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Tony Harris (Illustrateur)
EAN : 9781401242510
160 pages
DC Comics (05/11/2013)
4/5   1 notes
Résumé :
In 1940s Europe, the Nazi war machine is on the move...but crimes are still committed in even the smallest hamlets. One heroic duo must solve the most bizarre mystery of all, but when dealing with Der Karneval, the current Whistling Skull and his partner Knuckles must learn to rely on the memories of the Whistling Skulls that came before and uncover a mystery all in the midst of the greatest war in world history!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie initialement parus en 2013, écrite par B. Clay Moore, dessinée et encrée par Tony Harris, et mise en couleurs par Dave McCaig. Il existe 2 autres histoires situées dans le même contexte regroupées dans un seul tome : JSA: The Liberty files (2000 & 2003). Il est toutefois possible de lire "The whistling Skull", sans avoir lu le premier tome. Ces récits se déroule dans une réalité dite alternative (récit estampillé "elseworld"), différente des continuités principales DC Comics (New 52 et antérieures).

Le fil principal de l'intrigue se déroule en Suisse en 1940. William Massey (Whistling Skull, septième du nom) et Nigel Singleton (Knuckles) ont été envoyés par l'organisation 52 pour enquêter sur des disparitions suspectes dans un village en Suisse. Ils arrivent à bord de leur camion, sous couvert de leur identité civile et prennent contact avec Johannes, un homme invisible emmailloté de bandages dont seules la bouche et les dents sont visibles. Leur premier indice concret est la réapparition de l'une des disparus. Entremêlés à cette enquête, plusieurs retours en arrière exposent comment est mort le précédent Whistling Skull (sixième du nom) et où et comment Massey a été choisi pour le remplacer, comment il a été adoubé par l'organisation 52, dans quelles circonstances Massey et Singleton ont appris à se connaître.

S'il est un peu surprenant de la part de l'éditeur DC Comics d'avoir attendu 10 ans pour donner une suite à cette mouture de la JSA, le lecteur sera content de retrouver Tony Harris, dessinateur de la série Ex Machina de Brian K. Vaughan, avec un choix stylistique très marqué. Pour commencer, on retrouve son utilisation de l'encrage fortement appuyé pour intégrer des zones d'ombre impressionnistes dans chaque case, conférant une ambiance un peu noire au récit, ainsi qu'une forme de textures très tactiles aux dessins.

Ensuite, il est visible que Tony Harris s'amuse du début à la fin avec cette histoire, que ce soit dans les expressions des visages, ou dans les décors. Au vu du spectacle continuel et renouvelé à chaque page, le lecteur finit par se dire que B. Clay Moore a écrit cette histoire à partir de spécifications conçues par Harris. Dès la première page, le lecteur est happé dans un univers visuel très abouti, bénéficiant d'une mise en page sophistiquée. Cette dernière est conçue autour d'une case en forme de cercle en haut à droite, avec une case à gauche en horizontal, une case à droite en vertical semblant partir de la case circulaire et un dernier pavé en bas à gauche. À plusieurs reprises le lecteur pourra se délecter de compositions de page où les formes des cases se calquent sur un élément du décor, où les cases s'emboîtent les dans les autres, où le découpage colle le plus près à l'action (par exemple série de 4 petites cases montrant des pieds frappant le sol pour insister sur l'action de la course).

De manière étonnante, au sein de chaque case, Harris arrive à amalgamer une approche exagérée, presque comique, avec une ambiance plutôt inquiétante et noire. le masque revêtu par Whistling Skull constitue un bon exemple de cet oxymore visuel improbable. D'un côté ce masque est affligé d'un rictus, et la texture de la peau évoque la chair en décomposition. de l'autre il a une grosse vis au milieu du front (tel un stigmate du monstre de Frankenstein) et un petit tuyau de cheminée sortant de la tempe droite. Contre toute attente, le mélange de ces 2 composantes ne neutralise pas leurs effets, mais met en avant (en fonction des situations) tantôt l'aspect sinistre, tantôt l'aspect comique.

Harris renouvelle cet exploit visuel avec les visages des personnages. Il a une tendance marquée à dessiner les yeux plus gros que dans un dessin réaliste pour accentuer l'expressivité des visages. Il peut passer de visages à l'expression naturaliste, à des expressions caricaturales, là encore sans créer de hiatus visuels dans sa narration. Au contraire d'un effet comique, le lecteur a plus l'impression que cette forme de rendu lui ouvre les portes sur l'essence de l'émotion ressentie par le personnage ainsi représenté. Cela est vrai de tous les personnages, mais plus encore pour Nigel Singleton qui est simplet. B. Clay Moore lui donne donc des réactions d'enfant par rapport aux situations, avec un avis très affirmé sur ce qui est bien et sur ce qui est mal, ainsi qu'un doute permanent de savoir si ce qu'il a fait était la bonne action, ou la bonne réaction au moment approprié. Loin de devenir un ressort comique ou un personnage tragique, Nigel Singleton apporte une touche d'humanité bienvenue et touchante dans l'intrigue, par rapport aux situations complexes ou pénibles affrontées par William Massey. Par ce biais, grâce à un savant dosage, Moore apporte une vision morale claire aux situations, mettant en relief (par contraste) la position plus complexe des adultes.

Alors que le lecteur peut s'attendre avec ce récit à un affrontement supplémentaire d'un superhéros contre de méchants nazis planqués dans un village épargné par la guerre, il découvre un récit dense, avec un nouveau superhéros à l'apparence troublante, aidé par un simple d'esprit de manière plausible, évoluant dans un environnement rendu mystérieux et inquiétant par des images sophistiquées et savoureuses. Il ressort de cette lecture, avec en mémoire des personnages aussi improbables qu'inoubliables, malgré une intrigue complexifiée par des retours en arrière nombreux, et l'impression tenace qu'une partie de l'intrigue n'est pas résolue dans le présent tome. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il ne faudra pas attendre 10 pour lire le suivant.
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