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Jean-Pierre Pugi (Traducteur)
EAN : 9782070344581
688 pages
Gallimard (29/03/2007)
2.91/5   32 notes
Résumé :
Mary Gasalee, David Mummery, Josef Kiss…Tous les trois sont fous. C'est en tout cas ce que veut faire croire la bonne société londonienne qui ne cessera de les abrutir de médicaments ou de les enfermer sous prétexte qu'ils entendent des voix. Et s'ils n'étaient pas si fous que ça? Et si les secrets, l'esprit de Londres leur étaient réellement dévoilés grâce à ce pouvoir incompréhensible qui leur permet de lire les pensées des gens qu'ils croisent? De 1940 à la fin d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Considéré comme LE chef d'oeuvre de Michael Moorcock (auteur pourtant davantage réputé pour son célèbre « Cycle d'Elric »), « Mother London » est un roman incontestablement ambitieux puisqu'à travers le récit de la vie de trois personnages, l'auteur entreprend de nous livrer un véritable portrait de la ville de Londres des années 1940 à 1980. le lecteur est donc invité à suivre la route de Mary Gasalee, David Mummery et Josef Kiss, trois protagonistes atypiques souffrants de troubles psychologiques qui se manifestent par des voix inconnues résonnant sans arrêt dans leur tête. Mais sont-ils vraiment fous ? Et si ces voix n'étaient pas le fruit de leur imagination mais les échos de la ville elle-même et des habitants qui la peuplent ? Dès les toutes premières pages, Moorcock déstabilise son lecteur qui a bien conscience qu'il va devoir redoubler d'attention et de patience pour bien comprendre là où veut nous emmener l'auteur. Et pourtant, même ces efforts ne suffisent parfois pas. Car si j'ai effectivement apprécié cette lecture, j'ai parfaitement conscience d'être passée à côté de la majorité du roman. Moorcock y tisse en effet une toile incroyablement complexe dans laquelle les personnages ne cessent de se croiser et de se recroiser, souvent sans qu'on ne s'y attendent, parfois sans qu'on y ait prêté attention avant qu'un détail ne vienne ne nous le rappeler. Il faut dire aussi que l'auteur accentue la difficulté en optant pour une construction complètement décousue chronologiquement qui rend les personnages souvent difficiles à suivre. Les références à l'histoire et à la géographie de la ville de Londres sont quant à elles trop nombreuses, trop pointues et seul un lecteur qui connaîtrait la capitale anglaise comme sa poche pour l'avoir arpentée depuis des années serait, à mon sens, à même de bien saisir la profondeur et l'ingéniosité du tableau que nous peint ici Moorcock.

Car il s'agit incontestablement d'un magnifique portrait qui est ici brossé de la ville de Londres que l'on regarde changer et évoluer bien davantage que les protagonistes eux-mêmes. L'auteur souligne notamment l'importance des conséquences du Blitz, non seulement les destructions matérielles mais aussi le traumatisme psychologique qu'il a entraîné chez la plupart des Londoniens après la fin de la guerre. Les chapitres consacrés à cette période sont d'ailleurs ceux qui m'ont le plus captivée, sans doute parce que je n'ai pu m'empêcher de penser alors aux romans de Connie Willis consacrés eux aussi à cette période spécifique de l'histoire de l'Angleterre. J'ai également été particulièrement sensible aux passages dédiés aux méthodes avec lesquelles nos trois protagonistes ont pu être traités tout au long de leur vie pour leur « folie ». Fonctionnement des asiles, médicaments prescrits et leurs effets parfois dramatiques, condescendance des médecins envers leurs patients, expérimentations douteuses envisagées..., les détails dont fourmillent l'ouvrage témoignent là encore du colossal travail de recherche qu'a du entreprendre l'auteur afin de donner pleinement vie à sa création. Car au-delà des sujets déjà évoqués, l'auteur aborde également avec une minutie incroyable la question de l'évolution des styles musicaux dans les années 60-70, l'immigration et le racisme lattant dans certains quartiers, mais aussi la place des femmes ou encore les rapports entretenus entre les Londoniens et leurs souverains. Mais ce sont surtout des lieux que l'on découvre, des rues, des quartiers, des édifices et surtout des pubs qui possèdent chacun leur propre personnalité et dans lesquels Moorcock nous entraîne en fonction de l'humeur des personnages ou de l'importance de la scène qui va se jouer.

Michael Moorcock rend avec « Mother London » un magnifique hommage à cette ville de Londres qui, de décor, en vient à assumer le rôle de véritable protagoniste du roman. Difficile cela dit de toujours bien suivre l'auteur qui nous entraîne dans une toile complexe que je n'ai, pour ma part, pas toujours réussie à bien comprendre. Une lecture exigeante. Peut-être un peu trop...
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C'est le premier livre que je lis de cet auteur britannique. Il est épais et très concentré. Il mériterait une relecture qui me permettrait d'en faire ressortir les faits marquants. Je me suis attachée à deux protagonistes : Joseph Kiss et Mary Gasalee qui, tout deux, ont une vie pas banale et qui ont été impactés par la dernière guerre mondiale et le Blitz qui a durement touché la capitale britannique. Les autres personnages papillonnent autour et le livre aurait gagné à plus de clarté en les éliminant un peu.
Les voix entendues par les « fous » sont retranscrites au fil du texte et ajoutent beaucoup d'hermétisme au récit. J'ai essayé de les lire et de comprendre mais j'ai abandonné et souvent j'ai sauté le texte en italique de retranscription des voix. Cela ne m'a pas trop plu et j'avoue que je m'en serai bien passée.
Un livre à relire car il contient quelques pépites (bien ensevelies « sous les décombres ») mais je ne pense pas vouloir le faire tout de suite. Je vais passer à autre chose.
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Mother London, avec ses 630 pages est un roman très dense. Une large place est faite à la ville de Londres, son histoire, sa géographie dans les quelles on erre et se perd longuement et qui est au centre de l'intrigue et des conversations. L'histoire est celle d'un petit nombre de protagonistes doués de télépathie qui sont suivis par intermittence au sein d'une clinique psychiatrique et en particulier de David, Mary et Joseph même si le récit s'attarde souvent sur certains de leurs amis ou connaissances ainsi que sur d'autres patients. L'auteur évoque en fait peu le "don" des personnages, qui cherchent a le combattre, les pensées que captent ces derniers sont restituées par paragraphes distincts, dans toute leur confusion et leur masse ce qui, bien que la forme soit assez logique, les rend plutôt inintelligibles et peu intéressant pour le lecteur (et pour le télépathe lui même?).
Si le roman s'étire sur plusieurs décennies, elles ne nous sont pas racontées dans l'ordre chronologique ce qui sert parfois l'histoire mais n'est pas des simple au vu de la longueur de l'oeuvre. Je n'ai pas vraiment accroché à l'ensemble mais certaines parties sont agréables à lire, certains personnages m'ont plus ainsi que les aspects poétiques et de belles lignes sur la capitale britannique.
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Le roman, situé à Londres, raconte la vie d'un groupe de parole, rassemblant des patients atteints de troubles psychiatriques. La narration, qui emprunte au fantastique, est complexe : elle fait de constants allers-retours entre passé et présent, mettant en parallèle le cheminement de pensée des malades, et l'histoire de la ville de Londres, notamment durant les bombardements de la Seconde guerre mondiale. le trauma reste vif et il est évoqué de façon poignante, beaucoup plus que dans d'autres livres traitant de la même période. Dans l'idéal, il faudrait le lire avec un plan de Londres sous les yeux tant la description en est minutieuse : quartiers, rues, pubs...
Traduction fluide de Jean-Pierre Pugi.
LC thématique d'août 2021 : ''Un nom de ville dans le titre''
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Vraiment, je n'ai pas aimé ce roman.....soit-disant de science-fiction,mais qui n'en est pas vraiment; au contraire très ancré dans la réalité , avec beaucoup de références aux différents quartiers de Londres et à l'histoire de cette ville.
J'ai trouvé la narration très décousue et le tout, trop confus.
J'avais préféré "Une chaleur venue d'ailleurs" du même auteur.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il a souvent cette vision agréable et banale. Comme si Londres était un pivot autour duquel tout était en rotation, une force stabilisatrice, civilisatrice et progressiste qui influence les comtés avoisinants, la totalité du pays et pour finir l'Empire, et par cet Empire, le monde entier ; une ville plus puissante que toutes celles ayant existé et peut-être plus puissante que celles à venir, car New York ne peut rivaliser avec elle, pas plus que Washington ou toute autre cité. Londres est la dernière capitale des grandes civilisations et les nouveaux empires seront fondés sur des idéaux et des croisades, de pieuses abstractions. L'âge d'or des puissances urbaines a atteint son expansion et entre par conséquent dans une phase de régression qui s'éternisera jusqu'au jour où, comme Athènes et Rome, son souvenir sera devenu plus grand et durable que ses pierres.
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Je ne sais combien de tonnes d'explosifs ont été déversées sur cette immense cible qu'est Londres depuis le début de la bataille d'Angleterre, le 24 août 1940. Il en résulte une ville sinistre, une ville délabrée. La population, qui a élaboré diverses techniques pour faire face au danger incessant, trouve désormais normal tout ce qui est aberrant t était il y a peu impensable. Je pense fréquemment que la capacité de banaliser des choses absurdes et inconcevables est une faculté typiquement anglaise.
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Sa mère était une grande femme de près d’un mètre soixante-quinze aux cheveux bruns bouclés, à la mâchoire lourde, aux yeux verts et aux traits de bohémienne. Elle se prétendait de la famille des Petulengros. Son père, dont elle ne gardait aucun souvenir, était né en pleine nature dans la forêt d’Epping. Les Tziganes naissent et meurent à la belle étoile. Ainsi le veut leur religion. Elle avait une petite boule de cristal, le seul héritage de son père dont la roulotte avait été brûlée avec le corps. Un rituel d’origine indienne, précisait-elle. Le romani est un langage très proche du sanscrit. Des siècles plus tôt ses ancêtres étaient arrivés de la vallée de l’Indus avec toutes leurs croyances. Son patronyme était Hatchim, un terme très ancien donné aux Tziganes sédentarisés.
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Northumberland Street avait un aspect officiel avec ses grandes demeures arcadiennes et victoriennes noircies par le fog au fil des ans, mais cette rue avait une caractéristique plus sympathique : en retrait de la chaussée, près du Graves Passage qui allait se perdre dans la pénombre grondante des arcades de Charing Cross, se trouvait un pub que Joseph King appelait toujours le Northumberland bien qu’il eut changé de nom depuis près de vingt ans. Trouver une référence au Northumberland Arms Hotel dans le Chien des Baskerville avait permis à ses propriétaires de relancer les affaires en aménageant au premier une exposition sur Sherlock Holmes acquise à la fermeture du Festival of Britain. A présent, les soirées passées dans ce qui était devenu le Sherlock Holmes étaient fréquemment interrompues par l’entrée d’un guide qui emmenait une cinquantaine d’Américains se recueillir cinq minutes à l’étage, les faisait redescendre, commandait autant de demi-pintes de bière pression que de membres de son groupe – presque tous trop bien élevés pour qualifier ce breuvage d’imbuvable – et repartait moins d’un quart d’heure plus tard. Joseph Kiss appréciait le spectacle, même s’il imposait d’arriver tôt pour avoir une place au nouveau comptoir de style vaguement Belle Epoque.
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Elle avait entendu le Dr Male décrire les symptômes de la maladie de Huntington. L’énergie sexuelle était décuplée au détriment du surmoi. En se fondant sur ses lectures, elle en avait déduit que la personne concernée était métamorphosée en Bête de sexe par sa libido. Amusée et sceptique, elle se disait que c’était simplement du désir à l’état brut et que Mr Kiss éprouvait probablement la même chose. Son problème n’était pas de savoir pourquoi cet homme et cet adolescent éveillaient sa concupiscence mais par quel moyen elle pourrait l’assouvir. Spoliée de quatorze années d’existence, elle ressentait un besoin de plus en plus intense de rattraper le temps perdu, ce qui l’incitait à céder à toutes ses pulsions et à prendre des risques émotionnels, alors que son bon sens l’informait qu’un tel raisonnement était sans fondement et qu’avoir été plongée dans le coma lors du raid aérien était de la malchance, que s’être réveillée était de la chance tout court. Ils devaient être nombreux dans son cas, sans compter ceux qui avaient été tués. Elle inhala à pleins poumons, en frissonnant.
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Vidéo de Michael Moorcock
Le grand retour d'une figure mythique de la dark fantasy !
La saga tragique d'Elric se poursuit dans ce nouvel épisode marqué par l'arrivée d'un dessinateur exceptionnel, Valentin Sécher, qui prend désormais les rênes de la mise en scène graphique. Une interprétation visuelle magistrale pour entamer un second cycle de quatre volumes, toujours respectueusement adapté – avec quelques aménagements – de l'oeuvre culte de Michael Moorcock avec la bénédiction de celui-ci. Plébiscitée par le public et la critique, LA référence de la bande dessinée de fantasy !
Découvrez Elric Tome 5 par Julien Blondel, Jean-Luc Cano et Valentin Sécher : https://www.glenat.com/24x32-glenat-bd/elric-tome-05-9782344057230
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