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Critique de berni_29


La lecture de Motor Girl est ma première incursion dans l'univers de Terry Moore, scénariste et dessinateur de comics américains. Ce ne sera pas la dernière.
Motor Girl est un roman graphique qui surprend totalement par son style et son contenu.
L'histoire se déroule sous la chaleur suffocante du désert du Nevada. Samantha est une jeune femme taciturne et têtue. Vétérane ex-militaire, après trois séjours sur le front irakien, elle revient le corps brisé, - le mental aussi -, aux États-Unis, souffrant d'un syndrome post-traumatique.
Elle est belle, elle est jeune, elle est pleine d'énergie, elle a l'avenir pour elle, mais elle va totalement à contrecourant. Elle choisit de vivre retirée du monde pour tenir une casse-auto en plein désert du Nevada, qui appartient à sa vieille tante au caractère bien trempé, Libby, qui sous ses apparences ronchonnes, a un coeur grand comme ça, protège Samantha...
Fuyant la compagnie des humains, Samantha ne se confie à personne, sauf à son ami et confident, Mike, un gorille de 2,20 m. Petite particularité à cette amitié, qu'on découvre dès les premières pages : Samantha est seule à voir Mike, qui appartient à son imaginaire. Cela offre quelques petites scènes cocasses lorsque Libby surprend de temps en temps Samantha en plein monologue, croyant que la jeune femme parle au désert.
Pourtant c'est cette amitié qui fait tenir Samantha debout, de plus en plus en proie aux migraines à cause de ce satané éclat d'obus qui s'est logé dans son crâne.
Venue chercher le calme en plein désert, Samantha va vite déchanter, lorsqu'un jour des extra-terrestres font atterrir leur soucoupe volante dans la cour de la casse... tandis que dans le même temps un certain Walden et ses acolytes ne cessent de menacer la vieille Libby depuis quelques jours pour la forcer à vendre sa casse-auto...
Voilà pour le décor et l'ambiance ! Ce scénario insolite, totalement cousu de fils blancs au premier abord, pourrait totalement dérouter le lecteur. Pourtant j'ai été totalement emporté par le récit où je n'ai pas cessé d'être trimballé entre réalité âpre et univers chimérique.
C'est drôle, c'est émouvant, on se demande à chaque instant si ce que nous voyons relève du réel, de la science-fiction ou de l'imaginaire de Samantha.
L'émotion nous happe notamment lors de quelques flashbacks bien dosés qui nous font comprendre l'enfer d'où est revenue Samantha, les traumatismes autant physiques que psychologiques, sa rage de vouloir se reconstruire et tenir debout grâce à cette amitié avec ce gorille, qu'importe qu'il soit issu de son imagination...
L'horreur de la guerre est dite de manière elliptique par le souvenir d'un enfant parmi les ruines et les bombes d'une ville irakienne, le souvenir d'une peluche perdue dans un trou d'obus, le souvenir de ses amis qui ne sont jamais revenus du front. C'est un plaidoyer pour la paix, l'amitié.
Derrière ce scénario fou, j'ai trouvé ce roman graphique profondément touchant et humain.
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