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Critique de Pavlik


J'attendais surement trop de cette chaleur venue d'ailleurs...Ce premier opus du cycle de la Fin des Temps, cycle rédigé par Moorcock dans les années 1970, me laisse une impression mitigée.

A la fin des temps, très loin dans l'avenir, une poignée d'êtres humains subsistent sur Terre. Ils maîtrisent l'énergie des anciennes cités (sans que l'on sache trop comment) et grâce à des anneaux qu'ils portent en permanence, ils peuvent tout modeler à leur guise : aussi bien le climat que les continents eux-mêmes, en passant par leur propre corps...Ils sont même carrément devenus immortels et vivent sans aucune morale, avec pour seul objectif l'assouvissement de leurs envies et caprices.

Jherek Carnelian est l'un d'eux et sa vie se voit bouleversée par l'arrivée de Mrs Amelia Underwood, une femme venue tout droit du XIX siècle, dont la vie est régie par la strict observance de l'étiquette de l'époque victorienne. Ces deux-là n'ont donc, a priori, rien à faire ensemble mais l'amour, à l'image des habitants de la Fin des Temps, est capricieuse...

Si, d'un point de vue romanesque, et malgré un style pas désagréable, j'ai été assez déçu, la réflexion sous-jaccente m'a, en revanche, plutôt bien plu. Globalement, ce roman manque quand même un peu de densité pour exprimer au mieux tout le sel d'une idée pourtant intéressante (l'univers de la Fin des Temps). Et par ailleurs, quelques personnages secondaires, que l'on aimerait voir plus présents, nous laissent une impression d'inachevé, au niveau de la caractérisation.

Néanmoins, l'intention de Moorcock (qui demeure une hypothèse que j'énonce) me parait d'avoir cherché à trouver (à créer ?) le point de jonction entre SF et Fantasy et c'est une intention bien louable, de mon point de vue, mais dont la concrétisation ne me semble que partiellement réussie. Quant à la réflexion sous-jaccente elle est, comme dans d'autres oeuvres de l'auteur, à mettre en lien avec l'esprit des sixties londoniennes, une époque justement en rupture avec l'époque victorienne dont Mrs Underwood est issue. Et si cette période ne devait pas manquer de sens (dont le point d'horizon était l'Empire Britannique), le swinging london, et son vent de liberté, mettait plutôt en avant une jouissance tout azimut, débarrassée des carcans du passé. La question peut alors s'énoncer ainsi : y-a-t-il un sens, au delà de la jouissance, c'est-à-dire un nouveau paradigme prenant en compte les aspirations nouvelles ?

Certes, je n'ai pas lu l'ensemble du cycle (deux autres romans et un recueil de nouvelles) et ma vision de ce premier tome est donc un peu tronquée, sans doute manque-t-elle d'une perspective, mais, malgré un ennui relatif à sa lecture, il ne m'a nullement découragé de poursuivre plus avant l'exploration de la Fin des Temps.
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