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Egos tome 1 sur 1

Gus Storms (Illustrateur)
EAN : 9781632151032
112 pages
Image Comics (16/09/2014)
3/5   1 notes
Résumé :
Far-future action meets midlife crises as an aging hero rebuilds his former team. But to do so, he must cross a line with his wife that cannot be uncrossed.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit du premier tome d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2014, écrits par Stuart Moore, dessinés et encrés par Gus Stoms, et mis en couleurs par Storms, sauf le quatrième épisode mis en couleurs par John Rauch.

Dans un futur très lointain (la race humaine a essaimé dans l'univers), sur la planète Cignus Prime C, Viggo Rasch contemple le carnage autour de lui. La planète a été dévastée, il ne reste aucun survivant. Alors qu'il s'imprègne des vestiges pour déterminer l'identité du coupable, ce dernier apparaît : Masse, et il exécute froidement Rasch. Sur une autre planète, une jeune femme du nom de Shara fausse compagnie à ses parents car elle dispose de la capacité de passer d'une dimension à l'autre, et d'utiliser ces raccourcis pour se rendre où bon lui semble.

Sur Terre, Deuce donne une conférence sur la dernière intervention du groupe de 7 superhéros appelé Earth Galactic Operatives (en abrégé EGOs). Il finit par recevoir le dernier message de Viggo Rasch, et décide d'aller se battre contre Masse, avec une nouvelle équipe de superhéros, contre l'avis de Pixel sa femme.

Ce tome bénéficie d'une introduction d'une page, rédigée par Stuart Moore qui tient à expliquer pour quelles raisons il a souhaité être son propre responsable éditorial sur sa série. le tome se termine par un entretien entre Moore (le scénariste) et Storms (le dessinateur) qui évoquent les points saillants de cette histoire, et de cette série.

Dans l'introduction, Stuart Moore explique qu'i a souhaité recourir à une forme de narration bien spécifique pour son récit : une complémentarité entre textes et dessins, sans redondance d'informations entre les 2, et une répartition homogène et naturelle des informations. Ainsi alerté, le lecteur se prépare mentalement à se concentrer un peu plus pour ne pas perdre d'informations. Finalement, la narration délivre lesdites informations de manière fluide, sans qu'il soit besoin de faire un effort de mémorisation particulier.

Ce tome comprend en fait 2 histoires, la première qui courent sur les épisodes 1 à 3, et la seconde correspondant à l'épisode 4. Stuart Moore propose donc un récit ramassé, pour l'affrontement contre Masse. le lecteur fait connaissance avec Deuce, un héros marqué par son histoire, mais qui conserve le sens de la responsabilité de sauver le monde parce qu'il en a les capacités. Il a la surprise de découvrir l'histoire déconcertante de Pixel, sa femme (la différence d'âge, la différence de motivation, etc.). Stuart Moore s'amuse à constituer une équipe de personnes disposant de superpouvoirs, avec des défauts très humains. D'un côté, il y a l'altruisme de Deuce (sans réelle justification psychologique) ; de l'autre côté les superhéros (individus dotés de superpouvoirs avec des costumes collants) qui l'accompagnent présentent des limitations et des défauts très humains.

Le lecteur retrouve ce même amalgame un peu paradoxal dans l'approche de la science-fiction. Par exemple, Stuart Moore ne se contente pas de balancer le terme d'hyper-espace, pour justifier la possibilité de voyager plus vite que la lumière. Il développe un principe de passage dans une autre dimension où la lumière ne serait pas une valeur absolue, en utilisant le concept de p-branes. le recours à ce concept complexe de physique est un peu nébuleux. D'ailleurs Moore dit clairement dans l'entretien avec Storms (en fin de volume) qu'il ne l'a pas assimilé.

Gus Storms a une approche plus européenne que comics de la bande dessinée, ou en tout cas, il ne reproduit pas les tics spécifiques aux comics de superhéros. Les personnages n'ont pas des corps bodybuildés, mais des morphologies normales d'individus sans surpoids, avec des ossatures différentes. Il dessine des visages sans beaucoup de détails et sans beaucoup de nuances dans les expressions.

Contrairement à l'ordinaire des comics de superhéros, Storms s'intéresse aux décors et aux arrières plans. Il est visible qu'il a la conviction que l'existence de ce futur de science-fiction sera d'autant plus palpable par le lecteur, que les décors seront présents et cohérents d'une page à l'autre en termes de technologie. Storms n'essaye pas d'imaginer une technologie crédible extrapolant sur celles existantes. Il développe un environnement de science-fiction qui refuse l'aspect rutilant et tout propre, qui prend en compte l'usure liée au temps qui passe, sans non plus transformer ces environnements en champs de ruine livrés à l'entropie.

Du début à la fin, le lecteur constate que le scénariste et le dessinateur ont réalisé un énorme travail de coordination pour que les dessins montrent ce qui se passe, et que le texte ne soit jamais redondant avec l'image, qu'il apporte toujours des informations supplémentaires. Cela donne une lecture dense, sans être indigeste. Dans leur conversation, ils indiquent qu'ils ont quand même été confrontés à certaines limites visuelles pour mettre en images le récit. En particulier, Masse se manifeste dans la réalité concrète à une échelle telle qu'il englobe plusieurs corps célestes (planètes essentiellement) et qu'il a bien fallu biaiser sa représentation (en le dessinant à une échelle beaucoup plus petite) pour pouvoir représenter les EGOs en train de l'affronter physiquement. Cela induit une contradiction visuelle acceptable, mais bien présente.

Pourtant à la fin des 4 épisodes, le lecteur ressent comme un goût de trop peu, comme s'il s'agissait plus d'une introduction mettant en place les personnages, que d'un récit complet et autosuffisant. Dans la conversation entre Storms et Moore, ce dernier précise bien que le projet de donner une suite à ces épisodes n'est intervenu qu'après. le quatrième (plus que les autres) n'apporte pas une résolution satisfaisante sur la situation de la mère de Pixel. Il est difficile d'imaginer que les auteurs aient pu le concevoir comme un récit formant un tout complet.

Au final, ces épisodes comprennent une histoire complète rapide (les épisodes
1 à 3) et un épisode de transition sympathique montrant que la nouvelle équipe d'opérateurs terriens et galactiques a encore besoin de rodage. Stuart Moore et Gus Storms racontent une histoire de science-fiction avec une légère composante superhéros, rapide et enlevée, divertissante et originale, mais manquant d'un second niveau de lecture.
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NY Comic Con 2010: Interview de Stuart Moore (en anglais)
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