Citations sur Providence, tome 1 (15)
Aujourd'hui, la personne que j'aime s'est ôté la vie au Jardin de Départ de Bryant Park, parce que j'avais mis fin à notre liaison. Il m'a fallu deux heures pour écrire cette phrase, et maintenant ?
L'amour est la seule chose importante. Je le trouve noble, dans ses bruits comme ses odeurs.
De mon point de vue, ne pas aimer, c'est gâcher son existence. Même la vie est secondaire comparée à lui.
Voyez-vous, il n'est pas interrompu par la mort.
Sans lui, ce monde ne peut être supporté.
- Mon dieu, c'est incroyable. Je n'ai jamais vu quelqu'un ayant autant de livres. Tu as Gautier, Swinburne, De L'Isle-Adam... Et moi qui te prenais pour une fille facile et vulgaire.
- Chéri, ce soir, c'est exactement ce que je suis. Allez, viens ici. Je serai Vénus, et tu seras Tannhäuser...
- Señor, un instant s'il vous plaît. Vous avez vu ce qu'il y a avec le docteur ? S'il vous plaît ne dites pas de mensonges sur lui dans le journal.
- Du calme, Mme Ortega. Nous autres journalistes sommes fiers de notre exactitude. Le jour où je déformerai sciemment un fait sera celui où je quitterai le journalisme.
Les gens de la campagne, ils ont une autre notion du temps, à flâner toute la journée. Ils ne voient pas les choses comme nous, ils n’ont pas des valeurs décentes.
Au-dessus de la colline de Zaman, le croissant d’une lune maléfique était né, pour éclairer les herbes et les vignes vierges poussant sur des murs en ruine que je n’avais jamais connus. Les feux follets dansaient sur champs et marais, et des eaux étranges vomissaient une brume dont les volutes en forme de griffes raillaient l’idée que jadis j’avais pu connaître cet endroit. Je compris trop bien à la vue de cette scène insensée que mon cher passé n’avait jamais existé.
Nos vies, le monde, tout n’est que mensonges, une simple histoire que nous inventons en attendant d’en trouver une autre plus captivante.
- Enfin, j’en connais assez peu sur l’occulte, mais des philosophes éclairés devraient être au-dessus de tout cela.
-Pour sûr qu’ils devraient ! Y causent d’étoiles lointaines et d’profondeurs d’l’éternité, y disent que l’homme est rien, mais faut croire qu’la haute société, c’est pas rien !
Je ne suis pas sûr d’être vraiment d’humeur pour tous ces châtiments sexuels et ce puritanisme de la Nouvelle-Angleterre. Il est peut-être plus facile de lire Hawthorne dans la sécurité d’un environnement cosmopolite comme New-York, plutôt qu’au milieu d’endroits, de personnes et de situations semblables à ce qu’il décrit, qui ont, j’en ai peur, moins changé qu’on aurait pu l’espérer au cours des décennies intermédiaires.
Pour moi, il n’y a rien de plus chargé de mystère et de terreur qu’une ferme isolée du Massachusetts adossée à une colline solitaire. A quel autre endroit un phénomène comme la sorcellerie de Salem aurait-il pu se produire ?