séquence suivant un déplacement ou un mouvement. Ce n'est qu'à partir de l'adaptation du deuxième livre (Le dieu fou) que certaines pages comportent une narration plus classique conçue en plan de prise de vue. le lecteur relève immédiatement une autre caractéristique prononcée des dessins : de nombreux traits encrés pour apporter des textures aux surfaces, pour sculpter le relief des formes, pour donner du poids aux éléments représentés. Fort heureusement, la reprographie est de très bonne qualité, évitant l'effet des traits qui bavent, ce qui aurait donné des masses informes et imprécises.

Une fois passé la phase d'adaptation aux idiosyncrasies des dessins, le lecteur est en mesure d'apprécier sa lecture. Il constate vite que les textes sont courts et que les pages se lisent vite, sans éprouver la sensation de lire des pages du livre coupées en morceaux et collées sur les images. Visuellement la présentation du baron Meliadus est sympathique : sombre à souhait, massif, imposant sur son destrier caparaçonné avec des queues de loup en parure. du fait de la densité des petits très secs pour les textures au sein de chaque contour, certaines tenues vestimentaires peuvent donner l'impression de manquer de détail, d'être plutôt représentées pour une impression générale. Mais dès qu'il commence à passer un peu plus de temps sur une case ou une page, le lecteur constate que les détails sont bien là, que ce soit pour les vêtements des roturiers, les tenues plus élégantes des nobles, les armures portées au combat, les casques à l'effigie d'animaux (par exemple le loup pour Meliadus bien sûr, ou encore en forme d'insecte pour les soldats de l'Empire des Ténèbres). Il en va de même pour les constructions humaines. Les décors ne sont pas en carton-pâte. Certes dans un premier temps, le lecteur voit surtout une approche d'illustrateur créant un arrière-plan pour une case spécifique, par exemple une vue d'Aigues-Mortes de loin, une maison à l'architecture sortant de l'ordinaire, une salle de festin, etc. Même perçues comme des illustrations pour un instant ponctuel, elles impressionnent : les deux tours de Londra implantées dans la rivière et vues depuis une embarcation sur l'eau, un mur orné monumental dans le palais de l'Empereur-Roi Huon, le vol d'un ornithoptère au-dessus de Deau-Verre, le survol des fortifications d'Aigues-Mortes, etc. Lorsque les personnages reviennent à Aigues-Mortes, le lecteur s'aperçoit de la cohérence de la représentation avec la première fois, indiquant que l'artiste conçoit ses décors de manière à pouvoir les décrire à nouveau, plutôt que de suivre l'inspiration du moment, sans souci de cohérence.

Le lecteur observe également que James Cawthorn ne représente les décors que lorsque c'est indispensable, mais pour autant les cases ne donnent jamais l'impression d'être vides ou minimalistes en termes d'informations visuelles. Il représente les personnages et les accessoires (et les décors quand il y en a) en leur donnant de la consistance, en les rendant concrets et réels. Il montre sa vision pleinement réalisée du texte de Michael Moorcock. le lecteur se rend vite compte que l'artiste ne recopie pas des passages des romans, pour plaquer sur une image. Il peut trouver son travail d'adaptation haché, mais il donne corps à cette civilisation hybride bâtie sur les ruines du monde contemporain de la fin des années 1970, aux guerriers, aux soldats, aux nobles, au peuple, aux combats, aux animaux ayant subi des mutations génétiques. Les créations de Moorcock s'incarnent et deviennent très concrètes pour le lecteur, pleines de saveur, dans un monde très cohérent, pas fait pour flatter l'oeil, mais pour transcrire cette ambiance composée de déliquescence, de persécutions, de combats, de cruauté, d'appareils technologiques tellement originaux qu'ils confinent à la magie.

Cette adaptation de la légende d'Hawkmoon s'adresse avant tout aux amateurs de Michael Moorcock ou de James Cawthorn. Il faut un peu de temps pour s'adapter aux caractéristiques narratives visuelles et structurelles. Une fois passé ce temps, il apparaît que Cawthorn progresse régulièrement, qu'il a une vision claire du monde d'Hawkmoon et des personnages, et qu'il réalise une adaptation personnelle, à la fois respectueuse, à la fois apportant un vrai regard sur ces deux histoires. Sous réserve de contextualiser ces récits, le lecteur peut comprendre l'utilisation de conventions inhérentes au genre (plus d'intérêt porté aux nobles qu'au peuple, rôle très limité pour la gente féminine), et distinguer l'originalité du romancier, avec une narration visuelle personnelle et très appropriée.
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