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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« La Ligue des Gentlemen Extraordinaires… ah oui, j'ai vu le film. Bof, bof, même avec Sean Connery ».

Ouais ben, oubliez ce film, jetez le au feu numérique, ce que vous voulez… mais comparé au comics original c'est d'une fadassitude éhontée, comme si on comparait un plat de légumes bouilli à l'anglaise et un curry épicé façon indienne.
(Bon, j'ai quand même pas détesté le film, hein. J'en rajoute… comme des épices justement).

De quoi ça cause ? On est à la fin du 19ème siècle dans une Angleterre steampunk. Les services secrets, comme ils ont pris l'habitude de le faire une fois par siècle, montent une équipe de personnages extraordinaires qui vont devoir collaborer (pas gagné) pour sauver l'Empire et la Reine. Et les extraordinaires ? Ben on n'a qu'à aller les chercher dans les bouquins de l'époque qui oscillent autour de la frontière du fantastique ou y plongent brutalement en éclaboussant tout autour. Et puis on les soigne, ces personnages ; y'en a pas un d'à peu près ressemblant à un héros :
- Un Alan Quatermain défoncé par l'opium
- Une Wilhelmina Murray – autrefois acoquinée à un autre extraordinaire aux dents longues – très « shocking » et pleines de principes et de sang-froid.
- Une capitaine Nemo misanthrope, véritable indien d'Inde avec turban Sikh et tout…
- Un homme invisible puant de perversion
- et un Dr Jekyll verdâtre d'anxiété couplé d'un Hyde monstrueux et ceinture noire dixième dan de violence à la Tarentino.

Je ne vous dis pas la masse d'autres personnages de roman que l'on croise. Ici on les vend au kilo. L'histoire, qui fait intervenir un métal qui neutralise la gravité, Fu Manchu et les triades chinoises, Auguste Dupin trop rapidement abandonné par Edgard Alan Poe et bien entendu l'univers de Sherlock Holmes, est palpitante mais c'est l'évolution des relations entre les personnages du groupe qui tiennent le pompon.
Le dessin pourra perturber ou décevoir certains. Moi je trouve qu'il participe à l'ambiance délétère qui se dégage de cet univers steampunk. Sans oublier les décors monumentaux hallucinants.

Bref, un plaisir sans cesse renouvelé que cette BD. Je ne m'en lasse pas.
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Ou l'on suit les interactions de personnages mythiques (le terme super-héros n'étant que peu approprié) que tout oppose et cependant chargés de sauver le monde. C'est graphiquement superbe, politiquement incorrect, volent... J'adore...
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Le mythe de l'esprit d'équipe
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En 1999, Alan Moore revient à nouveau à l'écriture de comics et il créée une ligne éditoriale baptisée America's Best Comics (ABC) au sein de l'éditeur Image. Parmi les comics estampillés ABC, la Ligue des Gentlemen Extraordinaires est la seule série à avoir survécue au-delà de 2005. Ce tome constitue le premier de la série et donc le point d'entré de League of Extraordinary Gentlemen (LoEG).

Campion Bond (un agent du MI5, le grand père de James Bond) engage Mina Murray au service secret de sa majesté. Sa première mission est de recruter plusieurs individus sortant de l'ordinaire pour former une équipe d'agents très spéciaux : Allan Quatermain (personnage créé par H. Rider Haggard), Hawley Griffin (L'Homme invisible), le docteur Henry Jekyll (L'Étrange cas du docteur Jekyll et M. Hyde) et le capitaine Nemo (Vingt mille lieues sous les mers). La deuxième mission de Mina Murray est d'enquêter sur un étrange asiatique régnant sur les bas fonds londoniens et de récupérer le minerai de cavorite que ses séides ont volé.

À la première lecture de ce tome, le lecteur se laisse griser par le fait de retrouver ces personnages de la littérature du dix-neuvième siècle qui sont tous restés dans l'inconscient collectif comme des archétypes de la fiction de genre (rayon "grandes aventures") pour adolescent en proie aux poussées hormonales (celles qui développent les muscles, avant de celles qui ramènent vers la gent féminine). Alan Moore respecte à la lettre les codes de ce genre en intégrant des hauts faits d'armes à la force du poignet, des méchants vraiment méchants auxquels s'opposent les héros dans la lutte éternelle du bien contre le mal.

À la deuxième lecture, la lutte des bons contre les méchants apparaît limitée et simpliste, mais elle fait également ressortir les courants sous-jacents de cette littérature telle que la peur du péril jaune (aux forts relents de racisme dirigé contre les asiatiques), l'absence d'éléments féminins, la répression sexuelle, etc. Et l'utilisation systématique de personnages tirés de romans d'action peut devenir crispante pour le lecteur qui n'arrive pas à les situer (plusieurs sites sont consacrés à référencer tous les personnages, même ceux n'apparaissant que dans 1 case, et leur livre d'origine).

À la troisième lecture (et après celle des tomes suivants), le lecteur reste encore une fois confondu devant la rigueur du scénario car Alan Moore insère dès ce premier tome des éléments qui seront repris dans les suivants, que ce soit la particularité de la vision de Hyde ou la référence au meurtrier de Whitechapel. Et le thème de fond du récit finit par apparaître comme étant l'émancipation de Mina Murray, donc l'intégration d'un élément féminin dans un univers par définition masculin. Alan Moore insère des commentaires sous-jacents sur les oeuvres de genre. Il attire l'attention du lecteur sur le sens plus ou moins caché de ces codes.

Pour ce projet sortant de l'ordinaire, Alan Moore a requis les services d'un dessinateur extraordinaire : Kevin O'Neill (The Complete Nemesis the Warlock: Bk. 1 et Marshal Law: Fear and Loathing, les 2 avec Pat Mills). Moore et O'Neill avaient déjà travaillé ensemble, en particulier sur des épisodes de Green Lantern dont un avait été refusé par le Comics Code Authority qui avait jugé que le style de O'Neill était inapproprié pour des revues destinées à la jeunesse. de fait, il faut un temps d'ajustement pour apprécier son graphisme qui privilégie les angles au détriment des courbes. En outre, O'Neill choisit pour ce tome de déroger parfois aux règles anatomiques (en particulier pour les silhouettes féminines, la taille de guêpe de Mina par exemple). Cette particularité combinée avec les angles fait apparaître les individus comme légèrement déformés, avec une ossature saillante qui ne flatte pas l'oeil. de la même manière, il embrasse pleinement ce passé uchronique pour dessiner des décors fantasmés empreints des codes du steampunk. O'Neill réussit à donner forme à l'imaginaire surdéveloppé d'Alan Moore, ce qui n'est pas une mince affaire.

Alan Moore et Kevin O'Neill délivrent à la fois un récit d'aventures ancré dans la tradition de la littérature pour jeunes mâles adolescents et à la fois subverti par la prédominance de l'élément féminin et par les perversions affleurantes des différents personnages. Chaque membre de la LoEG a quelque chose à cacher, chacun a ses propres objectifs et ses propres plaisirs coupables et cette ligue n'a d'équipe que le nom, sans l'esprit.

Ce tome se clôt par un récit en prose (rédigé sous forme de pastiche des récits d'époque) mettant en scène Allan Quatermain et John Carter (le guerrier de Mars) dans une aventure qui fait le lien entre les dernières aventures de Quatermain sous la plume de Ridder Haggard et la fumerie dans laquelle Mina Murray le retrouve. La lecture de ces pages nécessite un bon niveau de vocabulaire anglais.

Cette histoire réveille le jeune adolescent qui dort en nous en lui donnant à découvrir des aventures dans lesquelles les réalités de la vie d'adulte ont été intégrées, rendant ces aventures encore plus palpitantes. Et la lecture s'en trouve encore plus agréable grâce à de nombreuses touches d'humour, en particulier dans les piques que se lancent les personnages.
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Je suis un vieux con. le steampunk, c'est tout de suite devenu n'importe quoi, avec des magiciens, des extraterrestres, des uchronies improbables, des histoires toutes décousues, pardon, des hommages aux romans-feuilletons, alors que le coeur de sa définition est avant tout un questionnement sur comment le futur de l'Humanité (et surtout la technologie) auraient pu évoluer avec la Révolution industrielle. Cette première intégrale de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires fait à peu près tout ça et je grogne des tréfonds de ma chambre. Oui, sauf que c'est fait par Alan Moore. Mais dans ce cas, c'est génial !

Impression générale

Et du steampunk punk, vous allez en avoir : action, humour, voyage, hommages multiples et même violence débridée, l'auteur ne fait une fois de plus pas dans la dentelle. Et crée un univers aux antipodes du réalisme de Watchmen, précédemment chroniqué sur ce blog : ici, on navigue allègrement dans toutes les branches des réécritures du passé (uchronie, uchronie de fiction, rétrofuturisme, Histoire secrète), le tout avec un peu de science-fiction à l'état pur, des super-héros, et une bonne dose de weird dans les histoires en annexe. Pourtant, la force de l'auteur est d'avoir réussi malgré tout à en faire quelque chose de cohérent : en effet, si les personnages de différentes fictions se croisent sans problèmes entre eux, Moore n'hésite pas à leur donner des destinées voire des aspirations toutes autres que celles auxquelles les destinaient leurs auteurs. Une sorte de dialogue se crée alors entre les oeuvres des morts et celles des vivants, les seconds n'hésitant pas à flatter les premiers, mais également les tourner en dérision, à l'image par exemple des nombreux jeux parodiques entre deux histoires ou du style du narrateur reprenant tous les poncifs réactionnaires et putaclics du scribouill… du gratte-plumes moyen du XIXe siècle.
Tout au long du volume, notre scénariste fait preuve de l'érudition qui le caractérise sans (ou presque jamais, comme on va le voir) paraître confus ou pompeux : littérature anglaise du XIXe siècle, pulps du début du XXe siècle, contes et légendes traditionnels, et même un certain écrivain sudaméricain qu'on apprécie beaucoup sur le blog, tout y passe. Pourtant, là où un écrivain normal se contenterait d'un tel patchwork de personnages et de les laisser tels qu'ils ont été créés par leurs auteurs respectifs, Moore n'oublie pas qu'une histoire a besoin qu'ils aient une psychologie non-figée.
Ainsi donc, nous nous retrouvons avec un Empire britannique surpuissant grâce à sa production industrielle, mais si tentaculaire qu'il a besoin de récupérer des anciens criminels et autres personnes au passé louche pour en faire ses chiens de garde (un peu comme notre Vidocq national). Mr Bond (!), ventripotent aristocrate sans scrupules, embauche donc :
- Allan Quatermain, ancien aventurier colonial, fier explorateur mais aussi complice militaire des crimes commis à l'étranger, et surtout qui n'est plus que l'ombre de lui-même, obsédé par l'opium et d'autres drogues exotiques ;
- le capitaine Nemo, aux commandes d'un Nautilus de toute beauté (ce comic a ainsi contribué à une certaine mouvance au sein du steampunk convoquant l'Art Nouveau, et on verra qu'il possède même quelques éléments de silkpunk avant l'heure). Moore met en avant le fait qu'il soit un sikh, ancien héros de la résistance contre la colonisation, mais tout aussi paternaliste et cynique que ceux qu'il combat ;
- Dr Jekyll et Mister Hyde, dont l'état a bien empiré : Jekyll est tourmenté par tous les actes que son alter ego a commis, quand Mister Hyde s'avère une sorte de mélange entre King Kong et Hulk (avec une violence beaucoup plus hardcore, d'où un certain humour noir… et quelque chose de beaucoup plus inquiétant) ;
- Hawley Griffin, alias l'Homme invisible, un personnage chaotique mauvais par excellence ! N'hésitant pas au tabassage, au meurtre, à la trahison, voire à des actes sexuels pas vraiment consentis, le plus souvent pour satisfaire uniquement ses pulsions personnelles, il n'a qu'une qualité : il s'habille bien… quand il le fait. Cet électron libre du groupe est aussi bien susceptible d'être un allié qu'un ennemi mortel, venant régulièrement redistribuer les cartes au sein du récit ;
- et enfin, celle qui garde le mieux la tête sur les épaules, un personnage inventé par l'auteur, Wilhelmina Murray, une jeune lady émancipée à la mystérieuse écharpe, qui possède sans doute le meilleur sens de l'initiative, le meilleur esprit de groupe, mais aussi un caractère aristocratique bien marqué (décidément, les anglaises me font de l'effet depuis que je lis Undertaker…). C'est elle qui va aider tout ce beau monde à tenir ensemble, et pour plusieurs d'entre ces messieurs retrouver leur part d'humanité perdue.
Autant vous dire qu'avec cette galerie de personnages riches, complexes et diversifiés, mais aussi violents, tourmentés ou sans scrupules, on est très loin des superslips jouant au beach-volley entre deux explosions de bases de savants fous (qui, miraculeusement, auront réussi à survivre grâce à un arbuste providentiel ou un téléporteur martien) : on est, à l'image de Watchmen ou The Dark Knight Rises, dans l'équivalent de la dark fantasy pour le « genre » super-héroïque. Autant vous dire que les trigger warning vont pleuvoir comme des pommes sur la tête d'Isaac Newton : viol, sexisme, démembrements, infanticides, massacres, humiliations intimes et parodies de Winnie l'Ourson, les âmes sensibles vont encore s'abstenir et équiper leurs maisons en croix et en gousses d'ail. Si la violence n'est généralement pas plus élevée que pour un bon vieil Indiana Jones, certaines scènes sont nettement plus sordides et amènent ainsi Alan Moore à dépasser le simple divertissement pour nous livrer sa vision du monde.
En effet, si par rapport à Watchmen l'aspect politique est en retrait, il n'en est pas moins présent : les chefs de l'Empire britannique sont tous cyniques et misanthropes, obsédés par l'idée de conquérir toujours davantage de pouvoir. La population, souvent résumée aux banlieusards et aux cours des miracles, n'est le plus souvent que de la chair à canon. Mais comme on est dans quelque chose de plus subtil qu'un simple tract de mao-spontexs, il n'est pas impossible non plus de prendre en pitié un policier ou un militaire : ces gens-là sont eux aussi broyés dans les luttes intestines d'un État destructeur. Les super-héros, qu'ils soient extraordinaires par leur combattivité, leurs super-pouvoirs ou leurs atouts technologiques, se voient dépassés par leurs responsabilités et deviennent ainsi des super-antihéros, voire dans le cas de Griffin des superméchants. C'est encore une fois la personne la plus proche de l'homme du commun, ici la seule héroïne n'ayant rien de super, qui distingue le plus aisément les nuances de bien et de mal (ou plutôt de gris clair et de gris foncé), et amène ainsi les autres personnages à s'améliorer ou devenir plus heureux.
Pour finir, un petit bémol, tout de même : le dessin aux traits de serpe de Kevin O'Neill, s'il est parfait pour les scènes de grand-guignol, et beaucoup moins agréable pour les passages d'émerveillement face au gigantisme steampunk / SF pulp. le pire restant les scènes de sexe où les ombres du visage font penser à des rides ou des balafres…

Les récits

Volume 1

Début de l'aventure pour nos antihéros. Il s'agit d'infiltrer un quartier chinois
où des plans inquiétants se trament, incluant une certain minerai nommé cavorite…
Un tome oscillant entre le très bon et l'excellent, avec ses multiples twists et retournements de situation. Les pastiches, les références, les dialogues, je bois ça comme du petit lait !

Allan par-delà le voile

Une novelette suivant la première aventure, spin-off retraçant les origines du personnage d'Allan. Alors qu'il vient de terminer sa carrière de héros colonial, notre gonze se dirige vers un manoir pour recevoir sa dose de taduki (non, pas la feuille qui transforme en chat, une autre). Il va y découvrir des mondes étranges et souvent terribles, avec un fort parfum lovecraftien.
Je suis partagé face à ce que je considère comme un assez bon texte, mais loin d'être à la hauteur du reste : le style, malgré ses multiples imitations des défauts des feuilletonistes d'antan (longues tergiversations sur le physique des personnages féminins, récaps qui se veulent ni-vus-ni-connus), parvient grâce à son vocabulaire riche et précis mais sans pompe inutile à se faire poétique et envoûtant ; mais on peine d'abord à savoir où se dirige l'histoire, sans compter que les autres personnages qu'Allan, pourtant parfois intéressants, ne restent qu'ébauchés. La fin, malgré tout, parvient à recréer l'angoisse lancinante du Maître de Providence, montrant à quel point notre monde est fragile et éphémère…

Volume 2

C'est la guerre des mondes ! Il s'agit cette fois-ci d'aider l'armée à repousser les inquiétants tripodes voulant envahir la Terre. le premier épisode se déroulant sur Mars est une fresque grandiose, montrant toute la beauté des imaginaires qui se sont développés autour de cette planète. le deuxième, avec sa seconde partie en huis clos, permet d'approfondir les personnages. Mais par la suite, l'intérêt s'étiole un peu, sachant que la plupart des rebondissements seront vite élucidés par qui connaît un peu H. G. Wells… jusqu'à un twist final qui ne manque pas de surprendre.

L'Almanach du Globe-Trotter

Cette fois, l'appendice romanesque est un faux guide touristique pour superhéros regroupant toutes les bizarreries plus ou moins légendaires du monde entier, explorées au fil des siècles par les différentes Ligues de Gentlemen Extraordinaires. Malheureusement, le tout forme une liste à la Prévert qui n'a de cesse de renvoyer plus haut ou plus bas dans le texte… Ce qui n'en fait pas un ovni littéraire inintéressant, mais quelque chose que, chose qui ne se produit quasiment jamais chez moi, j'ai renoncé à lire jusqu'au bout.

Conclusion

Eh bien c'est globalement très positif : cet hommage à toute la littérature de l'époque couverte par le genre steampunk (fin XIXe, début XXe) réussit à tenir debout par la grande connaissance du scénariste de son sujet, mais aussi et surtout sa capacité à écrire des personnages travaillés et un propos subtil. Je lirai avec plaisir l'intégrale 2 le jour où je l'aurai dénichée. du reste, si vous cherchez des aventures rocambolesques oscillant entre humour caustique et sérieux dramatique, vous savez désormais où en trouver. Et puis bon, c'est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Un chef d'oeuvre du steampunk orchestré par Allan Moore, toujours aussi en forme dans ce recueil d'aventure mettant en scène les personnages les plus fameux des fictions du XIXème siècle
Lien : http://steam-litterature.blo..
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Après « Watchmen » et « From Hell », voici donc un autre chef-d'oeuvre signé Alan Moore. Cette première intégrale rassemble les six épisodes de la première mini-série dédiée à ces Gentlemen extraordinaires.

Le principal attrait de cette saga se situe au niveau du casting. Réutilisant plusieurs personnages extraits de grandes oeuvres littéraires, Alan Moore propose une brochette de personnages aux caractères bien trempés. Ceux-ci sont recrutés afin de former une sorte de groupe de super-héros, au service de la Reine dans une Angleterre victorienne. le lecteur redécouvre ainsi des personnages tels que Allan Quattermain (Les Mines du roi SalomonHenry Rider Haggard), Wilhelmina Murray (Dracula – Bram Stocker), Griffin (L'homme invisibleH.G. Wells), Dr Jekyll et son double maléfique Mr Hyde (Docteur Jekyll et Mister Hyde Robert Louis Stevenson), ainsi que le capitaine Nemo et son Nautilus (20.000 lieues sous les mers – Jules Verne). Ces personnages sont revisités avec brio et servent à merveille cette intrigue d'espionnage. Les dialogues sont d'une grande justesse et les relations entre les différents personnages sont parfaitement exploitées. Au sein d'une ambiance Steampunk particulièrement réussie, l'auteur développe un récit mêlant action, humour et références multiples. le lourd passé de Mina entretient quant à lui cette part de mystère qui ne manquera pas de nous titiller tout au long de cette saga.

Si le graphisme ne séduira pas tout le monde j'ai été totalement conquis par les dessins de Kevin O'Neill (« Marshall Law »). Des décors urbains grandioses, parfaitement rendus par le grand format de cette intégrale, aux visages expressifs et légèrement caricaturaux des personnages, en passant par une colorisation parfaitement adaptée à cette époque victorienne version Steampunk, j'ai vraiment pris grand plaisir à contempler chacune des planches de cet album.

Un chef-d'oeuvre qui inspira notamment l'excellente série en six tomes « La Brigade Chimérique ».
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Une équipe assez intéressante. Des images plutôt trash. Un monde sale et peu ragoutant mais on est fin 19eme en Angleterre. Les personnages ont peu de scrupules pour l'ensemble et ne se contrôlent pas très bien. Ils courent après un dangereux personnage, un maître du crime qui utilise la science. Des passages presque fantastiques, beaucoup de combats. Une très bonne intrigue, j'ai hâte de lire la suite.
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