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Citations sur Jérusalem (193)

"C'est un royaume composé d'absences
Les espaces entre les bâtiments, de l'air vide
Où chantent à présent d'autre oiseaux
Ses bâtiments imposants s'il n'y a rien ici
C'est la principauté du passé
Avec des frontières dessinées à l'encre qui s'efface
Une histoire de trous
Peuplée par des noms qui n'ont pas été prononcés depuis des années
C'est ma page que les marges blanches ont mangée
Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les cicatrices de la gomme
Un sac vide plein de trous
Un silence contenu entre guillemets"

Mick se sentait encore moins qualifié pour donner son avis sur un texte poétique que sur une oeuvre d'art, mais il aimait bien la forme et la démarche de ce texte, un bison boiteux avec une jambe plus courte que les autres et une dignité particulière dans ses trébuchements.
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Malgré la vitesse à laquelle la vague de déprime s'abattit sur lui, Mick n'eut pas conscience de son arrivée, et fut aussitôt convaincu que ce qui bouillonnait telles des vapeurs toxiques dans son esprit avait toujours été sa vision des choses, son optimisme habituel rien d'autre qu'une imposture, un voile fragile derrière lequel il se cachait pour se protéger de ce qu'il savait être l'inéluctable vérité. Mais ça ne rimait à rien. Ça ne rimait à rien, et toute cette peine, cette mascarade, cette humiliation ne servaient à rien, vivre ne servait à rien. Quand le coeur lâchait ou quand le cerveau mourait, il l'avait toujours su au fond de lui, on cessait juste de penser. Tout le monde le savait, la mort dans l'âme, quoi qu'on en dise. On cessait d'être ce qu'on était, on capitulait et après ça on était téléporté nulle part, nul ciel, nul enfer ni réincarnation en une personne meilleure. Il n'y avait rien après la mort, rien d'autre que le néant, et l'univers cesserait d'être pour nous à l'instant où nous exhalerions notre dernier souffle, comme si ni l'univers ni nous n'avions jamais été là. [...]
Il essaya d'opposer une vague résistance à la conscience qui pesait sur lui, essaya de faire appel à tous les arguments qu'il était sûr d'avoir opposés un jour à ces ténèbres sans espoir. L'amour. C'était naguère un de ses mantras protecteurs, il en étai sûr, sauf que l'amour ne rendait les choses que plus cruelles, faisait que vous perdiez encore plus.
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Elle suppose que toutes les personnes qui traversent la place sont également préoccupées par leurs propres questions idiosyncratiques. C'est ça la réalité, cette effervescence d'illusions, de souvenirs, d'angoisses, d'idées et de spéculations, en permanence dans six milliards de cerveaux. Les événements qui surviennent dans le monde ne sont que la pointe concrète et suante de l'immense iceberg fantôme, dont l'intégralité échappe à l'entendement et à l'expérience individuelle. Pour Alma, la question est de savoir pour qui ou quoi la réalité est réelle. Il faudrait postuler un point hypothétique d'omniscience absolue en dehors du monde humain, une entité occupée en permanence à tout savoir et par conséquent n'ayant pas le temps d'agir elle-même, un point inerte et immobile de compréhension profonde, de profonde réceptivité.
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Ce que Tom avait aimé, enfant, dans la Bible, c'est le fait que Jésus était un charpentier, avec de grosses mains calleuses, qui sentait la sciure et jurait comme tout le monde quand le marteau s'abattait sur son doigt.
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C'était la vie, conclut-il. Les gens ne devraient pas s'embarquer dedans s'ils n'avaient pas le sens de l'humour.
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Ton problème, Warry, c'est que tu considères la moindre idée comme une hémorragie cérébrale.
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La pauvreté était intemporelle et on pouvait se reposer sur elle.Elle n'était jamais démodée.
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Le diable trouvait vexant le fait que les gens se méprennent en permanence sur ses intentions, persuadés comme ils l'étaient qu'il mentait toujours. En fait, c'était tout le contraire. Il n'aurait su mentir même si on l'avait soudoyé pour cela, encore que personne ne le payait pour faire quoi que ce soit. En outre, la vérité était un outil nettement plus subtil. Dites juste la vérité aux gens, et laissez-les se fourvoyer, telle était sa devise.
[Livre 2 Mansoul - Un vol d'Asmodée]
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Le monde n'est rien de plus qu'un agrégat de vos idées sur le monde, de vos idées sur vous-mêmes. C'est le grand mirage, baroque et complexe, que vous construisez comme un abri contre l'écrasant chaos fractal de l'univers.
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L'effet que ça faisait, quand c'était bon, c'est que vous étiez vous-même, c'était ça que vous étiez censé ressentir, c'était la vie que vous méritiez et pas tout ça, pas ce truc où vous tourniez en rond comme si vous dormiez en ayant l'impression d'être mort.
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